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jeudi 23 juin 2022

Entre réalisme irresponsable et responsabilité irréalisée, deux visions s'affrontent

Pour nommer les conséquences cyniques du système des échanges commerciaux dans un réseau capitaliste mondialisé, les commentateurs estampillés par le CAC 40 utilisent aujourd'hui le terme de "realpolitik". 

Est ce que Macron osera reprendre des relations "normalisées"
avec Poutine à la fin du conflit ukrainien dans l'intérêt de la France ? 

Il n'avait pourtant pas la même signification originelle à l'époque d'Otto Von Bismarck dont il fut l'usager pour désigner "la politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l'intérêt national". En résumé, la réalité politique avait pour objet une "gestion très diplomatique de la paix". Comment ? En développant au 19ème siècle l'industrie carbonisée, prolétarienne, extractive, militarisée, financiarisée, nationalisée. Une position de paix forcément fragile, paradoxalement battue en brèche quand il fut question de disséminer la querelle dans les têtes couronnées à la veille de la Grande guerre.

Les puissants devenus aveugles et belliqueux sombraient dans l'irresponsabilité de leurs actes dévastateurs mais que la réalité cruelle imposait; il fallait  mobiliser le peuple pour qu'ils se battent afin de garantir la souveraineté de leur Nation et la prospérité de leurs biens. Bismarck n'est-il pas le même qui proclama : "La force prime sur le droit" ? Est-il bon de rappeler que les guerres sont décidées par les dirigeants, financées par les banques, développées par les industriels mais ne sont supportées que par les peuples ?

Le réalisme irresponsable ou la Realpolitik d'aujourd'hui a de cela de troublant qu'il s'appuie sur le Droit pour revendiquer ses alibis à l'intérêt national : le droit à la mobilité, le droit de commercer, le droit d'enrichissement, quitte, au plus fort de l'immoralité, à fermer les yeux sur les exactions d'un dictateur ou d'un régime sur son peuple ou sur son territoire. Sauf que ces formes de droits ont des incidences indirectes à la fois sur les populations déjà les plus défavorisées et les environnements les plus dégradés, mais là aussi faut-il rappeler que les règles du marché prévalent sur les droits de l'Homme et de la Nature ?

Pour se contenter d'évoquer la France, la vente d'armements à des pays-partenaires du Golfe, et leur destination n'échappent pas au sort réservé aux civils quand ces armes sont déployées sur des zones de conflits. De même que pour l'Egypte quand il s'agirait de sauvegarder ce qui reste du droit à l'expression libre et indépendante, quelques "Rafale" valent mieux que des mots célébrant l'information. Après tout, l'opinion publique, encore faut-il qu'elle subsiste, n'exercera pas de pressions sur l'exécutif tout occupé à tenter de préserver sa balance commerciale déjà confinée à un déficit abyssal.

La responsabilité irréalisée s'adresse quant à elle à des initiés interpellés par la valeur artificielle que l'on fixe à des mesures politiques supposées universelles, volontairement incapables de régler "la fracture sociale", car en définitif elles ne sont faites que pour asseoir une autorité davantage pernicieuse à des fins corporatistes.

La responsabilité est irréalisée car perpétuellement évocatrice d'avenir et qui naviguerait entre désir d'utopie et politique sans pouvoirs, rythmée par le municipalisme libertaire, baignant dans l'écologie sociale. Elle n'a pas son égale pour établir l'ordre juste, justifiant la place de l'individu au sein d'un collectivisme qui assurerait la cohésion sociale, le partage vertueux des activités humaines, l'équité entre tous. Dans cette vision, personne ne serait abandonné, personne n'accaparerait plus que le nécessaire vital et certainement pas le bien d'autrui ni l'acquisition de terres à perte de vue. Au fond, n'y a t'il rien d'autre à découvrir que le bien de l'Humanité ?

jeudi 16 juin 2022

L'abstention est aussi un acte politique

Alors que certains voudraient renouveler le bail pour une 6ème République, la forme actuelle de la démocratie représentative en France ne fonctionne plus, dès lors que la majorité des électeurs boude les urnes, en s'abstenant majoritairement de voter lors des échéances électorales. Nonobstant la posture anarchiste du refus du vote aux élections générales, des socialistes-libertaires ont trouvé dans le municipalisme libertaire de Murray Bookchin, un tremplin vers plus de démocratie directe, quand ils apportent leurs concours et leurs suffrages à des élections locales. Par contre, ne pas voter pour les élections présidentielles, et les législatives qui suivent, voire pour des européennes, relève également d'un geste politique, un acte tout aussi réfléchi que contestataire. 

L'Assemblée nationale française en 2018

A chaque élection qui passe, le taux de participation s'effrite jusqu'à enregistrer à chaque échéance qui passe un rejet encore plus massif. Désintérêt, désengagement, dégoût, les causes de ce désamour pour la République française sont certainement multiples et à chercher dans une forme d'individualisme, et si elle est exacerbée, n'en est pas moins favorisée par notre mode de vie, jusqu'à devenir une marque indélébile pour les moins de 35 ans.  Les commentateurs s'étranglent ensuite dans l'affrontement civique entre le droit et le devoir, et c'est souvent que l'on entend dire que les abstentionnistes manquent de discernement en rejetant leur devoir quand la rumeur prétend que "des générations avant nous se sont battues pour obtenir le droit de vote". Le suffrage universel masculin a été rétabli au cœur de la IIème République, après la révolution de 1848 et ne sera plus remis en cause. Ce n'est pas un soulèvement populaire qu'on aurait tenté de punir par la force et le bain de sang qui en est à l'origine mais un changement de régime qui n'a pas fait plus de 300 victimes. Dès lors, cet argument fallacieux ne tient plus. Et jusqu'à preuve du contraire son application ne l'a pas rendu obligatoire. Alors pourquoi nous faire croire que c'est un devoir ? On peut donc à contrario se poser légitimement la question de savoir si c'est un droit puisque le vote ne représenterait plus un devoir.  D'ailleurs ce droit, par qui a-t-il été attribué ? 

Les anarchistes français l'avaient bien compris dès l'époque de la IIIème République. Le vote n'a été généralisé que pour mieux légitimer le maintien et le développement d'une caste s'orientant toujours plus vers les intérêts du capitalisme, tout en favorisant l'expression d'un conservatisme congestionnant. En exemptant les deux guerres qui ont balafré le 20ème siècle européen, éloignant l'exercice démocratique du peuple, le régime parlementaire, paraplégique du pouvoir présidentiel, s'est exclut de lui-même du rôle qui lui était confié : une contre-mesure à l insatiable ingérence du pouvoir détenu par la monarchie républicaine. Pire, en 100 ans il a fini par embrasser les sourires des lobbyistes de l'agriculture et de l'armement, de pratiquer le sexisme jusqu'au despotisme, de s'octroyer des avantages illicites, de se noyer dans un naufrage d'amendements, d'enfiler pour les députés des commissions relayées par le cirque médiatique, de s'étrangler dans le mensonge fiscal, d'être une caisse enregistreuse du desiderata présidentiel ou une caisse en espèce sonnante et trébuchante pour assurer le maintien des finances des partis, de brandir l'article 2 pour mieux étouffer les langues minorisées. Les quelques réfractaires font malheureusement piètre figure et ce n'est pas Isabelle Attard, ex-députée d'EELV devenue Anarchiste, qui le démentira.

En réalité, les députés, tout comme les sénateurs, ne parviennent plus à secourir une République qui s'échoue, tout en ayant au préalable confisqué la parole publique qui revenait de droit au Peuple. En échange, les politiques n'ont plus que le fantasme comme recette miracle, et à force de fantasmes, les électeurs les plus aguerris à dénoncer l'égarement d'un système, ont fini par s'écarter des urnes. Pourquoi ? Parce que dire que Mélenchon serait 1er ministre relève du fantasme. Parler d'une retraite à 60 ans relève du fantasme. Prétendre que la voiture électrique est écologique reste un fantasme,.... C'est induire les gens en erreur. C'est le doute qui s'immisce dans les consciences politiques.

La corrosion démocratique a attaqué toute la sphère politique et quand on gratte la partie nécrosée, on s'aperçoit que les premiers à détourner ou à ignorer la loi sont les élus eux-mêmes, ne s'embarrassant pas de complicités avec la justice ou avec les forces de l'ordre. En vérité, il y a de quoi être dégoûtés. Alors à choisir, personnellement, je préfère me rendre en utopie plutôt que de me réfugier dans des fantasmes. 

vendredi 3 juin 2022

Les Français n'aiment pas les Arabes, des Bretons non plus acte de fin

 Acte I

https://ddlabeillaud.blogspot.com/2022/05/les-francais-naiment-pas-les-arabes-des.html

Acte II

https://ddlabeillaud.blogspot.com/2022/05/les-francais-naiment-pas-les-arabes-des_20.html


Contre mauvaise fortune bon coeur je me présentais sur le canton
de Châteauneuf-du-Faou en 2001 pour l'UDB,
après avoir été écarté de la liste de C. Troadec

La crainte première de certains hauts responsables était de voir cette affaire récupérée par des personnes hostiles à l'Emsav dans son ensemble et notamment par Françoise Morvan qui usait, et qui use encore, de la diatribe à excès et sans filtres contre les militants bretons, soignant surement une vexation profonde qui date de l'époque de sa rencontre avec Per Denez, à l'Université de Rennes. Etonnamment ce nom revient une seconde fois pour d'autres raisons. En effet, la rédaction du Télégramme de Carhaix, ayant eu vent des turbulences créées par l'article, m'appela afin de m'entretenir plus largement dans les colonnes du journal. Je savais que Mr Morvan, le journaliste qui me contactait, était un proche de Richard Ferrand. Je ne donnais pas suite à cette proposition qui m'aurait fait basculer dans la récupération politique. En cela je rejoignais Fatia Folgavez, sans le savoir, car elle ne fut jamais en contact avec le député de la 6ème circonscription, contrairement à ce qui est prétendu ci-dessous.

Courriel du 23 juin 2005, R.D.

Une autre forme de calomnie circulait à l'UDB à notre encontre. Si jusqu'à présent je me suis bien gardé de dévoiler l'identité des camarades du parti, l'individu qui suit mérite un éclairage particulier. Il s'agit de Daniel Cotten, être perfide et sans scrupules, éternelle seconde main de Christian Troadec à la mairie de Carhaix depuis 20 ans. Mais lisez plutôt :

Courriel du 23 juin 2005, Daniel Cotten

En fait, nous apprenions rapidement comment étaient distribuées les photocopies de mon article et notamment auprès des élus de la municipalité. Un petit aparté devient nécessaire. En 2001, Christian Troadec se présente à la tête d'une liste "Divers Gauche". Il a face à lui, et du même bord politique, deux autres listes rivales, l'une menée par l'ancien socialiste Richard Ferrand, l'autre par l'ancien maire de la commune, Jean-Pierre Jeudy. Au soir du premier tour, les électeurs mettent la liste de Richard Ferrand en tête de l'élection municipale. Sauf que celle de Christian Troadec est en embuscade avec seulement 120 voix d'écart avec le principal concurrent de gauche, qui rejette l'acte de l'union des gauches. Jean-Pierre Jeudy s'associe donc à Christian Troadec pour contrer et se débarrasser de Richard Ferrand au second tour. C'est bien ce ticket gagnant qui deviendra l'équipe majoritaire au sein de la future municipalité. Malgré tout, l'entente politique est de courte durée. Je ne sais pour quelle raison mais les relations se tendent entre les deux composantes de la majorité. A tel point qu'un des proches de Jean-Pierre Jeudy se charge de la distribution de mon article aux fameux "amis" politiques de Daniel Cotten. Christian Troadec ira jusqu'à lui dire qu'à l'UDB ils ne savent pas tenir leurs adhérents ! Ambiance. Pour autant, tout n'est pas réglé au sein de l'UDB du Kreiz-Breizh.

Courriel du 19 juin 2005, H.L.G. responsable de la section à cette époque

A lire ce qui suit, on peut surtout noter l'absence de médiations du responsable de la section locale de l'époque.

Courrier du 07 juillet 2005 à la section Kreiz Breizh de l'UDB, P.F.

Ci-dessous, une autre réaction, différente, mais qui en réalité détourne l'attention de l'objet du litige.

Courriel de N.L.G.

La date du prochain Bureau politique était fixée au dimanche 26 juin 2005 et a lieu à Bécherel. Un point sur l'An Emsaver est à l'ordre du jour. Je suis présent à cette réunion.

Courriel du 23 juin 2005, R.D.

Il n'y a pas eu de "dégâts à réparer". Ecrasé par le poids de l'enjeu, des carrures politiques qui s'additionnaient autour de la table, je fus un piètre avocat pour défendre Fatia Folgalvez. On oublia très vite l'instauration d'une commission d'enquête. Le point sur cette affaire achevé je n'avais que pour seule option le départ prématuré du Bureau Politique. Quelques jours plus tard je mettais un terme à ma (longue) présence au sein de l'UDB. La conclusion de cette pitoyable affaire je la laisse à Fatia qui résume bien ce que je pense de ce déni méprisant à l'endroit d'une "humaine dégradée".

Extrait du courrier adressé au "Peuple Breton" fin 2003