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vendredi 14 janvier 2022

Le maire de Plougastel use de l'outrance dans le Télégramme

Le 16 novembre 2021 le Télégramme offrait un espace complet d'expression directe à Mr le maire de Plougastel-Daoulas, Dominique Cap, profitant de sa seconde casquette de "président de l'association des maires du Finistère" pour s'exprimer dans ce "Forum" que je qualifierai plutôt de "fourre-tout" en dissonance cognitive. Avec un tel accès à la presse locale il est difficile, voire impossible, pour une sentinelle de l'environnement d'atteindre un si large spectre de lecteurs afin de donner de la clarté dans ses propos et une certaine équité dans l'information, que l'on doit de décortiquer pour se rendre compte que Dominique Cap use de l'outrance sans états d'âme. Plusieurs passages sont à souligner pour apporter un contrepoids à ce qu'il justifie pour se désigner comme une victime d'acharnements injustifiés à travers ce que d'autres élus subissent. Il ne faut pas se laisser berner : Dominique Cap est avant tout un homme "intéressé" qui abuse sans scrupule de son mandat pour outrepasser ses droits. 

Contrairement à ce qu'il avance, il n'a rien d'un "légaliste" exemplaire en matière d'environnement et d'urbanisme, de respect des règles qui régissent leur bonne application. Pire, il profite de sa position pour participer et encourager des actes litigieux voire répréhensibles par la loi, laissés possibles par la neutralité ou la passivité des forces de l'ordre locales qui classent sans suite des plaintes contre lui, pourtant légitimes en terme d'éthique et légales en terme de justice. 

Dans cette affaire, la gendarmerie a fait preuve de passivité alors que l'infraction était bien visible. Le procureur a donc classé la plainte en suivant ses observations

Ensuite il s'apitoie sur le sort de ses confrères injustement menacés, c'est vrai, par des individus à bout de nerfs. Il nous fait donc comprendre qu'il subirait lui-même ce mauvais traitement, soit par des agressions verbales ou des menaces physiques, ce qui est peu probable, et ce n'est pas la fois où le croisant dans une grande surface je lui réponds : "Je ne dis pas bonjour à un voyou" que ce propos relève de l'infamie puisque des faits précis démontrent bien sa malhonnêteté. Je rappelle à toutes fins utiles que son poste n'est qu'un mandat électoral et que Dominique Cap n'a pas reçu la bénédiction papale pour que l'on sacralise à ce point la fonction d'élu (et même dans ce cas de figure...); il reste avant tout un citoyen avec des devoirs et des droits, mais de surcroît dans un rôle qui devrait nous garantir son impartialité dans l'application des codes de l'environnement et d'urbanisme. A tout moment alors, il devrait pouvoir nous rester la possibilité de destitution de son poste en cas d'irrégularités sur ces points.

Le plus emblématique dans la tribune de Dominique Cap, et certainement le plus insupportable pour un homme qui pense avoir une indéniable aura politique, jusqu'à subjuguer le secrétaire général du parti communiste chinois, est le passage sur "les élus condamnés pour avoir organisé une course de vélos". Ce qu'il ne précise pas aux lecteurs est que l'un des élus en question n'est autre que sa personne (pendant la délibération portant sur l'attribution d'une subvention pour la course, il aurait dû sortir du conseil municipal puisque lui-même organisateur comme co-président de cette course). Difficile pour lui d'avaler un tel affront, une condamnation de "prise illégale d'intérêts" qui aurait pu lui être politiquement préjudiciable s'il avait fait appel de cette décision du Tribunal de Brest. Il s'en est bien gardé. Avec l'aval du journal il se contentera, en se mordant certainement les poings, de stigmatiser la justice qui ne punit pas à contrario les sentinelles de l'environnement quand ils osent relever les défaillances d'un système qu'il a lui-même transgressé. 

Malgré ce qu'il pense des "pseudo-associations" comme "A quoi ça serre" à Plougastel, il ne pourra plus échapper aux sanctions dès lors que la justice comprend la nécessité de punir quand il y a une atteinte manifeste portée aux règles établies bien malgré lui, comme la loi littoral qu'il prétend défendre. L'exemple de la cabane donnée par la mairie à une association du village de  Porz Gwenn, illégalement installée sur un terrain municipal dans la bande des 100 m., est assez révélateur du déni de responsabilité administrative afin de répondre aux faveurs de partisans. Le plus ironique dans ce dossier, c'est le policier municipal fournissant un rapport de constatation comme quoi Dominique Cap, l'un de ses employeurs, a bien fait retirer la cabane, placée dans le périmètre de la loi littoral avec son plein consentement. Grotesque.



La nature ne doit plus être vue comme une marchandise à exploiter et à détruire. Ce n'est donc pas outrancier d'affirmer que Dominique Cap ne l'a pas encore compris. Au besoin il sera nécessaire de "bien faire attention" et le lui faire rappeler, le cas échéant, en saisissant de nouveau les tribunaux. 

Quant à ma personne, je ne me souviens pas d'avoir appris sa désapprobation lorsqu'un soutien électoral présent à sa permanence de campagne de l'an dernier criait à ma décapitation. Mais je n'ai pas accès à une pleine page du Télégramme pour le faire savoir en tant que sentinelle de l'environnement, sans autre intérêt que de défendre la nature, victime pourtant d'agressions verbales. La défiance envers les politiciens se généralise. La faute à qui ?