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mardi 22 novembre 2022

L'impérative urgence d'un mandat impératif pour les maires

Qu'est ce qui associe le maire de Brest, François Cuillandre (PS), celui de Plougastel-Daoulas, Dominique Cap (divers droite) et leur homologue carhaisien, Christian Troadec (régionaliste) ? Ces trois hommes sont élus au poste de premier magistrat depuis 2001. A l'expiration du mandat en cours ils auront occupé le siège de maire pendant plus de 25 ans, pendant plus de 25 ans ! Au fil de ce quart de siècle, ils ont saisi l'opportunité de tisser une toile d'influences, de satisfaire leur réseau, de s'autocongratuler de leurs performances économiques ou culturelles auprès de leur auditoire et de consolider leurs indemnités inflationnistes. "Cette ville, je l'ai changée !" Avançait Dominique Cap en 2020, effectivement, on ne compte plus les infrastructures surdimensionnées, énergivores et couteûses pour une commune de 13500 habitants. Pour annihiler ces excès de pouvoir et leur dérive il existe pourtant une pratique démocratique simple et directe, appelée le mandat impératif. 

D. Cap

F. Cuillandre
C. Troadec









Voici des extraits de la définition du mandat impératif que publie le site "Le démocrate" : 

" Le principe du mandatement est de partir des besoins définis par un organisme ou un groupe qui délègue à un ou des individus le soin d'accomplir une action définie dans la durée et dans la tâche."

"En politique, le mandat impératif désigne un mode de représentation dans lequel les élus ont l'obligation de respecter les directives de leurs électeurs sur la base desquelles ils ont été désignés, sous peine de révocation."

"Une action définie dans la durée et dans la tâche" qui, comprenons le bien, ne caractérise pas l'engagement politique mené par ces maires bretons. Ils pourraient objecter que leurs actions sont basées sur un programme établi lors de campagnes électorales puis connu et accepté par les électeurs puisqu'ils ont été élus à la tête de leur municipalité respective. C'est possible. Sauf que leur programme est orienté voire partisan et ne prend en compte que l'aspiration de leurs électeurs potentiels. 

De plus, avec une durée de représentation de 6 ans, qui plus est renouvelable, il est à prévoir que la population locale n'ait plus le contrôle sur de nouvelles constructions, acquisitions ou attributions apparaissant hors programmation électorale tout au long des mandatures, surtout quand il s'agit d'appréhender les bilans financiers; est-ce que les Plougastels comprennent l'augmentation de 25 % des indemnités du maire et de ses adjoints, adoptée lors du conseil municipal d'octobre dernier, alors que de plus en plus de ménages contractent leurs dépenses ? Est-ce que dépasser un investissement prévisionnel de 10, 20 ou 30 % pour un projet d'ampleur engageant plusieurs millions d'euro ne doit pas être soumis à la concertation populaire et obtenir une approbation des contribuables ? Et dans le cas d'une attitude autoritaire, frapper d'ostracisme un maire sectaire n'est-elle pas la meilleure attitude à adopter pour mettre fin à ses agissements ? Contrairement à ce que voudrait Dominique Cap, la démocratie ce n'est pas tous les 6 ans mais bien un acte quotidien concerté.

Dans tous les cas il faudrait davantage faire confiance à la souveraineté populaire que dans la possibilité administrative offerte au Préfet de reconnaître la carence du maire pour des faits maintes fois condamnables quand les règles environnementale et d'urbanisme sont souvent bafouées, quand l'excès d'autorité se manifeste promptement dans les rangs des majorités installées comme à Plougastel alors qu'il leur est spécifié une relation normale de leur administration avec le public. Faut-il rappeler que dans une démocratie c'est le peuple qui décide et pas leurs représentants ? Il y aurait bien d'autres points à rappeler pour condamner l'inopportunité d'un rapt du pouvoir. Et sans s'adonner à une chasse aux sorciers, des signes et des démonstrations de dérapages autoritaires sont également à noter chez Mrs Troadec et Cuillandre.

Si la longévité des mandats et leur renouvellement posent question, la représentativité de ces maires au sein des instances communautaires a profondément corrompu leurs méthodes de gouvernance surtout s'ils s'attribuent les postes de présidence ou de vice-présidence, et si autrefois on parlait de baronnies, aujourd'hui on s'en approche de nouveau quand de façon ostentatoire l'abus d'autorité est consubstantiel au goût du pouvoir sans partage dont veulent jouir ces trois récidivistes.



jeudi 3 novembre 2022

Quand la protection d'espèces protégées devient une exception, c'est la démocratie qui est bafouée

Dans sa question écrite, publiée au Journal officiel le 23 avril 2020, le sénateur Guillaume Gontard voulait attirer l'attention de la Ministre de la Transition écologique sur le "caractère abusif de nombreuses dérogations à l'interdiction de destruction d'espèces protégées." 

L'escargot de Quimper dans la zone
de la future ZAC TAM III à Plougastel.
Une seule condition : le droit à vivre

Avant de partager l'entièreté de l'interpellation, à laquelle nous ne pouvons que souscrire, deux constats s'imposent. Le première est qu'à force de déroger au code de l'environnement les élus locaux s'en accommodent et continuent à faire preuve de satiétés quand il s'agit de rayer de la carte des zones naturelles et agricoles. Certains, comme les élus communautaires de Brest Métropole, affichent même une certaine légitimité arrogante au nom de l'expansion économique et du développement de leur collectivité. Ils voient même les autres espèces comme une nuisance, un frein à leur besoin d'aménager des espaces voués à l'artificialisation. La duplicité des Préfets font de leur protection une coquille vide et quand les ministres prennent le relai en ne se prononçant pas*, c'est à travers ce deuxième constat qu'ils viennent tous bafouer la démocratie alors qu'ils devraient en être les garants. Cette règle législative désavouée devient une exception, un droit à détruire. En cas de recours, le Tribunal Administratif devra se prononcer à la fois sur l'aspect légitime de la dérogation comme sur son angle réglementaire. Si la dérogation reste un acte légal, elle devient illégitime au regard de la première intention qui est justifiée par la perte en biodiversité et défendable car inscrite dans le code de l'environnement.

"Le code de l'environnement a érigé en principe l'interdiction de destruction des espèces protégées, tout en prévoyant la possibilité de déroger à cette interdiction dès lors que trois conditions cumulatives sont réunies.

En premier lieu, qu'il n'existe pas de solution alternative satisfaisante. Ensuite, que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle. Enfin, que le projet réponde à une raison impérative d'intérêt public majeur.

Tandis que de nombreux projets d'aménagements et d'infrastructures s'accompagnent de demandes d'autorisations de destruction d'espèces protégées, on observe que la majeure partie des autorisations préfectorales de dérogation sont in fine suspendues ou annulées par la justice, et l'absence de raisons impératives d'intérêt public majeur en est très souvent la cause.

Plusieurs risques apparaissent avec cette dérogation, mettant en péril les écosystèmes et les espaces naturels protégés. D'abord, le nombre grandissant d'annulations ou de suspensions, par les trois niveaux de juridictions administratives, mène à constater que la dérogation n'est plus l'exception mais la règle de droit. Son application quasi-systématique par les préfectures, alors même que le conseil national de protection de la nature rend des avis défavorables, pose la question de l'impartialité et d'un système légal de protection de la biodiversité effectif.

Ensuite, l'absence de ligne jurisprudentielle claire et précise et de définition des « raisons impératives d'intérêt public majeur », dans les textes français ou communautaires, entraînent une application aléatoire de la règle de dérogation ainsi que des décisions contradictoires rendues par les juges, qui examinent au cas par cas sans veiller à une continuité jurisprudentielle.

Le risque encouru, à ce jour, serait un allégement de la législation en vigueur, au nom de la sécurité juridique et de la liberté d'entreprendre, au risque de fragiliser les dispositifs de protection des espèces protégées, et de couvrir juridiquement des dérogations qui entraineraient des conséquences graves sur la préservation de la biodiversité. De plus, la crise sanitaire actuelle risque de provoquer une hausse de l'octroi des dérogations aux espèces protégées, afin de privilégier les projets d'aménagements et d'infrastructures qui stimuleraient la relance économique.

Il lui demande donc de bien vouloir donner des instructions strictes aux préfets pour qu'ils cessent d'accorder de façon injustifiée, voire irrégulière, des dérogations à l'interdiction de destruction des espèces protégées ; il lui demande également de clarifier les conditions d'octroi de telles dérogations.

Transmise au Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires

La question est caduque."

* La question posée est restée sans réponses

mardi 25 octobre 2022

Le bouquet de fleurs

 


Une femme a posé un bouquet de fleurs mellifères. Peut-être a-t-elle attendu, un peu, assez longuement sûrement pour s'asseoir. Au bout d'un moment, le Mervent lointain du Menez Hom vient lui caresser les souvenirs de celle qu'elle soupire; ce serait tellement agréable si elle n'avait pas à attendre. Attendre suffisamment longtemps pourtant pour sentir les premiers frissons insidieux, à quoi s'ajoutera le froid des larmes. L'inquiétude gonflant dans les premières lueurs de la nuit, elle tremble maintenant. A tel point que les mains se crispent sur le bouquet, un bien beau bouquet de fleurs mornes de parterre ou d'entre les pierres salies des murets. Se serait elle heurtée à l'aubépine noire et la ronce tapis dans son ombre ? Un premier cri fauche le crépuscule des talus vite étouffé par une seconde plainte qui se perd dans les plaines. En vain, si ce n'est le brouhaha des branches qui chuchotent entre-elles. Abattue, elle s'est levée dans le vent et a posé le bouquet de fleurs, puis s'est avancée dans le bosquet au rythme du wig a wag. Seul, jamais envié, le bouquet agonisant a fini par sécher sur la chaise à exhiber son charme désossé. 

vendredi 14 octobre 2022

KERVENAL, MON AMOUR !

KERVENAL MON AMOUR ! VA C'HARANTEZ ! 🥰

travaux d'élargissement du chemin de kervenal, Plougastel-Daoulas

Après avoir adressé un premier recours gracieux à la préfecture, voici celui accusé et réceptionné par Brest Métropole le 11 octobre 2022.

Monsieur le Président,
📌 Compte tenu des dispositions prises d’interdictions édictées par l’article L.411-1 du code l’environnement,
📌 Compte tenu de l’arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des mollusques protégées sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection, notamment pour l’escargot de Quimper,
📌 Compte tenu de l’arrêté préfectoral n° 2018015-0002 du 15 janvier 2018 accordant une dérogation pour destruction d’espèces protégées au bénéficiaire « Brest Métropole », qui fixait la durée d’exécution au 30 juin 2019, devenant de fait une décision caduque en l’absence de la réalisation des travaux d’élargissement du chemin de kervenal,
📌 Compte tenu du rapport de « Biotope » établi en mai-juin 2017 dans le cadre de la séquence ERC et l’impact des travaux sur les espèces protégées, notamment l’escargot de Quimper, de leur recommandation à cadrer le chantier entre les mois de septembre et février,
📌 Compte tenu de l’intérêt hydrique des zones humides reconnues comme zone tampon et de refuges, surtout durant les périodes caniculaires estivales qui se répéteront,

📍 Considérant que tous les paramètres d’évitement de destruction de l’escargot de Quimper ne sont plus réunis pour protéger le mollusque et selon la méthodologie formulée par « Biotope »,
📍 Considérant la nécessité de préservation de la zone humide de 875 m2 citée dans le rapport de « Biotope »,

Nous vous demandons par recours gracieux, afin d’être en conformité avec l’arrêté préfectoral du 15 janvier 2018,
↪️De présenter un nouveau calendrier de travaux selon la périodicité stipulée par « Biotope » puisque le mois d’octobre est déjà bien entamé,
↪️De demander une nouvelle dérogation pour espèce protégée auprès des services de la Préfecture du Finistère du fait de la caducité de celui de 2018,
↪️ Enfin d’éviter la destruction de la zone humide située dans le périmètre du chemin de Kerneval. En connaissance de quoi, si l’association « A quoi ça serre » observait un commencement des travaux suite à la réception de ce recours, vous nous obligeriez à saisir le Tribunal pour manquement aux règles que vous avez vous-même établies.

Kervenal, les chemins de la discorde




jeudi 29 septembre 2022

Bio à la cantine : les locaux AB court-circuités par la mairie de Plougastel

Arrivé à son terme au bout de 5 ans, la mairie de Plougastel-Daoulas lançait en octobre 2021 un nouvel appel d'offres émanant de la cuisine centrale des écoles communales. Il s'agissait aux fournisseurs de candidater sur un lot intitulé "légumes bio en circuits courts" couvrant 1000 repas par jour. Mais avant d'expliquer comment la municipalité a shunté les maraîchers AB de la commune pour cet appel d'offres, quelques dispositions réglementaires demandent à être éclaircies.

Le bio à la cantine c'est pour quand ? Mais surtout avec qui
Depuis 2019, du 21 décembre et jusqu'au 30 avril, les étals bio sont exempts de fruits et légumes d'été. La mesure, votée par Le Comité national d'agriculture biologique (Cnab) avait pour double objectif d'orienter les consommateurs vers des achats de légumes et de fruits de saison et surtout de mieux encadrer le recours aux serres chauffées. Logiquement, il n'est plus possible de trouver dans le commerce des tomates ou autre concombre bio produits en France pendant cette période. Logiquement, car paradoxalement, l'interdiction ne concerne pas les fruits et légumes produits ailleurs en Europe. Ils peuvent être donc importés en France avec un coût carbone élevé (chauffage des serres, transports et stockages frigorifiques).

L'autre disposition à retenir est la notion de "circuits courts". Contrairement à ce que ce terme sous entend, l'aspect géographique n'entre pas en compte dans ce type de circuit. Le producteur et le consommateur peuvent être en effet éloignés l'un de l'autre. La condition du circuit court donne la possibilité de faire néanmoins intervenir un intermédiaire, qui s'apparente le plus souvent à un grossiste ou un distributeur.  Dans le Finistère l'un des grossistes les plus en vue s'appelle "Le Saint" et après avoir diversifié en 20 ans sa gamme de denrées brutes (légumes, poissons puis viandes et produits frais ainsi qu'une gamme en bio), l'entreprise familiale finit par rayonner au-delà des étals et devient un mécène incontournable dans le sport, notamment au sein du stade brestois de football. Automatiquement leur influence se décuple auprès des décideurs et notamment des élus de Brest Métropole, instance où siège le maire de Plougastel, Dominique Cap.

A Plougastel justement, puisque le précédent fournisseur rompt le contrat qui le liait à la mairie, le service des Marchés publics sollicite les acteurs de la filière bio afin de répondre à l'appel d'offres du lot 18 susnommé d'un montant de 10000 euro HT par an. Pour les maraîchers AB la relation avec la municipalité est assurée par la Maison de l'Agriculture Biologique (MAB) de Daoulas. Un collectif de producteurs se forme alors, constitué d'une petite dizaine d'agriculteurs.  Après leur formation supervisée par le Groupement des Agriculteurs Biologiques (GAB 29) sur l'approvisionnement dans la restauration collective, le contrat présenté par les maraîchers est approuvé par la MAB. Elle leur a suggéré d'ailleurs de conserver les prix pratiqués par le prédécesseur. 

Les critères, établis par la mairie, afin de valider l'offre pour le marché des denrées alimentaires, sont confirmés par des notes et tiennent compte : du prix, des délais de livraison, d'un certain nombre de points sur la qualité et de garantie de fraicheur. A côté du groupement des producteurs locaux, la société Le Saint se positionne sur le marché. Après une analyse des deux offres par la mairie, le groupement apprend fin mars 2022 que la leur n'a pas été retenue. C'est la douche froide chez les agriculteurs locaux. Après avoir demandé des explications écrites, ils reçoivent le 04 avril 2022 un courrier signé par l'adjoint en charge des finances, Bernard Nicolas, qui détaille les raisons pour lesquelles ils ont rejeté leur offre. A la lecture des motifs on s'aperçoit que le premier critère qui leur a été défavorable est celui du prix, alors que ce critère n'est pas éliminatoire. Comme le souligne l'adjoint : "la formule retenue est celle qui est recommandée par la Direction des affaires juridiques". Comment peuvent-ils d'ailleurs écarter leur offre de prix alors qu'ils sont identiques à ceux du maraicher précédent ?  Pire, ils sont disqualifiés sur les délais de livraison. Comment Le Saint peut-il être mieux indiqué alors que leurs entrepôts sont implantés à 20' de la cuisine centrale et que les producteurs se situent aux environs des 5-10' du point de dépôt ? Bernard Nicolas conclut sa lettre en précisant que "La commission d'appel d'offres a donc attribué ce lot au candidat présentant l'offre la plus avantageuse." Les maraîchers apprendront surtout que la mairie ne pouvait pas être déloyale envers l'entreprise Le Saint.

Le marché est donc confié au grossiste qui, selon la définition du circuit-court, représente l'intermédiaire. Sauf que, n'étant pas contraint par un critère géographique, Le Saint  approvisionnerait la cuisine centrale en fruits et légumes hors de France et hors saison, afin de tenter d'être conforme à l'objectif des 20 % de bio à la cantine (en parcourant les menus, on devine que les légumes parviennent congelés). A ce stade, même bio, le coût carbone des produits s'envole au point qu'une augmentation du ticket-cantine est arrêtée à cause des tarifs de transport que répercute dorénavant Le Saint. Dans cette décision inique il n'y a aucune disposition prise pour s'engager vers l'achat de denrées au maximum décarbonées. La seule garantie pour y parvenir reste les productions de proximité. En fin de compte, en sus d'un mépris des élus pour les acteurs locaux,  la municipalité de Plougastel se trouve vraiment à rebours d'engagements de sobriété économique. 


mercredi 31 août 2022

La difficulté de l'émancipation - acte II

Après l'émancipation liée aux personnes (lire "La difficulté de l'émancipation": https://ddlabeillaud.blogspot.com/2022/08/la-difficulte-de-lemancipation.html), d'autres phénomènes revêtent un caractère similaire, d'ordres social, sociétal ou politique.

Sans surprise la première étape de l'émancipation sociale réside dans la didactique et la somme des connaissances dans leur diversité la plus éclectique dont l'enfant devrait bénéficier. A un stade précoce, cet apprentissage des savoirs technique, artistique, domestique, sportif... n'a rien à définir pour la suite mais bien plus à éveiller le sens critique, à offrir à l'enfant une âme qui s'épanouira dans l'affinité à se porter vers tel ou tel domaine puis à explorer encore davantage sa propre fascination de l'existence. L'émancipation se réalise également par rapport à autrui. Il faut accepter d'effacer les signes avant-coureurs de la désignation, de l'enfermement catégoriel; au lieu de favoriser la concurrence et la hiérarchisation, lancer déjà les bases de la coopération et de la mutualisation. A défaut, l'émancipation prend des formes de luttes sociales, involontairement supportées par les catégories les plus laborieuses, que Boaventura de Sousa Santos présente ainsi : "l'émancipation est un ensemble de luttes procédurières sans but défini." A part sûrement d'exploiter le plus grand nombre pour la richesse de quelques-uns.  Quand le nouveau ministre de l'éducation Pap Ndiaye annonce que "L'école est injuste avec les pauvres" on voit que le chemin de l'émancipation reste comparable à un parcours de combattant pour nombre d'enfants.

Dans d'autres circonstances, très souvent liées à des situations conflictuelles, l'émancipation, ou autrement nommée la Liberté par des Français dévoués à leur sacerdoce républicain, à l'Autorité gouvernementale prend des allures de contestations asymétriques tant l'objet de la rupture semble confus à trop vouloir assembler ce qui ne peut l'être. La pandémie de la Covid-19 est très révélatrice de l'insupportable sentiment de confiscation de liberté ressenti par une part dispersée de personnes allant de l'extrême-gauche à l'extrême-droite et regroupant des complotistes de toute nature. Plus qu'une vaccination indésirable, c'est l'instauration du "Pass sanitaire" qui a agité les foules bigarrées. Et à bien observer les évènements, il est rare que des manifestations, dans leur cortège même, aient rassemblé des personnes politiquement opposées, pour ne pas dire antagonistes, au point de rendre contagieuse la haine ressentie des uns contre les autres. Certes, on doit refuser que l'espace public ou les lieux de convivialité deviennent des points de contrôles en obligeant des acteurs économiques à se substituer au représentant des forces de l'ordre. Néanmoins la liberté si chèrement choyée des "anti-vax" ne peut pas supplantée l'inaliénable contrainte à préserver la santé d'autrui et même de l'inconnu (dénoncer l'accumulation des profits par les laboratoires est un autre débat). Ce cri de liberté individuelle peut devenir une menace mortelle pour des personnes fragilisées par la vie, à trop vouloir s'éloigner de l'objet de la rupture. Autrement, ne devient-on pas un ennemi de la liberté en voulant imposer la sienne ? C'est de notre responsabilité collective de protéger les plus exposés.

Il y a pourtant dans l'idée d'émancipation des orientations plus nobles et plus existentialistes comme celle dédiée à l'émancipation des peuples, à commencer par celle du Peuple breton. Sans s'égarer dans une analyse historique, l'Emsav (Mouvement breton) démarre bon en mal an dans son aspect politique vers 1910.  L'idée d'émancipation taraude déjà l'ensemble des courants existants qu'ils soient Fédéraliste ou Nationaliste, sans que cela émeuve davantage les Bretons, ignorants surement l'agitation intellectuelle qui gagne quelques jeunes bourgeois instruits, pourtant libertaires (Camille Le Mercier d'Erm, en autre) ou celle des notables plus enclin à maintenir des privilèges de classe que soutient de surcroît le clergé. Bien après la seconde guerre mondiale, les revendications des militants politiques s'orientent plus vers "un entre deux", en s'accaparant le principe d'autodétermination pour les mouvements de gauche, certes louable mais laissant le champ libre à l'extrême-droite qui si elle s'empare sans retenus du discours émancipateur c'est pour mieux justifier sa position intenable contre l'immigration dont elle rend responsable la France. Passer de l'autodétermination à l'autonomie chez des militants politiques dans les 50 années clôturant le 20ème siècle est un signe de féodalité qui les jettent dans les bras de la République française. Pire en ce qui concerne l'Emsav qui comme le relève très justement Yann Ollivier (juriste) "S'est laissé récupérer par le Parti Socialiste". Pour lui, la principale victime de ce clientélisme est l'émancipation. Rien que ça. Malgré tout, l'émancipation reste un sujet d'actualité qui traverse l'échiquier politique breton. Quant à l'autodétermination, elle s'exprime toujours dans les mouvements indépendantistes d'extrême-gauche qui ne se sont jamais séparés de cet objectif. Elle se manifeste notamment dans l'organisation d'un référendum pour consulter les Bretons et leur demander si l'indépendance est une option d'avenir pour la Bretagne, dont la première étape passe par la Réunification. 

La conclusion revient au philosophe Jacques Rancière qui définit la politique comme une "Organisation et exercice du Pouvoir qui prend le pas sur son autre versant, c'est-à-dire le principe d'émancipation pour parvenir à l'égalité", que Yann Ollivier reprend en expliquant simplement que "La politique française nous prive (nous, Bretons) de la politique entendue comme la capacité d'affronter les véritables problèmes qui se posent à la société."


vendredi 26 août 2022

"A quoi ça serre" 10 ans d'une lutte esseulée avec des résultats

📅D'abord constituée en collectif fin 2012, la poignée des premiers volontaires s'est orientée en 2 ans vers un statut associatif en ciblant ses missions sur la protection de l'environnement. Avec une omniprésence des serres de production hors-sol à Plougastel-Daoulas, le nom de l'association "A quoi ça serre" s'est naturellement imposé. Le constat de départ étant suffisamment alarmant, les premiers adhérents se focalisent sur les dérives environnementales liées à des comportements délictueux des serristes, prenant différentes formes visibles ou pas, facilités en cela par l'indifférence totale et coupable des élu.es dans leur expression la plus représentative, y compris chez les Verts locaux 💩.

📣L'objet de l'association permettait dans un premier temps de localiser les situations les plus vulnérables, de faire un état des lieux, de commencer à identifier et répertorier les différents types d'infractions. Sans faire un inventaire complet, les phénomènes les plus visibles se matérialisaient par la combustion massive de déchets plastiques en plein air et de bois traités pour les chaudières, de dépôts de déchets verts industriels en tout genre, allant jusqu'à l'entrepôt de mâchefers. Concrètement et se limitant aux interventions en lien avec les serres, A quoi ça serre  c'est :

👉 une quinzaine de plaintes contre des serristes avec une condamnation et plusieurs mises en demeure 👍👋,

👉👉 plusieurs menaces physiques, des propos calomnieux et insultants (y compris d'habitants insignifiants) 💥,

👉👉👉 une absence de soutien des élus quel que soit l'échelon, d'implication d'associations environnementales ou même d'acteurs de la filière biologique souvent complaisants avec les pollueurs, de militants préférant préserver les zones humides de Notre-Dame et sécher celles de Plougastel, une indifférence des habitants dans leur très grande majorité qui ont parfois même manifesté leur hostilité. Seul le soutien d'une quinzaine d'adhérents a permis à quelques membres actifs de continuer avec détermination leur mission dans une abnégation désintéressée 👭👬 👋. A souligner tout de même une écoute constructive de la part de la DDTM 29 depuis 5 ans,

👉👉👉👉 un relai médiatique local inexistant à la TV, à la radio 📺📻 et peu d'empressements des rédactions de la PQR (Presse quotidienne régionale) à relayer les constatations d'"A quoi ça serre" concernant les adhérents de la coopérative Saveol 😠.

💪Après 10 ans d'une lutte acharnée, méthodique et esseulée, plus que des résultats qui se concrétisent, et même si l'association n'a pas pu intervenir dans certaine situation lamentable comme le remblaiement du bocage, c'est un changement d'attitude des acteurs de la filière et de comportements de certains serristes que nous sentons évoluer dans le bon sens grâce à notre engagement. Les derniers "Arrêtés départementaux de mise en demeure" confirment cette tendance à mieux contrôler les serristes dans leurs insupportables atteintes à l'environnement et de briser leur sentiment d'impunités. 

Toutefois, des plaintes sont encore instruites et l'implantation de plus de 200 ha de serres et de tunnels peut sans cesse occasionner des désagréments. La vigilance reste donc de mise surtout que de nouveaux phénomènes apparaissent comme la surpopulation du bourdon terrestre🐝.

Les premiers engagements du collectif en 2013


jeudi 25 août 2022

La difficulté de l'émancipation - acte I

Le recueil* du colloque consacré au socialiste-libertaire Emile Masson en 2003 se termine par l'intervention de Daniel Colson et Ronald Creach (la solitude du rebelle) et dit ceci : "La révolution c'est toi" disait Emile Masson. En s'intéressant à lui, en découvrant la violence et l'intensité d'une vie (...) c'est à toutes ces expérimentations que nous nous intéressons (...) à ce dont nous sommes nous-mêmes porteurs comme source de révolte et d'émancipation." Emile Masson, comme loyal anarchiste, a intimement lié sa vie à la recherche de l'émancipation, pas seulement pour un idéal socialiste, ni pour lui-même, mais pour tout un peuple paysan, une civilisation bretonne qui éclatera dans la 1ere guerre mondiale, et même au-delà.  Plus généralement, quel que ce soit le domaine, l'émancipation n'a pas meilleur ambassadeur que l'anarchiste. Peut-être même qu'elle diffère, et par conséquent qu'elle s'éloigne, de l'idée que l'on se fait de la liberté.

Dans un premier temps l'émancipation fait référence à un acte de droit civil par lequel l'autorité parentale (de plus en plus monoparentale) ne s'exerce plus sur un adolescent toujours mineur. Pour autant, bénéficie-t-il alors d'une liberté de manœuvre, de va-et-vient selon ses propres convenances ?  Certainement que les droits nouvellement acquis se heurteront aux règles de vie commune déjà connues, vécues et instaurées par les parents qui doivent être vus également comme des référents tout en soumettant leurs prérogatives à un devoir d'aimants. La collaboration parent/adolescent peut alors se briser dans un rapport de force, voire de violences, dès lors que l'enfant se croit autorisé à considérer les rues d'une ville ou les chemins de la campagne comme un espace d'émancipation parce qu'il aurait bravé la règle convenue et concertée de rejoindre la cellule sociale à une heure acceptée ensemble. Quand la règle est expliquée en ayant obtenu l'accord de l'enfant, elle ne devrait plus être vécue comme une injonction. En possession d'un droit juvénile, l'adolescent ignore que sa liberté se confond avec celle des autres même si elle n'est pas à l'identique. Son émancipation ne lui donne pas que des droits, elle l'oblige à des devoirs à se construire individuellement. Elle devient factice si l'ordre commun est constamment remis en cause. Elle fragilise la paix sociale intrinsèque aux choix  considérés comme bienveillants des parents. Ces choix n'expriment rien d'autres que des souhaits et une expérience transmise par les générations antérieures qui ne demande qu'à progresser dans le bon sens. Ils ne doivent pas être aliénants mais écoutés et entendus sinon, et à défaut, d'autres dispositifs plus contraignants surgiront et l'autorité parentale prendra le relai aux désordres occasionnés. Comment ne pas mieux dire la parentalité quand le référent s'est déjà libéré d'un certain vocabulaire tel que "obéir", "chef" ou "commander" ? Mais l'exemplarité n'est toujours pas saisi dès lors que le fantasme de liberté s'écrit ailleurs et se colporte inaudible dans d'autres bouches et dans d'autres réseaux.

Ensuite, toujours dans une période contemporaine, l'émancipation est associée à la place et aux rôles des femmes. Tout au long du 20ème siècle, les femmes occidentales, pour les plus engagées, ont tenté de s'éloigner de la tutelle écrasante des institutions et du conservatisme que leur imposait une domination autocratique masculine. Les exemples d'émancipation, parfois héroïques souvent justifiés, ne manquent pas sur le droit de vote, sur le droit de disposer de leurs corps comme elles l'entendent, sur l'accès au travail,.... Dans une société devenue complètement capitaliste, le féminisme a osé défier ce que les hommes d'âge mûr avait construit pour eux, et dans bien des domaines, et même si les inégalités persistent les militantes obtiennent gain de cause. Il faut toutefois qu'elles se souviennent, toutes ces féministes, que leur combat, avant toute chose, est d'inspiration anarchiste. Pour autant, leur supposée liberté retrouvée dans le travail, au sein du ménage, dans la société civile leur garantit-elle une émancipation vécue face au capitalisme ? Est-ce que l'Etat prévoit aux épouses un accompagnement total face à la violence de leurs conjoints ? Très souvent séparées, parviennent-elles à assurer sereinement une protection sociale quand il s'agit d'élever seules les enfants quand les ex se défilent ? Confrontées aux remous professionnels, les femmes ne sont pas plus à l'abri que les hommes quand elles doivent rendre des comptes sur les cadences, sur le rythme de productivité, sur le chiffre à atteindre. Pour celles qui ont privilégié leurs plans de carrière, on pourrait croire qu'elles finissent par se confondre avec l'homme de crainte que l'on puisse remettre encore en cause leurs compétences au sein de l'entreprise. En admettant même l'indépendance liée au travail, les aléas climatique, économique, conjoncturel, feront rappeler que récolter des légumes dans de bonnes conditions pour une maraichère devient aléatoire quand elle subit les événements extrinsèques et n'est donc plus en capacité de vivre en toute liberté ses choix. Toujours est-il que, et contrairement à ce que l'élite voudrait faire croire, le travail n'est pas un facteur d'émancipation ni pour l'un ni pour l'une, surtout s'il est subi et oppressant voire esclavagisant (quand on pense surtout que le progrès social des femmes se serait développé lors de la guerre 14-18 au nom de l'Union sacrée, il y a de quoi être interloqué).  

De la même manière on peut s'interroger sur leur accessibilité au droit de vote que l'homme politique a fini par octroyer aux femmes, au nom de la démocratie sensée égalitaire. Non pas qu'il faille remettre en cause la légitimité à leur accès au droit civique mais bien plus de constater le peu d'éthique insufflée dans l'acte politique lui-même. Tout de même et si ce n'est pas forcément le meilleur cas de figure, il aura presque fallu 1/2 siècle pour voir la parité à l'assemblée nationale. Mais peut-être qu'à vouloir trop chérir la liberté, les femmes se sont piégées elles-mêmes dans leur contradiction féministe; au lieu de réclamer une contraception pour elles, mieux aurait-il fallu suggérer également la vasectomie chez l'homme puisque les progrès de la médecine le permettaient déjà dans les années 70. Là où on peut tout de même se réjouir c'est de voir l'évolution de la femme dans la culture et le sport, si toutefois ces deux univers ne deviennent pas des alibis pour prétendre que tout se règle.

Beaucoup ont écrit sur la liberté comme Paul Eluard, on façonne même des femmes pour la représenter. Mais peu ont compris la difficulté de l'émancipation comme les anarchistes. L'émancipation est certes une rupture, mais une rupture sans concessions aux pouvoirs et n'est pas faite pour quelques arrangements avec les institutions dominantes. L'émancipation devrait presque être confiée à la naissance, une sorte d'assurance vie. Au nom de la Liberté, des mouvements contestataires se sont perdus dans des illusions complotistes. Ne souhaitons pas le même destin au souhait d'émancipation et surtout pas pour la Bretagne dans le cadre d'un confédéralisme libertaire.

 * "Emile Masson, prophète et rebelle", J. Didier et Marie Giraud, aux éditions PUR, 2003

dimanche 21 août 2022

Les pommiers et les autres

Il y a des Temps Modernes où tout est avalé, confus et recraché. Il y a des Temps Modernes où le verbe choir se conjugue bien avec les chairs tombées et désossées sans aucune autre alliance que l'inexistence. Au milieu de tout ce fatras bruyant il devient riche de trouver une escapade en urgence, un ilot plutôt terrestre. Car à force de désillusion de désenchantement d'écœurement de désaveu de dégoût, il convient de se reposer sur ce qu'il reste à supposer avoir du sens. Et puis, étonnement on découvre qu'il existe, étouffant sous des pensées toujours plus lourdes. 

Le combat est rude avec soi-même, toujours, dans la solitude d'un arbre, avec les autres, souvent en meute, à maintenir un semblant de nature sauvage (même si elle ne l'a pas toujours été) sur un park enclavé par le désordre des destructeurs. Car oui, ils ont voulu faire tomber les arbres à lindouar, déraciner l'œuvre de la nature et l'ouvrage de l'homme, mêlés dans les souches plus vieilles que les saisons. Malgré tout, in extremis, ils ont failli à leur propre calamité et ont retiré les tractopelles face à la serpe et la houe. 

En 7 ans de biodiversité, le champ de bataille s'est transformé en refuge pour vieux pommiers, en jeune sureau curieux de sève. Le poirier sauvage fricote comme jamais avec un frêne voisin de longue haleine. S'en suit une série de chênes résistants en avant de frêles noisetiers coincés sous l'ombre d'un hêtre robuste. Et puis encore un frêne solidement ancré dans la bienveillance des fougères. Que dire de l'Erable dont les teintes estivales donnent des envies d'automne ? Ne rien dire justement, contempler la vigueur des feuilles, en attendant que le soulagement vienne. Ne pas oublier le temps d'un printemps, le temps d'un instant, l'odeur suave des arbustes mal taillés que sont devenus, et mal venus peut-être, les lauriers-palme.

Il y a les Temps Modernes et ce que l'on laisse à la vie, le temps de la notre, un automne un pommier, en passant. 

Jeune sureau qui croît en lui sous l'égide d'un vieux pommier 


Ar Wezenn Awalou

Kanomp peb ur ganaouenn broman war un ton trist
Koue'et eo ar we'enn awaloù er bla-man n'o ket jistr
Un noswezh glaw hag awel e-kreis mis Gwengolo
Eo digouezhet ur gwalleur war ar we'enn awaloù
Ur gwalleur'so digouezhet, o ya, war mamm ar jistr
Gou't a rit 'ta roulerien an dra-se a so trist
Kris ha kaled eo klewoud kontañ deus ar gwalleur
So digouhezhet an deiz all en tu da draoù al leur
Houmañ oa ar c'haerrañ gwe'enn e oa bet'barzh ar vro
En doa laket alies kals a dud da gano
Da gano ha da zansal peb hini gis e vro
Me eo paotr Yann ar soner en eus bet graet va lod
Bet on bet pell diouzh ar gêr, bale dre ar vroioù
Netra m'eus kawet gwelloc'h 'wid an dour awaloù

vendredi 12 août 2022

Plus d'eau pour les Bretons et moins de touristes à Crozon

La Bretagne dans presque sa totalité géographique n'échappe pas aux impacts multiples du dérèglement climatique au cours de cette période estivale caniculaire. Couplée à une hausse de la fréquentation des touristes dans le pays, la pression sur l'accessibilité à l'eau s'en est retrouvée renforcée. Mais face à cette évolution néfaste du climat, annoncée par les écologistes depuis fort longtemps, les collectivités bretonnes tentent dans l'urgence et dans une impréparation insensée de répondre à la pénurie de l'approvisionnement en eau domestique par des restrictions que l'on impose dès lors aux Bretons. Sur les secteurs les plus concernés comme la Presqu'île de Crozon, la solution ne réside pas dans ces mesures restrictives puisque les périodes de sécheresses se répéteront irrémédiablement dans les années à venir. Dès à présent il faudrait agir autrement et instaurer des quotas de séjours en Bretagne afin de préserver ce qui peut l'être pour que l'eau soit disponible avant tout aux Bretons, tout au long de l'année.

On devrait voir plus souvent cette signalétique en période de crise majeure


que celle-ci un tantinet contraignante.
A quand un compteur intelligent pour contrôler et limiter notre consommation d'eau ?


Dans un communiqué du 12 juillet dernier, la Communauté de communes de la Presqu'île de Crozon - Aulne Maritime (soit 10 communes totalisant 22 400 habitants permanents en 2019) appelait à la vigilance pour la consommation en eau. Le communiqué expliquait que les premiers seuils d'alerte étaient atteints le 11 juillet du fait "des fortes chaleurs et l'augmentation de la population sur le territoire". Avec 6 millions de visiteurs par an dans la presqu'île (chiffre du journal "Le Parisien" de juillet 2020 à réactualiser à la hausse en 2022) il y a effectivement de quoi suffoquer. Face à ce péril écologique, les élus de la Communauté ainsi que les maires se mobilisent pour appeler à la responsabilité de chacun dans un sursaut de civisme en modérant l'usage de l'eau. La surconsommation démesurée et effrénée du paysage crozonnais et son impact sur l'environnement, avec ces nombreuses nuisances et interdictions, devrait les ramener à la raison.

Déjà faudrait-il, pour satisfaire pleinement leurs souhaits, interroger les touristes (et les Bretons eux-mêmes d'ailleurs) pour savoir s'ils savent que le Finistère a été placé au niveau le plus haut de la situation de crise pour la sécheresse et quelles sont les mesures contraignantes qui l'accompagne; on a certainement pensé à installer des panneaux à l'entrée des plages et des parkings pour le signaler. A n'en pas douter des haut-parleurs ont été fixés sur les mairies pour haranguer la foule lors des marchés hebdomadaires en s'appuyant sur le trilinguisme de l'Office du tourisme. Ou peut-être encore à s'équiper en véhicules électriques ambulants pour traquer le récalcitrant. Sûrement. C'est tellement tendance.

Ensuite, il faudrait contrôler le comportement de chaque usager lors des ouvertures du robinet. En cas de fortes chaleurs, 1 degré d'augmentation c'est presque 1000 m3 d'eau supplémentaire consommée à partir des réserves de l'Aulne d'après le vice-président du département et président du syndicat mixte de l'Aulne, Jacques Gouerou. On le voit bien, et surtout si le mercure s'affole avec plus de 35 c° de température, il est inconcevable d'imaginer un vacancier qui limiterait ses douches, un camping-cariste à renoncer à son réservoir ou à un occupant d'une maison secondaire à faire une croix sur un séjour à Crozon pendant l'été. Le geste de tirer la chasse d'eau se démultiplie et devient nécessaire, pour des questions d'hygiène et de salubrité publique, dans le cas d'hébergement collectif.  Avec 19 campings et 4 centres d'accueil c'est autant d'actes de consommation d'eau qui augmentent, à rajouter au "Festival du Bout du Monde" et ses 60000 spectateurs. A l'évidence les seuils de déficits en eau ont été dépassés dans la presqu'île, à lire le flash info du 09 août de l'Epaga (Etablissement Public d'Aménagement de Gestion du Bassin Versant de l'Aulne) qui confirme que les ressources en eau de l'Aulne et du lac du Mont St Michel alimentent actuellement la presqu'île de Crozon. 

En période d'étiage des rivières, la sécheresse accentue la baisse de la ressource en eau disponible, à répartir entre l'agriculture, l'industrie, les touristes, les ménages et les milieux aquatiques. On connaît les solutions pour ralentir le pompage et l'irrigation de l'eau dans l'agriculture intensive. On se doute que les ménages finiront par être pénalisés et que l'industrie devra être exemplaire en améliorant la gestion circulaire de l'eau. Mais sans vouloir stigmatiser le tourisme puisqu'il ne serait pas question de l'interdire, à choisir entre une activité secondaire et une activité vivrière, le choix de modéliser des quotas de visiteurs en Bretagne apparaît comme un enjeu de préservation des ressources en eau pour la Bretagne, ses acteurs économiques dans son ensemble et surtout pour son environnement parce c'est encore lui qui va trinquer en premier.

Autre lieu, autre cas de figure mais la réflexion est la même sur la régulation des touristes

https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/on-pourrait-aller-vers-d-avantage-de-regulation-face-a-la-hausse-de-la-frequentation-du-gr20-des-quotas-pourraient-etre-instaures-2596676.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0Ql42ezxCCO5k07xoyMC_B9sWn_RFJwHnZdAbGlGdgbWqjH0fd8F1-Q0w#Echobox=1660580256-4


Ce n'est pas verbaliser qu'il faut faire mais réguler


mardi 9 août 2022

L'appât du gain facilite l'artificialisation des sols

A rebours de l'objectif du Plan Biodiversité "zéro artificialisation nette", la commune de Plougastel-Daoulas continue le rachat de parcelles naturelle et agricole dans le but de créer une nouvelle zone d'activité appelée ZAC Ty ar menez III. L'emprise au sol de cette ZAC couvrirait presque 14 ha de terres, dont la mairie en a fait l'acquisition dans sa presque totalité, pour un montant estimé à 645000 euro. 

Presque dans sa totalité, car d'après les informations administratives à la disposition d"A Quoi ça serre", seule une parcelle boisée de 1 ha située au centre du projet n'aurait pas été encore vendue à la commune (informations juillet 2022). D'après toujours ces informations, plusieurs propriétaires se partageraient en indivision ce carré boisé dorénavant menacé de destruction. 

Lisière du bois au Fresk

Pour approcher les propriétaires, l'association leur a adressés un courrier en date du 25 juillet dernier dont voici le contenu :

"Je suis le représentant d’une association de protection de l’environnement à Plougastel-Daoulas qui se nomme « A quoi ça serre ». Nous avons été saisis par le projet communal de rachat de fonciers pour la future ZAC Ty ar menez III implantée sur le secteur du fresk. A la lecture des documents administratifs à ma disposition, vous êtes propriétaires en indivision pour la parcelle « section CK n° 41 » d’une surface totale de 10075 m2, aujourd’hui boisée sur sa globalité.

Ce courrier a pour unique objet de vous sensibiliser à la nécessité de conserver en l’état votre espace naturel comprenant un certain intérêt écologique en terme d’essence d’arbres et d’une faune et flore restant encore à découvrir.

Vous êtes détenteur/détentrices d’un sous bois d’une valeur inestimable, en comparaison à l’ensemble des dégradations écologiques qui nous enserrent de plus en plus, et de plus en plus fréquentes. Le gain dégagé par la vente de cette parcelle en vaut-il vraiment la chandelle au regard des enjeux de préservation d’espaces naturels soumis pourtant à la tentation de l’artificialisation définitive des sols ?

Que ce soit clair, en tant que sentinelle de l’environnement, je ne compte pas vous convaincre du bien fondé de ma démarche, mais si un/une seul.e d’entre-vous acceptait de refuser de se soumettre à la loi destructrice de l’extension, en rejetant l’offre de rachat par la commune de Plougastel-Daoulas, alors vous seriez de ceux et celles qui empêcheraient que la maison brûle un peu moins vite.

Bien à vous. David Derrien"

15 jours plus tard et sans grande surprise, ce courrier est resté sans réponses des propriétaires. Ce silence méprisable prouve une fois de plus que la préservation d'espaces naturels et de terrains destinés à l'activité agricole n'est pas la priorité de propriétaires de terrains. Sans doute héritiers de fonciers à leurs yeux sans grand intérêt, leur vente sera une aubaine inespérée pour des personnes plus appâtées par un gain facilement obtenu, fortement aidé en cela par les incessantes modifications du PLUi de Brest Métropole. 

Alors devant le peu de considération de ces personnes à la préservation d'un espace boisé, préférant laisser à d'autres générations la gestion du désastre, il est de bonne guerre de leur donner un nom pour qu'ils sortent de l'anonymat :

A.M. Tanguy, M. Bathany, M. Belegaud, J. Breysse, M.T. Cariou, B. Vincent, sans oublier tous ceux et celles qui ont déjà cédé à la cupidité sans scrupules.

La parcelle boisée de 10000 m2 vouée à la destruction

jeudi 23 juin 2022

Entre réalisme irresponsable et responsabilité irréalisée, deux visions s'affrontent

Pour nommer les conséquences cyniques du système des échanges commerciaux dans un réseau capitaliste mondialisé, les commentateurs estampillés par le CAC 40 utilisent aujourd'hui le terme de "realpolitik". 

Est ce que Macron osera reprendre des relations "normalisées"
avec Poutine à la fin du conflit ukrainien dans l'intérêt de la France ? 

Il n'avait pourtant pas la même signification originelle à l'époque d'Otto Von Bismarck dont il fut l'usager pour désigner "la politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l'intérêt national". En résumé, la réalité politique avait pour objet une "gestion très diplomatique de la paix". Comment ? En développant au 19ème siècle l'industrie carbonisée, prolétarienne, extractive, militarisée, financiarisée, nationalisée. Une position de paix forcément fragile, paradoxalement battue en brèche quand il fut question de disséminer la querelle dans les têtes couronnées à la veille de la Grande guerre.

Les puissants devenus aveugles et belliqueux sombraient dans l'irresponsabilité de leurs actes dévastateurs mais que la réalité cruelle imposait; il fallait  mobiliser le peuple pour qu'ils se battent afin de garantir la souveraineté de leur Nation et la prospérité de leurs biens. Bismarck n'est-il pas le même qui proclama : "La force prime sur le droit" ? Est-il bon de rappeler que les guerres sont décidées par les dirigeants, financées par les banques, développées par les industriels mais ne sont supportées que par les peuples ?

Le réalisme irresponsable ou la Realpolitik d'aujourd'hui a de cela de troublant qu'il s'appuie sur le Droit pour revendiquer ses alibis à l'intérêt national : le droit à la mobilité, le droit de commercer, le droit d'enrichissement, quitte, au plus fort de l'immoralité, à fermer les yeux sur les exactions d'un dictateur ou d'un régime sur son peuple ou sur son territoire. Sauf que ces formes de droits ont des incidences indirectes à la fois sur les populations déjà les plus défavorisées et les environnements les plus dégradés, mais là aussi faut-il rappeler que les règles du marché prévalent sur les droits de l'Homme et de la Nature ?

Pour se contenter d'évoquer la France, la vente d'armements à des pays-partenaires du Golfe, et leur destination n'échappent pas au sort réservé aux civils quand ces armes sont déployées sur des zones de conflits. De même que pour l'Egypte quand il s'agirait de sauvegarder ce qui reste du droit à l'expression libre et indépendante, quelques "Rafale" valent mieux que des mots célébrant l'information. Après tout, l'opinion publique, encore faut-il qu'elle subsiste, n'exercera pas de pressions sur l'exécutif tout occupé à tenter de préserver sa balance commerciale déjà confinée à un déficit abyssal.

La responsabilité irréalisée s'adresse quant à elle à des initiés interpellés par la valeur artificielle que l'on fixe à des mesures politiques supposées universelles, volontairement incapables de régler "la fracture sociale", car en définitif elles ne sont faites que pour asseoir une autorité davantage pernicieuse à des fins corporatistes.

La responsabilité est irréalisée car perpétuellement évocatrice d'avenir et qui naviguerait entre désir d'utopie et politique sans pouvoirs, rythmée par le municipalisme libertaire, baignant dans l'écologie sociale. Elle n'a pas son égale pour établir l'ordre juste, justifiant la place de l'individu au sein d'un collectivisme qui assurerait la cohésion sociale, le partage vertueux des activités humaines, l'équité entre tous. Dans cette vision, personne ne serait abandonné, personne n'accaparerait plus que le nécessaire vital et certainement pas le bien d'autrui ni l'acquisition de terres à perte de vue. Au fond, n'y a t'il rien d'autre à découvrir que le bien de l'Humanité ?

jeudi 16 juin 2022

L'abstention est aussi un acte politique

Alors que certains voudraient renouveler le bail pour une 6ème République, la forme actuelle de la démocratie représentative en France ne fonctionne plus, dès lors que la majorité des électeurs boude les urnes, en s'abstenant majoritairement de voter lors des échéances électorales. Nonobstant la posture anarchiste du refus du vote aux élections générales, des socialistes-libertaires ont trouvé dans le municipalisme libertaire de Murray Bookchin, un tremplin vers plus de démocratie directe, quand ils apportent leurs concours et leurs suffrages à des élections locales. Par contre, ne pas voter pour les élections présidentielles, et les législatives qui suivent, voire pour des européennes, relève également d'un geste politique, un acte tout aussi réfléchi que contestataire. 

L'Assemblée nationale française en 2018

A chaque élection qui passe, le taux de participation s'effrite jusqu'à enregistrer à chaque échéance qui passe un rejet encore plus massif. Désintérêt, désengagement, dégoût, les causes de ce désamour pour la République française sont certainement multiples et à chercher dans une forme d'individualisme, et si elle est exacerbée, n'en est pas moins favorisée par notre mode de vie, jusqu'à devenir une marque indélébile pour les moins de 35 ans.  Les commentateurs s'étranglent ensuite dans l'affrontement civique entre le droit et le devoir, et c'est souvent que l'on entend dire que les abstentionnistes manquent de discernement en rejetant leur devoir quand la rumeur prétend que "des générations avant nous se sont battues pour obtenir le droit de vote". Le suffrage universel masculin a été rétabli au cœur de la IIème République, après la révolution de 1848 et ne sera plus remis en cause. Ce n'est pas un soulèvement populaire qu'on aurait tenté de punir par la force et le bain de sang qui en est à l'origine mais un changement de régime qui n'a pas fait plus de 300 victimes. Dès lors, cet argument fallacieux ne tient plus. Et jusqu'à preuve du contraire son application ne l'a pas rendu obligatoire. Alors pourquoi nous faire croire que c'est un devoir ? On peut donc à contrario se poser légitimement la question de savoir si c'est un droit puisque le vote ne représenterait plus un devoir.  D'ailleurs ce droit, par qui a-t-il été attribué ? 

Les anarchistes français l'avaient bien compris dès l'époque de la IIIème République. Le vote n'a été généralisé que pour mieux légitimer le maintien et le développement d'une caste s'orientant toujours plus vers les intérêts du capitalisme, tout en favorisant l'expression d'un conservatisme congestionnant. En exemptant les deux guerres qui ont balafré le 20ème siècle européen, éloignant l'exercice démocratique du peuple, le régime parlementaire, paraplégique du pouvoir présidentiel, s'est exclut de lui-même du rôle qui lui était confié : une contre-mesure à l insatiable ingérence du pouvoir détenu par la monarchie républicaine. Pire, en 100 ans il a fini par embrasser les sourires des lobbyistes de l'agriculture et de l'armement, de pratiquer le sexisme jusqu'au despotisme, de s'octroyer des avantages illicites, de se noyer dans un naufrage d'amendements, d'enfiler pour les députés des commissions relayées par le cirque médiatique, de s'étrangler dans le mensonge fiscal, d'être une caisse enregistreuse du desiderata présidentiel ou une caisse en espèce sonnante et trébuchante pour assurer le maintien des finances des partis, de brandir l'article 2 pour mieux étouffer les langues minorisées. Les quelques réfractaires font malheureusement piètre figure et ce n'est pas Isabelle Attard, ex-députée d'EELV devenue Anarchiste, qui le démentira.

En réalité, les députés, tout comme les sénateurs, ne parviennent plus à secourir une République qui s'échoue, tout en ayant au préalable confisqué la parole publique qui revenait de droit au Peuple. En échange, les politiques n'ont plus que le fantasme comme recette miracle, et à force de fantasmes, les électeurs les plus aguerris à dénoncer l'égarement d'un système, ont fini par s'écarter des urnes. Pourquoi ? Parce que dire que Mélenchon serait 1er ministre relève du fantasme. Parler d'une retraite à 60 ans relève du fantasme. Prétendre que la voiture électrique est écologique reste un fantasme,.... C'est induire les gens en erreur. C'est le doute qui s'immisce dans les consciences politiques.

La corrosion démocratique a attaqué toute la sphère politique et quand on gratte la partie nécrosée, on s'aperçoit que les premiers à détourner ou à ignorer la loi sont les élus eux-mêmes, ne s'embarrassant pas de complicités avec la justice ou avec les forces de l'ordre. En vérité, il y a de quoi être dégoûtés. Alors à choisir, personnellement, je préfère me rendre en utopie plutôt que de me réfugier dans des fantasmes. 

vendredi 3 juin 2022

Les Français n'aiment pas les Arabes, des Bretons non plus acte de fin

 Acte I

https://ddlabeillaud.blogspot.com/2022/05/les-francais-naiment-pas-les-arabes-des.html

Acte II

https://ddlabeillaud.blogspot.com/2022/05/les-francais-naiment-pas-les-arabes-des_20.html


Contre mauvaise fortune bon coeur je me présentais sur le canton
de Châteauneuf-du-Faou en 2001 pour l'UDB,
après avoir été écarté de la liste de C. Troadec

La crainte première de certains hauts responsables était de voir cette affaire récupérée par des personnes hostiles à l'Emsav dans son ensemble et notamment par Françoise Morvan qui usait, et qui use encore, de la diatribe à excès et sans filtres contre les militants bretons, soignant surement une vexation profonde qui date de l'époque de sa rencontre avec Per Denez, à l'Université de Rennes. Etonnamment ce nom revient une seconde fois pour d'autres raisons. En effet, la rédaction du Télégramme de Carhaix, ayant eu vent des turbulences créées par l'article, m'appela afin de m'entretenir plus largement dans les colonnes du journal. Je savais que Mr Morvan, le journaliste qui me contactait, était un proche de Richard Ferrand. Je ne donnais pas suite à cette proposition qui m'aurait fait basculer dans la récupération politique. En cela je rejoignais Fatia Folgavez, sans le savoir, car elle ne fut jamais en contact avec le député de la 6ème circonscription, contrairement à ce qui est prétendu ci-dessous.

Courriel du 23 juin 2005, R.D.

Une autre forme de calomnie circulait à l'UDB à notre encontre. Si jusqu'à présent je me suis bien gardé de dévoiler l'identité des camarades du parti, l'individu qui suit mérite un éclairage particulier. Il s'agit de Daniel Cotten, être perfide et sans scrupules, éternelle seconde main de Christian Troadec à la mairie de Carhaix depuis 20 ans. Mais lisez plutôt :

Courriel du 23 juin 2005, Daniel Cotten

En fait, nous apprenions rapidement comment étaient distribuées les photocopies de mon article et notamment auprès des élus de la municipalité. Un petit aparté devient nécessaire. En 2001, Christian Troadec se présente à la tête d'une liste "Divers Gauche". Il a face à lui, et du même bord politique, deux autres listes rivales, l'une menée par l'ancien socialiste Richard Ferrand, l'autre par l'ancien maire de la commune, Jean-Pierre Jeudy. Au soir du premier tour, les électeurs mettent la liste de Richard Ferrand en tête de l'élection municipale. Sauf que celle de Christian Troadec est en embuscade avec seulement 120 voix d'écart avec le principal concurrent de gauche, qui rejette l'acte de l'union des gauches. Jean-Pierre Jeudy s'associe donc à Christian Troadec pour contrer et se débarrasser de Richard Ferrand au second tour. C'est bien ce ticket gagnant qui deviendra l'équipe majoritaire au sein de la future municipalité. Malgré tout, l'entente politique est de courte durée. Je ne sais pour quelle raison mais les relations se tendent entre les deux composantes de la majorité. A tel point qu'un des proches de Jean-Pierre Jeudy se charge de la distribution de mon article aux fameux "amis" politiques de Daniel Cotten. Christian Troadec ira jusqu'à lui dire qu'à l'UDB ils ne savent pas tenir leurs adhérents ! Ambiance. Pour autant, tout n'est pas réglé au sein de l'UDB du Kreiz-Breizh.

Courriel du 19 juin 2005, H.L.G. responsable de la section à cette époque

A lire ce qui suit, on peut surtout noter l'absence de médiations du responsable de la section locale de l'époque.

Courrier du 07 juillet 2005 à la section Kreiz Breizh de l'UDB, P.F.

Ci-dessous, une autre réaction, différente, mais qui en réalité détourne l'attention de l'objet du litige.

Courriel de N.L.G.

La date du prochain Bureau politique était fixée au dimanche 26 juin 2005 et a lieu à Bécherel. Un point sur l'An Emsaver est à l'ordre du jour. Je suis présent à cette réunion.

Courriel du 23 juin 2005, R.D.

Il n'y a pas eu de "dégâts à réparer". Ecrasé par le poids de l'enjeu, des carrures politiques qui s'additionnaient autour de la table, je fus un piètre avocat pour défendre Fatia Folgalvez. On oublia très vite l'instauration d'une commission d'enquête. Le point sur cette affaire achevé je n'avais que pour seule option le départ prématuré du Bureau Politique. Quelques jours plus tard je mettais un terme à ma (longue) présence au sein de l'UDB. La conclusion de cette pitoyable affaire je la laisse à Fatia qui résume bien ce que je pense de ce déni méprisant à l'endroit d'une "humaine dégradée".

Extrait du courrier adressé au "Peuple Breton" fin 2003