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mardi 15 janvier 2013

Filière bois ou langue de bois ?

« La volonté est d'aller encore plus loin dans les années à venir en développant la filière bois-énergie. L'idée est, à terme, de faire pousser les arbres et de les transformer sur Plougastel plutôt que de les faire venir, comme c'est le cas aujourd'hui, du Centre-Bretagne ». Cette phrase, pleine de bon sens, aurait pu être prononcée par n’importe quel élu ou acteur de l'écologie locale. Mais contrairement aux apparences ce n'est pas le cas. Il s'agit d'une déclaration de façade de Dominique CAP, actuel maire de Plougastel-Daoulas, en 2008. 
A l'époque, j'ai applaudi l'implantation de ce type d'infrastructure, même s'il fallait déplorer le manque de concertation avec les personnes habitants à proximité de la chaudière, pour qui le dégagement des fumées pouvaient être nuisible. Mais voilà, depuis 4 ans la filière bois énergie, tant soutenue par D. Cap, n'a pas évolué
Que retenir de ce dossier ?
Alors que sur le plan environnemental, le bois-énergie contribue à limiter les émissions de CO2, son efficacité sur Plougastel est réduite à néant car l'acheminement du bois se fait toujours sur route et par camions ! Impact ZERO ! 
Sur le plan économique, la filière bois-énergie permet d'éviter l'importation de plus de 9 millions de tonnes de pétrole chaque année. Je rappelle que ce dispositif  énergétique  répond aux engagements des grenelles de l'environnement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serres. Une fois de plus, le maire actuel n'applique pas des recommandations environnementales fortes, qui loin d'être l'apanage du gouvernement de l'époque, en matière d'écologie, aurait pu nous faire penser que l'application de telles mesures s’apparentaient  davantage à une affiliation pragmatique de fait d'une politique menée par la droite.
La chaufferie brûle 2.000 tonnes de bois en un an
Avec l'appui des crédits d'impôts de nombreux projets ont pu voir le jour. Ainsi, à Besançon en 2005, une chaudière au bois répondant à 65 % des besoins de chaleur d'une cité de 350 logements et représentant un investissement de 350 000 € environ a été subventionnée à hauteur de 20 % par l'ADEME Franche-Comté et de 20 % par le conseil général du Doubs. Reconnaissons tout de même que L’engouement pour cette énergie renouvelable provient surtout des aides financières octroyées par l’ADEME à destination des industriels, des exploitations agricoles, des collectivités et des bâtiments du secteur tertiaire. 
Enfin sur le plan social, la filière bois-énergie pèse aujourd'hui l'équivalent de 20 000 emplois en France et permettrait le développement d'autres emplois en zones rurales, surtout que sur Plougastel-Daoulas la surface naturelle ne manque pas pour assurer un approvisionnement constant en bois. Mais sa pérennisation et son développement prennent du retard, d'autant plus qu'il faut tenir compte du temps de croissance des arbres.
Cette filière est donc à soutenir car elle s'inscrit dans un principe de sobriété énergétique et que son coût reste inférieur au gaz, qu'elle favorise l’entrepreneuriat  responsable et est créatrice d'emplois locaux.  Il faudrait étendre le dispositif vers d'autres bâtiments ou locaux municipaux(écoles, complexes sportifs, lotissement social...) en envisageant une seconde unité. C'est aux élus d'en définir les orientations et d'être les garants de sa bonne gestion, en rejetant toute ingérence de groupes privés, comme c'est le cas aujourd’hui pour cette chaufferie (Dalkia France est une filiale de Veolia environnement) pour favoriser l'émergence de service public, communal ou communautaire, autour des énergies renouvelables. Ces orientations ne seront possibles que si elles sont menées par des femmes et des hommes qui en ont la pleine conviction.

 









 

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