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mardi 17 novembre 2015

L'abeille sauvage, la belle oubliée

Melitta leporina
Nichée aux abords du crépuscule, à tapisser de pollen les parois terricoles, l'abeille sauvage se meut dans l'étroitesse de sa galerie et s'émeut lors d'une ponte qu'affectionne l'instinct de conservation. La pudeur l'éloigne des ruches qui grouillent de nurserie bruyante. Ainsi épargnée par la fécondation in vivo de la reine utralibérale, elle se contentera de prodiguer une petite trentaine d’œufs encore tous indécis à se congestionner de la larve au cocon. Avant de se prêter à cette délivrance elle aura du s'extirper de la bousculade exhibée de corps poilus, cette horde de mâles assaillants la bienséance. Le tunnel sablonneux ou dégagé sous quelques brindilles devient alors un rempart pour la progéniture, dont l'opercule argileux garantit l'éclosion soulagée de toute agression.
A la différence de sa congénère à miel, la sauvage est nommée ainsi car elle ne soucie guère de son sort social ni de son rang au sein des siens. Certainement peu seule ni isolée elle chasse solitaire l'abondance des poussières florales. Elle en abuse même. Au point où sa quête se transformerait en perte sèche si, in fine, la récolte avait de la valeur capitalisable. En tout et pour tout, elle s’octroie à peine 10 % du pollen collecté. Sa tentative du magot s'éparpille d'une étamine à un autre pistil, faisant d'elle, et malgré elle, une remarquable pollinisatrice au point où la sauvage supplante la domestique qui affectionne davantage le nectar. Là où une armée d'ouvrières s'avérerait nécessaire pour polliniser un hectare de pommiers ou d'amandiers, quelques centaines d'abeilles maçonnes femelles de l'espèce Osmia Cortuna suffisent. Mieux. En leur présence l'assurance d'un haut niveau de production fruitière affole les pesées.
Osmia cortuna femelle
L'ignorance humaine, qui s'alimente du peu d'empathie à se renseigner sur la nature réelle de son environnement, orienterait ses réflexions vers un besoin vénal à amasser plus et toujours plus. Par contre l'enseignement attentif des agissements de l'abeille sauvage prescrit que son activité pollinique serait la conséquence des lois régies par la nature: les chapardeurs parasitaires veillent au grain de pollen !
Selon la saisonnalité elle pare son corps de métiers : maçonne, cotonnière, tapissière, charpentière...Elle extrait, découpe, broie, façonne une constellation de trous dans l'argile, dans du bois ou aux creux des dunes. Rien n'est conçu dans la précipitation au regard de l'empressement de la vie à la soustraire  de l'ouvrage. Car son existence dans les fleurs se limite à quelques semaines, voire à quelques jours pour les mâles. Serait-ce alors sa rareté qui infléchirait l'obsession catégorielle à la traiter comme une latine castafiore à trop saupoudrer sa tête de pollen ? Melitta leporina, Megaliche parietina, Heriades truncorumOsmia Cortuna. Des origines connexes et plus fallacieuses déchanteront les plus dévoués observateurs quant au maintien des populations.
Abeille solitaire mâle
En effet, à l'instar de la vedette apis meliffera, l'abeille sauvage connaît sans coup férir le déclin. L'agriculture intensive (monoculture), l'utilisation d'insecticides, le changement climatique et l’éradication des ressources alimentaires en sont la cause. L'Institut de recherche de l'agriculture biologique avance qu'en Europe centrale entre 25 et 68 % de l'ensemble des espèces* d'abeilles sauvages sont menacées. Une autre Institution est au chevet de l'abeille solitaire, l'Union Internationale pour la conservation de la nature : "Les abeilles jouent un rôle essentiel dans le maintien des écosystèmes et de la pollinisation des cultures. L'UICN appelle à des investissements urgents dans de nouvelles recherches sur les moyens d'inverser le déclin". Le commissaire de l'environnement de l'UE a qualifié les résultats de l'étude de l'UICN de "très inquiétants".
Inquiétant. Le mot est fidèle à sa réputation dans le cas des abeilles comme il peut l'être face à la multitude de déserteurs qui se parjurent dans la connivence des murs feutrés et les couloirs aphones de forteresses "cinq étoiles". L'état d'urgence est décrété. Ce petit monde est à protéger.

Informations complémentaires sur :

*750 espèces rien qu'en Europe

mercredi 4 novembre 2015

Jean Trelhu : "Le plastique n'est réglé nulle part"

Chez Jean Trelhu le livre de Saïk ar Gall, démocrate-chrétien léonard et pionnier de la révolution agricole des années 60, se trouve toujours à porter de main. Il finit d'ailleurs dans les miennes lors des premiers échanges, agrémentés de breton, d'une visite sujette à l'histoire récente du plastique agricole. Je suppose que celle du syndicaliste, loin de ressembler à l'épopée turbulente et chevelue de Paris, a marqué le destin de Jean et par affinité celle de la ferme. Je feuillette poliment l'ouvrage avant de le poser sur la table du salon. C'est le livre de Trelhu que je suis venu ouvrir.
Jean Trelhu, paysan humaniste

La ferme Trelhu, au lieu-dit Hellen en Logonna-Daoulas, avait l'aspect d'autrefois, l'aspect d'une exploitation agricole des années 50 : quelques bêtes (vaches, chevaux, truies,...) quelques hectares de céréales (blé et orge), betteraves et pommes de terre de sélection se partageant les dernières micro-parcelles. 
Au démarrage de la décennie suivante, la création d'un poulailler de 1800 pondeuses et l'achat d'un tracteur sonnent l'avènement du passage à la modernité dans un pays encore bien ancré dans la forme la plus grégaire d'une communauté rurale et croyante. "On travaillait parfois aussi bien avec les chevaux" reconnaît Jean, amusé. Autre signe de changement, l’absorption des races bovines. L'armoricaine, race communément élevée dans le pays, disparaîtra au détriment de croisement comme la Pie rouge de l'Ouest. En 1967 l'élevage de 20 truies sur paille et en extérieur vient compléter une activité agricole raisonnable et  diversifiée.
Si Jean ne ménage pas sa peine sur l’exploitation comme aide familiale, il faut aussi compter avec lui au sein du Mouvement Rural de la Jeunesse Catholique, à partir de 1964. "Alexis Gourvennec n'était qu'un libéral opportuniste. Il a détruit une économie pour en créer une autre". Le ton est donné. Jean ne faisait pas parti des bataillons de paysans en rébellion dans le Haut-Léon, dont le chef de file n'était autre que ce Gourvennec, fondateur de la Brittany Ferries et de la Sica. "A la Sica ils agissaient comme des dictateurs". Le ton est vraiment donné. Cette liberté de paroles et d'actions ne le quitteront plus, lui attirant de l'animosité de voisins plus expansionnistes, voire au-delà des limites du canton, "à partir de 1971 et pendant 6 ans j'ai été administrateur de la FDSEA du Finistère". Le syndicat ne présentait pas le même visage qu'aujourd'hui. Bien au contraire, le comparatif pourrait se faire avec la Confédération paysanne, dont les origines plongent dans ces différentes tendances agricoles comme celle menée par Bernard Lambert du CNJA (Centre Nationale des Jeunes Agriculteurs). 
Parcelle en culture - Bord d'estuaire
En 1977 Jean devient officiellement chef d'exploitation. Depuis le début des années 70, la pratique de l'ensilage maïs s'étend avec...les bâches plastiques qui recouvrent les silos. L'usage du film plastique se généralise notamment sur la commune de Plougastel qui fait front à Logonna. "La presqu'île était comme un jardin, rien en friche" se souvient l'agriculteur "le plastique simplifiait la vie pour la culture de fraises. Il pouvait rester en exploitation pendant 3 à 4 ans". Le plastique abondait sous forme de deux techniques, le tunnel nantais et la couverture au sol. Cependant, certains producteurs abusaient et perdaient tout bon sens agronomique notamment sur le respect des rotations, "une rotation normale pour la culture de fraises est de 9 à 10 ans, entre chaque plantation. Certains remettaient en culture sur la même parcelle à partir de 4 à 5 ans" explique Jean, avec pour conséquence le recours systématique au film plastique.
Que faire alors de ce plastique ? "Le plastique servait à allumer le feu pour brûler les fagots". Us qui prêterait à sourire, précurseur des allume-feux pétrochimiques actuels pour enflammer le barbecue ? "Il n'était pas dangereux, comme le tabac ou l'amiante". En l'absence de prescriptions d'usage (ou du silence) des industriels, d'élaboration d'une campagne de santé publique ou de collecte organisée par une filière responsable, évoquer l'ignorance dans ce contexte n'a rien de dépréciatif. 
Si le plastique n'était pas brûlé il finissait enseveli avec d'autres déchets ménagers dans des trous de carrière,"nous sommes dans le pays de la pierre de Kersanton" précise l'agriculteur à la retraite. Recouvert de terre ce procédé est sans conteste plus condamnable. Comme l'est, dans les années 80, celui qui consistait à alimenter un certain type de chaudières, installées chez des serristes, avec les déchets ménagers ou le film plastique, combustible inégalé question rendement en mégawatt et en dioxine ! La durée d'exploitation de ces chaudières n'a pas dépassé les 5 années d'existence. On se demande bien pourquoi...
Dans un contexte d'absence de réglementations environnementales les dérives polluantes étaient légion mais n'incombaient pas qu'au seul secteur agricole, les nombreux rats repérés par le logonnais en témoigne. Jean se rappelle, à ce propos, le rôle qu'a joué l’aïeule de Bretagne Vivante, la SEPNB, comme lanceur d'alerte sur le sujet des décharges à ciel ouvert. Beaucoup s'insurgent sur la réglementation environnementale en vigueur et la trouvent intrusive, paralysante et asphyxiante, que l'on leur explique alors à quoi ressemblerait le pays de Daoulas aujourd'hui : danger  Pierre de kersanton toxique! Carrière de métaux lourds! Abernot, dihun-ta' !
Carrière de Kersanton
Même si Jean et son épouse Marie-Renée se détournent d'une agriculture productiviste en se reconvertissant dans le bio dans ces années 80, Jean relativise sur les responsabilités de chacun quant aux retombées nuisibles du plastique sur la nature : "la pollution au plastique n'est réglée nulle part mais il faut avoir de la compassion, c'est le système qui est à mettre en cause". Système agro-industriel qui 40 à 50 ans durant a abandonné des tonnes de film plastique dans la nature. Qui aujourd’hui stigmatisent ceux qui le font savoir ? Les mêmes qu'il y a 30/40 ans. Les mêmes qui stigmatisaient Jean Trelhu. Mais ça c'est l'Abeillaud qui l'écrit. 

vendredi 23 octobre 2015

Y'a de quoi ce marais ! Pevar

Scribes d'humeur, partiellement publiés dans la revue d'octobre 2015 d'Eau et rivières de Bretagne. 
Rubrique : l'écho des marais
Dessin : Nono


Un plan de carrière
Alors qu’une carrière recouvrait un aspect bucolique, des élus de Plouigneau se sont étonnés qu’une nouvelle saignée apparaisse sans autorisation (Ouest France du 06/05/15). Le maire précise qu’il ne s’agit pas de procéder à une exploitation du site mais de répondre à une urgence avec pour conséquence l’extraction de 200 t de pierres et la détérioration du paysage.  Un bon plan que cette carrière, qui n’y vu n’y connu, a fait les affaires du maire.

Coquillages et crustacés
A l’annonce de l’autorisation du projet de collecte industriel des algues vertes, Eau et rivières de Bretagne s’est insurgée (Le Télégramme du 04/0615). « Le ramassage des algues (…) provoque la mortalité des juvéniles de poissons  et celles des coquillages enfuis dans le sable » avance l’association. Défenseuse des animaux Brigitte Bardot pourrait apporter son soutien en faisant sa sérénade sur les coquillages et crustacés. Idée à soumettre au FN local.

Rock and agricole
Éleveur de porc à Cast, Roger Mauguen est également fan de rock et notamment de Neil Young (Ouest France du 29/06/15). Ce dernier a sorti un album intitulé « The Monsanto years », album qui s’attaque à la firme agrochimique. « Je ne sais pas si j’achèterais son nouvel album. Je ne sais pas si j’utilise leurs produits mais si mon blé est malade il faut que je le soigne ». Inquiétant : les agriculteurs ne consultent toujours pas les étiquettes de leurs bidons d’intrants.

Nutrinoë et le déluge
L’association Nutrinoë qui regroupe les industriels de fabrication d’aliments pour bétail s’inquiète de la dégradation de la trésorerie des exploitations porcines (Le Télégramme du 18/06/15). Ces industriels assument seuls le soutien à l’élevage « Près de 130 Millions sont apportés en aide de trésorerie, sous forme de délais de paiement, d’avance de céréales,… ». Prémonitoires, ils ne pourront pas éviter le déluge de dépôts de bilan des exploitations.

Milices para-agricoles
Dans la nuit du 22 juin dernier, une centaine d’agriculteurs a intercepté  les camions frigorifiques entre Nantes et Vannes (Ouest France du 24/06/15). Ce qui fait dire au préfet de région qu’on risquait l’incendie. « Un commando équipé d’une cisaille et d’un bidon d’essence a réveillé un chauffeur ». Dorénavant la prévention routière devra pendre en compte dans ses statistiques les agissements des milices para-agricoles comme risque routier.

Régime sec
L’association des maires du Finistère, par la voix de son représentant, Dominique Cap, s’insurge de la baisse des dotations de l’Etat (Le Télégramme du 25/06/15). « On prévoit une baisse des investissements de 25 % en 2015. La prochaine étape risque de toucher aux services publics» prévient-il. Déjà très timide quant à l’introduction du bio dans les écoles, il faut espérer que le maire de Plougastel n’y trouvera pas un prétexte pour placer des produits locaux invendus comme la tomate de Saveol.

NDDL : le choc des recours
Le verdict du Tribunal administratif de Nantes est tombé : les recours des opposants à l’aéroport de NDDL ont été rejetés, assurant dans les faits un démarrage des travaux début 2016 (Les échos du 20/07/15). Soutenu par Manuel Valls, Vinci a le champ libre pour détruire 1600 ha de terre bocagère. Le gouvernement utilisera d’autres recours en envoyant auparavant les forces de l’ordre contre les occupants. Valls s’est-il inspiré du livre de Klein « la stratégie du choc » ?

Recyclage agricole
Chaque manifestation est l’occasion pour les agriculteurs de brûler leur stock de polluants. Celle de juillet n’a pas échappé à la règle (Ouest France du 24/07/15). Utilisés pour maintenir les bâches en place et protéger les ensilages, les pneus ne sont plus en odeur de sainteté avec la réglementation actuelle. « Le temps des pneus est révolu » explique un responsable de la FNSEA du Finistère. Étonnant, les agriculteurs font du recyclage sans le savoir.

Un pont trop loin
Fin juillet dernier quelques centaines d’agriculteurs ont bloqué les ponts de Brest et de Morlaix pendant plusieurs jours, obligeant des milliers d’automobilistes à emprunter de longues déviations (Ouest France du 27/07/15). Ils exprimaient leur colère contre la faiblesse des cours de la viande, les marges élevées des intermédiaires et les charges sociales asphyxiantes. Pris en étau, les citoyens sont les premières victimes de cette guerre économique.

Goût amer
Parce qu’il s’était publiquement prononcé contre le projet de centrale à gaz de Landivisiau, la convention signée entre un apiculteur et la commune n’a pas été renouvelée. La gestion des ruches du toit de la mairie sera confiée dorénavant à d’autres (Ouest France du 30/07/15). Un tiers de la récolte de miel sera reversé à la mairie. Débarrassé d’un goût amer de déni d’opinions.

Cazeneuve l’a rêvé
Pour laisser passer un convoi exceptionnel, une trentaine d’arbres a été abattue près de Luçon en Vendée (Ouest France du 31/07/15). Selon un proche du dossier le trajet par la mer était possible. Le département s’est engagé à replanter une essence quelques mètres en retrait de la route. L’idée inutile de B. Cazeneuve, Ministre de l’intérieur, d’abattre les arbres plantés le long des routes, fait son chemin.

Amnésie
A cause de taux trop élevés de toxine amnésiante, la pêche à la coquille St Jacques dans la rade de Brest reste encore interdite (Le Télégramme du 07/08/15). L’impact des engrais est mis en cause par les professionnels de la mer. « Personne ne veut dire que c’est une conséquence des engrais et des pesticides, il faut régler le problème, ne pas le nier ». A priori une autre espèce est touchée par l’amnésie, le décideur politique.

Courber l’échine
Réunis à Pontivy, les délégués CGT de l’agro-alimentaire ont fait part de leurs inquiétudes sur la crise porcine (Le Télégramme du 20/08/15). « 30000 salariés travaillent dans la filière porcine. Ce sont les grands perdants de la discussion entre les industriels et les éleveurs ».  Pour faire face à la concurrence les cadences de travail augmentent entraînant des troubles musculo-squelettiques. Autrement dit, comment davantage « courber l’échine » devant les patrons.

A Paris en tracteur
Début septembre, la capitale a vu déferler plus de 1500 tracteurs venus de toute la France. Ludovic Pensec, jeune producteur de lait de la région de Quimperlé, était de la partie (Le télégramme du 02/09/15). Expliquant sa participation par un ras le bol des normes environnementales, une autre raison l’anime : « Je rêve de passer sous l’Arc de Triomphe ». Qu’il en profite pour faire un dépôt de gerbe sur la tombe de l’agriculture productiviste.

PAC tous les jours
Face à la crise que traversent les agriculteurs, la commission européenne a accordé une nouvelle aide exceptionnelle de 500 millions d’euro (Le Monde, 07/09/15). Présent au sein de la manifestation organisée à Bruxelles début septembre, Xavier Beulin de la Fnsea a jugé ce geste très insuffisant, il estime même que c’est « une forme de mépris ». Pour que Beulin soit gavé il faudrait que ce soit PAC tous les jours.

samedi 17 octobre 2015

TAFTA, BARRE-TOI !

Depuis plusieurs mois, se négocient avec les Etats-Unis, dans les coulisses de la Commission européenne, les orientations à venir du grand marché transatlantique ou plus communément appelé Tafta. Sans s'attarder sur l'opacité des échanges, des travaux et des transactions en cours, ce traité de libre échange est une nouvelle dérégulation des marchés qui s'attaquerait aux dernières citadelles que sont les affaires publiques. Il s'agit ni plus ni moins d'obliger les collectivités locales à accorder au privé les mêmes avantages que le public ou le local.

De plus, ce traité permettrait aux grosses entreprises de traîner devant une juridiction privée les collectivités locales qui ne se plieraient pas aux exigences de dérégulation. Elles pourraient, à partir de ce principe, réclamer des indemnités ou intérêts aux communes.

Pronostiquant des coups de canif dans la législation et les normes en vigueur (environnements, sociales, sanitaires,...) des communes n'ont pas attendu la fin des négociations pour manifester leur opposition à ce traité et se sont placées "Hors Tafta". Des motions, comme celle de Noizelles (04), ont été adoptées dans plusieurs villes de France (voir ci-dessous). 

Pour inciter d'autres municipalités à leur emboîter le pas, avec Cyberacteurs, nous allons mettre en place une opération type "Tafta, barre-toi !".  L'idée est de regrouper, dans une mosaïque de photos, des panneaux barrés de sortie de ville, déjà hors Tafta, à l'image des communes localisées dans les Monts d'Arrée en Bretagne.

En cliquant sur le lien qui suit, une liste des communes "Hors Tafta" a été répertoriée  :


Vous y trouverez peut-être la vôtre ou une ville à proximité de chez vous. 

Comment faire ? C'est simple. Sortez le portable du sac ou de la poche du jean, puis adressez la photo par courriel à : david.derrien@cyberacteurs.org (format de la photo en jpeg si possible).




Si votre commune n'est pas encore dans la liste, faites une copie de la motion de Noizelles et adressez-la à votre mairie pour l'inviter à se barrer d'une nouvelle étape vers plus de dérégulation, au profit d'un capitalisme de quelques uns, tout ceci au détriment d'une démocratie qui devrait être de plus en plus relocalisée, voire autogérée.







lundi 12 octobre 2015

Que l'ARS lève le doute sur le lien entre pesticides et cancers d'enfant


Entre 1999 et 2012 quatre enfants de la commune de Preignac (33) ont développé des cancers pédiatriques, type leucémie, comme l'enfant de Pascale Mothes (photo). Ces enfants avaient pour seule contrainte d'être scolarisés dans une école proche des vignes, et exposés aux traitements des pesticides. l'Agence Régionale de la Santé a demandé une étude restée insatisfaisante et incomplète d'après "Alerte des Médecins sur les Pesticides". Il est donc impératif, à partir du principe de précaution, que l'ARS poursuive son enquête.

Signez et faites cesser l'hypocrisie

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/que-ars-leve-doute-lien-entre-pesti-1031.html

samedi 26 septembre 2015

Frelon asiatique : moyens de lutte toxiques et silence radio

Par Denis Jaffré, administrateur de l'AAAFA, chasseur de frelon asiatique
AAAFA : Association Action Anti frelon Asiatique
Association Nationale de lutte sélective & écologique contre Vespa Velutina

Denis Jaffré
Afin de préciser un protocole de destruction des nids de frelons au SO2 (dioxyde de soufre) en cours d'expérimentation par l'AAAFA sur un nid haut (18m) de grande taille, il me serait utile de connaître la durée de nymphose de Vespa Velutina (seule la nymphe n'est pas impactée par le SO2). Ceci permettant d'envisager grâce à une seconde application (dans le délai recherché), le maintien en place des nids hauts gazés, car leur retrait est souvent difficile et pourrait aider à une meilleure prédation de ces nids. Merci pour vos réponses.
Hier, je me suis déplacé sur le site d'une commune voisine (Landivisiau-29) où vient d'être détruit un nid par pyréthrinoïdes de synthèse (comme il "convient" légalement de le faire). Ce nid, éventré sur une grande partie basse par l'action mécanique de la désinsectisation, a été laissé en place. On peut, encore une fois, déplorer ce type d'application qui induit, dans ce cas, sans nul doute, une contamination environnementale par le relargage immédiat et temporisé au sol de la majeure partie de la substance active (appliquée trop souvent en surdosage, car substance peu coûteuse) et qui laisse à disposition des prédateurs insectivores un menu bien peu recommandable......!!
Nous dénonçons un grand laxisme des pouvoirs publics en la matière. À quand une étude d'impact environnemental sur ces procédés d'une autre époque.....!! Faits et questions déjà formulés en Mars dernier par lettre recommandée adressée à Monsieur le Préfet du Finistère (dont copie aux ministères concernés) qui n'a, à ce jour, toujours obtenu de réponse de quiconque....! 
Après avis favorable de l'ANSESS en 2013, et autorisation gouvernementale pour l'utilisation du SO2, pendant 3 mois, comme biocide avec tous les avantages qu'il représente (sous des conditions de protection respiratoires individuelles évidentes), qu'attends donc Monsieur le Ministre de l'Agriculture pour obtenir de cette substance, utilisée en agroalimentaire, un agrément européen définitif et universel pour la désinsectisation (d'une manière générale) de certaines espèces qualifiées de "nuisibles"? 
Je vous rappelle aussi, la mise au point récente par l'AAAFA d'un procédé préventif, écologique, sélectif,   pérenne et peu coûteux, de capture des reines pour le contrôle de la prolifération des nids sur les territoires. À ce sujet, l'AAAFA propose une présentation (en vue d'une réunion publique) à destination des collectivités qui en définit les modalités de mise en oeuvre.
Monsieur le Ministre de l'Agriculture ne précise-t-il pas très souvent de "venir avec des propositions"...??? Après de nombreuses promesses de sa part, L'AAAFA se tient encorte et toujours à sa disposition ! Il est bien probable que lors de la COP21, il puisse être évoqué l'inertie flagrante des mesures à prendre en urgence par la France dans ce dossier d'échelon européen.  
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PS d'informations de dernière minute :
- Ce jour (le vendredi 25 septembre 2015), sur une commune voisine, signalement de frelons asiatiques sur carcasses en attente sur quai équarrissage d'une porcherie et dans le container de déchets alimentaires d'une grande surface hypermarché du secteur.

- Rappel aussi du constat de non aboutissement de reproduction d'hirondelles rustiques (4 nids à Plougastel Daoulas ce printemps 2015 dans une grange) lorsqu'un nid de frelons est présent à proximité de ces nids. Ce déplorable constat a malheureusement déjà été effectué sur bien d'autres sites de reproduction de cette hirondelle en France. Qui doit assumer la responsabilité de ce nouveau "détail" (encore un) d'impact sur la biodiversité induit par le frelon ?

vendredi 25 septembre 2015

Qu'est ce qui se trame dans les ribin de Plougastel ?

Le Difroud à Plougastel
A Plougastel on n'a pas les pavés du Nord de la France. A Plougastel on n'a pas les lacets des cols mythiques du Tour de France. A Plougastel on n'a pas les classiques de printemps ni des compétitions de VTTistes, chacune de ces compétitions de vélo faisant redécouvrir de magnifiques paysages de plaines et de montagnes, où la nature est omniprésente. A Plougastel nous avons Dominique. Le maire. Dominique a toujours eu des rêves de grandeur pour sa commune, à défaut pour lui d'atteindre les sommets d'une carrière politique, malgré les efforts consentis (il y a longtemps) et sa détermination actuelle à mouiller le maillot de sueur. Car Dominique maintenant roule pour le sport. 

Après sa défaite pour accueillir le centre de formation du stade brestois, revanchard, il lui fallait une compét', une vraie, celle qui ne souffrira d'aucunes contestations des intégristes écolo de la commune (dixit le même Dominique). Une qui mettra le braquet, le grand, pour asseoir définitivement la stature (et quelle stature !) d'un élu qui ne ménage pas ses efforts pour être au petit soin avec les sportifs de haut niveau de la SportBreizh. Cette course, organisée depuis 2013, a été créée par Gurvan Musset, avec le soutien de la radio France Bleue Breizh Izel, sans compter Le Télégramme ou le CMB. Que rapporte wikipédia sur le sujet :

"La course est avant tout basée sur Plougastel-Daoulas, sur le pays de Landerneau-Daoulas et sur la communautés de communes du Yeun Ellez dans les Monts d'Arrée.
La fête au village ! La Sportbreizh veut être atypique : elle passe donc par des sentiers de terre, le gwennojen (sentiers en breton) ou goudronjenn à Plougastel et arrive dans des sites exceptionnels comme le sommet du Mont St Michel de Brasparts. Les organisateurs souhaitent aussi arriver au cœur des villages."
Ribin en goudron ou goudronjenn
Que des cyclistes mangent de la poussière, après tout pourquoi pas ? Qu'ils empruntent des chemins de campagne, le fameux goudronjenn, en enfilade, et s'échinent à ne pas chuter, oui bel effort physique qui peut rappeler celui de Roubaix ou du Tro Bro Leon du Nord Finistère. Sauf que pour accueillir un tel événement ambulatoire avec les véhicules des équipes, les voitures officielles et celles des journaleux il a fallu recourir à une chirurgie de rase campagne, montrant au passage la façon dont Dominique procédait pour entretenir les chemins communaux. Pas question de traîner dans la boue ou de chuter dans les trous d'eau, qui pourtant ornent périodiquement les goudronjenn de la commune. Pour en venir à bout et d'après des spectateurs attentifs, pendant plusieurs semaines, et sur quelques kilomètres, des engins de chantier ont mangé les talus, élargi les chemins en déblayant d'un côté pour mettre sur l'autre, mettant au grand jour, notamment, des mètres de film plastique agricole, laissé de nouveau sur les rebords ! 
morceau d'amiante
Comme le rappelle Wikipédia "la course passe par des sentiers de terre".  Les camions ont acheminé des tonnes de gravats de chantier afin d'obtenir un espèce de macadam épais de plusieurs centimètres. Cet agglomérat contient autant de bitume de trottoir et de route, des pans entiers de dallage, des vestiges de conduit en amiante...Mais où ont-ils déniché une telle quantité de déblais ? Déchets qui logiquement auraient dû être confinés dans des centres de stockage de déchets ultimes. Les mauvaises langues ont une idée; ils subodorent fortement que ces déchets proviennent des chantiers du Tramway de Brest...Possible ? Certainement au regard de l'assise couverte par ces gravats pour aménager leur boulevard. Qu'est ce que représentent aux yeux de Dominique quelques kilomètres de vieux chemins hébergeant une biodiversité inutile et encombrante comme l'escargot de Quimper. Après tout Dominique est le premier a le reconnaître "Il y a suffisamment de chemins à Plougastel". 
Plougastel fait peau neuve et renoue avec les décharges à ciel ouvert, illégales, certes, mais si nécessaires au confort de quelques cyclistes. A Plougastel le bulle n'est pas le seul à détériorer l'environnement, il y a Dominique. Une espèce qui n'est pas prête d'être classée en voie d'extinction.

dimanche 6 septembre 2015

A Mezilles, la phyto coule de source

Août 2015 - Mezilles (89). Installation d'une station en phytoépuration. Capacité de traitement pour 400 foyers (nombre d'hab. : 600)

Dispositif de 3  bassins fonctionnant en alternance
Dans le cadre de la préparation d'une réunion publique sur le thème de l’assainissement, l'association "A quoi ça serre" (29) présente un second exemple d'installation d'une station phytoépuration, après celui de Saint Privé (voir article "Phytoépuration : focus sur le fécal), projet retenu par la commune de Mezilles pour épurer les eaux domestiques issues des foyers. Daniel FOIN, maire de Mezilles depuis 2001, a accepté d'accueillir "A quoi ça serre" afin d'expliquer le choix d'un changement de traitement plus écologique des eaux. (Voir les explications de Daniel FOIN dans le lien ci-dessous)


A Mezilles, comme ailleurs, la solution adoptée pour l’assainissement reposait sur la mise en place d'un réseau classique de récupération des eaux usées. Comme ailleurs, après passage par la station d'épuration, les boues collectées étaient épandues dans les champs et ce depuis la construction de la station en 1978.

en 2008 la commune qui doit répondre à des normes réactualisées de fonctionnement s'adresse à l'Agence de l'eau "Seine-Normandie" et se retrouve face à un choix cornélien : 
soit rénover l'actuelle station, et même si ce scénario paraît plus économique dans sa mise en oeuvre, il a pour conséquence d'exercer une pression toujours plus forte sur l'environnement (épandage des boues), 
Tranchées pour les arbres
soit opter pour un autre système comme la phytoépuration avec en corollaire un coût de construction plus élevé. La décision de la municipalité se porte sur le remplacement de l'actuelle STEP car il s'avère que le coût d'exploitation est moindre (comparaison, phyto  : 5000 euro/an et système conventionnel : 20000 euro/an).

La mise en fonction réelle a débuté en septembre 2015 sur 1.5 ha. Du fait de la présence en aval d'une rivière 1ère catégorie la police de l'eau a exigé l'aménagement d'un espace boisé pour éviter le rejet des eaux des bassins.

Le montage financier se décline comme suit : subvention du Conseil départemental de l'Yonne (20 %), soutien de l'Agence de l'eau (40 % en moyenne) et un prêt de 80000 euro à taux zéro sur 20 ans. Coût final : 460000 euro dont 100000 euro pour la réhabilitation du réseau existant. Un puits de relevage et deux pompes figurent au budget.


dimanche 23 août 2015

Phyto épuration : focus sur le fécal

C'est à travers l'exemple qui va suivre que le constat apparaît encore plus accablant : l'immobilisme politique en matière d'environnement est un indicateur flagrant de l'absence de volonté locale d'emprunter les chemins vertueux de la transition écologique pourtant plus que jamais nécessaire. C'est aussi parce que l'association "A quoi ça serre" s'est saisie du projet de restructuration de la station d'épuration de Plougastel-Daoulas (29) que ces évidences sembleraient devoir se matérialiser en faveur de changement profond et passif à l'instar de décisions coûteuses, polluantes et inefficaces. Mais le cas de la commune est bien plus symptomatique d'une gestion générale des deniers publics inappropriés quand il s'agit de rompre avec des habitudes d'attribution des marchés publics à ceux-là mêmes qui font la pluie et le beau temps comme la compagnie des Eaux du Ponant, fervent partisan du bétonnage et du tuyautage pour justifier son statut faussement appelé "Société publique locale" et conserver une exclusivité autour du profit de l'eau, la rendant incontournable techniquement. La duplicité entre la capitalisation de l'argent public et le politiquement complaisant ne fait pas de doute. La recherche d'une économie des moyens n'est pas à l'ordre du jour, il faut avant tout rentabiliser l'activité du maître d'ouvrage unique afin de garantir un système orienté, engagé dans un tourbillon de dépenses non maîtrisées puisque de plus en plus gigantesques, avec en sus la fâcheuse propension à dévorer de l'espace (Quand on pense aux ressources mises en oeuvre au départ pour expliquer ensuite que les coûts prévisionnels ne seront pas ceux initialement prévus, il y a de quoi effectivement avoir le vertige).
Installation qui a obligé à l'abattement d'une ligne d'arbres anciens. Utilité écologique ?



















Le cas de figure de la station d'épuration de la commune n'échappe pas à la règle. Des millions d'euros des contribuables seront déversés dans l'anse de la rivière du Caro, à travers la construction d'un émissaire (tuyau), au demeurant loin de régler les problèmes des restachoù fécaux selon un agent assermenté de la police de l'eau (Onema) qui avoue dixit : "Le caro est de toute façon foutue". Si le dicton dit que l'argent n'a pas d'odeur il ne s'applique pas à Plougastel où il sent la flatulence.
Pourtant, des élus locaux, trop rares et certainement moins dispendieux que le maire de Plougastel, ont fait le choix de la "maîtrise des dépenses" dans la durée. Confrontés au scepticisme, à la mauvaise foi, à la passivité ou au laisser faire, les adhérents de l'association n'ont d'autres choix que d'exposer des cas de figure de gestion communale réfléchie qui fonctionnent. Suite à l'initiative de Béatrice BREDEL, adhérente d"AQCS" qui a rencontré Jean-François BOISARD, maire d'une commune de l'Yonne, Saint Privé (89), l'association entend démontrer que le passage à des actes vertueux n'a rien de démesuré, certainement pas issus de pensées oniriques.
Station d'épuration de St Privé, visite guidée par une adhérente d'A quoi ça serre
De même que St Privé, chaque commune dépend d’une agence de l’eau spécifique en fonction du bassin versant, c'est-à-dire le fleuve ou la rivière... dans lequel va être rejetée l’eau pure issue de la STation d'EPuration (STEP). Celle de St Privé, qui a 12 ans d’ancienneté (dimension 300 m2), a été mise en oeuvre par l’agence de l’Eau de Seine-Normandie. Auparavant la commune disposait d’une STEP classique qui assainissait les eaux usées de 150 foyers. Dans l’hypothèse d’une augmentation du nombre d’habitants la STEP a été dimensionnée afin de pouvoir subvenir à l’assainissement des eaux usées de 300 foyers.
Le site de phyto-épuration se situe à 500 mà vol d’oiseau du village. Il est composé de 2 bassins principaux et d’un dernier bassin excentré où pousse des roseaux.Toute la station fonctionne de façon autonome mais nécessite un suivi régulier. Tous les deux/trois jours un basculement des valves est programmé. Il s’agit d’orienter les eaux usées vers des répartiteurs (tuyaux inox). Cette opération s’effectue en quelques minutes, mais permet surtout à l’employé municipal de vérifier le bon fonctionnement de la station.
Il passe à peine 1/2 d'heure sur le site. Une fois par an, à l’automne, la coupe des roseaux se fait de façon manuelle, et non pas mécanique, afin d'éviter d’abîmer le réseau de tuyaux inox qui, eux, répartissent les eaux usées sous les végétaux.
Le fonctionnement se résume à amener les eaux usées dans le premier bassin. L’eau épurée une première fois se déverse dans le second bassin, où elle finit d'être assainie. Un troisième bassin retient l’eau qui est rendue pure au fossé.
En raison de la position géographique du village qui se situe en bordure du Loing, c’est à dire en aval, il a fallu investir dans des pompes de relevage.Tous les réseaux ultérieurs ont pu être conservés. L’eau provenant des habitations est stockée en utilisant les infrastructures existantes (bassins) de l’ancienne stationLe contrôle de l’eau rejetée est effectué tous les 3 mois par l’Agence Régionale de la Santé, et en fonction de l’équilibre biologique une prime symbolique au résultat est attribuée (1000 euros/an).

Les coûts engendrés à la mise en œuvre ainsi qu’à l’entretien et l’usage
Une grande partie de la mise en œuvre a été subventionnée par L’agence de l’eau permettant :
- de procéder à l’achat d’un terrain (un terrain en dénivelé a permis d’économiser sur le terrassement), 
- de creuser des bassins, 
- de mettre en place des tuyauteries,
- d'acheter des roseaux.
La municipalité a dû toutefois investir dans 2 pompes de relevage de 6000 euros chacune (investissement indispensable en raison de la position géographique du village) dont une pompe installée pour la configuration maximale à 300 foyers. En 12 ans la municipalité a seulement racheté une centaine de roseaux de remplacement. Les coûts liés à l’entretien sont donc pratiquement inexistants.
La question de la phyto-épuration s’est posée dans la commune lorsque la station classique avait besoin d’être redimensionnée (agrandie). Selon le maire de St Privé : "Toutes les communes alentour ayant opté pour un agrandissement classique sont en déficit sur les questions d’épuration, tandis que St Privé ne l’est pas". 
Sa conclusion ne souffre pas d’ambiguïtés. « Il s’avère en dernier ressort que le choix d’une méthode d'assainissement n'est pas un choix économique pour tel ou tel système, car les coûts sont sensiblement les mêmes, mais relève avant tout d’une politique environnementale volontariste».



mercredi 5 août 2015

Le film plastique fait son show

Berge de l'Elorn - Plougastel-Daoulas


// Prod est une association qui entend sortir des sentiers battus pour mettre la création militante au service de la nature. Il s'agit de faire autrement, en décalé, pour accoucher de démonstrations éphémères afin d’alerter sur les risques encourus par des pollutions et de sensibiliser au maintien de la richesse de la biodiversité qui est menacée.
// Prod a investi le champ laissé sale par la prolifération de fragments de film plastique agricole, utilisé pour les cultures en pleine terre, puis, au mieux, rejeté et abandonné dans les talus de Plougastel-Daoulas, au pire brûlé en fin de cycle d’usage. Le principe est de sortir de la banalisation d’une pollution qui se généralise par délitement et devient calamiteuse faute de réponses adaptées des institutions pour gérer le passé et dégager des fonds publics pour financer des chantiers de collecte.
Chemin pédestre - Plougastel


L’idée de // Prod est donc de ramasser les morceaux de plastique noir, à nettoyer et dépourvus de salissure, puis de créer des atmosphères perturbantes. Ca peut être aussi bien :

+ utiliser la végétation morte, momifier les arbres déracinés ou des branches de gros calibres. Le concept est de reconstruire un paysage dénaturé en replantant ces arbres au cœur de l'écosystème intact et créer un contraste entre une nature verdoyante et la souillure laissée sur place,
+ monter des mannequins à l’aide de grillage (forme humaine ou animale) et les enrubanner de la bâche agricole. Produire des mises en scène directement sur site avec un objectif narratif autour des menaces écologiques,
+ fabriquer des cercueils avec du carton eux aussi recouverts de film plastique. Les suspendre aux arbres qui voûtent les chemins pédestres, devenant le symbole d’un cimetière végétal.
L’ensemble de ces réalisations est fixé par une colle naturelle(à base d'eau, farine et de sucre).

Ci-dessous différentes réalisations

Où se glisse le danger ?


Au-delà de la recherche d’une plastique artistique, que nous dévoile cette mise en scène perturbée car dénaturée ?
Au début il y a l’arbre, symbole de la puissance de l’élévation et du cycle de la vie. Mais affaissé sur le flanc, il personnifie la fragilité de la nature, contrariée par l’emprise d’une calamité écologique, aliénée par une pollution, celle du film plastique agricole. Son déracinement renvoie à la condition humaine qui se fige de façon compulsive dans une organisation urbaine, venant rompre la symbiose de l’homme à son environnement. Perturbé par sa propre futilité, il ne saisit plus l’essentiel et s’éloigne des vraies attitudes à adopter, comme le suggère l’introduction des deux personnages dans ce paysage. On y voit un référent adulte, tout aussi bien un père, un animateur socioculturel ou bien encore un éducateur spécialisé.
Il est accompagné d’un enfant qu’il surveille. Cet enfant, qui dévale sur un toboggan, peut à chaque instant chuter et se faire mal. Au demeurant, la vigilance du référent est légitime. Mais son attention n’est-elle pas détournée  du véritable danger que représente le plastique qui l’entoure et dont il a banalisé la nocivité ? Car en effet que devient ce plastique quand il se désagrège ? Transformé en fragment, ce plastique, avec la complicité des éléments (ruisseau, vent, …) rejoint les estuaires, file dans la rade de Brest, s’incruste en micro résidus et contribue à l’intoxication de la chaîne alimentaire. Certainement que le référent et l’enfant consomment régulièrement du poisson. Ils viennent, à leur tour, sans le suspecter, d’être contaminés par l’ingestion de plastique. A-t’on alors bien évalué le sens des responsabilités ?

Cimetière végétal
Bois classé. Bordure du domaine maritime. Loperhet (29). Le propriétaire du bois autorise un serriste de Plougastel à faire brouter son bétail dans la parcelle. Conséquences, les animaux arrachent les écorces des arbres, mettent à nu la chair. La sur population du troupeau entraîne un pâturage excessif ce qui conjugué à de fortes intempéries de l'hiver 2013 provoqua à la fois la chute des arbres malades sur un terrain situé en pente mais également d'arbres sains en bordure de l'Elorn. Le signalement par l'assocation "A quoi ça serre" des dégâts occasionnés dans ce bois, aurpès du propriétaire, a semble t'il été efficace car depuis aucune présence de bêtes n'a été relevée.




Lieux au culte

Sanctuariser un lieu de culte ne sauvera pas le sacré de la nature.

Chapelle St Jean - Plougastel


Chapelle St Claude - Plougastel

Chapelle St Tremeur - Plougastel


Poème

Foutu film

Foutu film ! Il se faufile fossoyeur
Se défile habiller le lit des estuaires
Se prélasse sous une plastique noirceur
Tel un brai résidu délavé au polymère

Squatteur, il scarifie les murets à mûrier
Se plait en plaie, une pléiade de rats du sol
Immondice famélique de peu de fraisiers
Dès lors dévore les environs de Kergolle

Opportuniste, il se tapit végétal
Rivalise et s’enracine à se fossiliser
Dans le charnier d’une chimie létale
Dans la chimère boisée des prieurés 

Outrancier, il outrepasse son sort
S’éternise dans la friche défraîchie
S’abandonne atone dans le décor
Pour un temps décuplant sa gabegie

Kergolle - Plougastel

Certains textes et certaines photos font l'objet d'un supplément à la revue brestoise, Kraspeck. Publication d'août 2015.