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mercredi 19 septembre 2018

Loi alimentation : mais où est passée Mme Le Feur ?

Mais où est passée la députée jupiterienne de Morlaix, Sandrine Le Feur ? Où trouve-t'on de nouvelles déclarations de l'élue sur la loi Alimentation dans les médias ?

Je vous arrête de suite; n'allez surtout pas supposer que je fais une obsession, type misogynie sur cette charmante personne ou que je décortique l'emploi du temps de l'élue pour la suivre à la loupe. Non. Je m'interrogeais soudainement sur le rôle qu'elle jouait encore dans l'élaboration de la Loi alimentation ou appelée autrement la loi EGAlim. Parce que, qu'en même ! Le texte de loi est revenu en seconde lecture à l'assemblée nationale le 12 septembre dernier et que j'ai beau chercher, le nom de la responsable désignée comme telle de l'élaboration de ce texte n'apparaît plus dans les dernières parutions des médias. https://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/sandrine-le-feur-nommee-responsable-du-texte-de-loi-egalim-14-02-2018-11852077.php
Pas un commentaire ni un texte récent d'ailleurs sur sa page facebook, ni sur son site officiel. Rien. Pas une référence au passage de la loi à l'assemblée http://www.sandrine-lefeur.fr/
Enfin quand même ! Rappelez vous, Sandrine Le Feur était celle qui, avec son collègue Matthieu Orphelin, avait soutenu l'interdiction de la commercialisation du glyphosate dans la loi Alimentation, signée par 70 députés, en mai dernier. Sandrine Le Feur était cette rebelle qui avait lâché devant une caméra, certes à son insu, à la découverte d'un tweet mensonger de Stéphane Travert : "Quel salaud !". https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/video-le-salaud-une-deputee-lrem-decouvre-en-direct-une-declaration-du-ministre-stephane-travert_2774188.html
Qu'est donc devenue cette frêle combattante emportée par l'euphorie  ? Celle qui portait haute la culotte de la fronde des bestioles, celle qui ne vacillerait pas face à l'impétueux ministre de l'Agriculture ?
Alors, j'ai fini par prendre le temps de consulter son activité à l'assemblée et sa présence au sein de l'hémicycle. Effectivement, elle participe à quelques séances et  intervient sommairement sur des sujets comme... l'huître. C'est vrai que l'huître peut aussi souffrir de l'usage du glyphosate, c'est vrai... Sauf que le plus curieux reste ce passage en séance sur un amendement débattu par les députés :

"Cet amendement vise à rétablir une mesure adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale : la mise en place d'un affichage environnemental des denrées alimentaires à compter du 1er janvier 2023, informant sur le mode de production et l'origine géographique, et de la mention « nourri aux OGM » si nécessaire.
Tenant compte des critiques exprimées au Sénat et en commission des affaires économiques, nous avons supprimé l'obligation de mentionner le mode d'élevage et le nombre de traitements phytosanitaires. Enfin nous proposons de compléter la rédaction de l'article en précisant les procédures communautaires conformes, ce qui permet de rappeler que le droit européen valorise ces démarches d'étiquetage des denrées alimentaires.
L'étiquetage est une attente forte des consommateurs et permettra de valoriser les produits de ceux de nos agriculteurs qui s'engagent dans une démarche environnementale."

J'ai volontairement agrandi les propos qui me paraissaient les plus étonnants. Je vous laisse apprécier. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Lors de cette seconde lecture, revient la question du glyphosate. http://www.europe1.fr/politique/glyphosate-lassemblee-rejette-a-nouveau-linscription-de-linterdiction-dans-la-loi-3755936Alors que l'amendement pour réintroduire l'interdiction de l'usage du glyphosate dans la loi est défendu par un député d'En Marche, Sandrine Le Feur s'avise de prendre position en s'abstenant http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/1154 . 
Alors là... je tombe de mon pommier (c'est la période). Je vérifie encore des communiqués de l'AFP des 12, 13 et 14 septembre pour comprendre. Rien, décidément RIEN ! Tout juste une déclaration de Matthieu Orphelin qui explique "ne pas vouloir refaire le match" mettant en avant "les avancées obtenues", blablabla blablabla. Sandrine qui baisse la culotte ou qui la change, c'est comme on veut, qui s'excuse presque d'avoir été audacieuse.
Tenace comme je suis, j'essaye de comprendre pour avancer quelques hypothèses. Donc Travert, Ministre de la Fnsea est un "salaud".  Le Drian, lui aussi ministre, est le patron maçonnique et tout puissant en Bretagne, Ferrand est un escroc du Finistère mais un très proche de Macron, avec une énorme influence sur le troupeau d'En Marche. Je tiens quelque chose non ? Je m'avance peut-être mais on ne lui aurait pas mis une pression après sa déclaration fracassante ? Genre de fermer sa bouche et de rejoindre le troupeau ?  Faire bonne figure en lui accordant, à minima pour ne pas éveiller les soupçons, de participer discrètement à quelques amendements sur l'huître ? Je pense qu'elle a dégusté quand même. Non, pas les huîtres. 
Ca en dit long quand même sur le Pouvoir et la Démocratie.

dimanche 16 septembre 2018

Plastique : où se glisse le danger ?

Performance réalisée en 2015


Où se glisse le danger ?

Au-delà de la recherche d’une plastique artistique, que nous dévoile cette mise en scène perturbée car dénaturée ?


Au début il y a l’arbre, symbole de la puissance de l’élévation et du cycle de la vie. Mais affaissé sur le flanc, il personnifie la fragilité de la nature, contrariée par l’emprise d’une calamité écologique, aliénée par une pollution, celle du film plastique agricole. Son déracinement renvoie à la condition humaine qui se fige de façon compulsive dans une organisation urbaine, venant rompre la symbiose de l’homme à son environnement. Perturbé par sa propre futilité, il ne saisit plus l’essentiel et s’éloigne des vraies attitudes à adopter, comme le suggère l’introduction des deux personnages dans ce paysage.

On y voit un référent adulte, tout aussi bien un père, un animateur socioculturel ou bien encore un éducateur spécialisé. Il est accompagné d’un enfant qu’il surveille. Cet enfant, qui dévale sur un toboggan, peut à chaque instant chuter et se faire mal. Au demeurant, la vigilance du référent est légitime. Mais son attention n’est-elle pas détournée  du véritable danger que représente le plastique qui l’entoure et dont il a banalisé la nocivité ? 

Car en effet que devient ce plastique quand il se désagrège ? Transformé en fragment, ce plastique, avec la complicité des éléments (ruisseau, vent, …) rejoint les estuaires, file dans la rade de Brest, s’incruste en micro résidus et contribue à l’intoxication de la chaîne alimentaire. Certainement que le référent et l’enfant consomment régulièrement du poisson. Ils viennent, à leur tour, sans le suspecter, d’être contaminés par l’ingestion de plastique. A-t’on alors bien évalué le sens des responsabilités ?





Utilisation de la végétation morte. Momifier les arbres déracinés ou des branches de gros calibres. 

Le concept est de reconstruire un paysage dénaturé en replantant ces arbres au cœur de l'écosystème intact et créer un contraste entre une nature verdoyante et la souillure laissée sur place. 

L’ensemble de ces réalisations est fixé par une colle naturelle (à base d'eau, farine et de sucre). Bâche agricole récupérée sur la zone.





Foutu film

Foutu film ! Il se faufile fossoyeur
Se défile habiller le lit des estuaires
Se prélasse sous une plastique noirceur
Tel un brai résidu délavé au polymère

Squatteur, il scarifie les murets à mûrier
Se plait en plaie, une pléiade de rats du sol
Immondice famélique de peu de fraisiers
Dès lors dévore les environs de Kergolle

Opportuniste, il se tapit végétal
Rivalise et s’enracine à se fossiliser
Dans le charnier d’une chimie létale
Dans la chimère boisée des prieurés 

Outrancier, il outrepasse son sort
S’éternise dans la friche défraichie
S’abandonne atone dans le décor
Pour un temps décuplant sa gabegie

dimanche 2 septembre 2018

Terreur sur les écolos

"Petit mot de solidarité et de pensées amicales concernant l'agression dont tu as été la victime: il faut du courage pour mener des "combats de proximité" quand on est un local et qu'on s'expose directement. Je t'adresse tous mes sentiments de respect et d'admiration et si tu as besoin de de quelque soutien que je puisse apporter n'hésite jamais en m'en faire part". 
Parmi les nombreux messages de soutien et d'indignation consécutifs à mon agression sur la voie publique, le 19 août dernier, j'ai sélectionné celui de Marcel de la gare. Il résume parfaitement les crispations autour des enjeux de préservation de l'environnement au niveau local. Et si je dois relativiser cet acte de violence, le confiner à un "divertissement" (je crois avoir aussi assimiler le désenchantement dans lequel l'état des mentalités nous entraîne) c'est bien parce que je prends en compte que, ailleurs sur la Planète, d'autres, militants ou pas, s'exposent davantage à des menaces plus sérieuses, au point, même, d'en perdre la vie*. A Plougastel-Daoulas, les pressions sur des individus qui ne plaisent pas, qui dérangent ou qui ne sont pas natifs de Pontkalleg ne datent pas d'aujourd'hui et ne se focalisaient pas uniquement sur l'environnement. Malgré tout, les tensions actuelles s'agrègent indiscutablement autour de sa gestion et de sa préservation. 
logo "danger sur l'environnement", réalisé sur un morceau de bâche abandonnée dans la nature de Plougastel
Comment en est-on arrivé là ? Comment en est-on arrivé "au passage à l'acte" ? En dehors d'un déficit évident de personnel politique local efficace, téméraire et persévérant, au demeurant, déficit jamais comblé, ou alors soumis à la cause d'un expansionnisme économique bénéfique à l'emploila faute en revient avant tout à l'Etat et à des délégations régionales (Préfecture, Dreal,...). Je prends pour seul commentaire celui d'un Préfet de passage dans le Finistère qui avait ordonné aux services environnementaux rattachés à son autorité "de laisser tranquille Saveol" et donc ses adhérents, producteurs de tomates industrielles. Autrement dit, pendant plus de 10 ans aucun contrôle, sur de bonnes pratiques environnementales n'a été réalisé dans les serres industrielles de Plougastel-Daoulas. Au contraire même. Les administrations, quelles qu'elles soient, ont accompagné, ont "laissé faire", en connaissance de causes, ou pas, les dérives que l'association "A quoi ça serre" découvre et dénonce régulièrement depuis 4 ans. La nature humaine étant ce quelle est, c'est à dire un problème, se sentant alors intouchables, puissants et incontournables, des serristes ont profité de la faiblesse des autorités pour ignorer allègrement les règles environnementales (les exemples ne manquent pas) dont les premières manifestations de dépôts sauvages et de feux dans les emballages plastiques remontent aussi loin qu'existe la serre industrielle. Reconnaissons quand même que, à coup de subventions diverses et variées, des efforts ont été engagés chez des producteurs de Saveol et notamment dans le recyclage des effluents et dans la collecte des déchets exogènes agricoles (ficelles, bagues, sacs de substrat,...), et dans une moindre mesure, sur les aménagements paysagers (les mauvaises pratiques en milieu d'exploitation nous sont moins familières par manque de témoignages mais de fortes suspicions persistent sur l'usage de produits phytosanitaires interdits en France). Toutefois la cause n'est pas entendu. Encore aujourd'hui, et si notre attention se focalise sur quelques récalcitrants, faute aussi surement de maintenir une vigilance de tous les instants, ce qui en soit ne devrait pas faire défaut pour des récidivistes, le stress, occasionné par l'extension de l'activité agro industrielle sur la nature est flagrant. 
Bien entendu, la population locale est (quasi) toute acquise à la présence d'un tel pourvoyeur d'emplois, qui génère une croissance économique dont les politiques et les commerces locaux entendent profiter à leur tour, selon leur intérêt propre (la similitude peut se faire aussi avec Guerlesquin qui aurait pu être rebaptisée "Guertilly" tellement le poids des dirigeants de l'abattoir de volailles pesait sur la sociologie des habitants). A Plougastel, qui ne connaît pas quelqu'un qui n'a pas travaillé dans une serre industrielle ou "chez Saveol" ? Combien ont salué et approuvé une extension vitale face à la concurrence étrangère ? Combien se sont posés la question de son impact négatif sur l'environnement ? Peu nombreux; la grande majorité fermant les yeux sur des atteintes évidentes, se réfugiant dans l'omerta, une attitude conditionnée au "fait du roi", aux "Seigneurs de Plougastel". Il ne faut donc pas perturber les règles sociétales tacitement décernées, et que se répande, comme un poison chimique, le sentiment d'impunités (cette singularité tient peut-être au fait de la configuration presqu'îlienne de la commune). D'autres préférant surement défendre des zones humides à 3 h de routes, se donnent bonne conscience, et tout en se dotant du bon rôle, ils accusent sans agir sur leur commune, car ils s'en foutent à leur tour et veulent vivre tranquille auprès d'un voisin réputé hargneux ou avec qui ils entretiennent une relation amicale.
Dans un tel contexte local, élargi à d'autres constats qu'"A quoi ça serre" entend proposer par un éclairage non partisan, il devient difficile de se mobiliser et d'attribuer une faveur aux actions entreprises par les sentinelles de l'environnement (Eau et rivières de Bretagne me reconnaît ce statut). La tentation est forte parce que la nature humaine est ainsi faite, dans une ultime phase de médiocrité, dans laquelle cette société nous plonge, de porter atteinte à l'intégrité physique d'individu, signe avant coureur d'une dégradation profonde de la tolérance à supporter "celui qui ne me ressemble pas et à qui je conteste le droit d'exister". Je me pose alors légitimement la question de savoir si ce type de comportement ne s'apparente pas à tenter d'instaurer la terreur, sinon de faire preuve de terrorisme à l'encontre d'"emmerdeur d'écolo" ?
Entre les serristes, des supporter de foot, des chasseurs, des usagers du chemin de kervenal, des politiciens teigneux et dégénérés, la liste est longue de ceux qui depuis plus de 5 ans me traitent de "connard" ou mieux de "salafiste",  et sembleraient apprécié que je sois dévoré par des charognards ou à défaut que je disparaisse dans la vasière du Pedel (à certains, je leur fais comprendre qu'il faut un ticket pour faire la queue). Mais aucun n'avait encore soulagé cette haine, alimentée par une vindicte populaire aussi peu surprenante que minable. C'est chose faite par un ferrailleur, désireux d'en découdre avec l'Abeillaud. Chose aussi peu surprenante que minable (peut-être lors d'un précédent mais à l'aide d'une tapette à mouches). Au passage, le beau-père de ce gougnafier était propriétaire de parcelles à l'endroit duquel devait s'implanter en 2012 le fameux centre de formation du stade en brestois. Propriétaire qui n'a pas attendu la fin des procédures pour abattre des arbres sur les talus, pour certains, vieux de plus de 50 ans et donc protégés par le code rural. On peut imaginer que l'agacement du ferrailleur, alimenté par ma présence sur-médiatisée dans la presse locale à propos toujours de l'écologie, prend sa source à ce moment là.
Avec l'association A quoi ça serre, nous avons décidé de porter plainte. Non pas pour réclamer à cet insignifiant personnage, une quelconque reconnaissance des torts occasionnés, mais davantage pour indiquer au prochain, qui s'aviserait de prendre ma tête pour un pushing ball, que rien ne me terrorisera. 
Qu'il passe alors son chemin. Non pas que j'y trouve une satisfaction particulière mais le peu que j'aurais pu faire pour la Nature, aura été en adéquation avec ma conscience. Et comme personne, hormis moi-même, ne peut altérer ma conscience, je ne vois pas ce qui pourrait me contraindre. 

*Pour rappel, en 2017 on recense au moins 207 assassinats de défenseurs des droits à la terre dans le monde, tués dans le cadre de leur action pour la protection de l’environnement.