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mardi 19 avril 2022

Le pouvoir d'achat contre la sobriété écologique

La distorsion entre des modes de vie subis ou choisis a commencé bien avant l'enchaînement des crises énergétiques de 2022. Bien que les constats aient été plusieurs fois ressassés, il est utile de rappeler encore une fois que, plus le niveau de vie des populations se trouve favorisé, plus il a un impact indéniable sur plusieurs mécanismes naturels. En l'état, alors que les indicateurs climatiques et de la biodiversité sont dans le rouge, les postures politiques en France en faveur du pouvoir d'achat ne font que renforcer l'absence de perspectives de sobriété, surtout si elle est écologique.


Qu'est-ce que le pouvoir d'achat selon la définition du site du Ministère de l'économie des finances et de la relance ? "Le pouvoir d'achat (PA) correspond à la quantité de biens et de services qu'un revenu permet d'acheter. L'évolution du PA dépend alors du niveau du revenu et du niveau des prix." Le PA est la quantité achetée pour maintenir ou d'accroître son niveau de vie et permettre aux ménages et à minima de s'acquitter des charges incompressibles (loyer, emprunts, gaz,...). Plus les revenus sont élevés plus la quantité achetée assure un niveau de vie supérieur, par l'accumulation de biens (patrimoine immobilier par exemple) mais aussi d'adopter un certain détachement à l'augmentation des prix de l'énergie ou de l'alimentation qui impacte conjoncturellement les ménages les plus modestes. D'ailleurs peut-on encore évoquer le PA dans le cas de haut niveau de revenus ? Ne serait-il pas plus adéquat de parler plutôt d'accumulation de richesse et de capitaux ? 

En effet, le PA concernerait davantage les populations les plus précarisées par l'emploi, les plus défavorisées par leur âge et les plus pénalisées par leur niveau de revenu. Quand ce revenu est indexé sur le Smic et plafonné dans beaucoup de situations par la hiérarchisation des postes au sein d'une même entreprise, il devient inévitable que des tensions s'exercent sur les foyers quand les taux des dépenses incompressibles s'envolent même si ces taux ne concernent qu'un ou deux postes de dépense (énergie, alimentation) et ce n'est pas le report d'une partie de l'inflation des tarifs de l'énergie qui soulagera la pression sur les ménages les plus exposés. Pour autant, si l'objectif d'achat de quantité d'équipements domestiques, de connectivités, ou de mobilités restent souvent incontournables, il convient tout de même de s'interroger sur leur usage dans le temps, est-il nécessaire de céder au marketing des fabricants de portables et de les changer périodiquement ? Dans cet exemple, l'obsolescence n'est pas le seul fait des industriels.

Si une des solutions préconisées par les candidats à la présidentielle de 2022 est accès sur l'augmentation certainement justifiée des salaires afin de renforcer hypothétiquement le PA, un autre mode de vie, bien moins séduisant, existe dans la sobriété écologique. Adosser la sobriété à l'écologie est certainement un pléonasme; la sobriété ne peut être qu'être écologique, l'écologie se fondant dans la sobriété. De facto la sobriété ne peut pas se dissoudre dans la quantité de biens achetés ni dans l'accumulation de capitaux. Par contre, la sobriété ou autrement dit l'écologie, n'est pas l'ennemi de la technologie, une impasse où voudraient l'enfermer beaucoup de réfractaires à de nouveaux modes de vie. 

L'éolienne offshore et le parc en cours de construction au large de la Bretagne du côté de Saint-Nazaire en est la preuve, même s'il faut dans un premier temps absorber le coût environnemental de sa conception, de son acheminement et de son implantation, mais la transition écologique comprend une phase plus ou moins longue d'adaptabilité. A terme, pour ce type d'installation qui doit viser l'intérêt général (dommage que ce soit EDF Renouvelables porteur du projet, l'énergie pourrait être une compétence soutenue par la région Bretagne comme l'exemple malheureux de la centrale à gaz de Landivisiau subventionnée par Chesnais-Girard), les coûts de l'énergie seront maîtrisés et permettront aux foyers de sécuriser leur dépense dans la consommation énergétique avec l'avantage de sortir de la dépendance aux énergies fossiles et à leurs spéculations. Comment l'écrire sans paraître simpliste ? L'énergie vélique n'a pas besoin de turbines, de piscines de refroidissement ou de chaudières pour être créée. Sa vélocité est-elle intermittente ? Et bien on peut supposer des solutions de stockage et que d'autres énergies renouvelables prennent le relai. On pourrait ainsi multiplier d'autres exemples dans des domaines bien spécifiques en lien avec des modes de vie alternatifs (alimentation locale et en AB, textile, transport maritime, isolation des habitats,...)

S'agiter autour du Pouvoir d'achat est bien plus simpliste que d'agir pour prendre des risques en évoquant la sobriété écologique. Pourtant, les populations ne sont pas prêtes à de nouveaux modes de vie plus vertueux, les politiques non plus puisque arc-boutés sur des recettes populistes, faisant in fine un grand tort à l'humanité dans son ensemble.

Dessins de Marcel de la gare

dimanche 10 avril 2022

L'hypocrisie du discours atomique en France

 La guerre en Ukraine a replacé au devant de la scène médiatique le péril nucléaire qu'il soit civil ou militaire, une terreur planant au-dessus des pays européens, et peut-être même au-delà du continent, selon le bon vouloir de Vladimir Poutine. En France, les partisans du nucléaire s'indignent de l'agression russe tout en soutenant leur gouvernement qui ne souhaite pas s'engager militairement en Ukraine. Pourtant qu'est ce qui l'en empêche si ce n'est l'arsenal nucléaire russe ? Avec le nucléaire, nous sommes loin d'une neutralité avancée par ces souteneurs surtout quand le dictateur russe brandit la menace sérieuse de l'emploi de la bombe atomique.

Dessin de Marcel de la gare


La plus emblématique de ces menaces s'est focalisée sur des centrales nucléaires ukrainiennes principalement autour de celle dramatiquement célèbre de Tchernobyl. Après la stupéfaction des premiers jours suite à l'assaut de l'armée russe sur le site de Tchernobyl et son occupation par ses soldats, l'incertitude se focalisant sur un fonctionnement interrompu des interventions de maintenance, on apprenait que ces derniers, ignorants tout de l'accident de 1986, avaient été en partie violemment contaminés par des radiations.  Est-ce alors sensé d'exposer les générations à venir en cas de récidive accidentelle, et de contingenter leur ignorance au risque auquel elles seraient confrontées ? Avec cette intrusion par ces soldats dans une zone hautement contaminante et donc avec un risque létal élevé (pas plus de 35 ans après la dispersion de la radioactivité !),  l'insécurité autour de l'atome est constante et le propos dans cet article n'aborde pour l'instant que le nucléaire civil. 

Plus que de s'être séparée de son arsenal nucléaire au début des années 90, Kiev a décidé d'abandonner la dissuasion nucléaire face à un voisin slave bien moins transigeant sur la question du désarmement nucléaire. Au contraire même quand on récapitule le gigantisme du stock des ogives et leur puissance éradicatrice de toute vie sur Terre, sachant qu'un ou deux de ces missiles suffiraient à terrasser l'existant et inscrire dans l'Humanité un ahurissement et un hébétement sans précédent aliénants toute forme de résurgence sociétale post-atomique. Au contraire de la France qui déploierait ses missiles uniquement dans le cadre de la dissuasion puisque agressée, la Russie ne s'embarrasse pas avec de telles préconisations militaires envers un adversaire. L'emploi de bombes atomiques par les russes s'exerce même dans le cas d'un conflit dit "conventionnel". 

Dessin de Marcel de la gare

Dans ce contexte, la co-belligérance est secouée par Vladimir Poutine comme un chiffon rouge, une limite à ne pas franchir pour des pays européens en quête plutôt de stabilité économique et de maintien de leur industrie dépendante d'énergie fossile ou...plus anonymement du nucléaire français qui envoie de l'uranium à retraiter en Russie. Car la filière du nucléaire civil en France a encore besoin du concours des russes pour des opérations d'enrichissement de l'uranium. Est-ce que l'on a évoqué une seule fois en France l'arrêt de l'expédition de ces convois vers la Russie depuis le début du conflit en Ukraine ? A part Greenpeace, rien ! Orano (ex-Areva) explique dans un article de Libération du 04 mars 2022 : "Qu'aucun transport vers la Russie n'est prévu dans les prochaines semaines". Sous-entendu que l'acheminement des déchets nucléaires est à court terme une option encore envisagée.

Les crimes de guerre sont dans toutes les bouches et l'on bannit (presque) l'économie russe des réseaux d'échanges internationaux. Si Poutine n'est pas emporté par une maladie, il sera un président tyrannique encore pour longtemps et ne se soumettra pas à une comparution devant la cour pénale internationale. La filière nucléaire française ne devrait pas lui en tenir rigueur à la fin du conflit ukrainien, ni ceux et celles d'ailleurs favorables au maintien de cette énergie.

samedi 9 avril 2022

Aourell

 

Aourell

 

L'implorante, d'André Guegan

Je la dévisage.

C’est assis au bord du lit qu’elle est la plus ravissante à mes yeux.

De ¾ dos. Nue et dénudée. Cela va de soi.

Elle est magnifique.

Elle est magnifique noyée dans l’étreinte de ses cheveux noirs.

Je la dévisage mais je ne sais pas si elle le sent ou elle fait comme si

Ce n’était pas le cas. Jusqu’au moment où elle se tourne vers moi et

Me chuchote dans la seconde, presque comme une injonction : « Arrête ».

Je n’obéis pas, bien sur.

Elle met les bras en arrière et pendant que ses mains habiles réajustent

Sa chevelure pour tisser une tresse, je reluque la forme de son sein droit.

 Il est moelleux et tendre. Pointu aussi. Il est à sa place sur ce corps idéalement proportionné.

Le bas de son dos exhibe une cuvette dont l’usage ressemble à un bénitier. J’y mets mes doigts crispés et bien autre chose.

Pudiques, ses fesses se sont vautrées dans le drap de la couette mais mon émoi récent devine encore ces rondeurs excitantes.

Elle n’a pas quitté ses lunettes. Je m’en accommode sans éprouver le moindre trouble. Enfin si,  je crois que ça la rend sexy. Plus que des tatouages que je ne discerne pas sur une peau où pourtant je glisse mes yeux.

Elle se lève subitement.

Ses doigts se mêlent encore aux cheveux.

Ils ondulent entre le désir et la sensualité.

J’adore !

« Prends ton temps mon cœur », me dis-je.

Je vois à présent ses jambes, courtes, gracieusement débarrassées de muscles proéminents ou de graisses fatales.

Elle noue l’élastique, passe sa culotte et enfile le haut. 

« Arrête ».

C’est fini.

 Jusqu’à la prochaine saveur.