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dimanche 28 juin 2020

A Plougastel, défaite de l'écologie

A Plougastel-Daoulas, le second tour des élections municipales a confirmé le premier scrutin en plaçant en tête le maire sortant, Dominique Cap. Comme ailleurs, les abstentionnistes sont nombreux mais pas autant qu'ailleurs (51.61 %). Même si l'effet "covid-19" se fait ressentir comme ailleurs, surement couplé à une lassitude des habitants pour la politique en général, les perdants ne pourront pas s'appuyer là-dessus pour rendre illégitime la victoire de Dominique Cap (à noter que le nombre d'inscrits diminue entre 2014 et 2020). L'écart en nombre de votants, avec le second, David Moan, paraît réduit (2409 votes contre 2235 votes) mais si on regarde le résultat des élections de 2014, cet écart existait également si on cumule le nombre de voix des deux listes de gauche face à Dominique Cap. 
Ce n'est donc pas un plébiscite pour la liste "Ensemble pour Plougastel" emmenée par David Moan, même s'il a profité du report de voix de l'absence incompréhensible de Gilles Grall au second tour (Gilles Grall pouvait maintenir sa liste avec plus de 10 % des suffrages). Pire qu'une défaite de la gauche, c'est une défaite de la transition écologique. C'est une erreur fondamentale des protagonistes de cette liste de n'avoir pas porté "haut les couleurs", l'écologie à Plougastel. Quand ailleurs une tête liste écologique passe, à Plougastel, ils ne font pas ce choix, ça casse. A noter la débâcle du candidat Lrem, Stéphane Peron, seul représentant de la liste qu'il représentait (10%) au prochain conseil municipal. Isolé, son mandat risque d'être une longue, très longue période de solitude politique.
Quel que soit le mode de représentation pour désigner le ou la représentantE d'une liste aux prochaines élections, pour contester la place du chef de cartel, Dominique Cap, Plougastel est mure pour que cette liste soit menée par unE écologiste. David Moan n'est pas écologiste, il ne le sera pas dans 6 ans. Mais comme à Plougastel, on n'est pas comme ailleurs, comme dans le passé, ils seraient capables, dans le camp de gauche, de faire appel à des anciens perdants pour garantir leur représentativité !
En attendant, l'association de protection de l'environnement "A quoi ça serre" restera le seul rempart écologique, crédible, face à Dominique Cap et à ses soutiens pollueurs et destructeurs du bocage, comme l'exemple emblématique du chemin de kervenal qu'ils veulent élargir pour laisser passer plus aisément les camions à destination des serres industrielles. Des travaux qui ont été différés depuis bientôt 5 ans, grâce à l'intervention salvatrice d' A quoi ça serre.
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samedi 20 juin 2020

Municipales. L'absence d'ADN écologique des macronistes locaux

A la veille du second tour des élections municipales à Plougastel, on peut pronostiquer qu'une majorité des suffrages exprimés se reportera sur celui qui a institutionnalisé la pollution à grande échelle sur la commune, via l'appui du modèle économique hors-sol de la presqu'île, le chef de cartel Dominique Cap. Cette prévision viendrait confirmer le résultat du premier tour qui a placé en seconde position la liste "Ensemble pour Plougastel", liste protéiforme d'écologistes BCBG et de socialistes recyclés, avec la particularité d'avoir éjecté certaines particules insignifiantes d'adhérents de partis historiquement marqués à gauche, et que dans certain cas, on puisse saisir la nécessité salvatrice de les évincer. C'est vraiment sans surprise, que la liste Lrem (En Marche - Stéphane Peron) arrive loin derrière, même si elle ne détient pas le titre, parfois élogieux, de lanterne rouge, confié au quatrième candidat, Gilles Grall. Au moins aura t-il eu le mérite de constituer une liste, à défaut d'alternatif crédible vers la transition écologique.
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Le candidat Lrem, Stéphane Peron en plein exercice médiatique
On le sait dorénavant, toutes les listes arborent la couleur verte, marqueur spectral de l'écologie. Ce que l'on sait peut-être moins, ou pas du tout, une notion à laquelle nous ne prêtons plus guère attention, est que l'écologie est avant tout une philosophie de sens, de cohérence et d'engagements civiques, voire une lutte militante (le combat contre l'aéroport de NDDL en est emblématique). A l'image de la nature, ça prend du temps d'en comprendre la signification (à tenter de croire que l'humain carboné et urbanisé puisse un jour comprendre sa dimension universelle épurée). Ça demande une profonde introspection instinctive, loin des bureaux feutrés de spécialistes et de politicards qui le plus souvent sont à la solde des investisseurs de l'hypothétique "croissance verte". Et puis il ne suffit pas de posséder quelques poules, un potager bio et de se promener à la campagne, pour se proclamer "écologiste". Et bien pourtant c'est ce qui produit : on peut ranger nos banderoles anti-ogm et nos tracts contre les néonicotinoïdes, les néo-écologistes sont éleveurs de poules, enfermés dans leurs jardins "propik-nickel", à défaut de basse-cour. Du jour au lendemain, vous vous retrouvez entouré d'une nuée de poussins, qui caquettent sur le sujet, pendant que les plus investis des militants deviennent dangereux pour leur modèle démocratique. 
Par contre, ils sont à court d'idées novatrices et d'idéal libertaire à l'image de la liste macroniste à Plougastel. Mais dans ce cas-là, comment se fait-il que je ne parvienne pas à me réjouir, moi l'agitateur, le trublion, l'empêcheur de tourner en rond, le condamné selon les sensibilités, que la liste conduite par Stéphane Peron (Lrem) reprenne à son compte quelques unes de mes propositions sur la transition écologique, dixit la colistière chargée des questions environnementales ? Seconde chaudière à bois et création d'une filière dédiée à sa production d'énergie, panneaux photovoltaïques sur les toitures des bâtiments municipaux pour plus d'autonomie énergétique,... Et bien certainement que comme beaucoup, les macronistes n'ont déjà pas une vision globale du phénomène environnemental, malgré une matrice intellectuelle potentiellement constructive mais bien mal orientée, et surtout qu'ils font comme tous les autres candidats : de l'écologie à la carte. L'écologie est une vision interdépendante comme un biotope : "je retiens telle idée pour faire plaisir à mes électeurs et je rejette celle-là car trop contraignante".  Ce sont des apprentis-illusionnistes, des blasphémateurs du raisonnement social de l'écologie. 
Il n'y a qu'à prendre comme exemple l'assainissement collectif et non collectif à Plougastel. Alors que le sujet de l'assainissement écologique (lagunage ou phyto épuration) semblait en bonne place dans les préoccupations des représentants macronistes rencontrés pendant la campagne électorale, ce point crucial pour le maintien d'un état écologique correct des eaux côtières de la commune, au regard de la pollution occasionnée par les rejets incontrôlés des eaux usées dans la rade, disparaît tout bonnement du programme électoral. Que s'est-il passé entre-temps ? Est-ce l'intervention magistrale de la société publique locale 'Eau du ponant" qui expliquerait que l'assainissement écologique ne serait absolument pas une solution viable, surtout si elle est portée par un personnage hurluberlu comme l'Abeillaud ? Il ne faudrait surtout pas froisser les éventuels prochains partenaires communautaires comme Cuillandre et sa clique, quelque peu irascibles.
Combien de temps faudra t-il encore à tous ces décideurs politiques pour cesser d'être irresponsables ? Les faits sont têtus et inexorablement factuels quant on se souvient que les pionniers de l'agriculture biologique étaient considérés dans les années 90 comme des illuminés. Qualifier "d'erreur de débutant" le retrait d'une expérimentation à l'assainissement écologique d'un programme électoral est trop peu suffisant au regard des enjeux. C'est une erreur fondamentale. Et pour preuve. On apprenait par voix de presse le 11 juin dernier, que des plages de Plougastel étaient interdites à la baignade par arrêté municipal, "en raison des conditions météorologiques actuelles". Soit. Quoique, le confinement imposé par la covid-19 a entraîné un passage aux sanitaires plus fréquent des résidents, passage qui, dans des périodes normales d’externalisation au domicile, se fait dans un établissement scolaire ou dans une entreprise de la région brestoise. Ce phénomène de passages dans les sanitaires s'est prolongé sur deux mois. Connaissant l'état défectueux et insalubre du réseau d'évacuation des eaux usées de l'assainissement non collectif dans la presqu'île, il est fort à parier que le lien de causalité est tout trouvé entre ces interdictions et les rejets directs et démultipliés de ces eaux usées dans la rade de Brest. Mais voilà, n'est pas visionnaire qui peut. C'est un bien lourd fardeau que de faire appel à la volonté politique quand il s'agit d'écologie. Les macronistes n'ont que pour seul objectif d'asseoir au niveau local leur influence nationale, pour tenter de devenir un parti d'élus comme le parti socialiste, et d'influer à travers leurs actions, un capitalisme qui économiquement présente des signes de plus en plus inquiétants de remplacement démocratique. 

jeudi 11 juin 2020

La production de micro-algues reste en rade

Le Télégramme, 30 juin 2016. A propos de la production industrielle de spiruline en AB par des serristes de Plougastel-Daoulas, extrait de l'article : "On est sur deux hectares aujourd'hui. Mais, vu l'engouement, il est possible qu'on en reste pas là", esquisse Fabrice Gouennou. Effectivement, les trois frères associés n'en sont pas restés là, puisque 5 ans plus tard l'entreprise "Cyane" est en rade, soit en liquidation judiciaire, prononcée par le Tribunal de commerce de Saint-Brieuc, le 03 juin de cette année. L'entreprise qui ambitionnait d'être le principal fournisseur de spiruline bio de France fait aujourd'hui profil bas et pour s'assurer une discrétion la plus absolue décide de s'adresser au tribunal de commerce de Saint-Brieuc alors que l'activité industrielle est localisée à proximité de Brest.
La phase de démarrage de cette activité innovante avait pourtant les faveurs de la presse, de la région Bretagne, d'acteurs financiers privés et faisait la fierté de Dominique Cap, dont une de ses conseillères municipales n'était autre que la compagne d'un des trois producteurs de tomates industrielles. Il faut croire que l'investissement hasardeux des politiques de la région, à partir de l'argent du contribuable breton notamment (3 millions d'investissement), favorise un micro-climat qui se traduit par un épais brouillard matinal, laissant à peine apparaître le littoral découpé de la rade de St-Brieuc, propice à n'en pas douter à l'échouage d'algues, même microbiennes. Autrement dit, ils sont certainement nombreux à se faire discret, à regarder ailleurs et à s'abstenir d'informer sur cet échec, retentissant...dans les seuls couloirs du tribunal de St Brieuc...et chez l'Abeillaud.
D'ailleurs, la lecture du rapport de jugement est assez croustillante, non pas qu'il faille se féliciter du désarroi des entrepreneurs mais quand même, faire référence à la covid-19 et la crise sanitaire pour expliquer, pour partie, l'impossibilité de l'application d'un prévisionnel de redressement, est assez difficile à avaler ! Car qui sait entendre, savait que Cyane rencontrait déjà bien antérieurement à la liquidation judiciaire des difficultés dans sa production de spiruline. Comme le souligne un acteur majeur du secteur : "Modèle de production technique, économique et environnemental non viable".
"On ne se place pas en concurrence avec les producteurs artisanaux, qui ne peuvent pas répondre aux exigences des laboratoires, en matière de qualité et de régularité de production" dixit l'un des industriels. En off, les commentaires étaient tout autre, et à une variante près : on fait du lobbying à tous les niveaux et on écrase tous ces petits producteurs incapables de créer de l'emploi qualifié et pérenne. 
Encore une fois inutile de se réjouir des difficultés rencontrées par ces personnes, mais tout de même, pourraient-ils avoir la décence de fermer leur site internet et de cesser de communiquer sur un label AB que d'autres producteurs artisanaux méritent davantage à force de témérité et d'engagements ? 
la conclusion reviendra à cet artisan de la spiruline en AB : "Empêcheurs d'avancer".
capture d'écran du 12 juin 2020