Où se glisse le danger ?
Au-delà de la recherche d’une plastique artistique, que nous
dévoile cette mise en scène perturbée car dénaturée ?
Au début il y a l’arbre, symbole de la puissance de
l’élévation et du cycle de la vie. Mais affaissé sur le flanc, il personnifie
la fragilité de la nature, contrariée par l’emprise d’une calamité écologique, aliénée
par une pollution, celle du film plastique agricole. Son déracinement renvoie à
la condition humaine qui se fige de façon compulsive dans une organisation
urbaine, venant rompre la symbiose de l’homme à son environnement. Perturbé par
sa propre futilité, il ne saisit plus l’essentiel et s’éloigne des vraies
attitudes à adopter, comme le suggère l’introduction des deux personnages dans ce
paysage.
On y voit un référent adulte, tout aussi bien un père, un animateur socioculturel
ou bien encore un éducateur spécialisé. Il est accompagné d’un enfant qu’il
surveille. Cet enfant, qui dévale sur un toboggan, peut à chaque instant chuter
et se faire mal. Au demeurant, la vigilance du référent est légitime. Mais son
attention n’est-elle pas détournée du
véritable danger que représente le plastique qui l’entoure et dont il a
banalisé la nocivité ?
Car en effet que devient ce plastique quand il se
désagrège ? Transformé en fragment, ce plastique, avec la complicité des
éléments (ruisseau, vent, …) rejoint les estuaires, file dans la rade de Brest,
s’incruste en micro résidus et contribue à l’intoxication de la chaîne
alimentaire. Certainement que le référent et l’enfant consomment régulièrement
du poisson. Ils viennent, à leur tour, sans le suspecter, d’être contaminés par
l’ingestion de plastique. A-t’on alors bien évalué le sens des
responsabilités ?
Utilisation de la végétation morte. Momifier
les arbres déracinés ou des branches de gros calibres.
Le concept est de reconstruire
un paysage dénaturé en replantant ces arbres au cœur de l'écosystème intact et
créer un contraste entre une nature verdoyante et la souillure laissée sur
place.
Foutu film
Foutu film ! Il se
faufile fossoyeur
Se défile habiller le
lit des estuaires
Se prélasse sous une
plastique noirceur
Tel un brai résidu
délavé au polymère
Squatteur, il
scarifie les murets à mûrier
Se plait en plaie,
une pléiade de rats du sol
Immondice famélique
de peu de fraisiers
Dès lors dévore les environs
de Kergolle
Opportuniste, il se
tapit végétal
Rivalise et
s’enracine à se fossiliser
Dans le charnier d’une
chimie létale
Dans la chimère boisée
des prieurés
Outrancier, il
outrepasse son sort
S’éternise dans la
friche défraichie
S’abandonne atone
dans le décor
Pour un temps
décuplant sa gabegie
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