LA PETITE ALGERIENNE
Sources
Archives familiales d’A.M. Gourvès, née le 21 janvier à
Bône (Algérie)
N.B. de l’auteur : Je tiens d’A.M. Gourvès l’information comme quoi son grand-père, colon français, aurait participé activement au pogrom de Constantine le 05 août 1934. Pourtant, aucune source disponible ne mentionne la présence de colons français.
Archives du département de Vendée, « La Voix de la
Vendée », « La Croix de Vendée »
Bnf Gallica, numéros du journal « L’Avenir de
Tebessa », gallica.bnf.fr/BnF
Ouest-France «L’épiscopat contesté de Mgr Cazaux »,
article du 27 mai 2014, intervenant : Michel Gautier (historien)
Site Internet : Mémorial de la résistance et de la
déportation en Vendée
Persée, Le développement géographique de la colonisation
agricole en Algérie, Henri Busson, annales de géographie, année 1898, pp
34-54 (46)
Partir « coloniser » l’Algérie dans les années
1890 : Respect des règles, initiatives, affranchissement, Christine
Mussard
Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier. Séance
du 14 février 2011. « Colons en Algérie, histoire d’une famille
ordinaire ». Claude Lamboley
Presse Universitaire de Provence, « Antijudaïsme et
antisémitisme en Algérie coloniale, 1830-1964. Chapitre « Un moment
d’extrême tension entre populations » Constantine août 1934. Pp 181-202.
Geneviève Demerjian
Site Internet de La Ligue de défense juive, article du 05
août 2016, « Ni pardon, ni oubli : 5 août 1934 le pogrom de
Constantine en Algérie : 24 juifs tués »
Persée, Une émeute antijuive à Constantine – Charles-Robert
Ageron, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, année 1973, pp 23-40
Documentaire écrit
Récit inspiré de faits réels (Les noms et prénoms de
certaines personnes ont été volontairement modifiés)
Reconstitution historique
Extraits des courriers authentiques
A.L. Pignol à droite sur la photo. 1910 |
Résumé
A.L. Pignol fut un odieux personnage. Colon algérien. Il profita de son statut de notable pour exécuter avec ferveur sa monomanie viscérale : ratonner du Juif. A.L. Pignol se sentait à l’aise dans son époque, dans laquelle l’antisémitisme agissait comme un catalyseur pour toutes les aversions et les persécutions envers une communauté toute entière.
Il rencontra puis épousera Marie-Jeanne Gilbert en 1905. Marie-Jeanne Gilbert fut elle-même la fille de migrants cultivateurs partis du Tarn-et-Garonne pour échapper à la misère et qui voulaient profiter d’une concession agricole d’Ain-Charchar.
Parents de deux filles, Henriette et Laurette, le couple fit l’acquisition d’un hôtel à Tébessa en 1910 permettant à A.L. Pignol d’accéder au rang d’élu de la République, à la fois à Tébessa mais également dans la commune mixte de Morsott. L’arrivée des Nazis au pouvoir en Allemagne et l’instauration de la collaboration en France ne feront que légitimer l’adhésion d’A.L. Pignol à un nationalisme d’extrême droite en Algérie.
Sa fille aînée, Henriette Pignol se mariera, contrainte, avec Charles Mingam, Breton de Daoulas, capitaine dans l’Infanterie française. Charles Mingam étant mobilisé en 1940, ils devront quitter l’Algérie pour déménager vers La Roche-sur-Yon. Très vite, dans le conflit, l’officier sera fait prisonnier. Son épouse devra seule, pendant plus de cinq ans, avec leurs deux jeunes enfants, éprouver les affres de l’occupation allemande en Vendée, se réfugiant dans la religion catholique pour y trouver un semblant de béatitude. Seule la correspondance qu’elle entretiendra avec son mari, emprisonné dans un Oflag, maintiendra l’espoir d’un retour.
Tout comme en Algérie, l’antisémitisme métropolitain, s’il ne fut pas encouragé par une majorité de vendéens, pourtant effacée et silencieuse, ne fut pas moins une discrimination extrême, à laquelle de nombreux Français, parmi lesquelles des notables religieux et des réactionnaires de droite, s’affilièrent soit avec frénésie et virulence, soit par allégeance au gouvernement de Vichy.
Ce récit d’une saga familiale, inspiré de faits réels, prend sa source à la fin du 19ème siècle lorsque des migrants français s’accaparèrent le territoire algérien. Il y est question d’implantation des populations, de l'antisémitisme ordinaire des Français, de conflits et de répits, de haine et d’amour, de vie et de mort.
L'exception culturelle française réside dans le fait qu'elle peut encore célébrer un antisémite comme Céline sans être jugée par la condamnation