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dimanche 25 octobre 2020

L'anarchie, un rempart contre les barbaries

Contrairement à une économie ultralibérale, portée par une suite d'algorithmes informatiques, dominée par une hiérarchie à la recherche de profits à l'infini, et qui se nourrit en l'absence d'interactions avec les phénomènes civilisationnels, la société humaine a besoin d'une organisation politique pour faire face aux périls de la barbarie. L'anarchie apporte encore au 21ème siècle des réponses concrètes aux différents chaos qui se profilent, des chaos qui ont déjà pris corps dans des bouleversements climatiques irréversibles. 

                    la ruée récente sur le papier toilette à cause de la Covid-19 démontre bien l'impréparation des 

                                                            populations face à de prochains soulèvements incontrôlés

Quand on évoque la barbarie en 2020, le lien avec des dérives religieuses, notamment caractérisées par le djihadisme, y trouve une concrétisation immédiate et altérante. Elles prennent toutes leurs significations à travers des actes de terrorisme et semblent de plus en plus vouloir atteindre les piliers de la connaissance universelle, quels que soient leurs champs d'application.  La réponse à la montée d'un nouveau fascisme religieux (le catholicisme a lui aussi démontré sa capacité par le passé à lacérer profondément des civilisations indigènes au point de les aliéner), imprégnant de plus en plus les populations, particulièrement en Afrique, ne sera jamais jugulée par l'attitude ambivalente des démocraties libérales qui vont jusqu'à fournir un arsenal complet d'armes à des pays du Moyen-Orient ou qui développent comme l'Amérique de Trump, une diplomatie de l'isolement ou de rupture (le cas d'Israël) alors que la mondialisation libérale leur est plutôt bénéficiaire. 

Toute cette fascination, voire fanatisation, pour des croyances belliqueuses ne doivent pas nous détourner de nouvelles formes de barbarie qui pourraient naître de l'effondrement économique de l'occident consécutif aux bouleversements continus de l'environnement. Les défis sont plus nombreux que le déni ne limitera pas et n'ont pas encore déployé toutes leurs démonstrations nocives : le dégel du permafrost avec la libération potentielle de virus inconnus, l'accès à des besoins vitaux (l'eau et les denrées alimentaires), les cataclysmes en tout genre généralisés, les déplacements de populations (réfugiés climatiques et migration de masse), l'accentuation des maladies et de la mortalité liées aux pollutions thermo-chimiques, la perte endémique de la biodiversité partenaire d'une économie agricole, le développement industriel de bêtes à viande, la destruction accélérée de pièges naturels du carbone comme les forêts, l'acidification des océans, la perte des ressources halieutiques et menaces sur l'ensemble du vivant, les conflits autour de gisement de minerais avec la recrudescence de l'esclavagisme et notamment infantile,.... Les démocraties libérales centralisées s'en trouveraient fragilisées, ne serait-ce que sur l'aspect sécuritaire de territoires pourvus d'une production énergétique nucléaire, parce que complices d'une rupture dans la préservation d'une paix sociale. Ne courrions-nous pas alors le risque de voir se construire des politiques toujours plus autoritaires ?

En admettant, comme le pensent les collapsologues que l'irrémédiabilité du changement climatique se situe dans une fourchette comprise entre 10 à 30 ans, le type même des démocraties que l'on connait aujourd'hui, et qui ne parvient déjà pas à faire face à l'obscurantisme religieux, ne sont plus des organisations politiques capables de contrôler les barbaries à venir. L'anarchie qui prend un nouveau tournant dans ce que Murray Bookchin appelle le municipalisme libertaire, doit être un rempart aux paniques qui pourraient assaillir des populations entières et majoritairement urbanisées face à des pénuries élémentaires. Selon la vision de l'écologie radicale, les assemblées décisionnelles s'organiseraient au plus près des préoccupations locales. Le "retour à la terre" se généraliserait sous forme de véritables coopératives, les déplacements devraient être limités ou sinon propulsés par des mécaniques vertueuses (énergie vélique pour les navires par exemple). L'éducation écolo-populaire serait la base de ce qui garantira la paix des continents parce qu'elle enseignerait les vertus de la sobriété. On pourrait ainsi égrainer des solutions déjà existantes et bénéfiques à l'ensemble de l'humanité, car l'aspect technologique est une chose acquise, se mettant au service exclusif du bien vivre et de la santé de ces populations humaines, libérées de l'Etat-Nation, du libéralisme et des religions. 


samedi 24 octobre 2020

Petit détour sur l'intérêt d'une butte

Avant de m'exprimer sur un sujet quel qu'il soit, et surtout s'il s'agit d'une activité nouvelle, qui plus est agricole, je prends le temps nécessaire à la pratique, à son cortège de tâtonnements, aux expérimentations et à leurs observations recueillies. Je ne les décortique pas tel un ingénieur ou un technicien en quête de règles agronomiques ; je fais plutôt appel, et surement avec intuition, à mon bon sens paysan (pendant longtemps les paysans se sont passés de techniciens ou d'ingénieurs, et ils s'en sortaient très bien). Dans le cas présent, m'excluant des débats contradictoires, voire passionnés, lors de l'effervescence récente autour de l'apparition de la permaculture en France, et n'étant pas à mon aise face à la multitude de formations aux coûts exorbitants, j'ai monté au cours de ces 4 derniers années 7 buttes maraichères (avec une pause en 2019), car j'estimais que cela pouvait correspondre à la fois à une cohérence de sobriété et une nécessité d'adaptabilité au milieu semi-sauvage dans lequel j'allais évoluer (d'autres éléments viennent accompagner l'agencement de la parcelle en permaculture, que je ne développe pas ici, même si je considère la butte comme l'épine dorsale de mon aménagement).  
D'abord et avant tout, sans y parvenir totalement, il fallait se débarrasser de l'usage de produits de synthèse comme les phytosanitaires et de l'énergie fossile. Dans le premier cas de figure, la question a été vite réglée car plus qu'évidente. Dans le second cas, et même si je n'y suis pas arrivé complètement j'ai réduit significativement la consommation de carburant, brûlé lors de l'utilisation d'une tondeuse ou de la débroussailleuse (à titre indicatif j'utilise environ 1l d'essence pour 1 butte, en moyen mécanique).
Ensuite il a fallu s'adapter au milieu qui me reçoit : hygrométrie élevée (versant nord, parcelle bordant la rivière de l'Elorn) et assez prolongée dans la journée, sol tassé avec une flore sauvage persistante (la fougère par exemple), avec une forte densité de variétés de graminées donnant à la parcelle de lindouar un aspect de prairie permanente. Quelques plantes indicatrices (eupatoire chanvrine par exemple) m'indiquent que la parcelle se trouve en "état humide" (lindouar se caractérise par sa légère inclinaison, ce qui ne la classe pas en "zone humide"). 

J'ai donc compris que si je voulais être en accord avec quelques principes de départ et si je souhaitais entretenir ce terrain pour ne pas qu'il retourne à la friche, je devais procéder autrement. La butte a été une réponse évidente à ma recherche d'une pratique respectueuse du milieu naturel. Pour accompagner mon argumentaire, je vais m'appuyer sur les écrits de Christophe Gatineau, qui démonte, et c'est son droit, le principe de la butte de permaculture. (reprise de ses propos dans https://jardinonssolvivant.fr/le-mythe-de-la-butte-de-permaculture-par-christophe-gatineau/).
"La butte de culture ou la culture sur buttes est devenue une figure de la permaculture en France, comme un signe de reconnaissance et d’appartenance à une tribu ; un symbole si fort que beaucoup d’adeptes croient que la culture sans but, c’est cultiver contre la nature !" 
je ne sais pas à qui il fait référence, mais je ne me sens nullement rattaché à une communauté de ce genre. Le mot "adepte" vient signifier que nous aurions affaire à une croyance méthodiquement déployée par des forces sectaires. Personnellement je me suis volontairement écarté d'un apprentissage programmé dans des formations onéreuses qui, à mes yeux, ne se justifient pas.

j'ai une grande sympathie pour le couple d'agronomes, les Bourguignon, connu pour leurs recherches sur les phénomènes généraux liés à la vie du sol. Christophe Gatineau utilise les commentaires de Claude Bourguignon pour compléter son réquisitoire contre les buttes dont ils ne sont pas partisans :
"Les buttes, c’est beaucoup de travail. Alors pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple en déposant la matière organique à la surface… C’est plus reposant !
Non, les buttes n'obligent pas à beaucoup plus d'efforts. Pas plus ni moins qu'un jardinier ordinaire dans son potager. Peut-être que parce que j'avais presque toute la matière à ma disposition, je n'ai pas le sentiment d'avoir fourni un travail démesuré. Certes, le montage d'une butte requiert à sa naissance quelques efforts physiques surtout quand on dispose les tronçons de bois sur le sol, parce que oui, j'ai fait le choix inverse de ne pas enfouir le bois qui profite alors d'un milieu oxygéné, ni d'entasser les couches de matières comme c'est si souvent colporté, mais de les superposer en les couvrant le printemps suivant d'une terre végétale récupérée ailleurs, lors de l'excavation de la terre pour une mare par exemple (inconvénient majeur : les adventices se réveillent alors, je conseille de réaliser un faux-semis pour s'en débarrasser, désherber une première fois puis être généreux dans l'apport en paille ou en foin). 

Faire des buttes, c’est bien en zone sahélienne, mais chez nous, il faut vraiment avoir envie de se casser les reins pour rien…"
Pourquoi ne pas importer des méthodes africaines qui sont efficaces chez eux ?

Je lis aussi ailleurs que la culture sur butte est une culture hors-sol. Pour ma part, je constate le contraire, je parlerais d'une surélévation du sol. En se dégradant la matière mobilisée (goémon, herbe fraîche et feuilles, sciure ou copeaux de bois, foin) génère de l'humus, grâce au concours de la vie microbienne, des insectes détritivores et de l'air, se glissant dans les interstices du bois. Il y a donc un contact direct avec le support originel. 
De plus je constate l'effet bénéfique du bois en décomposition. Sans pouvoir les décrire, à chaque automne surgit une colonie de champignons à la surface des buttes (favorisés par la lignine ?). 
Certaines fois je n'échappe pas à l'amateurisme, comme la fois où j'étais trop généreux dans mon apport en compost. Même mélangé au 1/3 avec de la terre, les plants légumiers ont véritablement souffert. Je pense avoir retrouvé un certain équilibre une année plus tard en laissant les buttes concernées en "jachère", à voir la production de blette et de haricots verts de cette année. Le compost je le réserve pour la culture de pommes de terre... sur terre.
Enfin j'y trouve un certain confort dans l'acte de jardiner, du fait de la surélévation et je pense que je ne suis pas le seul être vivant à en tirer des bénéfices, quand je vois la croissance des légumes et de plantes aromatiques comme le thym. Les purins d'ortie et de consoude venant en complément pour certains légumes.
 



dimanche 4 octobre 2020

Lrem : une bien curieuse nomination

Le dernier conseil municipal à Plougastel-Doulas, du jeudi 01 octobre 2020, s'est déroulé en l'absence du seul représentant de la liste qu'il menait "Plougastel, nouveau souffle", Stéphane Péron (photo de gauche ci-dessous).

                       




Contrairement aux apparences, Lrem, elle, n'est pas absente de cette assemblée, puisque deux membres de la majorité de Dominique Cap, sont adhérents du parti présidentiel. Il s'agit en l'occurrence de Michel Corre et de Yann Lachuer (photo de droite ci-dessus), capitaliste assumé, en charge des questions sur la transition écologique : s'il avait existé un titre de représentant de la transition financière, il avait surement plus le profil pour ce poste. Mettre un capitaliste à l'écologie, c'est du pur macronisme foireux. 

La question à se poser alors n'est pas de savoir pour quelles raisons les deux macronistes du maire, Dominique Cap, et le macroniste isolé, Stéphane Peron, n'ont pas fait cause commune dès le premier tour des élections municipales, mais plutôt de s'interroger sur l'impartialité de l'élu Lrem isolé sur les points de séances éventuellement litigieux. Il est déjà possible de répondre à cette impartialité qui en vérité cache mal des "liens", des "accords" concluent dans l'ombre de la démocratie entre les proches macronistes de Dominique Cap et certains anciens colistiers macronistes, proches de Stéphane Péron.

Municipales. « Plougastel nouveau souffle » en ordre de ...
La liste officielle de Lrem à Plougastel

Car de façon inattendue, sans concertations ni délibérations, le vice-maire Jean-Jacques André, avec l'aval de Dominique Cap, a présenté lors de la dernière commission "urbanisme et transition écologique", la macroniste non encartée, Isabelle Lamour, bien placée sur la liste de Stéphane Peron, en charge d'ailleurs des questions environnementales lors de la campagne électorale. La représentante de Stéphane Peron n'a eu qu'à prendre place à son tour au sein du groupe constitué d'élus, semble-il, mis devant le fait accompli. Curieuse manœuvre en effet que de voir cette intime de Stéphane Peron rentrer dans une commission sans un avis public ni même une allusion au conseil municipal. 

Cette représentation non élective semble légale et le rôle d'Isabelle Lamour dans cette commission, qui comme son titre l'indique, est une commission essentielle pour l'aménagement du territoire, reste un rôle d'observatrice et de "gratte-papier" pour son chef, Stéphane Peron. Néanmoins, sa présence n'est pas anodine. Surtout que la nouvelle membre a toutes les qualifications requises pour concurrencer Yann Lachuer vers un poste de "transition financière". Il ne sera pas difficile pour ces deux-là de se concerter en marge de la commission pour échafauder les prochains épisodes cachés de l'implantation locale d'une droite libérale écocidaire, mis à mal pourtant par le suffrage universel. N'y a t-il pas là, alors, un danger pour la démocratie directe ?

Pour rappel la non-élue s'est déjà exprimée sur la transition écologique pendant la dernière campagne électorale. Sujet toutefois qu'elle ne maîtrise pas totalement, se contentant  d'endosser la chasuble des néo-écologistes pour justifier sa place. Il est donc malheureux pour l'écologie à Plougastel de voir confier à des capitalistes, des missions cruciales pour le maintien d'une nature à protéger des activités humaines. Avec une telle coalition de libéraux, ce sont les industriels du maraîchage qui s'en tireront le mieux.