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mercredi 17 septembre 2014

ZAD partout ?

Mes chers amiEs, j'espère que ce qui va suivre ne sera pas interprété comme une attaque en règle contre votre engagement ou un coup de gueule contre votre discernement. Il serait vain et mal placé de remettre en cause la mobilisation sincère et la résistance non violente dont vous faites preuve. Il s'agit de réagir et de faire réagir face à ce que j'appellerai une "incompréhension urticante" quant à se déterminer sur notre capacité à concevoir que l'urgence, face à l'agression que subit la Nature et la multiplication de projets inutiles et imposés (aujourd’hui au Testet) ne peut se prévaloir d'un choix sensé faire plier l'adversité parce que cet adversaire est de taille et puissant, parce que notre regard sur le sacrifice des terres agricoles ou de zones humides ne relève pas d'une construction intellectuelle, spirituelle, voire même politique. Cette urgence à résister fait appel à ce que nous avons de plus intime, de plus intériorisé, notre clairvoyance à respecter la Vie. 
et si nous avions été un essaim d'Abeillaud ?
Pour ma part, j'ai fait le choix premier d'être en vigilance dans le cadre de la Vie, justement qui m'entoure et d'agir en conséquence. Trouver l'adhésion des plus nombreux n'est pas un objectif en soi et le principe de "qui m'aime me suive" ne prévaut pas quand il faut défendre l'environnement. Seulement je suis étonné de constater que sur mon lieu de Vie, qui se trouve être la région brestoise, existe, et c'est très bien, un comité de soutien à NDDL et qu'à l'époque de l'épisode du centre de formation et de l'escargot de Quimper, les réactions de résistance écologique ne furent pas aussi démonstratives par ceux-là même, habitants de la région brestoise, qui se défonçaient courageusement pour dénoncer l'oppression supportée par les occupants de NDDL et les raides des forces de l'ordre pour les déloger.
La réflexion se pose alors et les questions restent sans réponses :  fatalisme face à la perte de seulement 10 Ha situés sur la trame verte ? Incapacité légitime à se présenter sur différents fronts ? Immobilisme, désintérêt, en premier lieu des habitants de la commune ? Le personnage de l'Abeillaud qui ne dérange pas que les amateurs de ballon rond ?...
Quoiqu'il en soit, l'exposition publique a favorisé l'impression d'isolement de quelques "intégristes écolos", auprès d'une population majoritairement favorable au projet et réfractaire au sujet d'une nature pourtant à préserver. Il est aisé alors de croire que le sentiment de vindicte populaire prenne l'ascendant sur tout type de comportements raisonnables et raisonnés. Me refusant à me réfugier dans une maison en paille, j'ai donc apprécié, à plusieurs reprises, ma côte de popularité par les assauts de colère de certains, sous une formule qui pourrait se rapprocher de celle-là : "c'est toi dédé l'Abeillaud ? Tu n'es qu'un con on va te péter la gueule !". 
Une évidence saute aux yeux; autant se préparer tout de suite sans tomber dans la psychose et se ronger les sangs ! Car il est hors de question pour moi de renoncer.
Le propriétaire de cette parcelle n'a pas attendu la fin des procédures pour abattre les arbres parfois vieux de plus de 50 ans. N'aurait-il pas été plus magnanime s'il avait eu face à lui une plus forte opposition ?
Le centre de formation enterré, l'interpellation de certains habitants de Plougastel-Daoulas m'a amené à réagir sur les dérives d'une activité agro-industrielle de production sous serres. On assiste ici à l'extension de verrues industrielles qui méprisent le bocage naturel et les règles environnementales, avec en prime un irrespect indiscutable à tout ce qui ressemble de près ou de loin à une obligation de modération et de tolérance, vertus, avouons-le, inaccessibles à ces expansionnistes terriens. L'emprise au sol de l'ensemble des serres, rien qu'à Plougastel, dépasse aujourd'hui allégrement les 200 Ha. Il est donc probable que les agissements incontrôlés de certains entraînent des phénomènes conséquents sur l'environnement, loin des tas de fumier que l'on retrouvait autrefois au pignon des étables. Pour "rendre visible l'invisible", et exposer les dégâts, j'invitais en novembre dernier, par voie de presse, tout à chacun à apprécier la situation.
Je fus alors frappé par 2 choses : je ne retiendrai pas la gifle administrée par un serriste enragé, à l'aide d'une tapette à mouche, mais plutôt la forte mobilisation d'un "contre rassemblement" d'une soixante de personnes et surtout l'absence évidente de défenseurs de l'environnement et des ZADistes de la région brestoise. Tout au plus un couple d'octogénaires, hébété devant autant de colère offerte et d'hostilité à mon encontre : "Toi maintenant que je vois qui tu es, tu as intérêt à faire gaffe" s'écria le serriste incriminé, entouré de nombreuses personnes, qui n'en doutons pas, se servaient déjà de leur imagination crapuleuse pour me façonner un nouveau faciès. Devenir alors, d'après certaines sources, l'ennemi public n°1 des serristes n'a rien de confortable.
Cet épisode souleva chez moi de nouvelles interrogations : des territoires en péril méritent-ils plus notre attention que d'autres ? Qu'est ce qui fait que des manifestations contestataires entraînent une concentration de plusieurs dizaines de personnes au même endroit, alors que l'objet de nos préoccupations est identique à quelques kilomètres de son domicile : menace sur la biodiversité, destruction de zones humides et de terres agricoles, arasement de talus et abattage de bois (classés), pollution des eaux et de l'air, entrepreneurs productivistes..., je ne le sais toujours pas...
Comme je ne comprends toujours pas le peu de présents pour l'Assemblée générale de l'association, « Costour poumon vert en Finistère » qui milite pour la préservation d'un espace naturel semi-sauvage de 129 Ha, et pour une urbanisation contrôlée sur les plateaux avoisinants, aux portes de Brest. Cette enclave verte fournit 15 % de l'eau potable consommée par l'agglomération brestoise en raison du plan d'eau existant (une ancienne carrière) . Elle accueille, à 4 km du centre ville de Brest, une exceptionnelle biodiversité, étonnante dans un milieu périurbain. Là encore les raisons de se mobiliser sont prégnantes car la pression sur le foncier est constante (nouvelle implantation d'un magasin Le Roy Merlin sur 2 Ha à proximité du site) et l'étouffement par l'urbanisme aurait des conséquences désastreuses sur la population occupant ces lieux.  
A quand une ZAD au costour ?

Pour en savoir plus http://costour.fr/ 
A travers ces 3 exemples concrets, mes chers amiEs, j'ai voulu faire ressortir que lorsque nos engagements de luttes écologiques se forgent dans le nombre, nous évitons l’écueil de l'impression d'isolement à nos détracteurs, et par l'anonymat du groupe, dilapider leurs velléités de passage à tabac. Nous pourrions alors éviter d'être confrontés à des actes d'agression telle que celle dont j'ai été la victime tout récemment. Nous avons tous fait le choix de résister, je n'ai pas fait le choix d'apparaître seul à m'exposer publiquement.
Alors pour répondre au titre de cet article : "ZAD partout ?", j'affirmerai que non.

mercredi 3 septembre 2014

Suite manif c/Monsanto ?

Mail du 03 septembre 2014
Bonjour à tous ! (message adressé tout azimut mais pour destinataires principaux LES du Cessonnais à St-Brieuc)
J'espère que la vie vous voit en bonne santé ! Après tout, n'est ce pas de circonstance compte tenu des agressions chimiques,et des violations de tout genre dont nous sommes l'objet, "à l'insu de notre plein gré" ? Car on oublie trop souvent de rappeler que l’Être humain, au même titre que la faune et la flore à protéger, est aussi un organisme vivant, vulnérable, et fragilisé par des agissements inacceptables.
C'est ce que vivent aujourd'hui nos amis, ces ex-salariés de Nutréa-Tristekalia, au quotidien. Il était donc important de pouvoir profiter du rassemblement à l'internationale contre Monsanto de mai, pour faire un nouvel éclairage sur leur situation.
J'entends dire parfois que les manifestations, les rassemblements ne suffisent pas et que ça ne sert plus à rien. Personnellement j'y crois toujours car elles entraînent des phénomènes inattendus. J'en prends pour preuve, l'appel de Serge Le Quéau de Sud 22, quelques jours après la manif : "David, je tenais à te remercier, car je suis saturé d'appels de personnes qui pensent avoir les mêmes symptômes que les ex de Nutréa". En effet, il n'est pas donné à tout le monde de manifester, de se rebeller, de s'exposer, de reconnaître des signes de souffrance,...mais voir que d'autres, des personnes qui nous ressemblent, se bougent pour leur droit à la dignité, encouragent à sortir du silence. J'en tire une grande satisfaction. Et qui peut aujourd’hui discerner ce que seraient les retombées de demain, ici ou ailleurs ?
Cette satisfaction n'aurait pas été possible si, lors de la préparation et la réunion au Cessonnais, la somme des énergies de chacun, n'avait pas été décisive. L'urgence de la préparation n'a pas effacé la spontanéité de votre engagement, plus crucial à mes yeux que la représentativité que nous pouvons porter en parallèle. Merci, vous avez toute ma gratitude.
Alors même si nous avons des points à améliorer, et le temps sera notre allié, je vous propose une nouvelle mobilisation pour l'an prochain autour des mêmes thèmes (ogm-pesticide) mais en tâchant de fédérer davantage pour donner une ampleur régionale à la manifestation. Les contours de ce rassemblement restent à définir en mode collégial (date et lieu, cibles, animations festives, outils militants, transport, sécurité...) mais comptez sur ma détermination pour rendre possible l'agglomération des énergies déployées pour résister à l'agresseur.
Pour autant, la réussite d'une telle mobilisation ne sera envisageable que si nous acceptons de réunir dès le départ quelques principes :
- que cet appel reste un appel citoyen avec en soutien les organisations de défenses de l'environnement, les assos de luttes écologiques, les syndicats,...
- que sous prétexte d'une mobilisation à l'internationale nous relocalisions les messages afin de donner la parole et la visibilité à ceux qui sont les plus exposéEs, les plus concernéEs dans leur chair. 
- Que nous récusons toutes tentatives de récupérations ou d'infiltrations par des organisations/individus propageant des revendications de stigmatisations, intolérantes, haineuses.
- Que tout acte de violences (sur la personne, sur du bien privé ou public) est d'office condamnable.
Intuitivement je sais que je peux déjà compter sur certainEs d'entre vous. Nous tacherons de former des groupes de mobilisation par département (?) (pas le plus idéal à mes yeux mais qui permet de raccourcir les déplacements et les échanges) afin dans un premier temps de connaître les dispositions de chacun, en nommant très vite des référents et trouver le mode de fonctionnement le plus adéquat. Dans un second temps nous réaliserons une assemblée plus imposante (Bretagne B5, quelques départements ?), pour donner un cadre précis à nos revendications (le mode collégial).
Nous avons 8 à 9 mois (jusqu'à mai 2015) pour préparer ce rendez-vous. Malgré tout je peux présenter un calendrier approximatif des différentes étapes.
de sept à nov : concertation, mobilisation
décembre : organisation collégiale
jan à  mars : préparation
avril : média,...
mai : la fête !
J'ai un souhait :lorsque nous aurons à déployer dans les médias notre rassemblement, que nous désignions des personnes de la société civile, pas forcément affiliées à tel ou tel organisme, pour nous représenter.
Vous pouvez dès à présent vous manifester auprès de ma personne pour le Finistère disentus@gmail.com ou Anna pour les Côtes d'Armor afin de recenser vos contacts annavreizh22@yahoo.fr
Si des premiers volontaires se sentent l'âme du sacrifice pour les autres départements (35,44 et 56) qu'ils me contactent (il s'agit de se porter garant de la suite, les référents seront désignés dans un second temps).
Pour terminer il me semble essentiel de préciser un point sur ma personne afin de faire fuir les mauvaises ondes. Ka, femme engagée et présente lors de la manif à Guingamp, qui ne me connaît pas plus que ça, a discerné chez moi un point crucial "David, tu es un fédérateur", je lui ai répondu "c'est plus facile pour moi, je n'ai pas de problème d'égo". Avez-vous déjà vu un poète, un dessinateur, un chanteur ou un clown chercher le pouvoir, c'est simple je n'en veux pas ! Et puis le burlesque et les collants nous préservent de l'écolocentrisme.
"Le pouvoir c'est de la merde !". L Ferré.

Je vous embrasse.
Pour rappel, les conscrits de cette année : les citoyenNEs, Ingalañ, Alerte à L'Ouest, Attac 22, Conf paysanne 22, Eaux et Rivières de Bretagne 22, Sud-Solidaires 22, collectif "Bretagne sans ogm", le Comité breton de soutien aux faucheurs volontaires, Anna et l'Abeillaud.
Photos Ka