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samedi 22 novembre 2014

Réforme des régions: une seule solution, désobéir

Traditionnellement le mode de mécontentements des Bretons face aux décisions défavorables de l'Etat français, notamment sur les questions linguistique ou territoriale, crée deux attitudes diamétralement opposées; soit ils défilent dans la rue, les plus nombreux, soit ils plastiquent, les moins discrets. D'ailleurs ça n'empêche pas les seconds de se retrouver aussi à tâter du pavé derrière le Gwenn ha du ou la cornemuse, outils militants par excellence chez le manifestant Breton, le bâton de dynamite lui réussissant moins...
 Il existe une troisième voie, la plus conformiste, le parti régionaliste breton. Alors que les deux premières réactions hostiles peuvent, à la marge, infléchir le pouvoir, la troisième voie a montré depuis plus de 40 ans son incapacité chronique à contrecarrer l'omniprésence de partis français dominants comme le PS, justifiant ses actes dans un partenariat tronqué d'avance, et le peu d'influences qu'il suppose exercer pour renverser la tendance. Alors à quoi bon s'attarder sur sa complaisance ?
Dans le premier cas de figure de mode de mécontentements, la réforme territoriale, engagée par le gouvernement de François Hollande, sur le redécoupage des Régions, a eu pour effet de faire sortir plus souvent le Breton contestataire dans la rue et à multiplier l'organisation de manifestations réclamant le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Les organisateurs de ces manifestations avaient de quoi se réjouir. Foi de breton on n'avait jamais vu autant de ralliement pour cette cause historique. Même l’éphémère mouvement "bonnet rouge" est venu gonfler les rangs des manifestants. Encore plus fort, les agriculteurs productivistes de la Fnsea, et à leur tête, le charismatique goguenard taulésien léonard, Thierry Merret, se sont rallié à cette cause, jusque là étrangère à leurs protestations. D'ailleurs, pour temporiser les ardeurs du productiviste afin d'éviter qu'il se transforme en casseur, l'organisateur régionaliste a pensé à tout, il met en tête de défilé des musiciens issus des bagadoù et quelques danseurs de cercles celtiques, une population toutefois plus rare. Consensus général, le folklore a bonne presse auprès des médias et des français, et puis la démonstration est fidèle à la réputation fêtarde des Bretons. Les CRS pourront rester jouer à la belote dans les fourgons ou envoyer des SMS d'amour à leur compagne via leur I-phone.

Dès lors, les avis sont unanimes, placer la girouette Troadec, le cureton Le Fur, l'inconnu Gourmelen, et le sauvageon Merret, dans les premiers rangs du cortège favorisera la construction de "l'unité bretonne". Car, de façon justifiée, l'organisateur régionaliste pense, à travers cette unité de façade, peser sur les choix du législateur en matière d'aménagement du territoire et notamment l'inciter à revoir sa copie pour qu'enfin il soit entendu. Malheureusement l'Assemblée nationale a adopté définitivement le 19 novembre dernier, la nouvelle carte des 13 régions françaises, en écartant l'option défendue, à juste titre, par le régionaliste, d'une Bretagne à 5 départements. Reconnaissons que cette représentativité du légalisme breton prête à sourire et qu'elle n'a vraiment rien de rassurant quant au résultat escompté. Il ne suffit pas d'annoncer dans les médias sa probable candidature aux élections présidentielles de 2017 pour transformer l'essai.

La question se pose alors de savoir si l'expression de contestation rassemblée dans la rue, de façon légaliste, porte ses fruits. La réponse est évidemment nann. D'où la nécessité de se poser une autre question quant à l'avenir de ce type de mobilisations. Certains pourraient être tentés alors de s'interroger sur la légitimité d'actes plus spectaculaires, voire violents. Le passé explosif de l'Emsav, a montré que le choix des plasticages de centre d'impôts, d'une antenne,...enfin bref, tout ce qui symbolisait l'occupation "française" n'entraînait pas profondément des modifications institutionnelles de cette République, "Une et indivisible ", favorable à une Bretagne plus indépendante. L'aveu d'échec est d'autant plus cinglant que, intrinsèquement, la faute en revient avant tout au Breton, trop bavard avec les conjointes et trop soûlard au bistrot. Et rien ne dit aujourd'hui que le profil de ce militant ait vraiment changé. Le Breton est, par nature, pour le meilleur comme pour le pire, bavard et fêtard, derniers liens avec son passé celtique. Couplé à une civilisation prosaïquement émotionnelle, triplé, à juste titre, d'un rejet de la violence, le FLB n'a pas d'avenir, ou alors dans les livres d'histoire.
Quels que soient les enjeux et les protagonistes, il y a de quoi effectivement être révolté face à la manière dont cette réforme a été menée : aux pas de charge, de façon souveraine, sans concertation populaire. Il en demeure pas moins que la Bretagne reste toujours amputée de la Loire-Atlantique. Que deviendront alors tous ceux et celles qui descendaient dans la rue ? Cette réforme territoriale est faite pour durer. Je ne suis pas sur que Thierry Merret ou Christian Troadec aient autant d'endurance, ou même la volonté de l'entretenir. Quant aux légalistes et aux régionalistes je leur laisse le soin de s’époumoner dans des réunions ou dans des cortèges, après tout, ça justifie amplement leur existence.

Que tenter alors ? Dès lors que tous les recours légaux ont été épuisés il devient légitime de réfléchir à la notion de désobéissance civile. Hormis le collectif Ai'ta ! ce moyen d'action semble souffrir d'un manque de considération du militant breton. Inutile ici de comprendre pourquoi. Malgré tout, cette piste reste à creuser.
L'affichage à la désobéissance civile n'est pas nouveau. Pour autant il est possible de la définir succinctement à travers quelques principes. 
Ces principes se déclinent autour d'une action collective, publique, non violente, de contraintes, durable, constructive (de propositions) et dont les participants assument les risques de sanctions. Vous contestez l'occupation de l'Etat français en Bretagne ? Alors occupez les services publics de l'Etat français, en tenant compte des points énoncés plus haut. Vous bloquerez ainsi le fonctionnement de son administration générale. Tout en sachant que l'intrusion citoyenne dans une Préfecture, voire dans plusieurs administrations en simultané, marquerait fortement l'opinion publique. N'oublions pas que la Préfecture se définit comme la suppléance de l'Etat. Elle est donc un bastion symboliquement inviolable. Bien entendu il n'est pas à exclure une expulsion par les forces de l'ordre. Et alors ? la succession des assauts et la détermination des occupants peuvent venir à bout de n'importe quelles tentatives de maintien de l'ordre républicain. Pour y parvenir, il faut adopter une attitude de responsabilité en évitant les débordements, afficher une logique de dialogues, contraints mais constructifs, faire une ou deux propositions légitimes. En l’occurrence dans le cas présent, pourquoi ne pas exiger un référendum populaire sur la question de la Bretagne B5, organisé par les collectivités territoriales concernées ? Pour être complet je pense que l’élément décisif pour mener à bien ce type d'action reste l'état d'esprit de chacun. Indéniablement l'engagement dans la désobéissance civile comprend à la fois le droit à adopter une posture radicale mais également un devoir de responsabilisation exemplaire. 

jeudi 20 novembre 2014

Roundup Non Merci bloque les caisses du Carrefour

Communiqué du collectif "roud up non merci"
par Remi Filliau
Rosny-Sous-Bois, le 18 novembre 2014

La campagne Roundup Non Merci, contre la vente de Roundup à destination des jardiniers amateurs, prend de l'ampleur. Après plusieurs actions dans des magasins Castorama de la région parisienne et de Bretagne, les écologistes décident d’agir contre la vente de Roundup chez Carrefour, première chaine d’hypermarchés française. Les militants, après s’être rendus en caisse les caddies remplis de Roundup, ont demandé à rencontrer le directeur du magasin en bloquant plusieurs caisses. 

Les militants avaient pour but de demander à l'enseigne ce qu'elle compte faire pour stopper la commercialisation des pesticides avant la date fixée par la loi en 2022. Le responsable du magasin a exprimé sa compréhension de l’action des militants, tout en affirmant ne pas pouvoir déréférencer  le pesticide sans l’aval de Carrefour Monde. A l’heure actuelle, la politique de Carrefour est de sensibiliser les clients à la dangerosité du Roundup, tout en proposant des alternatives aux pesticides les plus dangereux. Pour les militants, une simple sensibilisation ne suffit plus face à la menace écologique et sanitaire que représente les pesticides, et il est temps de stopper ni plus ni moins leur commercialisation ! Un rendez-vous est pris courant décembre avec le département Développement Durable de Carrefour… 


La vente d'un produit aussi dangereux que le Roundup est totalement absurde, d'ailleurs plusieurs grands groupes l'ont bien compris puisqu'ils ne vendent plus ce produit pour protéger la santé de leurs clients. C'est notamment le cas de l'enseigne Botanic, mais également de Leclerc qui ne vend plus de pesticides dans 42 magasins en Bretagne. Castorama ne vend plus non plus de Roundup suite à plusieurs actions du collectif Roundup Non Merci dans son magasin de Crimée à Paris… Des études sans équivoque montrent que ce produit provoque des cancers, et des problèmes hormonaux graves. Notamment l'étude du professeur Séralini de l'université de Caen. De fortes traces de Roundup sont présentes dans nombre de cours d'eau et nappes phréatiques, ce qui représente une atteinte grave à l'environnement. 


  "Nous attendons beaucoup de notre rendez-vous avec Carrefour en décembre. Nous souhaitons travailler avec eux à un déréférencement progressif mais rapide des pesticides les plus dangereux dans les grandes surfaces, et nous sommes prêt à revenir agir chez Carrefour ou ailleurs pour créer le rapport de force nécessaire », déclare Rémi Filliau du collectif Roundup Non Merci.
Merci pour la vie !

Remi Filliau