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dimanche 16 septembre 2018

Plastique : où se glisse le danger ?

Performance réalisée en 2015


Où se glisse le danger ?

Au-delà de la recherche d’une plastique artistique, que nous dévoile cette mise en scène perturbée car dénaturée ?


Au début il y a l’arbre, symbole de la puissance de l’élévation et du cycle de la vie. Mais affaissé sur le flanc, il personnifie la fragilité de la nature, contrariée par l’emprise d’une calamité écologique, aliénée par une pollution, celle du film plastique agricole. Son déracinement renvoie à la condition humaine qui se fige de façon compulsive dans une organisation urbaine, venant rompre la symbiose de l’homme à son environnement. Perturbé par sa propre futilité, il ne saisit plus l’essentiel et s’éloigne des vraies attitudes à adopter, comme le suggère l’introduction des deux personnages dans ce paysage.

On y voit un référent adulte, tout aussi bien un père, un animateur socioculturel ou bien encore un éducateur spécialisé. Il est accompagné d’un enfant qu’il surveille. Cet enfant, qui dévale sur un toboggan, peut à chaque instant chuter et se faire mal. Au demeurant, la vigilance du référent est légitime. Mais son attention n’est-elle pas détournée  du véritable danger que représente le plastique qui l’entoure et dont il a banalisé la nocivité ? 

Car en effet que devient ce plastique quand il se désagrège ? Transformé en fragment, ce plastique, avec la complicité des éléments (ruisseau, vent, …) rejoint les estuaires, file dans la rade de Brest, s’incruste en micro résidus et contribue à l’intoxication de la chaîne alimentaire. Certainement que le référent et l’enfant consomment régulièrement du poisson. Ils viennent, à leur tour, sans le suspecter, d’être contaminés par l’ingestion de plastique. A-t’on alors bien évalué le sens des responsabilités ?





Utilisation de la végétation morte. Momifier les arbres déracinés ou des branches de gros calibres. 

Le concept est de reconstruire un paysage dénaturé en replantant ces arbres au cœur de l'écosystème intact et créer un contraste entre une nature verdoyante et la souillure laissée sur place. 

L’ensemble de ces réalisations est fixé par une colle naturelle (à base d'eau, farine et de sucre). Bâche agricole récupérée sur la zone.





Foutu film

Foutu film ! Il se faufile fossoyeur
Se défile habiller le lit des estuaires
Se prélasse sous une plastique noirceur
Tel un brai résidu délavé au polymère

Squatteur, il scarifie les murets à mûrier
Se plait en plaie, une pléiade de rats du sol
Immondice famélique de peu de fraisiers
Dès lors dévore les environs de Kergolle

Opportuniste, il se tapit végétal
Rivalise et s’enracine à se fossiliser
Dans le charnier d’une chimie létale
Dans la chimère boisée des prieurés 

Outrancier, il outrepasse son sort
S’éternise dans la friche défraichie
S’abandonne atone dans le décor
Pour un temps décuplant sa gabegie

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