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mardi 29 mars 2022

A quoi doit-on s'attendre si Le Pen est élue Présidente

Depuis fort longtemps Guy Leal a la politique chevillée au corps comme l'atteste sa primo- adhésion au PS brestois en 1983 et qui durera presque 25 ans. Il a comme engagement premier le soutien aux PME, au point parfois de les accompagner au Tribunal : "Ma part d'humanité" Avance le syndicaliste. Certains au PS ne manquent pas de lui faire rappeler que l'artisanat et le commerce sont plutôt connotés à droite et que ça ne rentre pas vraiment dans les cases de "progrès social" et de l'action publique. Guy n'en a cure car il porte avant tout des valeurs d'intégrité et de transparence qui l'animent encore à bientôt 75 ans. Mais son cheval de bataille reste une mesure fiscale sans précédent, la "TVA sociale" (taxe sur les produits étrangers affectée aux dépenses sociales) posée dans le champ politique par Michel Rocard dès les années 80. Malgré son poids politique, ce ténor du PS ne parvient pas à imposer cette mesure auprès du parti, jugée trop tabou comme le rappelle Guy Leal dans une vidéo de campagne. La pugnacité de l'adhérent socialiste dans les décennies qui suivent n'y change rien. L'indifférence de ses collègues finit par le démobiliser, au point de le pousser à la démission en 2007 (même si ce n'est pas la seule raison. On lui reproche également de s'en être pris aux francs-maçons socialistes dans une affaire douteuse d'attribution de subventions).

Porte-parole infatigable de cette taxe et obsédé, il faut le dire, par sa nécessaire application, Guy rejoint l'UMP et l'ANANS en 2012. Il pensait alors voir en Nicolas Sarkozy un homme politique attentif à une telle mesure fiscale mais la suite le démentira. Ce qui l'emmène une nouvelle fois à quitter un parti politique quelques années plus tard. Est-ce pas convictions profondes que Guy rejoint le FN au point de se présenter aux législatives de 2017 dans le Finistère ? Après en avoir débattu à maintes reprises avec lui, connaissant nos parcours politiques respectifs et ma totale opposition au FN, je ne le crois pas. Guy est comme beaucoup : il ne cache plus sa rancœur envers la classe politique en général, et le FN est un bon moyen pour canaliser massivement dans les urnes les protestations populaires. Ce qui ne justifie évidemment en rien ce sentiment infondé de rejet des musulmans que l'on retrouve dans ces protestations. Sauf que là encore, son discours sur la "TVA sociale" et la remise du dossier en main propre à Marine Le Pen, en visite en Bretagne, restent inefficaces pour conjurer le mauvais sort. Ce qui l'entraîne inévitablement vers la sortie du FN.

Guy Leal
En attendant, Guy présente un profil suffisamment solide dans l'entreprenariat et le syndicalisme  pour intéresser les instances régionales du FN. Même si on lui fait savoir qu"Il lit le canard enchaîné" assidûment, on lui propose de mener la liste aux élections municipales de 2020 pour le FN à Brest. Guy se verrait bien en tête de liste grâce à son implantation brestoise et sa connaissance de la ville, à la condition de lui dénicher une adresse fiscale bidon, pratique courante dans les partis. Mais sa désignation par les instances nationales ne plait pas à tout le monde au sein du FN et en premier lieu à la cheffe de parti Marine Le Pen. Elle n'est pas longue à court-circuiter Guy. Un appel téléphonique à qui de droit et le voilà disqualifié par l'ingérence autoritaire de Marine Le Pen qui lui préfère une autre candidate. Pas un cadre du parti en Bretagne ne vient contrarier la décision unilatérale de Marine Le Pen. On s'incline avec soumission et obéissance devant la seule parole autocratique de la Présidente.

Voilà à quoi s'attendre en définitif si Marine Le Pen était élue présidente de la république, nous aurions à faire à un système extrêmement autoritaire et discipliné dans lequel toutes les manifestations ostentatoires de désaccords à l'encontre du pouvoir globalement tenu entre les mains d'une seule personne deviendraient inquiétantes pour une frange importante de la population qui irait bien au-delà des personnes d'origine arabe. Guy a quitté le RN depuis cette intervention de Marine Le Pen. Il attend toujours le remboursement de ses frais de déplacement qui lui étaient pourtant accordés. 


dimanche 6 mars 2022

Nous entrons dans une civilisation de crises, mais jusqu'à quand ?

Sporadiquement et avant 2010 les civilisations humaines contemporaines subissaient des crises ou des conflits locaux spontanés, des changements de régime qui, s'ils ne s'éteignaient pas immédiatement, n'avaient pas l'effet cascade caractéristique du jeu de dominos qui finit forcément dans une fatalité létale. 

La crise financière mondiale de 2008 suivait la crise démocratique européenne du traité de Maastricht de 2005 mais elles n'avaient pas dans leur prolongement une nouvelle crise qui, si elle n'était pas leur jumelle, n'en était pas davantage la grande sœur, en tout cas pas dans l'immédiateté et significativement peu conjoncturelle à la suivante; le CAC40 en France n'a jamais été aussi riche en 2022, et la Commission européenne, toujours plus puissante, n'est toujours pas une représentation de la démocratie directe.

D'autres crises ont secoué le Monde terrestre entre, les insurrections populaires de Tunisie ou d'Egypte dès la fin de 2010 qualifiées à juste titre de "printemps arabes" car sur l'échelle du temps très vite passées à l'automne tant leurs effets se sont éteints ou ont été étouffés par une autorité politique qui, si elle n'a

Marcel de la gare
 pas le même visage, a la même volonté de pouvoir, et l'accident nucléaire de Fukushima de 2011, et même si on mesure mal les retombées radioactives et leur périmètre de pénétration malfaisante, n'a pas perturbé le choix du nucléaire civil et militaire et le cours de la vie sur d'autres continents, si ce n'est malheureusement pour les populations locales japonaises. 

La seule véritable crise majeure qui a connu un prolongement significatif jusqu'à récemment, et qui n'est pas encore circoncise, reste la crise liée au terrorisme et qui trouve son origine viscérale dans les attentats sur le sol américain de 2011. Ses effets délétères ont eu pour conséquences, en plus des attentats visant directement les civils européens, africains ou du Moyen-Orient, des conflits armés décapitant des peuples souverains comme en Syrie. Si ce ne sont la misère ou la guerre qui obligent à des mouvements migratoires de populations tels que ceux d'Afrique ou de l'Amérique latine, avec la Syrie c'est peut-être la première fois que de façon massive, l'Europe a connu dans sa période contemporaine, sans en être évidemment aguerrie, une crise des migrants soudaine, consécutive à une crise dont l'origine se situait dans d'autres géographies lointaines. 

Depuis 5 à 10 ans les crises de différentes natures s'enchaînent, s'entrechoquent, se mêlent les unes aux autres, s'intensifiant sans cesse, sans donner pour autant des perspectives d'extinction à court terme. Crise climatique, crise écologique, crise migratoire, crise humanitaire, crise identitaire, crise énergétique, crise sociale, crise démocratique, crise sanitaire, crise sécuritaire et depuis la mi-février la crise en Ukraine (depuis 2014 en réalité). Toutes ces crises sont faites pour durer et sont annonciatrices de crises qui ne sont pas encore nommées. Le plus aberrant est que jamais l'Humanité capitaliste n'a été dotée d'autant de richesses, de connaissances scientifiques, de moyens technologiques et économiques, de lieux d'informations pour tenter de ralentir, à défaut de pouvoir les résorber, l'enlisement de ces crises et leur amplification mortifère. Mais jamais la civilisation capitaliste n'a été autant dépourvue, impréparée, immature et surement même décadente face à ces crises, munie pourtant de moyens jamais inégalés dans l'histoire humaine. 

Cette nouvelle civilisation de crises se maintient car les Etats libéraux, les banques mondiales, et les agences financières mondiales injectent de façon artificielle des milliards pour colmater les fissures sociétales mais pour mieux l'endetter, et éviter que le système capitaliste s'effrite inexorablement pour atteindre le néant. Mais jusqu'à quand ? L'humanité s'agite mais n'agit pas. Effectivement, il est à prévoir que le pire soit à venir.