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mercredi 30 décembre 2020

A Larmor, la mer ronge !

(Plougastel-Daoulas, décembre 2020). Le sentier côtier de Larmor est très fréquenté


la haie de petites arbustes commence à céder face à l'assaut des vagues

En plein coeur de la rade de Brest, orientée plein Ouest, la grève de Larmor à Plougastel accuse le coup de la montée des eaux. Victime de la première tempête hivernale, le flanc végétal a cédé tout au long du sentier côtier. Sur sa partie la plus élevée, la courbure du chemin frôle même dangereusement avec le précipice, creusé par la succession du martèlement des vagues. Durant ces 48h un pan entier de terre a cédé, entrainant avec lui la chute de bloc de pierres. 
En l'absence cette dernière huitaine de jours d'un gros coefficient de marées, la situation devient potentiellement dangereuse pour les promeneurs, inconscients de la proximité du gouffre et de la fragilité de la falaise, si de surcroît, la combinaison d'une forte marée avec la tempête suivante était coordonnée. 
La mairie serait bien avisée de prendre un arrêté municipal afin de condamner dans l'immédiat l'accès au sentier, une mesure fortement recommandée par l'association "A quoi ça serre".  

La grève de Larmor à Plougastel



Le sentier qui surplombe la grève





 

samedi 12 décembre 2020

E. Coli. Quand une crise sanitaire masque un risque sanitaire

Pors guen, un havre de pets

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Après avoir saisi la Cada (commission d'accès aux documents administratifs) l'association de protection de l'environnement "A quoi ça serre" a fini par avoir légitimement gain de cause. Qu'exigeait l'association auprès de cette commission ? Que l'ARS Bretagne lui remette une copie des résultats des prélèvements d'eau réalisés dans le périmètre de la plage de pors guen à Plougastel-Daoulas, effectués le 23 juillet 2019. Cette demande faisait suite à deux choses : 

- la première était liée aux mauvais résultats bactériologiques d'un échantillon d'eau prélevé le 15 juillet 2019 par un adhérent, en sortie de l'exutoire, qui avait suspecté une eau trouble stagnante, qualifiée par la suite, et selon la mairie de Plougastel de "résidus de crème solaire", car détentrice tout comme BMO, des résultats du laboratoire,

- la seconde sur le fait que l'ARS ait refusé de transmettre à l'association les résultats du 23 juillet 2019 comme elle s'était engagée à le faire auparavant.

Dans un courrier en date du 04 août 2020, adressé à l'association, l'ARS se targue "d'être très vigilante sur les résultats obtenus dans le cadre du contrôle sanitaire des prélèvements réalisés au niveau du site de baignade (...). La plage est aujourd'hui d'excellente qualité." 

Pors guen. 3 barrières ceinturent la sortie de l'exutoire en réponse à la contamination de la plage. Est-ce suffisant ? En tout cas aucune information indique pourquoi elles ont été placées à cet endroit 

Comme toute administration publique pourvue de compétences propres, voire de pouvoirs disproportionnés, l'ARS dispose d'une doctrine exclusive à ses missions dont une consiste à vérifier la bonne qualité des eaux de baignade. Cette doctrine repose sur des normes qu'elle qualifie elle-même "de valeurs impératives" concernant les seuils de contamination bactériologique à ne pas franchir. A la lecture du tableau ci-dessus, il est compréhensible que l'ARS ait estimé ne pas vouloir communiquer publiquement sur l'état de salubrité de la plage de pors guen, à voir un seuil dont les valeurs ont explosé, par rapport à leur norme du premier tableau (depuis d'autres prélèvements ont été effectués, confirmant la pollution à haute dose des eaux d'écoulement). 

Mais peu importe après tout que ce soit l'ARS qui se fourvoie, car l'Agence n'est pas la seule dépositaire de ces résultats désastreux; la mairie de Plougastel et BMO étaient eux aussi informés de l'état d'insalubrité des lieux, et avaient pris connaissance des taux élevés d'E. Coli, concentrés à forte dose dans le sable d'une plage fréquentée fortement en cette période estivale. Si ces administrations savent que l'origine de cette pollution est due à un système d'assainissement défectueux, rien n'a été fait pour éviter une exposition potentiellement toxique auprès des usagers de la plage et notamment des enfants. A la minute où la mairie a pris connaissance des résultats du 23 juillet 2019, elle devait déclencher dans l'urgence une procédure communément admise autour du totem du principe de précautions. Un arrêté municipal s'imposait comme le recommande l'ARS. Mais ce n'est pas la seule baignade qui devait être interdite, c'est une fermeture complète de la plage qui aurait du être exécutée car non seulement les eaux de baignade peuvent être contaminées mais bien plus probablement le sable grossier qui tapit la crique. A l'inverse, en 2020, le maire de Plougastel a milité pour une ouverture immédiate des plages suite à la fin du premier confinement, exposant derechef ses administrés et les touristes à un potentiel autre risque sanitaire. 

D'ailleurs, les panneaux de signalement de la qualité des eaux de baignade installés à l'entrée du site n'ont jamais mentionné auprès du public les informations relatives à ces prélèvements; sous couvert d'une transparence affichée à grands coups de tableaux et de commentaires techniquement rassurants, les autorités locales camouflent une bien autre réalité peu reluisante, qui viendrait entacher la réputation d'une commune qui ambitionne d'être une étape touristique. 

Un exutoire potentiellement polluant sur une autre grève de Plougastel ? 

L'association "A quoi ça serre" quant à elle, ne compte pas en rester là. Dans un article du Ouest-France du 27 juillet 2020, l'adjoint aux travaux de Plougastel-Daoulas déclarait, à propos de cette affaire, que l'association maniait le mensonge. En tant que porte-parole de l'association, je vais régler cela comme il se doit.





 

vendredi 11 décembre 2020

Bretagne, terre de révolution agricole

Douar ha Frankiz

Communiqué de la commission écologique

Partie 1

Alors que les breton·ne·s prennent de plus en plus conscience du désastre écologique en cours depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et le remembrement, le Conseil Régional et son président Loig Chesnais-Girard s'entêtent à maintenir le système agricole intensif.

Petit rappel des faits : au début du XXe siècle, le bocage constitue la majeure partie des terres agricoles de Bretagne. L'espace est morcelé en petits terrains, délimités par les fameux talus ou haies (plus présentes dans le pays Gallo). Ce maillage paysager a des vertus écologiques majeures. Il limite l'érosion et contribue à la rétention des éléments nutritifs du sol, limite le ruissellement de l'eau non retenue par les plantes, permet de réguler le débit des rivières et limite les crues. Il participe aussi à l'absorpsion des nitrates par les végétaux et à l'épuration de l'eau. Ces talus et haies participent au maintien de la biodiversité, à la lutte contre le réchauffemement climatique... Ce maillage paysager est également un atout agronomique car il constitue un réservoir d'espèces auxiliaires, une protection des cultures et du bétail contre les intempéries, une ressource économique supplémentaire via l'exploitation du bois énergie.

















À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, sous pouvoir gaulliste et avec la contribution bretonne du CELIB, il a été décidé que la Bretagne deviendrait la terre d'élevage de l’état français. Les talus et haies, malgré tous leurs avantages, devenaient un obstacle à la production intensive. Ils ont été détruits pour permettre la constitution de grandes parcelles et faciliter l’utilisation de tracteurs, de moissonneuses-batteuses, d'outillages de plus en plus grands et de plus en plus volumineux. Il s'agissait, à l'époque, de s'engager dans la modernisation, à la condition d'endettements pour financer l'achat d'équipements permettant d'augmenter la productivité.

Dans un premier temps, l’économie bretonne connu une forte croissance et ce nouveau modèle agricole était largement concensuel. Actuellement la production a atteint un tel niveau que la Bretagne est la première région agroalimentaire d'Europe (élevage pour la viande, abattage, production d'aliments, production légumière). Si on considère les secteurs du lait, du porc, de la volaille et du bovin, la région Bretagne ne consomme que 6% de ce qu’elle produit ! Le reste, soit 94 % de sa production, elle l’exporte en France et dans le reste du monde. Et en définitive, c’est en Bretagne que le sol est détruit, c’est en Bretagne que les ruisseaux, rivières et mers sont pollués, et c’est bien la Bretagne qui se retrouve dépendante d’une industrie agro-alimentaire lourde en conséquences sociales.

Le remembrement, la monoculture et l'élevage intensif à outrance ont eu des conséquences frappantes comme le détricotage du tissu socio-économique breton. Les petits producteurs ont mis la clé sous la porte pour se tourner vers d’autres métiers, une aubaine pour l’agroalimentaire qui avait besoin de main d’oeuvre.

Le modèle économique de l’agriculture intensive amène une dépendance aux grandes coopératives pour vendre la production, un endettement pour acheter du matériel ce qui entraine un grand mal-être chez les agriculteur·ice·s dont témoigne le taux de suicide le plus élevé de toutes les professions. Du côté de l’environnement, les nitrates, déchets de l’industrie de l’élevage, se déversent dans les rivières et dans la mer, avec pour conséquences une destruction de la biodiversité ainsi que la mort de personnes et d’animaux à la suite d’intoxications aux émanations d’algues vertes (cf baie de Saint Brieuc).

Partie 2

Face à ce désastre social et écologique, l’exécutif régional, mené par Loig Chesnais-Girard, (malgré son affichage "écologique") continue de financer l’élevage intensif, via son Plan Volaille par exemple. La Région Bretagne prévoit ainsi de financer 100 fermes usines où seront parqués 30 poulets/m². Pire, à Langoëlan (Bro Gwened), l’exécutif a décidé de financer un poulailler de 120 000 poulets alors que l'étang du Dourdu, source du Scorff site Natura 2000, se situe en contre bas. À travers son projet collaboratif SMILE, le conseil régional promeut une solution bien particulière : le capitalisme vert. En effet, un des projets (Green Pig) veut rendre « vert » et « animal-friendly » (c’est-à-dire "ami des animaux") la production intensive de porc. Le côté vert est obtenu via la production d’hydrogène à partir de l’urine de porc et la production d’électricité via des panneaux photovoltaïques. Il est inutile de pointer dans le détail le non-sens de ce genre de projet.

Douar ha Frankiz souhaite la prise en compte des enjeux sociaux, économiques et écologiques via le soutien d’une agriculture paysanne et agroécologique.

La rentabilité, l'import-export à tout prix, la spéculation et la finance sont à bannir pour un objectif de production de nourriture saine, des aliments riches en vitamines et oligoéléments pour nourrir les humains. La Bretagne se doit d’impulser une nouvelle dynamique attendue par tous. À l'heure de la nouvelle PAC (dont les versements dépendent du nombre d’hectares), il faut en finir avec le maïs et le soja OGM d'Amérique du Sud. Nos sols peuvent produire légumes, fruits, oléagineuses, légumineuses, céréales et herbe pour une agriculture équilibré et novatrice permettant à tous de se nourrir avec des produits sains.

La Bretagne est à saturation avec 3 fois plus de cochon que de Breton·ne·s. Depuis les sources du centre Bretagne jusqu'à la mer, notre terre a été rincée de lisier et de pesticides, nous en avons pour des décennies de pollutions. Alors STOP !

Les éleveur·se·s sont mal traité·e·s, soumis aux banques et aux «coopératives». Les animaux sont sensibles et méritent de bonnes conditions de vie. Nous souhaitons la mise en place de régies publiques agricoles et de SCOP avec une réelle prise en compte, lorsque la question se pose, de la sensibilité des animaux. Durant la période de transition, les produits chimiques utilisés (pesticides, antibiotiques) devront figurer sur l'étiquetage des produits. Nous proposons une transition d'ici 10 ans de l'ensemble de la production agricole chimique vers une agriculture écologique qui vise la conservation des sols vivants, la qualité de l'eau et de l'air. Les paysan·ne·s engagé·e·s par des emprunts longue durée devront être accompagné·e·s et s'engager dans la production d'aliments sains. Un écosystème de structure de transformation des produits agricoles sera favorisé sur l'ensemble du territoire afin de se défaire des lois des grandes coopératives et tendre vers moins de quantité et plus de qualité. Une réforme foncière devra également être mise en place afin de véritablement favoriser l'accès à la terre pour l'installation de nombreux·ses paysan·ne·s. L'économie agricole se doit d’être basée sur une production et une distribution en autonomie locale redynamisant tout le territoire et faire revivre les campagnes.

Nous sommes pour la création d'un statut agricole nouveau avec un revenu mensuel assuré en cas d'engagement en système agroécologique.

Didier Lucas, vice -président de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor, a déclaré : « Le vrai sujet, c’est qu’on ne peut plus continuer à produire de gros volumes non payés. Nous ne voulons plus ça : ce qui veut dire une baisse de l’élevage, davantage de prairies, la baisse des phytos, etc.» et « Je préfère aider des jeunes à s’installer, en associés, dans une agriculture qui produira moins, mieux, mais leur assurera plus de revenus et de sécurité…»

Ouest France, 1er décembre 2020 : https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/virage-a-180-degres-pour-l-agriculture-bretonne-7068444

Partout, les mêmes constatations. Il ne manque maintenant qu’une véritable volonté politique pour y parvenir. Il faut se donner les moyens de les mettre en place, avec plus de pouvoirs en Bretagne par l’autonomie et l’indépendance !


vendredi 27 novembre 2020

La France, championne des dérogations dans l'environnement

Extrait de l'article de Reporterre du 13 novembre 2020 "Les serres géantes, "usines à tomates" qui envahissent la Bretagne"

En fonction de leur taille, les serres sont soumises à des autorisations de l’administration. L’évaluation environnementale du projet est obligatoire à partir de quatre hectares. En dessous, les serristes peuvent obtenir une dérogation. « Alors, ils font par tranches successives, chacune restant en dessous de quatre hectares », observe David Derrien. La consultation des données de l’administration permet de constater qu’en Bretagne, effectivement, la plupart des demandes concernent des extensions de moins de quatre hectares. Et que l’administration dispense dans la grande majorité des cas l’agriculteur d’évaluation environnementale. Pourtant, additionnées, les extensions peuvent au fil des années mener l’exploitation bien au-delà des quatre hectares de serres. Sans que jamais une étude globale des conséquences sur l’environnement ait été menée.

Plougastel compte encore de nombreuses magnifiques zones humides, menacées par l'expansion économique et/ou l'irresponsabilité des élus

En parallèle on entend trop souvent dans les propos des écologistes : "Il existe un panel conséquent de règles en matière d'environnement, faisons respecter la loi." C'est malheureusement insuffisant et incomplet. Insuffisant parce-que, et l'extrait de l'article ci-dessus en est la parfaite illustration, toute loi édictée est faite pour être éventuellement contournée par l'administration préfectorale dépositaire de l'application de plus en plus complexe des textes de loi. Comment font-ils ? Ils prennent des arrêtés afin de trouver des aménagements conformes aux demandes d'examen de l'exploitant industriel ou au maître d'ouvrage qui se trouve être très souvent une collectivité telle que Brest Métropole. Les exemples d'arrêtés favorables ne manquent pas comme la fameuse "dérogation pour destruction d'espèces protégées" qui est un bel alibi frauduleux, un paravent bureaucratique soucieux de masquer une bien malheureuse réalité. Les technocrates vont jusqu'à sortir le fameux triptyque "Compenser, Eviter, Réduire" afin de garantir à un projet d'urbanisme une porte de secours confortable : que l'on explique alors comment aménager une nouvelle zone humide à voir la complexité d'un milieu naturel et de son biotope. Les ressources mobilisées pour parvenir à ces fins sont une réelle caricature du respect des schémas d'urbanismes (comme le Scot) qui ne servent qu'à légitimiser la nécessité de soutenir une économie agro-industrielle (ou tout autre projet d'artificialisation des sols) délibérément dévoreuse d'espace, pourtant vital à une agriculture éco-responsable et/ou agroécologique. C'est une législation incapable d'endiguer l'impact néfaste des serres sur l'environnement et sur leur perte en biodiversité puisque au service de ces destructeurs, potentiellement pollueurs. 

La Fnsea et la Chambre d'agriculture du Finistère ne sont jamais loin dans cet organigramme inofficiel, mais ils n'avancent pas forcément masqué; c'est le moins que l'on puisse dire quand ils saccagent les biens publics dont les réparations sont financées par le don public.  A la différence du maire de Plougastel-Daoulas, Dominique Cap qui se trouve être aussi le représentant des maires du département (président de l'association des maires du Finistère) et qui, de ce fait, a une position favorisée pour rencontrer le Préfet quand cela lui semble impératif. Effectivement ça devient incomplet car une décision de destruction de la nature n'est pas toujours prise dans les bureaux de la Dreal, des DDTM, du Pôle Ecologie Urbain de Bmo, qui agissent très souvent comme des caisses d'enregistrement soumises aux contraintes de la hiérarchie. Après tout, les cadres des services de BMO ou de la Préfecture ne sont que des exécutants. 

Il est incontestable que des infrastructures de ce type ont un impact sur l'environnement à long terme. Si de surcroit les industriels ne se conforment pas aux règles élémentaires de salubrité publique, c'est un large périmètre, hors propriété, qui sera atteint, comme une zone humide en contrebas du bassin versant. Grâce au travail d'A quoi ça serre, on a découvert dans ce cas de figure (serres Lenard) que les eaux usées des sanitaires s'écoulaient directement dans la nature avec un fort potentiel de pollution bactériologique exprimée par un personnel important en pleine saison de récolte de tomates. Ces serres sont considérées comme un modèle par la Préfecture et le maire.

On sait que des accords sont très souvent actés hors séances ordinaires des services administratifs et se concluent lors de déjeuners. Dominique Cap aime bien les déjeuners. Il aime beaucoup les déjeuners. A tel point qu'il y invite des industriels de sa commune dont l'une de ses adjointes n'est autre que la directrice de leurs établissements. Mais il peut déjeuner aussi avec un ancien Préfet pour obtenir gain de cause dans l'intervention des services de l'administration, ce qui pose, dans ce cas-là, un réel problème de déontologie. Et à vrai dire, les défenseurs de l'environnement sont bien plus démunis face à de tels comportements déloyaux car ils pourront tenter de se mobiliser afin de rencontrer le représentant de l'Etat, afin d'exposer leurs arguments très souvent fondés, ils ne seront jamais invités à déjeuner amicalement avec lui. Il y a là une différence de traitements qui est bien plus préjudiciable à la nécessité de tenter de maintenir un pacte écologique serein. C'est une magouille à grande échelle à laquelle nous sommes exposés. Que reste-il alors ? Les tribunaux surement, mais surtout notre intégrité et notre détermination pour contrecarrer ces ententes corruptibles. C'est là notre première victoire.



dimanche 15 novembre 2020

Parlons de puissance et non plus de pouvoir

Pour sortir de l'idéologie dominante et répandue que le pouvoir, même chez des anarchistes de l'écologie sociale, est une construction fondamentale utile à nos sociétés, presque un mal nécessaire, il faut lui trouver son pendant conflictuel qui deviendrait alors un faux-ami. 

Le pouvoir public, qui s'inscrit comme un élément des sciences sociales, à l'instar des théologies qui ne parviennent pas à nous éclairer sur le pouvoir divin, dispose d'un certain nombre d'attributs dont la définition le décline en plusieurs contraintes trop souvent appliquées à l'encontre de catégories de personnes à qui l'on impose sa malfaisance. Tout comme les applications concrètes du pouvoir qui ne donnent pas forcément de légitimité au peuple quand ce dernier se croit investi d'une mission démocratique. L'époque post-révolution française le rappelle assez bien quand les outils de la répression en viennent à instaurer la terreur afin d'éliminer les opposants. 


Quand on évoque le pouvoir, la première référence qui surgit en notre esprit est le pouvoir dédié à la politique. C'est certainement le plus pernicieux des pouvoirs (si ce n'est la religion mais c'est un autre débat). En effet comment croire qu'une démocratie puisse échapper au piège que tend ce pouvoir au sein d'une escarcelle méticuleusement bien orchestrée par les politiciens qui s'appelle la République ? S'il s'agissait véritablement d'une République alors elle serait confédérale, basée sur une volonté naturelle des peuples (alsaciens, bretons, corses,...) à interagir ensemble.  Ce n'est pas le cas. Le pouvoir français corrompt toute volonté d'émancipation collective; à travers différents mécanismes méritocratiques (enchevêtrement politique des pôles de décisions, représentants délégués comme les préfets, ruissellement financier sous forme de subventions, influenceurs culturels, récompenses solennelles,...). Le pouvoir n'a pas d'autres rôles que la maitrise des systèmes et/ou des populations. Il doit orienter ses efforts politiques en sa seule faveur sinon il dépérit et finit par disparaître. 

Le slogan "Prenez le pouvoir" du candidat Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles de 2012 n'est pas dispensé à la seule intention du peuple. Il s'agit de mettre en place un système qui ne soutiendra pas que le peuple mais bien confirmer celui qui le met en forme. "Prenez le pouvoir" revient à dire: "Prenez la part qui vous revient, à celui qui en dispose injustement et en abondance. C'est moi l'Etat qui serait le garant de cette répartition des richesses". Est-ce qu'un tel système peut exister sans remettre en cause le capitalisme, puisqu'il veut partager le gâteau. Mr Mélenchon est comme tout homme politique de haute voltige, un usurpateur opportuniste qui déploie une rhétorique dogmatique, doublé d'un fidèle serviteur à l'Etat centralisé, Etat qui n'a certainement pas envie de partager son pouvoir accaparé ardemment depuis quelques siècles : "Prenez le pouvoir pour me le restituer". Et on sait bien que l'Etat centralisé est un acteur essentiel du capitalisme. Il n'existe pas de capitalisme vertueux tout comme il n'existe pas de pouvoir vertueux car trop intrinsèquement lié aux convulsions les plus sombres de l'espèce humaine. Il serait alors préférable d'évoquer ce qui fait vraiment référence aux potentiels de chaque personne, enfouis dans les chairs, une référence qui s'appelle la puissance. 

La puissance humaine est un mouvement physique universel qui se perpétue dans le temps, et qui consomme pour avancer de l'énergie électrique emmagasinée dans le corps, grâce à son alimentation régénérante, une puissance mise in fine à la disposition de la créativité. Elle définit le corps humain telle une "unité de masse" et non plus comme un "être unique", si cher aux catholiques. La puissance fait référence aux sciences naturelles. Elle ne peut pas être autre car elle prend sa source dans la physique moléculaire, voire même quantique. Personne, et surtout pas Mr Mélenchon, ne pourra remettre en cause l'énergie produite par les électrons. L'espèce humaine est la seule dans le règne animal à s'organiser sous la contrainte du pouvoir, ignorant ses capacités intrinsèques.

Chaque seconde passée fait rappeler à quel point le corps recèle en lui une puissance (énergie électrique), exprimée en watts, perpétuellement en mouvement auquel on ne fait plus attention. Le cœur en est un bon exemple (rappelez-vous de l'expression populaire : "je suis comme une pile électrique"). Chaque pulsion déferle énergiquement et propulse à chaque seconde qui passe un souffle de vie. Physiquement le corps se met alors en capacité à produire de quoi exalter les sens et les organes, dédiés à la créativité, le kamasoutra pour le sexe est aussi un bon exemple dans la dépense d'énergie consacrée à son action et sa volonté créatrice (un corps qui ne se prête plus à l'affrontement sexuel s'avachit, n'est ce pas ? Le psychisme suit, etc etc). 

Le bourdon est chargé +, la fleur en - ©ThinkStock
Cette complicité donne naissance à une créativité nourrissante grâce à une puissance phénoménale

Cette somme de puissance, détenue en chaque individu, qui n'est que la somme d'un potentiel de créativité, n'a pas pour objet d'instaurer des lois scélérates mais bien de faire appel à ce que l'humain à de plus naturel afin de construire un environnement perceptible, à partir de sa propre réalité physique. Imaginons un seul instant que l'organisation politique choisie, qui agit comme un réceptacle, se déclinait en fonction de la puissance humaine disponible et bien l'humain n'aurait plus à se définir en tant qu'individu genré, effaçant les distinctions visuelles, mais bien comme une assemblée de créations quels que soient les domaines, un assemblage de piles électriques, une ressource naturelle et inépuisable. C'est au fond, un exercice spirituel de vitalisation du soi. C'est une force considérable que de vouloir s'exprimer à travers la créativité. Et si tout ceci nous ramenait tout bonnement à l'amour ?

L'humain est certes un animal social, mais il ne peut réellement exploiter cette capacité que s'il se met au service de la créativité parce que guidé par une puissance phénoménale. Il n'a pas besoin de pouvoir pour s'orienter, se sustenter, se mouvoir, s'écouter, contempler ou pour annihiler toute forme d'amour. Il a juste besoin que Léo Ferré nous rappelle que "le pouvoir, c'est de la merde !". La chose qui me paraît évidente sur la puissance est que Dieu s'exprime en chacun de nous, dans chacune de nos cellules. Il suffit de la créer sans retenir la thèse que Dieu est notre créateur.

Les abeilles et les fleurs unies par l'électricité

https://reponseatout.com/les-abeilles-et-les-fleurs-unies-par-lelectricite/

vendredi 13 novembre 2020

Deux articles de Reporterre sur les serres industrielles

 

Je vous propose la lecture de deux articles du site d'informations "Reporterre" sur les serres industrielles. Je fais suivre car notre association de protection de l'environnement "A quoi ça serre" est citée comme élément incontournable sur Plougastel pour tenter de garantir la bonne application des règles de salubrité publique et veiller à minimiser l'impact des serres sur l'environnement. C'est la première fois qu'est réalisé un travail de fond sur l'emprise de cette activité sur notre environnement. Merci à la journaliste, Marie Astier.

Photo :  des adhérents d'A quoi ça serre

https://reporterre.net/Les-serres-geantes-usines-a-tomates-envahissent-la-Bretagne

précision utile : pour le cas des serres de Mr Le Bot : les terres utilisées pour les remblais proviennent bien d'un projet d'école, mais ce sont des terres excavées d'un ancien terrain de foot, traité régulièrement, des terres qui être devraient acheminées sur des sites spécialisés mais j'ai appris que les travaux publics ne savent plus quoi faire des terres de chantier, donc tout est possible alors que la réglementation est très précise. Un problème en entraîne un autre. A bon entendeur...

https://reporterre.net/Serres-de-tomates-une-filiere-energivore-et-tres-concentree

jeudi 12 novembre 2020

Les râteliers du roitelet Hubert

Exemple de salubrité publique !

Le 11 juin 2020 sur la chaîne bretonne Tébéo, Thierry Burlot, élu de la Région Bretagne, est "L'invité" d'Hubert Coudurier, directeur de l'information du Télégramme et président de Tébéo. Algues vertes, conflit d'intérêts, complots, lobby agro-industriel breton, liberté d'informer... Treize minutes confuses et ponctuées de fausses informations et approximations : analyse par le collectif Kelaouiñ.

Le collectif Kelaouiñ rassemble des journalistes et professionnels.les de la presse. Il s’est spontanément constitué face aux difficultés persistantes à produire et diffuser une information digne de ce nom : ici en Bretagne en 2020. Ce collectif de journalistes entend donc « user et défendre une parole publique libre face aux enjeux de cette agro-industrie ».

Cette introduction, rédigée par le collectif, était nécessaire pour replacer le contexte. C'est une forme assez particulière de la part d'Hubert Coudurier que de déformer l'information à son avantage. Quand on reprend le concept de l'émission, nous avons d'un côté le président-vedette face à l'invité politique, tous deux mis en cause de façon justifiée, et en l'absence de l'accusée, par Inès Leraud dans la BD à succès : "Algues vertes, l'histoire interdite"(I. Léraud-P. Van Hove). Il y a quand même un profond sentiment de malaise en rappelant ce que sont les fondements de la liberté d'expression : une enquête essentielle, documentée, longue dans la durée, dans un format accessible, menée par une journaliste qui vit en Bretagne depuis plusieurs années sur le sujet épineux des algues vertes, est démontée par l'un des garants d'une information qui devrait être impartiale et objective. Si défendre la liberté d'expressions comprend les allégations d'Hubert Coudurier sans qu'elles ne soient condamnées, alors il est légitime de s'interroger sur les principes d'une liberté d'expression quand elle présente de sérieux relents d'une propagande orientée afin de protéger ses "relations amicales". Cette expression publique ne peut ni être tolérée ni être soutenue car elle profite de cette liberté offerte pour justifier son existence. Le type de droits d'informer porté par Hubert Coudurier n'est certainement pas en danger.

Il ne fait aucun doute, suite à l'analyse précieuse du collectif kelaouiñ, qu'Hubert Coudurier défend le sérail dont il est le relai, en quelque sorte le big boss du markerting public du complexe politico-agro-industriel breton. Quel est le tort d'Inès Leraud d'après Hubert Coudurier ? Elle a le tort d'être ce qu'il ne sera jamais : une personne indépendante qui fait un travail de fond avec une démarche éthique. Ce n'est pas nouveau, et même si on ne peut pas généraliser, mais le journal "Le Télégramme" a de grosses difficultés à traiter l'information en lien avec l'environnement surtout s'il n'a pas de retombées économiques.

Alors ils prétendront le contraire en mettant en avant la part réservée à la question dans leur colonne ou dans une émission soft de Tébeo, mais quand on est acculé à publier des encarts publicitaires de ces mêmes industriels pour garantir à son royaume une influence pérenne, il est évident qu'Hubert Coudurier est plus attentif aux bruits d'une monnaie sonnante et trébuchante qu'aux douceurs d'activités promouvant la sobriété. Il est vrai qu'il est plus facile pour les industriels de s'exprimer à travers leurs publicités dans le Télégramme que de répondre aux sollicitations de journalistes indépendants (avec "A quoi ça serre" nous avons des articles sur les serres industrielles parus sur le site de "Reporterre". La journalise a fait savoir qu'elle avait perdu beaucoup de temps à tenter de contacter les serristes, sans succès).

Que dit la définition du "conflit d'intérêt":"...En d'autres termes, le conflit d'intérêt peut potentiellement remettre en cause la neutralité et l'impartialité avec lesquelles la personne doit accomplir sa mission du fait de ses intérêts personnels". Avec Hubert, on n'en est surement pas loin ? Heureusement qu'il reste à certains la liberté de conscience, merci à eux.

lundi 9 novembre 2020

Atteintes à l'environnement. Pourquoi je garantis l'anonymat ?

Atteinte à la biodiversité, dépôts illégaux hétéroclites, projets d'urbanisme et industriels, pollution des eaux, usage de pesticides, abandon des plastiques de cultures, destruction du bocage et de zones humides, irrespect de la loi littoral, aménagement routier infondé..., les raisons pour lesquelles l'association de protection de l'environnement "A quoi ça serre" se mobilise sont malheureusement nombreuses et couvrent l'ensemble de la presqu'île de Plougastel-Daoulas. A partir de ces contraintes inacceptables pour notre environnement, on peut dresser deux sources d'interventions. La première se base sur les propres repérages et observations de l'association avec une implication des adhérents allant jusqu'à la saisie du Tribunal administratif de Rennes ou le dépôt de plaintes auprès du Procureur du Tribunal de Grande Instance à Brest. La seconde source se fonde sur les signalements d'habitants de la commune, qui sont dans la plupart des cas de figure directement impactés en tant que riverains. 

Constatant le caractère versatile voire agressif et menaçant des potentiels contrevenants, adoubés grâce à la sympathie de partisans ou incités par le silence coupable des élus étiquetés "écologistes" (le laissez-faire), sachant que les relations de voisinages peuvent être déjà détériorées, "A quoi serre" est confrontée à la difficulté d'associer les personnes à la mienne ! (il ne faut pas être vu avec l'Abeillaud). Il a donc été décidé de garantir l'anonymat des habitants qui ne veulent pas s'afficher publiquement, préservant leur qualité de vie dans les villages, tout en répondant, pourtant, présents quand cela s'avère nécessaire. 

Ce dépôt sauvage a disparu grâce à la seule intervention d'A quoi ça serre 

Chaque année, et ce chiffre augmente sensiblement à chaque fois, en tant que porte-parole de l'association je suis sollicité 3 à 4 fois par an ! Ce n'est pas les élus d'opposition comme Aude Burger, David Moan, Rémy Jezequel et encore moins Stéphane Péron, que l'on appelle pour tenter de régler des atteintes à l'environnement : C'EST MOI Il y a des mises au point qui font du bien.... Le plus navrant réside dans le fait que, et indépendamment à ma personne, l'association n'obtienne pas le soutien de ces élus, accentuant l'impression d'isolement des membres actifs de l'association, et si c'est ma personne qui gène, je suis prêt à laisser ma place à un volontaire ! Il reste à savoir pourquoi c'est moi que l'on appelle et non pas les élus... Faut-il croire que nous sommes plus efficaces ? 

Garantie d'anonymat, timidité ou complicité des élus chargés des questions en lien avec la transition écologique, des "vrais défenseurs de l'environnement" aux abonnés absents (c'est étonnant d'ailleurs que ce ne soit pas eux qui soient sollicités), c'est ma qualité de vie qui en pâtit. Donc il faudrait que je sois davantage modéré dans mes propos et que j'évite les clivages comme certains me le reprochent ? 

Alors je continuerai à garantir cet anonymat car il y a des principes qu'il faut respecter, mais sachez que, Messieurs et Mesdames les détracteurs, si je n'ai pas votre sympathie, ce qui est déjà une victoire en soi, ne croyez pas que je sois isolé et vous pourriez même être surpris des contacts pris avec des habitants de la commune.... Un conseil : méfiez-vous de votre voisin ou de vos salariés, surtout si vous avez des choses à vous reprocher.

dimanche 8 novembre 2020

EELV brestois : une politique verdâtre en fond de rade

Malheureusement, c'est une constante, invariablement, à quelques exceptions près comme José Bové, le parti "EELV-Les verts", et peut-être à l'image d'un de ses fondateurs comme Daniel Cohn-Bendit,  aura pondu des représentants bretons, indigestes, qu'ils soient élus parlementaires ou communautaires. La région brestoise n'échappe pas à ce navrant constat, car c'est ainsi qu'a qualifié un élu finistérien d'EELV, l'annonce par le parti, la "navrante" nomination de Ronan Pichon pour mener la liste sur le Finistère aux régionales de 2021: "Encore un élu de salon", complétât-il. 


















        Au centre Ronan Pichon. Sur sa gauche son président François Cuillandre. Il y a de quoi être hilare Mr Pellicano (élu de la majorité brestoise, franc-maçon de droite). Il y a des images parfois qui en disent plus long que des mots... (Municipales de 2020).

Effectivement, Ronan Pichon, à la tête du groupe des élus EELV de Brest est un élu de strapontin au service non pas de l'intérêt écologique sur le pays de Brest mais bien de l'intérêt du président de Brest Métropole, le non moins respectueux bétonneur du territoire, François Cuillandre (défense du projet routier de la vallée du Restic, destruction du bocage naturel sur la ferme de traoñ bihan, pression  sur la vallée semi-sauvage du costour, soutien au projet d'installation du centre de formation du stade brestois et de l'aménagement du chemin de kervenal à Plougastel-Daoulas). On ne peut pas dire que les élus EELV qui siègent à Brest Métropole aient pris leur distance avec François Cuillandre et ses partisans lors des dernières élections municipales, position qui leur aurait pourtant donnée une réelle autonomie face à de tels agissements. Au contraire même, l'union est consommée : il est vrai qu'il est plus confortable de parler d'écologie que d'agir pour l'écologie, et ce n'est pas six ans de plus qui feront de François Cuillandre un écologiste patenté ! De facto, l'alliance de l'équipe de Ronan Pichon avec un aménageur-bétonneur comme François Cuillandre les engage sur la voie du déshonneur à cautionner la gestion publique de ce type en discréditant au passage, les engagements d'associations locales sur la préservation de l'environnement comme "A quoi ça serre" à Plougastel-Daoulas : du pain béni pour les réactionnaires locaux qui pourront arguer que leurs actions sont isolées, formant une entrave à la prospérité économique de leurs industries. 

Donc, en plus de lui fournir un mandat exclusif, les élus EELV attribuent au président de BMO une délégation pour tous les sujets relatifs à l'administration générale, et devient alors leur représentant légal, à la condition bien-sur qu'ils ne s'y opposent pas. C'est bien d'ailleurs ce qui s'est passé lors de la séance  du conseil de la Métropole du 10 juillet 2020. A la différence des deux groupes "Brest, c'est vous !" et "Brest Progressiste", Ronan Pichon et ses amis ne se sont même pas abstenus dans leur décision et ont donné pouvoir à François Cuillandre pour (extrait de la délibération) :


"Dans tous les domaines"... C'est bien là que la bât blesse et que la faute politique est avérée. Sans aucune distinction ni restriction, ils donnent la possibilité à François Cuillandre d'ester en justice quel que soit le domaine, n'excluant évidemment pas les contentieux sur l'environnement, pourtant de plus en plus nombreux et, dans leur ensemble, fondés sur des observations précises et incontestables pour tous les sentinelles de l'environnement qui agissent sur le terrain contre vents et marées (ou vendus et merdiers). Ils ont donc soutenu par délégation la possibilité à BMO  de se porter défenderesse dans le dossier qui les opposent dorénavant à l'association "A quoi ça serre" dans leur recours déposé devant le Tribunal Administratif de Rennes pour le maintien en l'état du chemin de kervenal (rappel : travaux couteux d'élargissement d'un chemin pour fluidifier et accentuer la circulation des camions, avec une dérogation préfectorale pour autorisation de destruction d'espèces protégées). 



Il est difficile de se réjouir, tellement leur attitude politique est déplorable et se répète comme leur incurie. Je passerai sur l'obstruction opaque des élus brestois d'EELV à ma présence au sein du conseil d'administration de l'association AE2D il y a 5 ans (ce qui dénote au passage l'orthodoxie de ce parti sur l'écologie) car elle se faisait par défaut. Je m'assieds aussi sur la plainte déposée par un de leurs élus sur Plougastel, si pathétique. Par contre, en tant que porte-parole de l'association "A quoi ça serre" je ne peux pas admettre leur complicité calamiteuse avec François Cuillandre, et par ricochet avec le maire de Plougastel, Dominique Cap, voire avec les agro-industriels de la production de tomate et de la fraise sous serres, hors-sol et hors saison (voir article ci-dessous).

A titre personnel, je constate que ces représentants polluent, telles des algues vertes en fond de rade, le débat public par leur entente contre-nature, et ne font que donner du crédit à ceux qui bousillent notre environnement car rien ne doit venir entraver leur appétit vorace de bétonnage. 



dimanche 25 octobre 2020

L'anarchie, un rempart contre les barbaries

Contrairement à une économie ultralibérale, portée par une suite d'algorithmes informatiques, dominée par une hiérarchie à la recherche de profits à l'infini, et qui se nourrit en l'absence d'interactions avec les phénomènes civilisationnels, la société humaine a besoin d'une organisation politique pour faire face aux périls de la barbarie. L'anarchie apporte encore au 21ème siècle des réponses concrètes aux différents chaos qui se profilent, des chaos qui ont déjà pris corps dans des bouleversements climatiques irréversibles. 

                    la ruée récente sur le papier toilette à cause de la Covid-19 démontre bien l'impréparation des 

                                                            populations face à de prochains soulèvements incontrôlés

Quand on évoque la barbarie en 2020, le lien avec des dérives religieuses, notamment caractérisées par le djihadisme, y trouve une concrétisation immédiate et altérante. Elles prennent toutes leurs significations à travers des actes de terrorisme et semblent de plus en plus vouloir atteindre les piliers de la connaissance universelle, quels que soient leurs champs d'application.  La réponse à la montée d'un nouveau fascisme religieux (le catholicisme a lui aussi démontré sa capacité par le passé à lacérer profondément des civilisations indigènes au point de les aliéner), imprégnant de plus en plus les populations, particulièrement en Afrique, ne sera jamais jugulée par l'attitude ambivalente des démocraties libérales qui vont jusqu'à fournir un arsenal complet d'armes à des pays du Moyen-Orient ou qui développent comme l'Amérique de Trump, une diplomatie de l'isolement ou de rupture (le cas d'Israël) alors que la mondialisation libérale leur est plutôt bénéficiaire. 

Toute cette fascination, voire fanatisation, pour des croyances belliqueuses ne doivent pas nous détourner de nouvelles formes de barbarie qui pourraient naître de l'effondrement économique de l'occident consécutif aux bouleversements continus de l'environnement. Les défis sont plus nombreux que le déni ne limitera pas et n'ont pas encore déployé toutes leurs démonstrations nocives : le dégel du permafrost avec la libération potentielle de virus inconnus, l'accès à des besoins vitaux (l'eau et les denrées alimentaires), les cataclysmes en tout genre généralisés, les déplacements de populations (réfugiés climatiques et migration de masse), l'accentuation des maladies et de la mortalité liées aux pollutions thermo-chimiques, la perte endémique de la biodiversité partenaire d'une économie agricole, le développement industriel de bêtes à viande, la destruction accélérée de pièges naturels du carbone comme les forêts, l'acidification des océans, la perte des ressources halieutiques et menaces sur l'ensemble du vivant, les conflits autour de gisement de minerais avec la recrudescence de l'esclavagisme et notamment infantile,.... Les démocraties libérales centralisées s'en trouveraient fragilisées, ne serait-ce que sur l'aspect sécuritaire de territoires pourvus d'une production énergétique nucléaire, parce que complices d'une rupture dans la préservation d'une paix sociale. Ne courrions-nous pas alors le risque de voir se construire des politiques toujours plus autoritaires ?

En admettant, comme le pensent les collapsologues que l'irrémédiabilité du changement climatique se situe dans une fourchette comprise entre 10 à 30 ans, le type même des démocraties que l'on connait aujourd'hui, et qui ne parvient déjà pas à faire face à l'obscurantisme religieux, ne sont plus des organisations politiques capables de contrôler les barbaries à venir. L'anarchie qui prend un nouveau tournant dans ce que Murray Bookchin appelle le municipalisme libertaire, doit être un rempart aux paniques qui pourraient assaillir des populations entières et majoritairement urbanisées face à des pénuries élémentaires. Selon la vision de l'écologie radicale, les assemblées décisionnelles s'organiseraient au plus près des préoccupations locales. Le "retour à la terre" se généraliserait sous forme de véritables coopératives, les déplacements devraient être limités ou sinon propulsés par des mécaniques vertueuses (énergie vélique pour les navires par exemple). L'éducation écolo-populaire serait la base de ce qui garantira la paix des continents parce qu'elle enseignerait les vertus de la sobriété. On pourrait ainsi égrainer des solutions déjà existantes et bénéfiques à l'ensemble de l'humanité, car l'aspect technologique est une chose acquise, se mettant au service exclusif du bien vivre et de la santé de ces populations humaines, libérées de l'Etat-Nation, du libéralisme et des religions. 


samedi 24 octobre 2020

Petit détour sur l'intérêt d'une butte

Avant de m'exprimer sur un sujet quel qu'il soit, et surtout s'il s'agit d'une activité nouvelle, qui plus est agricole, je prends le temps nécessaire à la pratique, à son cortège de tâtonnements, aux expérimentations et à leurs observations recueillies. Je ne les décortique pas tel un ingénieur ou un technicien en quête de règles agronomiques ; je fais plutôt appel, et surement avec intuition, à mon bon sens paysan (pendant longtemps les paysans se sont passés de techniciens ou d'ingénieurs, et ils s'en sortaient très bien). Dans le cas présent, m'excluant des débats contradictoires, voire passionnés, lors de l'effervescence récente autour de l'apparition de la permaculture en France, et n'étant pas à mon aise face à la multitude de formations aux coûts exorbitants, j'ai monté au cours de ces 4 derniers années 7 buttes maraichères (avec une pause en 2019), car j'estimais que cela pouvait correspondre à la fois à une cohérence de sobriété et une nécessité d'adaptabilité au milieu semi-sauvage dans lequel j'allais évoluer (d'autres éléments viennent accompagner l'agencement de la parcelle en permaculture, que je ne développe pas ici, même si je considère la butte comme l'épine dorsale de mon aménagement).  
D'abord et avant tout, sans y parvenir totalement, il fallait se débarrasser de l'usage de produits de synthèse comme les phytosanitaires et de l'énergie fossile. Dans le premier cas de figure, la question a été vite réglée car plus qu'évidente. Dans le second cas, et même si je n'y suis pas arrivé complètement j'ai réduit significativement la consommation de carburant, brûlé lors de l'utilisation d'une tondeuse ou de la débroussailleuse (à titre indicatif j'utilise environ 1l d'essence pour 1 butte, en moyen mécanique).
Ensuite il a fallu s'adapter au milieu qui me reçoit : hygrométrie élevée (versant nord, parcelle bordant la rivière de l'Elorn) et assez prolongée dans la journée, sol tassé avec une flore sauvage persistante (la fougère par exemple), avec une forte densité de variétés de graminées donnant à la parcelle de lindouar un aspect de prairie permanente. Quelques plantes indicatrices (eupatoire chanvrine par exemple) m'indiquent que la parcelle se trouve en "état humide" (lindouar se caractérise par sa légère inclinaison, ce qui ne la classe pas en "zone humide"). 

J'ai donc compris que si je voulais être en accord avec quelques principes de départ et si je souhaitais entretenir ce terrain pour ne pas qu'il retourne à la friche, je devais procéder autrement. La butte a été une réponse évidente à ma recherche d'une pratique respectueuse du milieu naturel. Pour accompagner mon argumentaire, je vais m'appuyer sur les écrits de Christophe Gatineau, qui démonte, et c'est son droit, le principe de la butte de permaculture. (reprise de ses propos dans https://jardinonssolvivant.fr/le-mythe-de-la-butte-de-permaculture-par-christophe-gatineau/).
"La butte de culture ou la culture sur buttes est devenue une figure de la permaculture en France, comme un signe de reconnaissance et d’appartenance à une tribu ; un symbole si fort que beaucoup d’adeptes croient que la culture sans but, c’est cultiver contre la nature !" 
je ne sais pas à qui il fait référence, mais je ne me sens nullement rattaché à une communauté de ce genre. Le mot "adepte" vient signifier que nous aurions affaire à une croyance méthodiquement déployée par des forces sectaires. Personnellement je me suis volontairement écarté d'un apprentissage programmé dans des formations onéreuses qui, à mes yeux, ne se justifient pas.

j'ai une grande sympathie pour le couple d'agronomes, les Bourguignon, connu pour leurs recherches sur les phénomènes généraux liés à la vie du sol. Christophe Gatineau utilise les commentaires de Claude Bourguignon pour compléter son réquisitoire contre les buttes dont ils ne sont pas partisans :
"Les buttes, c’est beaucoup de travail. Alors pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple en déposant la matière organique à la surface… C’est plus reposant !
Non, les buttes n'obligent pas à beaucoup plus d'efforts. Pas plus ni moins qu'un jardinier ordinaire dans son potager. Peut-être que parce que j'avais presque toute la matière à ma disposition, je n'ai pas le sentiment d'avoir fourni un travail démesuré. Certes, le montage d'une butte requiert à sa naissance quelques efforts physiques surtout quand on dispose les tronçons de bois sur le sol, parce que oui, j'ai fait le choix inverse de ne pas enfouir le bois qui profite alors d'un milieu oxygéné, ni d'entasser les couches de matières comme c'est si souvent colporté, mais de les superposer en les couvrant le printemps suivant d'une terre végétale récupérée ailleurs, lors de l'excavation de la terre pour une mare par exemple (inconvénient majeur : les adventices se réveillent alors, je conseille de réaliser un faux-semis pour s'en débarrasser, désherber une première fois puis être généreux dans l'apport en paille ou en foin). 

Faire des buttes, c’est bien en zone sahélienne, mais chez nous, il faut vraiment avoir envie de se casser les reins pour rien…"
Pourquoi ne pas importer des méthodes africaines qui sont efficaces chez eux ?

Je lis aussi ailleurs que la culture sur butte est une culture hors-sol. Pour ma part, je constate le contraire, je parlerais d'une surélévation du sol. En se dégradant la matière mobilisée (goémon, herbe fraîche et feuilles, sciure ou copeaux de bois, foin) génère de l'humus, grâce au concours de la vie microbienne, des insectes détritivores et de l'air, se glissant dans les interstices du bois. Il y a donc un contact direct avec le support originel. 
De plus je constate l'effet bénéfique du bois en décomposition. Sans pouvoir les décrire, à chaque automne surgit une colonie de champignons à la surface des buttes (favorisés par la lignine ?). 
Certaines fois je n'échappe pas à l'amateurisme, comme la fois où j'étais trop généreux dans mon apport en compost. Même mélangé au 1/3 avec de la terre, les plants légumiers ont véritablement souffert. Je pense avoir retrouvé un certain équilibre une année plus tard en laissant les buttes concernées en "jachère", à voir la production de blette et de haricots verts de cette année. Le compost je le réserve pour la culture de pommes de terre... sur terre.
Enfin j'y trouve un certain confort dans l'acte de jardiner, du fait de la surélévation et je pense que je ne suis pas le seul être vivant à en tirer des bénéfices, quand je vois la croissance des légumes et de plantes aromatiques comme le thym. Les purins d'ortie et de consoude venant en complément pour certains légumes.