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dimanche 12 avril 2020

Le royaume des choucas

Quel rapport y-a-il entre le week-end de Pâques et le choucas des tours ? Aucun assurément, à part peut-être que "choucas" rime avec "chocolat", ce qui serait,  assurément aussi, tiré un peu par les cheveux. Dans ma recherche d'informations concernant ce corvidé, non concerné par le Covid-19, j'ai trouvé un article grossièrement tiré par les cheveux, intitulé : "les choucas, une espèce protégée qui fait des ravages en Bretagne" https://www.breizh-info.com/2017/08/25/76269/choucas-espece-protegee-ravages-bretagne/

On apprend à la lecture attentive de cet article que, du fait de son statut d'espèce protégée, l'animal deviendrait, réuni en colonie, nuisible dans les bourgs (salissures, nids dans les cheminées, sonorité) et provoquerait des ravages dans les campagnes (monoculture saccagée). On apprend toujours que selon un comptage (réalisé par qui, l'auteur de l'article ne le précise pas), ils seraient 600 000 individus, rien que dans le Finistère (Bretagne Vivante dénombrait 15 000 couples en 2017 sur le département). En essayant d'ignorer l'écart exubérant entre ces chiffres, l'attention doit davantage se porter sur ce qui est de l'ordre de la nuisance, même chez les espèces protégées, comme l'escargot de quimper si contesté à Plougastel-Daoulas.
Profitant de mon heure d'autorisation de sortie, durant cette période de confinement, j'ai constaté que dans le bourg de la commune, en l'absence d'une activité continue, bruyante et polluante des humains (et puisque c'est une activité humaine, elle n'est évidemment pas nuisible), les choucas prennent possession de plus en plus des lieux laissés vacants par les passages (piétons, véhicules,...). Ils se baladent allègrement et à l'air libre, généralement en couple (selon les éthologistes, les choucas ne connaissent pas les divorces). Bien qu'ils suffisent à ma distraction fugace, je les trouve bien narquois tout de même avec ce regard vif et pénétrant, un regard, lancé de travers en ma direction, qui me fait rappeler que le choucas, lui peut se mouvoir selon sa bonne volonté et même vivre plus dangereusement en s'éternisant dans l'espace public, devenu étrangement silencieux. Conquérant, il descend des toits, afin d'explorer des espaces laissés vierges par les passants, étalant son royaume de volatile qui déambule maintenant à sa guise sur notre propre territoire terrestre.
Cette situation nouvelle de cloisonnement me fait rappeler à quel point la liste est longue, illégitimement longue, d'espèces qui, hors la législation ou pas, sont classées comme nuisibles*, par ceux-là mêmes qui créent de fortes nuisances sur l'environnement, notamment les adeptes d'une agriculture intensive, plein champs ou hors-sol, qui sont le plus souvent affiliés à une société de chasse, et soutenus par des politiques partisanes. D'ailleurs, rien qu'évoquer le sujet d'une agriculture pourvoyeuse en produits phytosanitaires, nous ramènerait à la crise sanitaire actuelle qui pourrait s'apparenter comme un facteur aggravant dans la propagation du virus Covid-19 et donc s'orientait vers une première crise écologique majeure. https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/30/coronavirus-la-pollution-de-l-air-est-un-facteur-aggravant-alertent-medecins-et-chercheurs_6034879_3244.html?fbclid=IwAR2qU7abjO_bX23jKfgy6VFQvSxuaOhnKTlMwwfkwDa5wnT7uW5G1prKEZo
Accuser le choucas d'être un élément de saccage et de nuisance pour certaines activités, qualifiées elles-mêmes de dangereuses pour la nature et les populations, démontre bien que, dans une configuration inédite de dépréciation de l'économie libérale dont fait partie intégrante l'agriculture intensive, du fait d'un tassement des écoulements de ses productions lié à la pandémie, le premier péril pour l'humain est l'humain lui-même, à force de ne plus avoir de visions communes.

* Tous les insectes directement visés par des insecticides ou indirectement victimes de leurs usages, étourneau (et autres passereaux empoisonnés par des appâts), renard, escargot de Quimper, sanglier (en dehors d'une prolifération naturelle acceptable, il reste à dénoncer l'introduction de cet animal sur les parcelles privées, pris comme une proie pour le bon plaisir de chasse de certains braconniers. Non maîtrisée, la population qui croît provoque des dommages importants, et peut même s'avérer facteur de désagréments corporels), otarie (Océanopolis les relâche dans la rade de Brest, occasionnant une rivalité avec les pêcheurs notamment sur la ressource en maquereau),...

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