Jour de la Saint Sylvestre, an
2013.
Entre le petit-déjeuner des
enfants et leurs bains, j’ai mené ma petite enquête sur le traitement phytosanitaire
de plants cultivés sous serres comme la fraise. Il apparaît que l’emploi de
fongicides en préventif contre l’oïdium, ou mildiou, soit d’usage.
Alors que certains produits comme l’azoxystrobine doivent encore obtenir une Autorisation de mise sur le marché en France, d’autres pesticides sont interdits par l’Union européenne depuis 2006 (période du récit) comme le carbendazime (fongicide) ou le malathion (insecticide ravageur notamment sur les abeilles). Pour autant, rien ne viendra effacer l’irresponsabilité de producteurs quant à leurs pratiques faites à l’insu des personnes présentes dans leurs serres, au détriment de leur sécurité.
Alors que certains produits comme l’azoxystrobine doivent encore obtenir une Autorisation de mise sur le marché en France, d’autres pesticides sont interdits par l’Union européenne depuis 2006 (période du récit) comme le carbendazime (fongicide) ou le malathion (insecticide ravageur notamment sur les abeilles). Pour autant, rien ne viendra effacer l’irresponsabilité de producteurs quant à leurs pratiques faites à l’insu des personnes présentes dans leurs serres, au détriment de leur sécurité.
Il a été difficile pour Camille
(nom modifié pour conserver son anonymat) de revenir sur cette période et de
rompre le silence. Même s’il manque des éléments de cause à effets sur son
drame, je ne remets pas en cause la
probité de Camille. De plus en plus d’études scientifiques mettent en cause la
toxicité résiduelle des pesticides sur notre santé et leur effet cocktail.
La Vie ne saurait souffrir de notre
frilosité.
« Je fus employée en tant que saisonnière pour la
récolte de fraises en Avril 2006 à Plougastel-Daoulas. Une expérience
professionnelle que je n’oublierai pas.
En effet, j’étais enceinte de 2 mois lors de mon embauche et ai perdu mon bébé 2 mois plus tard. « Perdu mon bébé » n’est pas tout à fait le terme exact, mon bébé est mort dans mon ventre, mon médecin ne s’en est rendu compte que 1 mois plus tard. J’ai gardé mon bébé mort 1 mois dans mon ventre. Je n’ai pas fait de fausse couche, il a fallu aller le chercher. Sur le coup je n’ai pas eu envie d’aller chercher les causes.
En effet, j’étais enceinte de 2 mois lors de mon embauche et ai perdu mon bébé 2 mois plus tard. « Perdu mon bébé » n’est pas tout à fait le terme exact, mon bébé est mort dans mon ventre, mon médecin ne s’en est rendu compte que 1 mois plus tard. J’ai gardé mon bébé mort 1 mois dans mon ventre. Je n’ai pas fait de fausse couche, il a fallu aller le chercher. Sur le coup je n’ai pas eu envie d’aller chercher les causes.
Une fois l’événement digéré, j’en ai parlé autour de moi et
il s’est avéré qu’une autre employée de la même serre avait eu la même
expérience que moi 1 an plus tôt, et j’ai aussi appris que notre employeur
traitait les fraises le matin avant notre arrivée.
Lors de ma deuxième grossesse j’en ai parlé à mon médecin
qui m’a expliqué, qu’il avait fait analyser le fœtus à cette époque pour
protéger une éventuelle seconde grossesse (ADN, incompatibilité sanguine,…) et
que le fœtus était viable, pour lui rien n’explique ce qui s’est passé.
Je lui ai donc raconté ce qui m’avait été rapportée ;
les traitements avant notre arrivée ainsi que je n’avais pas été la seule. Et
là, il me dit de la forte probabilité que les traitements en soient la cause du
décès.
Aujourd’hui je témoigne pour que les exploitants agricoles
se rendent compte que les infractions commises par certains d’entre eux ont des
conséquences sur la vie de leurs employé(e)s ainsi que sur celle des riverains.
Je témoigne aussi pour interpeller les employées sur les
conséquences de leurs conditions de travail et que si certaines d’entre elles
vivent ce que j’ai vécu demandent des analyses plus poussées à leur
médecin. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire