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dimanche 21 décembre 2014

BD AHIMSÂ:ULULE financement participatif



Source : les porteurs du projet

AHIMSÂ*, l'instant neige

Roman graphique de BD de 240 pages, petites et grandes histoires de la non-violence en zone de conflit dans les coulisses de notre époque 

*Ahimsâ est un mot sanskrit qui signifie littéralement « non-désir de tuer »

Ahimsâ l'instant neige racontera l'histoire de femmes et d'hommes confrontés dans la France contemporaine à diverses formes de violence. Chacun des personnages vivra alors un « instant neige » qui sera pour lui un tournant dans sa vie faisant lumière sur son propre rapport à la violence et sur les réponses qu'il peut ou veut lui donner. Au travers des petites et grandes histoires des uns et des autres, l'occasion sera donnée de découvrir que la non-violence n'est ni la lâcheté ni l'impuissance, mais une force de l'esprit surprenante qui combat la violence de face et sans détour. 

Les intervenants

Etienne RAPHAËL, c'est la première fois qu'il écrit une histoire de fiction en bande dessinée. Il a beaucoup voyagé en posant presque un pas sur chaque continent. A rencontré les résistants non-violents palestiniens, interviewés en Cisjordanie il y deux ans à Hébron mais aussi les paysans du Larzac qui ont fait la lutte contre l'extension du camp militaire, en s'associant avec les compagnons de l'Arche de Lanza del Vasto, les premiers à avoir fait découvrir la non-violence ici en France à partir des années cinquante, en dignes successeurs de Gandhi. A voyagé au coeur de la forêt primaire au Gabon, puis s'est rendu en Bosnie, à Sarajevo et à Srébrénica... sans oublier les combats écologistes, contre les OGM ou le nucléaire... 
Dom, alias Marcel de La Gare est un « vieux dessinateur » ... Depuis trente ans il a fait des quantités d'illustrations et dessiné notamment les BD « Le dernier loup d'oz » aux éditions Delcourt, ou le tome cinq de « La quête de l'oiseau du temps » avec Serge Letendre et Régis Loisel aux éditions Dargaud sous le nom de Lidwine. Depuis cinq ans il a changé plein de fois de pseudonymes : Marcel de La Gare, Breizh Pascal, Dom... 

Un projet en 3 étapes

Ahimsâ l'instant neige paraîtra en 2017... mais l'aventure a commencé depuis 2012. En tout, cinq ans de travail auront été nécessaires...
La première étape a demandé deux ans d'enquêtes avec le soutien de Non-Violence XXI, un don de la CANVA (Coordination de l'Action Non-Violente de l'Arche), l'aide du CBSFVO (Comité Breton de Soutien aux Faucheurs Volontaires d'Ogm) et la logistique de l'association Les Dessin'Acteurs, pilote du projet.
Cette étape a permis aux porteurs du projet de financer les voyages et les diverses investigations nécessaires concernant l'histoire et l'actualité de la non-violence...Et inévitablement aussi, celles concernant les violences !
Cette phase est terminée. Maintenant ils en sont à la deuxième étape : rassembler toutes les pièces de ce vaste puzzle et se plonger dans l'écriture du scénario et du story-board de l'histoire, ainsi que dans la mise en place et la recherche graphique des premières pages et illustrations.
C'est pour cette phase du projet que les porteurs du projet invitent leurs futur(e)s lecteurs et lectrices à les rejoindre grâce au financement participatif afin qu'ils puissent avoir les moyens de travailler sur la création des pages pour les deux ans et demi à venir. 

                                                 

Le financement sur Ulule

Le financement participatif permettra avant tout de préserver l'indépendance de leur démarche et de rester hors de pressions éditoriales. Et aussi de pouvoir obtenir les moyens pour les équiper en matériel et outils nécessaires pour aller sereinement jusqu'au bout de cet ambitieux projet. 

Tous les détails du projet sur :

http://fr.ulule.com/ahimsa-l-instantneige/

vendredi 5 décembre 2014

Ça sent pas bon !

Les premiers mots qui viennent à l’esprit quand on évoque le projet de restructuration de la STation d’EPuration (STEP) à Plougastel-Daoulas sont : ONEREUX, INEFFICACE et INSALUBRE.

Station d'épuration actuelle
Onéreux: l’équipe municipale actuelle nous a déjà habitués par le passé à vouloir implanter sur la commune des infrastructures surdimensionnées qui, aujourd’hui, s’apparenterait plus à de la gabegie financière. La restructuration de la STEP présente les mêmes signes de gestion aléatoire et périlleuse. En attendant une hypothétique solution pour éradiquer la pollution existante, le long de la rivière du Caro, le schéma d’évacuation des eaux usées prévoit l’investissement de 2 M HT dans la construction d’une canalisation vers l’anse du Caro à l’horizon 2027, somme qui viendrait se rajouter au 1.5 M € HT pour l’ouvrage de la STEP. Et parions qu'au bout la facture risque d'être plus salée. A Plougastel, on n’a pas les idées mais on a des gwenneg ! 
L’Anse du Caro : bientôt interdite d’accès pour pollution nocive ?

Inefficace: d’après l’avis consultatif de l’Autorité Environnementale «les traitements supplémentaires au phosphore et l’extension de la capacité de la station, les eaux épurées dans le Caro resteront à priori incompatibles avec l’atteinte du bon état écologique de ce cours d’eau».  Donc pendant encore plus de 10 ans l'environnement pâtira de l’actuelle pollution sans savoir si les solutions futures seront appropriées. On navigue en eaux troubles là !

Insalubre: et que dire alors de notre propre état de santé ! Toujours selon l’avis de l’Autorité Environnementale «des teneurs relativement élevées en phosphore et en bactéries E. Coli (matière fécale) sont notamment relevées à l’aval de la station. La mauvaise qualité du Caro peut constituer un risque sanitaire pour les pêcheurs à pied». La pollution étant diffuse dans la mer on est en droit de s’interroger de l’impact qu'à cette pollution sur l’activité de conchyliculture de la commune.

Pourtant des solutions écologiques, simples et peu coûteuses existent pour répondre à l’assainissement des eaux usées, comme la phyto-épuration ou le lagunage, de façon individuelle ou semi collective. Encore faudrait-il que le maire comprenne les enjeux de salubrité publique au lieu d’avoir de la merde dans les yeux.


Ouest France du 04.12.14

samedi 22 novembre 2014

Réforme des régions: une seule solution, désobéir

Traditionnellement le mode de mécontentements des Bretons face aux décisions défavorables de l'Etat français, notamment sur les questions linguistique ou territoriale, crée deux attitudes diamétralement opposées; soit ils défilent dans la rue, les plus nombreux, soit ils plastiquent, les moins discrets. D'ailleurs ça n'empêche pas les seconds de se retrouver aussi à tâter du pavé derrière le Gwenn ha du ou la cornemuse, outils militants par excellence chez le manifestant Breton, le bâton de dynamite lui réussissant moins...
 Il existe une troisième voie, la plus conformiste, le parti régionaliste breton. Alors que les deux premières réactions hostiles peuvent, à la marge, infléchir le pouvoir, la troisième voie a montré depuis plus de 40 ans son incapacité chronique à contrecarrer l'omniprésence de partis français dominants comme le PS, justifiant ses actes dans un partenariat tronqué d'avance, et le peu d'influences qu'il suppose exercer pour renverser la tendance. Alors à quoi bon s'attarder sur sa complaisance ?
Dans le premier cas de figure de mode de mécontentements, la réforme territoriale, engagée par le gouvernement de François Hollande, sur le redécoupage des Régions, a eu pour effet de faire sortir plus souvent le Breton contestataire dans la rue et à multiplier l'organisation de manifestations réclamant le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Les organisateurs de ces manifestations avaient de quoi se réjouir. Foi de breton on n'avait jamais vu autant de ralliement pour cette cause historique. Même l’éphémère mouvement "bonnet rouge" est venu gonfler les rangs des manifestants. Encore plus fort, les agriculteurs productivistes de la Fnsea, et à leur tête, le charismatique goguenard taulésien léonard, Thierry Merret, se sont rallié à cette cause, jusque là étrangère à leurs protestations. D'ailleurs, pour temporiser les ardeurs du productiviste afin d'éviter qu'il se transforme en casseur, l'organisateur régionaliste a pensé à tout, il met en tête de défilé des musiciens issus des bagadoù et quelques danseurs de cercles celtiques, une population toutefois plus rare. Consensus général, le folklore a bonne presse auprès des médias et des français, et puis la démonstration est fidèle à la réputation fêtarde des Bretons. Les CRS pourront rester jouer à la belote dans les fourgons ou envoyer des SMS d'amour à leur compagne via leur I-phone.

Dès lors, les avis sont unanimes, placer la girouette Troadec, le cureton Le Fur, l'inconnu Gourmelen, et le sauvageon Merret, dans les premiers rangs du cortège favorisera la construction de "l'unité bretonne". Car, de façon justifiée, l'organisateur régionaliste pense, à travers cette unité de façade, peser sur les choix du législateur en matière d'aménagement du territoire et notamment l'inciter à revoir sa copie pour qu'enfin il soit entendu. Malheureusement l'Assemblée nationale a adopté définitivement le 19 novembre dernier, la nouvelle carte des 13 régions françaises, en écartant l'option défendue, à juste titre, par le régionaliste, d'une Bretagne à 5 départements. Reconnaissons que cette représentativité du légalisme breton prête à sourire et qu'elle n'a vraiment rien de rassurant quant au résultat escompté. Il ne suffit pas d'annoncer dans les médias sa probable candidature aux élections présidentielles de 2017 pour transformer l'essai.

La question se pose alors de savoir si l'expression de contestation rassemblée dans la rue, de façon légaliste, porte ses fruits. La réponse est évidemment nann. D'où la nécessité de se poser une autre question quant à l'avenir de ce type de mobilisations. Certains pourraient être tentés alors de s'interroger sur la légitimité d'actes plus spectaculaires, voire violents. Le passé explosif de l'Emsav, a montré que le choix des plasticages de centre d'impôts, d'une antenne,...enfin bref, tout ce qui symbolisait l'occupation "française" n'entraînait pas profondément des modifications institutionnelles de cette République, "Une et indivisible ", favorable à une Bretagne plus indépendante. L'aveu d'échec est d'autant plus cinglant que, intrinsèquement, la faute en revient avant tout au Breton, trop bavard avec les conjointes et trop soûlard au bistrot. Et rien ne dit aujourd'hui que le profil de ce militant ait vraiment changé. Le Breton est, par nature, pour le meilleur comme pour le pire, bavard et fêtard, derniers liens avec son passé celtique. Couplé à une civilisation prosaïquement émotionnelle, triplé, à juste titre, d'un rejet de la violence, le FLB n'a pas d'avenir, ou alors dans les livres d'histoire.
Quels que soient les enjeux et les protagonistes, il y a de quoi effectivement être révolté face à la manière dont cette réforme a été menée : aux pas de charge, de façon souveraine, sans concertation populaire. Il en demeure pas moins que la Bretagne reste toujours amputée de la Loire-Atlantique. Que deviendront alors tous ceux et celles qui descendaient dans la rue ? Cette réforme territoriale est faite pour durer. Je ne suis pas sur que Thierry Merret ou Christian Troadec aient autant d'endurance, ou même la volonté de l'entretenir. Quant aux légalistes et aux régionalistes je leur laisse le soin de s’époumoner dans des réunions ou dans des cortèges, après tout, ça justifie amplement leur existence.

Que tenter alors ? Dès lors que tous les recours légaux ont été épuisés il devient légitime de réfléchir à la notion de désobéissance civile. Hormis le collectif Ai'ta ! ce moyen d'action semble souffrir d'un manque de considération du militant breton. Inutile ici de comprendre pourquoi. Malgré tout, cette piste reste à creuser.
L'affichage à la désobéissance civile n'est pas nouveau. Pour autant il est possible de la définir succinctement à travers quelques principes. 
Ces principes se déclinent autour d'une action collective, publique, non violente, de contraintes, durable, constructive (de propositions) et dont les participants assument les risques de sanctions. Vous contestez l'occupation de l'Etat français en Bretagne ? Alors occupez les services publics de l'Etat français, en tenant compte des points énoncés plus haut. Vous bloquerez ainsi le fonctionnement de son administration générale. Tout en sachant que l'intrusion citoyenne dans une Préfecture, voire dans plusieurs administrations en simultané, marquerait fortement l'opinion publique. N'oublions pas que la Préfecture se définit comme la suppléance de l'Etat. Elle est donc un bastion symboliquement inviolable. Bien entendu il n'est pas à exclure une expulsion par les forces de l'ordre. Et alors ? la succession des assauts et la détermination des occupants peuvent venir à bout de n'importe quelles tentatives de maintien de l'ordre républicain. Pour y parvenir, il faut adopter une attitude de responsabilité en évitant les débordements, afficher une logique de dialogues, contraints mais constructifs, faire une ou deux propositions légitimes. En l’occurrence dans le cas présent, pourquoi ne pas exiger un référendum populaire sur la question de la Bretagne B5, organisé par les collectivités territoriales concernées ? Pour être complet je pense que l’élément décisif pour mener à bien ce type d'action reste l'état d'esprit de chacun. Indéniablement l'engagement dans la désobéissance civile comprend à la fois le droit à adopter une posture radicale mais également un devoir de responsabilisation exemplaire. 

jeudi 20 novembre 2014

Roundup Non Merci bloque les caisses du Carrefour

Communiqué du collectif "roud up non merci"
par Remi Filliau
Rosny-Sous-Bois, le 18 novembre 2014

La campagne Roundup Non Merci, contre la vente de Roundup à destination des jardiniers amateurs, prend de l'ampleur. Après plusieurs actions dans des magasins Castorama de la région parisienne et de Bretagne, les écologistes décident d’agir contre la vente de Roundup chez Carrefour, première chaine d’hypermarchés française. Les militants, après s’être rendus en caisse les caddies remplis de Roundup, ont demandé à rencontrer le directeur du magasin en bloquant plusieurs caisses. 

Les militants avaient pour but de demander à l'enseigne ce qu'elle compte faire pour stopper la commercialisation des pesticides avant la date fixée par la loi en 2022. Le responsable du magasin a exprimé sa compréhension de l’action des militants, tout en affirmant ne pas pouvoir déréférencer  le pesticide sans l’aval de Carrefour Monde. A l’heure actuelle, la politique de Carrefour est de sensibiliser les clients à la dangerosité du Roundup, tout en proposant des alternatives aux pesticides les plus dangereux. Pour les militants, une simple sensibilisation ne suffit plus face à la menace écologique et sanitaire que représente les pesticides, et il est temps de stopper ni plus ni moins leur commercialisation ! Un rendez-vous est pris courant décembre avec le département Développement Durable de Carrefour… 


La vente d'un produit aussi dangereux que le Roundup est totalement absurde, d'ailleurs plusieurs grands groupes l'ont bien compris puisqu'ils ne vendent plus ce produit pour protéger la santé de leurs clients. C'est notamment le cas de l'enseigne Botanic, mais également de Leclerc qui ne vend plus de pesticides dans 42 magasins en Bretagne. Castorama ne vend plus non plus de Roundup suite à plusieurs actions du collectif Roundup Non Merci dans son magasin de Crimée à Paris… Des études sans équivoque montrent que ce produit provoque des cancers, et des problèmes hormonaux graves. Notamment l'étude du professeur Séralini de l'université de Caen. De fortes traces de Roundup sont présentes dans nombre de cours d'eau et nappes phréatiques, ce qui représente une atteinte grave à l'environnement. 


  "Nous attendons beaucoup de notre rendez-vous avec Carrefour en décembre. Nous souhaitons travailler avec eux à un déréférencement progressif mais rapide des pesticides les plus dangereux dans les grandes surfaces, et nous sommes prêt à revenir agir chez Carrefour ou ailleurs pour créer le rapport de force nécessaire », déclare Rémi Filliau du collectif Roundup Non Merci.
Merci pour la vie !

Remi Filliau

mardi 21 octobre 2014

du blues dans le "disco soupe"



Quand en 1985 Coluche créait les Restos du cœur, il était loin d’imaginer que 30 ans plus tard, ce qu’il voyait au départ comme un réseau provisoire de distribution de surplus de l’alimentation industrielle aux plus démunis serait institutionnalisé et participerait à la bonne conscience collective, notamment à travers la surexposition des « Enfoirés ». Ce qui a été institutionnalisé, à partir d’un élan de générosité face à une paupérisation croissante, est bien la précarisation alimentaire. Puisque l’Etat français accepte les riches, il fait aussi avec ses pauvres et, dépassé par l’urgence chronique, démissionne de ses responsabilités publiques, en s’appuyant, sur ces associations de collecte alimentaire (rien que pour les restos du cœur plus de 130 millions de repars distribués en 2012). La situation est doublement perverse aujourd’hui, car elle participe au maintien d’un système économique mondialisé, générant un gaspillage alimentaire insupportable quand on sait que 40 % des produits commercialisés en Europe sont jetés, le champion toute catégorie confondue de cette faillite consumériste restant la grande distribution.
S’agissant justement de la grande distribution, on a bien vu que la gestion de l’excédent alimentaire, arrivant à la fin du cycle de vente (date de péremption) n’avait pas bien été intégré quand, pour certaines enseignes, la seule réponse qu’elles apportaient était de stigmatiser la population la plus vulnérable (produits aspergés par de l’ammoniac, directement dans les bennes, pour être impropres à la consommation).
Mais les mentalités évoluent, pas dans le sens où certains d’entre nous le comprennent, parce que l’impact en terme d’images est désastreux. Il ne faudrait donc pas que tout acte de participation sociale justifie le maintien d’une filière agro-alimentaire productiviste, polluante, qui généralise le statut de travailleurs précaires et porte atteinte, au final, à la question de salubrité publique.
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Comment peut-on se réjouir alors de l’émergence de mouvements comme le « disco-soupe » ? Si la collecte alimentaire, constituée essentiellement de denrées périssables et fraîches, était basée sur l’approvisionnement à partir d’une filière respectueuse de l’environnement et de l’humain, il n’y aurait aucune raison valable de s’interroger. Maintenant, le mouvement annonce qu’il a sauvé de la poubelle plus de 25000 kg de fruits et légumes en 2014. Ce chiffre, au regard d’un marché plus conséquent, reste symbolique. Sauf que, même si la grande distribution est écartée d’office, solliciter des importateurs de fruits et légumes n’apporte aucune garantie quant aux seuils de tolérance à ne pas franchir. Si le mouvement « disco-soupe » devait s’étendre, est ce que le seul réseau de magasins bio suffirait à répondre à une exigence de conscience vertueuse ? Pourrions-nous éviter les pièges du maintien de la précarisation alimentaire ? D’autres initiatives citoyennes répondent plus à la cohérence d’une vision globale, comme l’exemple de la distribution de fruits et de légumes bio, de proximité, en direct, gratuite ou selon l’échange d’une participation libre, en cas de sur production ou d’invendus. La solidarité alimentaire se substitue alors à une forme d’attitude caritative car elle s’éloigne d’une logique de rentabilité des marchés de production.

C'est foutu ! Du plastique dans le miel

"C'est foutu..." fut ma première réaction à la lecture de l'article de 60 millions de consommateurs sur le sujet de la pollution du miel par le plastique. La revue fait savoir que douze pots de miel, achetés en France mais à partir de miel de provenances diverses, contenaient des particules de plastique. 
Extraits de l'article."Les analyses de l'association ont mis en évidence trois types de microplastiques présents dans le miel : "des fibres, qui pourraient être d’origine textile, des fragments, dont on peut supposer qu’il s’agit de produits de dégradation de plastiques plus volumineux, et des granules, qui pourraient provenir de cosmétiques ou de rejets industriels", écrit 60 millions de consommateurs. Jusqu'à 265 microrésidus par kilo pour les échantillons les plus pollués.
Selon des chercheurs allemands qui ont mené la même étude outre-Rhin, ces microplastiques que l'on retrouve dans l’eau de pluie, l’atmosphère et dans certaines fleurs seraient "collectés par les abeilles en même temps que le pollen, rapportés à la ruche, puis intégrés au miel"
Après les premiers moments de consternation, "c'est foutu..." je pensais que la publication d'une situation montrant l'ampleur d'une contamination généralisée, soulèverait l'indignation elle aussi généralisée. J'ai eu beau chercher une réaction des apiculteurs ou une déclaration d'une association environnementale, d'un syndicat agricole, voire même de partis politiques : RIEN !! Tout juste une série de sites internet reprenant l'information publiée par 60 Millions de consommateurs. Mon "c'est foutu" pour le coup, prenait tout son sens; est ce que cela traduirait alors un sentiment d'impuissance chez les défenseurs de l'abeille ? Après les pesticides, les OGM, des bouts de plastique... Quand des recherches sur le sujet nous apprennent que 88 % de la surface des océans contient des fragments de plastique, qui de surcroit affectent la chaîne alimentaire marine, et que ces mêmes recherches prévoient que ces micro particules seront présentes des centaines d'années, il n'y a pas de quoi se réjouir car le phénomène est gigantesque et irréversible! Pour couronner le tout, ces morceaux de plastique contiennent des contaminants, des résidus comme le polyéthylène et le polypropylène, des polymères utilisés dans la fabrication d'objets quotidiens comme des sacs, des contenants alimentaires et de boissons, des ustensiles de cuisine ou des jouets.
Collecte de fraises en plein champs.
A ma connaissance, les diagnostics scientifiques évaluaient les conséquences de cette pollution et localisaient  cette extension au seul élément maritime. Ce n'est plus le cas maintenant. A mes yeux, le miel est devenu un produit naturel à classifier dans la catégorie des produits toxiques puisque contenant des caractéristiques chimiques impropres à la consommation. Sa composition exacte devrait même figurer sur les étiquettes. Nos malheureuses pollinisatrices seraient complices de l'élan expansionniste de notre incurie volontaire.
Donc que faire ? Puisque "c'est foutu". Pour ma part j'ai pris la résolution de me retrouver en danger social, me porter pâle auprès de mes congénères, en me mettant à disposition. J'ai décidé de tourner le dos à ce qui me fait homme. De toute façon, j'étouffe. J'exulte. Je m'immole socialement. 
Puisque la société de consommation est irresponsable et compromise, nous entrainant, moi et mes enfants, avec elle dans ses excès, je me responsabilise et je me mets au service de l'intérêt général et des abeilles, après tout, elles travaillent bien pour notre confort alimentaire, non ? Je m'acquitte ainsi de ma dette écologique.
Dès le second trimestre 2015, j'entamerai des chantiers-nature sur la presqu'île de Plougastel-Daoulas. En effet, ce territoire regorge d'un trésor indécelable : le plastique noir. Vous avez entendu parler de la fraise de Plougastel ? Tout le monde a entendu parler de la fraise de Plougastel ! Ce que l'on avoue moins c'est que pour produire de façon intensive ce succulent fruit rouge, il a fallu enterrer des m2 de bâches noires pendant des décennies, utiles pour la captation de la chaleur et sa rétention aux systèmes racinaires. Les agriculteurs étant d'insouciants rêveurs, point prudents ou mal informés ont longtemps abandonné ces bâches dans les talus. Ce système de plantation en pleine terre a été remplacé aujourd'hui par de somptueux "jardins suspendus", hors sol (sous serres quoi !). Malgré tout, des kilomètres de bâches en plastique, reposent toujours dans les chemins creux et se transforment en véritable calamité écologique ! Le temps faisant son œuvre d'usure, les longues lignes de bâches d'autrefois, entreposées ici et là, se désagrègent inexorablement et prolifèrent comme un élément nuisible, loin d'être maitrisé dans un périmètre déterminé.
Tous les promeneurs, tous les habitants et les éluEs de la commune connaissent ce point noir des randonnées dans la presqu'île, mais "je ne suis pas concerné" ou "pas responsable", "je suis là pour consommer du paysage", pour "mon bien être de galopeur"; ils ferment les yeux, ce qui peut devenir dangereux pour les marcheurs. En attendant, les fragments de plastique deviennent des particules qui elles-mêmes se volatilisent en micro résidus, affectant potentiellement le miel. La boucle est bâchée.
J'aurai l'occasion de revenir sur "cette nouvelle mission nature", notamment pour une présentation plus générale du montage du projet début 2015 car après : AU TRAVAIL ! Foutu pour foutu...


lundi 20 octobre 2014

Des ex-salariés de Nutréa ont gain de cause

Rédacteur : Romain Cayla

Maison des Syndicats de Brest, 10 octobre 2014. 
« FAUTE INEXCUSABLE DE L'EMPLOYEUR » est écrit en majuscule sur le tract distribué. Après quatre ans de combat juridique, ces mots sonnent comme le début d'une série de victoires pour Stéphane Rouxel, un des quatre ex-salariés intoxiqués de Nutréa-Triskalia (site de Plouisy, 22) venus témoigner à Brest, lors de cette soirée organisée par AE2D, Solidaires et dédé l'Abeillaud.*
 
de g. à d. : S. Rouxel, S. Le Quéau (Solidaires), L. Guillou

Des témoignages directs, sans pathos, précis et documentés, de salariés près à se battre pour eux, mais aussi pour tous ceux qui vont leur succéder.
Laurent Guillou et Stéphane Rouxel, épaulés par l'Union Syndicale Solidaires et une quinzaine d'associations, et défendus par Me Laforgue, sont parvenus le 11 septembre à faire plier leur employeur au Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de Saint-Brieuc ; ils poursuivront aux Prud'hommes pour tenter d'invalider leur licenciement pour inaptitude, et devant le Tribunal de Grande Instance, pour la mise en danger de la vie d'autrui. Pascal Brigand et Claude Le Guyader, d'autres ex-salariés dans la même situation leur emboîteront le pas.
L. Guillou pose devant le site de Nutréa à Plouisy
A Plouisy, ils sont peut-être nombreux à être victimes de cette maladie très invalidante que la MSA ne veut pas reconnaître, la MCS (hypersensibilité aux produits chimiques multiples), liée à la manutention des céréales aspergées avec des quantités extravagantes de pesticides (de 45 litres de produit pur en 2004, on est passé à 100 000 L) pour éviter la prolifération des charançons, au lieu de maintenir les silos au froid à l'aide d'une ventilation dédiée. Une solution moins chère pour Triskalia, mais à quel prix sur la santé et l'environnement ?

*Depuis, dans un communiqué de presse, en date du 18 octobre, Solidaires Bretagne fait savoir que Nutréa-Triskalia renonce à faire appel pour la faute inexcusable suite à l'intoxication de Stéphane Rouxel et de Laurent Guillou.

Ci-dessous reportage sonore de Romain pour l'émission "sur les docks" de France culture. Enregistré le 19 août 2014. Sujet : la filière industrielle de la volaille.

 http://www.franceculture.fr/emission-l-heure-du-documentaire-%C2%AB-requiem-pour-25000-poulets-%C2%BB-2014-08-19

jeudi 16 octobre 2014

Y a de quoi ce marais ! Unan

Lorsqu'au mois de Juin dernier, Arnaud et Mickaël, animateurs d'Eaux et Rivières de Bretagne, me contactent pour participer à leur revue, je ne m'attendais pas à devoir relever le challenge. Il s'agissait en effet de succéder à Jean Kergrist pour la rubrique, intitulée "L'écho des marais". Le principe est de fournir une dizaine de contributions sur l'actualité environnementale en Bretagne, avec une petite touche citronnée. Le tout est accompagné d'une illustration de Nono, inspirée d'un des scribes. J'espère être tout simplement à la hauteur de mon prédécesseur. 
De Jean je connais un peu de tout et je le guette depuis fort longtemps. Ma première rencontre avec l'artiste remonte à la fin des années 90. Il présente un spectacle dans un wagon, près de la gare de Carhaix. Ensuite, épisodiquement, j'aperçois le militant écolo et rigolo dans une manif, dans la presse, dans un caddie. Je me plonge même dans sa bibliographie policière. Autant dire que je le piste avec reconnaissance et que son engagement respire l'abnégation et frôle la prise de risques.
Quand Jean assure que le seul qu'il voit pour le remplacer à cette rubrique ne peut être que l'Abeillaud, il ne facilite pas la succession. Armé du seul penn bazh d'un scribrouillard, j'espère donc parvenir à déranger tous ceux et celles qui s'en prennent à l'environnement consciemment ou par laisser-faire.
Arnaud et Mickaël m'ont assuré d'une liberté de ton, je voudrai les remercier. Merci à Anna pour mes premiers pas. Ci-dessous un lien vers le site de l'association d'ERB.
 
Développement durable
Intermarché poursuivait à la mi-août les discussions avec la direction de Gad autour de la reprise de l’abattoir à Josselin. L’entreprise se trouve en liquidation judiciaire avec en suspend le maintien de plus de 900 emplois. En 2012, Scapêche, filiale industrielle du groupe Intermarché, était condamnée pour publicité mensongère au sujet de propos trompeurs quant à sa soi disant gestion durable des réserves halieutiques. Les salariés devraient tout de même interroger Intermarché pour connaître leur vision du développement durable.

Export
Conséquence du conflit en Ukraine, la Russie a annoncé début août un durcissement de l’embargo sur le porc européen « l’embargo russe fait peser sur notre économie agricole un danger majeur » s’alarme Guillaume Roué dans un communiqué de l’interprofession porcine (La France Agricole). En même temps si les russes décidaient de prolonger leur boycott cela aurait peut-être le mérite de faire dire à Guillaume Roué que le modèle agricole breton s’exporc mal.

Pollutions animales
Daniel Le Balch, vice-président en charge de l’environnement à la communauté de communes du pays bigouden sud, tenait à faire rappeler durant l’été quelques règles de « bon usage » pour favoriser la protection des dunes et de la flore locale : « tenir son chien en laisse, ramasser ses déjections,… » (Ouest-France du  07 août). Si l’élu s’emmerde dans ses fonctions on peut lui déverser quelques tonnes de lisier à Plomeur, il aura de quoi s’indigner.

C’est petit
Lors de l’arrêt du 21 juillet dernier, la cour d’appel de Nantes a reconnu que l’Etat était responsable de la prolifération des algues vertes, du fait de ses manquements dans l’application de directives « nitrate ». Pour rappel c’est Mr Petit, propriétaire du cheval mort, suite à son enlisement dans une vasière en 2009, qui avait porté l’affaire devant la justice. Reconnu responsable lui aussi cet étourdi avait négligé de lire le panneau avertissant, en tout petit : « Attention ! Danger de mort, plage interdite ! ».
 
La Torche brûle

Le préfet a finalement accordé le permis de construire d’une usine de méthanisation à la Torche (Ouest France du 14 août). Alimentée par du lisier de porc et des déchets verts, l’usine fournira du gaz afin de chauffer les serres de bulbes. Les opposants au projet rappellent qu’elle serait bâtie à proximité de zones sensibles. Promoteur du projet Kaandorp explique que l’exploitation n’a pas vocation à s’agrandir. Peut-être pas, mais la colère oui. Les esprits risquent de s’échauffer.


Agrifête (non publié)

Selon les Jeunes Agriculteurs, 38 000 personnes se sont rués à l’agrifête, organisée fin août à Lannilis. « Malgré une conjoncture qui met à mal les exploitations en production animale (…) nous invitons le public à un grand moment festif ». Mais sous couvert de crise, les JA veulent peut-être attirer par la nouveauté de l’agridating ou c’hoariñ koukou local, pour tenter de remédier au moins au fléau du célibat. Ils espèrent surement trouver l’âme sœur pendant le loto bouse. It’s so sexy !



Survoltés
Un producteur de tomates à Plougastel, accompagné de quelques serristes, ont occupé les locaux d’EDF à Guipavas. Il conteste les arriérés réclamés par la société avec laquelle il avait investi dans une pompe à chaleur. « La pompe n’est pas capable d’assécher la serre » argumente t’il (Ouest France du 22 août) et l’humidité provoque des maladies. Un conseil : vérifier que la serre n’a pas été construite sur une zone humide. C’est courant chez des survoltés.
 
L'autruche
Dans le Télégramme du 22 Août, Hubert Coudurier flingue Cécile Duflot et s’en prend à son attitude outrecuidante, en particulier auprès de François Hollande. Il n’hésite pas d’ailleurs à la comparer à « une bécasse ». Soit. Mais il se permet un écart subliminal en citant Angela Merkel, qui d’après lui « commencerait à réaliser le coût insupportable d’abandon du nucléaire ». A l’inverse en France, vaut mieux faire l'autruche quand on évoque le gouffre financier qu’est l’EPR.

Bonnets rouges

La Fdsea et les JA 29 ont conjointement présenté des doléances lors de leur conférence du mercredi 03 septembre à Quimper. Le moins que l’on puisse dire c’est que tout le monde en prend pour son grade : la filière volaille, les coopératives laitières, les fournisseurs d’aliments, la GMS,… A quand la prochaine manifestation des bonnets rouges contre la filière volaille, les coopératives laitières etc ?

Escargot de Quimper
Le fonds de soutien aux atlas de la biodiversité communale, financé par Vinci, TF1, GRTgaz… a annoncé en juillet la liste des communes lauréates. Plougastel-Daoulas fait partie de cette liste notamment pour son objectif d’inventaire de la biodiversité communale. Le maire Dominique Cap pourrait remercier « les intégristes écolos » (sic) de la commune pour avoir mis en évidence l’existence d’espèces protégées comme l’escargot de Quimper.




samedi 11 octobre 2014

L'association "à quoi ça serre"

Rédacteur : Franck Oppermann, porte parole.
Lorsqu'il y a un an, David Derrien, a impulsé la création du Collectif «  A quoi ça Serre ? » en fédérant les initiatives individuelles qui à différents niveaux ne voulaient pas considérer comme un fait acquis le développement inconsidéré des serres industrielles dans le Finistère, nous partions un peu dans l'inconnu, Rassemblant des gens d'horizons totalement différents sans expérience particulière des joutes qui nous attendaient, nous nous attaquions de plus à des intérêts extrêmement puissants comme nous allions nous en rendre compte par la suite. 
le collectif au travail
 La création de notre Collectif ayant eu un écho médiatique que nous ne soupçonnions pas, nombreux furent les gens à approuver notre action, tout en évitant de s'engager plus en avant par crainte d'éventuelles représailles, preuve une fois encore que nous abordions une problématique plus que sensible. Très rapidement aussi, ne restèrent dans le Collectif que ceux qui avaient une vision globale des choses, et qui n'envisageaient pas le Collectif comme une espèce de classe action avant l'heure mais comme une dynamique capable de faire bouger les lignes. Nous savions aussi, qu'en tant que Collectif nos moyens seraient dérisoires ce qui ne nous pas empêchés d'effectuer un travail de fond considérable en rassemblant le maximum d'infos et de constats sur les impacts que les serres industrielles ont sur l'environnement. Nous avons multiplié les interventions auprès des collectivités publiques, des administrations, des associations. Si nous avons connu des désillusions, nous avons aussi réussi à créer une interrogation chez certains politiques, comme Mr Quernez, vice -président du Conseil Général du Finistère, qui nous a accordé une entrevue d'une heure, à l'issue de laquelle il a été reconnu la légitimité de notre action citoyenne. 
De cette année, nous ne retiendrons donc que le côté positif. Le fait tout d'abord que des gens totalement différents aient réussi et continuent à travailler efficacement ensemble. Que nos efforts, et nos coups de boutoir commencent à porter, à un moment où il est plus que jamais crucial de s'interroger sur un modèle économique industriel, qui non seulement n'a plus aucune légitimité économique ni sociale mais au nom duquel on sacrifie de façon irrémédiable un environnement qui constitue la première richesse de notre département.
Dés lors, le Collectif a décidé de se transformer en association dont l'objet sera étendu à des questions plus globales d'environnement car notre travail sur l'impact des serres nous a confirmé qu'en la matière, il est impossible de segmenter les choses. Par contre, pour être plus efficaces, notre rayon d'action se limitera à BMO et plus particulièrement à Plougastel. Cette transformation en association nous donnera des moyens d'actions juridiques que nous n'avions pas à travers le Collectif car il est évident qu'après la période des constats, nous ne pourrons plus nous contenter de l'indifférence voire du mépris de certaines collectivités, et que nous mettrons tout en œuvre pour obtenir des résultats tangibles pour le respect et la protection de notre environnement, qui va de pair avec les questions de santé publique.

mercredi 17 septembre 2014

ZAD partout ?

Mes chers amiEs, j'espère que ce qui va suivre ne sera pas interprété comme une attaque en règle contre votre engagement ou un coup de gueule contre votre discernement. Il serait vain et mal placé de remettre en cause la mobilisation sincère et la résistance non violente dont vous faites preuve. Il s'agit de réagir et de faire réagir face à ce que j'appellerai une "incompréhension urticante" quant à se déterminer sur notre capacité à concevoir que l'urgence, face à l'agression que subit la Nature et la multiplication de projets inutiles et imposés (aujourd’hui au Testet) ne peut se prévaloir d'un choix sensé faire plier l'adversité parce que cet adversaire est de taille et puissant, parce que notre regard sur le sacrifice des terres agricoles ou de zones humides ne relève pas d'une construction intellectuelle, spirituelle, voire même politique. Cette urgence à résister fait appel à ce que nous avons de plus intime, de plus intériorisé, notre clairvoyance à respecter la Vie. 
et si nous avions été un essaim d'Abeillaud ?
Pour ma part, j'ai fait le choix premier d'être en vigilance dans le cadre de la Vie, justement qui m'entoure et d'agir en conséquence. Trouver l'adhésion des plus nombreux n'est pas un objectif en soi et le principe de "qui m'aime me suive" ne prévaut pas quand il faut défendre l'environnement. Seulement je suis étonné de constater que sur mon lieu de Vie, qui se trouve être la région brestoise, existe, et c'est très bien, un comité de soutien à NDDL et qu'à l'époque de l'épisode du centre de formation et de l'escargot de Quimper, les réactions de résistance écologique ne furent pas aussi démonstratives par ceux-là même, habitants de la région brestoise, qui se défonçaient courageusement pour dénoncer l'oppression supportée par les occupants de NDDL et les raides des forces de l'ordre pour les déloger.
La réflexion se pose alors et les questions restent sans réponses :  fatalisme face à la perte de seulement 10 Ha situés sur la trame verte ? Incapacité légitime à se présenter sur différents fronts ? Immobilisme, désintérêt, en premier lieu des habitants de la commune ? Le personnage de l'Abeillaud qui ne dérange pas que les amateurs de ballon rond ?...
Quoiqu'il en soit, l'exposition publique a favorisé l'impression d'isolement de quelques "intégristes écolos", auprès d'une population majoritairement favorable au projet et réfractaire au sujet d'une nature pourtant à préserver. Il est aisé alors de croire que le sentiment de vindicte populaire prenne l'ascendant sur tout type de comportements raisonnables et raisonnés. Me refusant à me réfugier dans une maison en paille, j'ai donc apprécié, à plusieurs reprises, ma côte de popularité par les assauts de colère de certains, sous une formule qui pourrait se rapprocher de celle-là : "c'est toi dédé l'Abeillaud ? Tu n'es qu'un con on va te péter la gueule !". 
Une évidence saute aux yeux; autant se préparer tout de suite sans tomber dans la psychose et se ronger les sangs ! Car il est hors de question pour moi de renoncer.
Le propriétaire de cette parcelle n'a pas attendu la fin des procédures pour abattre les arbres parfois vieux de plus de 50 ans. N'aurait-il pas été plus magnanime s'il avait eu face à lui une plus forte opposition ?
Le centre de formation enterré, l'interpellation de certains habitants de Plougastel-Daoulas m'a amené à réagir sur les dérives d'une activité agro-industrielle de production sous serres. On assiste ici à l'extension de verrues industrielles qui méprisent le bocage naturel et les règles environnementales, avec en prime un irrespect indiscutable à tout ce qui ressemble de près ou de loin à une obligation de modération et de tolérance, vertus, avouons-le, inaccessibles à ces expansionnistes terriens. L'emprise au sol de l'ensemble des serres, rien qu'à Plougastel, dépasse aujourd'hui allégrement les 200 Ha. Il est donc probable que les agissements incontrôlés de certains entraînent des phénomènes conséquents sur l'environnement, loin des tas de fumier que l'on retrouvait autrefois au pignon des étables. Pour "rendre visible l'invisible", et exposer les dégâts, j'invitais en novembre dernier, par voie de presse, tout à chacun à apprécier la situation.
Je fus alors frappé par 2 choses : je ne retiendrai pas la gifle administrée par un serriste enragé, à l'aide d'une tapette à mouche, mais plutôt la forte mobilisation d'un "contre rassemblement" d'une soixante de personnes et surtout l'absence évidente de défenseurs de l'environnement et des ZADistes de la région brestoise. Tout au plus un couple d'octogénaires, hébété devant autant de colère offerte et d'hostilité à mon encontre : "Toi maintenant que je vois qui tu es, tu as intérêt à faire gaffe" s'écria le serriste incriminé, entouré de nombreuses personnes, qui n'en doutons pas, se servaient déjà de leur imagination crapuleuse pour me façonner un nouveau faciès. Devenir alors, d'après certaines sources, l'ennemi public n°1 des serristes n'a rien de confortable.
Cet épisode souleva chez moi de nouvelles interrogations : des territoires en péril méritent-ils plus notre attention que d'autres ? Qu'est ce qui fait que des manifestations contestataires entraînent une concentration de plusieurs dizaines de personnes au même endroit, alors que l'objet de nos préoccupations est identique à quelques kilomètres de son domicile : menace sur la biodiversité, destruction de zones humides et de terres agricoles, arasement de talus et abattage de bois (classés), pollution des eaux et de l'air, entrepreneurs productivistes..., je ne le sais toujours pas...
Comme je ne comprends toujours pas le peu de présents pour l'Assemblée générale de l'association, « Costour poumon vert en Finistère » qui milite pour la préservation d'un espace naturel semi-sauvage de 129 Ha, et pour une urbanisation contrôlée sur les plateaux avoisinants, aux portes de Brest. Cette enclave verte fournit 15 % de l'eau potable consommée par l'agglomération brestoise en raison du plan d'eau existant (une ancienne carrière) . Elle accueille, à 4 km du centre ville de Brest, une exceptionnelle biodiversité, étonnante dans un milieu périurbain. Là encore les raisons de se mobiliser sont prégnantes car la pression sur le foncier est constante (nouvelle implantation d'un magasin Le Roy Merlin sur 2 Ha à proximité du site) et l'étouffement par l'urbanisme aurait des conséquences désastreuses sur la population occupant ces lieux.  
A quand une ZAD au costour ?

Pour en savoir plus http://costour.fr/ 
A travers ces 3 exemples concrets, mes chers amiEs, j'ai voulu faire ressortir que lorsque nos engagements de luttes écologiques se forgent dans le nombre, nous évitons l’écueil de l'impression d'isolement à nos détracteurs, et par l'anonymat du groupe, dilapider leurs velléités de passage à tabac. Nous pourrions alors éviter d'être confrontés à des actes d'agression telle que celle dont j'ai été la victime tout récemment. Nous avons tous fait le choix de résister, je n'ai pas fait le choix d'apparaître seul à m'exposer publiquement.
Alors pour répondre au titre de cet article : "ZAD partout ?", j'affirmerai que non.

mercredi 3 septembre 2014

Suite manif c/Monsanto ?

Mail du 03 septembre 2014
Bonjour à tous ! (message adressé tout azimut mais pour destinataires principaux LES du Cessonnais à St-Brieuc)
J'espère que la vie vous voit en bonne santé ! Après tout, n'est ce pas de circonstance compte tenu des agressions chimiques,et des violations de tout genre dont nous sommes l'objet, "à l'insu de notre plein gré" ? Car on oublie trop souvent de rappeler que l’Être humain, au même titre que la faune et la flore à protéger, est aussi un organisme vivant, vulnérable, et fragilisé par des agissements inacceptables.
C'est ce que vivent aujourd'hui nos amis, ces ex-salariés de Nutréa-Tristekalia, au quotidien. Il était donc important de pouvoir profiter du rassemblement à l'internationale contre Monsanto de mai, pour faire un nouvel éclairage sur leur situation.
J'entends dire parfois que les manifestations, les rassemblements ne suffisent pas et que ça ne sert plus à rien. Personnellement j'y crois toujours car elles entraînent des phénomènes inattendus. J'en prends pour preuve, l'appel de Serge Le Quéau de Sud 22, quelques jours après la manif : "David, je tenais à te remercier, car je suis saturé d'appels de personnes qui pensent avoir les mêmes symptômes que les ex de Nutréa". En effet, il n'est pas donné à tout le monde de manifester, de se rebeller, de s'exposer, de reconnaître des signes de souffrance,...mais voir que d'autres, des personnes qui nous ressemblent, se bougent pour leur droit à la dignité, encouragent à sortir du silence. J'en tire une grande satisfaction. Et qui peut aujourd’hui discerner ce que seraient les retombées de demain, ici ou ailleurs ?
Cette satisfaction n'aurait pas été possible si, lors de la préparation et la réunion au Cessonnais, la somme des énergies de chacun, n'avait pas été décisive. L'urgence de la préparation n'a pas effacé la spontanéité de votre engagement, plus crucial à mes yeux que la représentativité que nous pouvons porter en parallèle. Merci, vous avez toute ma gratitude.
Alors même si nous avons des points à améliorer, et le temps sera notre allié, je vous propose une nouvelle mobilisation pour l'an prochain autour des mêmes thèmes (ogm-pesticide) mais en tâchant de fédérer davantage pour donner une ampleur régionale à la manifestation. Les contours de ce rassemblement restent à définir en mode collégial (date et lieu, cibles, animations festives, outils militants, transport, sécurité...) mais comptez sur ma détermination pour rendre possible l'agglomération des énergies déployées pour résister à l'agresseur.
Pour autant, la réussite d'une telle mobilisation ne sera envisageable que si nous acceptons de réunir dès le départ quelques principes :
- que cet appel reste un appel citoyen avec en soutien les organisations de défenses de l'environnement, les assos de luttes écologiques, les syndicats,...
- que sous prétexte d'une mobilisation à l'internationale nous relocalisions les messages afin de donner la parole et la visibilité à ceux qui sont les plus exposéEs, les plus concernéEs dans leur chair. 
- Que nous récusons toutes tentatives de récupérations ou d'infiltrations par des organisations/individus propageant des revendications de stigmatisations, intolérantes, haineuses.
- Que tout acte de violences (sur la personne, sur du bien privé ou public) est d'office condamnable.
Intuitivement je sais que je peux déjà compter sur certainEs d'entre vous. Nous tacherons de former des groupes de mobilisation par département (?) (pas le plus idéal à mes yeux mais qui permet de raccourcir les déplacements et les échanges) afin dans un premier temps de connaître les dispositions de chacun, en nommant très vite des référents et trouver le mode de fonctionnement le plus adéquat. Dans un second temps nous réaliserons une assemblée plus imposante (Bretagne B5, quelques départements ?), pour donner un cadre précis à nos revendications (le mode collégial).
Nous avons 8 à 9 mois (jusqu'à mai 2015) pour préparer ce rendez-vous. Malgré tout je peux présenter un calendrier approximatif des différentes étapes.
de sept à nov : concertation, mobilisation
décembre : organisation collégiale
jan à  mars : préparation
avril : média,...
mai : la fête !
J'ai un souhait :lorsque nous aurons à déployer dans les médias notre rassemblement, que nous désignions des personnes de la société civile, pas forcément affiliées à tel ou tel organisme, pour nous représenter.
Vous pouvez dès à présent vous manifester auprès de ma personne pour le Finistère disentus@gmail.com ou Anna pour les Côtes d'Armor afin de recenser vos contacts annavreizh22@yahoo.fr
Si des premiers volontaires se sentent l'âme du sacrifice pour les autres départements (35,44 et 56) qu'ils me contactent (il s'agit de se porter garant de la suite, les référents seront désignés dans un second temps).
Pour terminer il me semble essentiel de préciser un point sur ma personne afin de faire fuir les mauvaises ondes. Ka, femme engagée et présente lors de la manif à Guingamp, qui ne me connaît pas plus que ça, a discerné chez moi un point crucial "David, tu es un fédérateur", je lui ai répondu "c'est plus facile pour moi, je n'ai pas de problème d'égo". Avez-vous déjà vu un poète, un dessinateur, un chanteur ou un clown chercher le pouvoir, c'est simple je n'en veux pas ! Et puis le burlesque et les collants nous préservent de l'écolocentrisme.
"Le pouvoir c'est de la merde !". L Ferré.

Je vous embrasse.
Pour rappel, les conscrits de cette année : les citoyenNEs, Ingalañ, Alerte à L'Ouest, Attac 22, Conf paysanne 22, Eaux et Rivières de Bretagne 22, Sud-Solidaires 22, collectif "Bretagne sans ogm", le Comité breton de soutien aux faucheurs volontaires, Anna et l'Abeillaud.
Photos Ka