Le Télégramme, 30 juin 2016. A propos de la production industrielle de spiruline en AB par des serristes de Plougastel-Daoulas, extrait de l'article : "On est sur deux hectares aujourd'hui. Mais, vu l'engouement, il est possible qu'on en reste pas là", esquisse Fabrice Gouennou. Effectivement, les trois frères associés n'en sont pas restés là, puisque 5 ans plus tard l'entreprise "Cyane" est en rade, soit en liquidation judiciaire, prononcée par le Tribunal de commerce de Saint-Brieuc, le 03 juin de cette année. L'entreprise qui ambitionnait d'être le principal fournisseur de spiruline bio de France fait aujourd'hui profil bas et pour s'assurer une discrétion la plus absolue décide de s'adresser au tribunal de commerce de Saint-Brieuc alors que l'activité industrielle est localisée à proximité de Brest.
La phase de démarrage de cette activité innovante avait pourtant les faveurs de la presse, de la région Bretagne, d'acteurs financiers privés et faisait la fierté de Dominique Cap, dont une de ses conseillères municipales n'était autre que la compagne d'un des trois producteurs de tomates industrielles. Il faut croire que l'investissement hasardeux des politiques de la région, à partir de l'argent du contribuable breton notamment (3 millions d'investissement), favorise un micro-climat qui se traduit par un épais brouillard matinal, laissant à peine apparaître le littoral découpé de la rade de St-Brieuc, propice à n'en pas douter à l'échouage d'algues, même microbiennes. Autrement dit, ils sont certainement nombreux à se faire discret, à regarder ailleurs et à s'abstenir d'informer sur cet échec, retentissant...dans les seuls couloirs du tribunal de St Brieuc...et chez l'Abeillaud.
D'ailleurs, la lecture du rapport de jugement est assez croustillante, non pas qu'il faille se féliciter du désarroi des entrepreneurs mais quand même, faire référence à la covid-19 et la crise sanitaire pour expliquer, pour partie, l'impossibilité de l'application d'un prévisionnel de redressement, est assez difficile à avaler ! Car qui sait entendre, savait que Cyane rencontrait déjà bien antérieurement à la liquidation judiciaire des difficultés dans sa production de spiruline. Comme le souligne un acteur majeur du secteur : "Modèle de production technique, économique et environnemental non viable".
"On ne se place pas en concurrence avec les producteurs artisanaux, qui ne peuvent pas répondre aux exigences des laboratoires, en matière de qualité et de régularité de production" dixit l'un des industriels. En off, les commentaires étaient tout autre, et à une variante près : on fait du lobbying à tous les niveaux et on écrase tous ces petits producteurs incapables de créer de l'emploi qualifié et pérenne.
Encore une fois inutile de se réjouir des difficultés rencontrées par ces personnes, mais tout de même, pourraient-ils avoir la décence de fermer leur site internet et de cesser de communiquer sur un label AB que d'autres producteurs artisanaux méritent davantage à force de témérité et d'engagements ?
Bonjour,
RépondreSupprimerSavez-vous si le fond de commerce ainsi que le matériel ont été racheté ?
Il me semble que l'achat prévu par le groupe GEP n'a pas été fait puisque celui-ci a coulé.
Quid de la production BIO ?
Bonjour
Supprimerje ne peux pas vous répondre sur ces points, même si on peut encore s'interroger sur le principe de production dite BIO