Nous
devons aider la société civile burkinabè à lutter contre les OGM,
Monsanto et la Fondation Gates.
Entrée au Burkina Faso
par le coton
C’est dans le plus grand
secret que les premiers essais de coton OGM ont démarré au Burkina
Faso, en 2001, en violation de la convention sur la diversité
biologique de 1992 et le protocole de Carthagène sur la biosécurité
de 2000, Monsanto et les firmes de biotechnologies utilisent depuis
ce pays comme un cheval de Troie pour essaimer les OGM en Afrique de
l’Ouest.
Les OGM ont été
introduits officiellement au Burkina Faso en 2003, précisément dans
les exploitations agricoles de Farakoba (Bobo-Dioulasso) et Kouaré
(Fada N’Gourma). Les premières distributions importantes de
semences de coton OGM, dit coton BT, ont eu lieu en 2008. 8500
hectares sont alors ensemencés. Aujourd’hui, grâce à la
complicité du gouvernement de Blaise Compaoré et une implication
directe du quasi unique syndicat cotonnier UNPCB, et des sociétés
privées comme la française Géocoton (ex-Dagris), 70 % du coton
Burkinabè est OGM.
L’augmentation
importante du coût de la semence, multiplié par 33 par rapport au
coton conventionnelle, n’est pas accompagnée d’augmentation des
rendements promis par les sociétés cotonnières et l’UNPCB.
Pire, le coton BT, produisant moins de graines que la variété
conventionnelle, est pratiquement deux fois moins lourd pour le même
rendement en fibre. Ainsi, les paysans, rémunérés au poids de leur
récolte, sont largement perdants.
Dans les projets de
Monsanto, le coton OGM n’est qu’une étape dans une stratégie
s’invasion OGM en Afrique.
Main base sur le sorgho
Le sorgho est l’aliment
de base pour 300 millions de personnes en Afrique de l’Ouest.
Nourrissant les populations de cette partie du globe depuis des
millénaires, cette céréale est annoncée au début du 21ème
siècle comme source de carence mais, parole de toubab, la science
occidentale va arranger cela. En juillet 2005 des chercheurs lancent
un projet nommé Sorgho biofortifié en Afrique ou ABS. L’argument
des OGM pourfendeurs de la faim dans le Monde est de nouveau utilisé,
ici à grand soutient de la Fondation Gates directement et fortement
impliquée dans ce projet. Notons que La puissante Fondation Bill et
Melinda Gates, dédiée officiellement à des projets
philanthropiques, vient d’acquérir 500 000 actions de la société
Monsanto.
Un sorgho GM breveté
serait une grave menace pour l’Afrique de l’Ouest et sa
souveraineté alimentaire déjà fortement mise à mal par le
déversement des surplus agricoles européens. Le niébé, la patate
douce, le mil sont également dans le collimateur des maîtres
mondiaux de la biotechnologie dont l’objectif est bel et bien le
contrôle de l’alimentation mondiale.
Si une partie de la
société civile burkinabè comme le Syndicat national des
travailleurs de l’agro-pastoral (Syntap ) résiste à ce danger,
leurs moyens sont plus que limités face à la puissance de Monsanto.
Les luttes contre les
OGMs, ici comme là-bas, sont liées et indissociables. Mais les
possibilités de résistance ne sont pas les mêmes selon le pays où
la lutte se situe. C’est pourquoi soutenir et aider la société
civile burkinabè à résister aux projets de Monsanto et de la
Fondation Gates s’inscrit dans les axes d’engagement d’Ingalañ
au Burkina Faso.
Pour Ingalañ Hervé Le Gal
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