A la veille du second tour des élections municipales à Plougastel, on peut pronostiquer qu'une majorité des suffrages exprimés se reportera sur celui qui a institutionnalisé la pollution à grande échelle sur la commune, via l'appui du modèle économique hors-sol de la presqu'île, le chef de cartel Dominique Cap. Cette prévision viendrait confirmer le résultat du premier tour qui a placé en seconde position la liste "Ensemble pour Plougastel", liste protéiforme d'écologistes BCBG et de socialistes recyclés, avec la particularité d'avoir éjecté certaines particules insignifiantes d'adhérents de partis historiquement marqués à gauche, et que dans certain cas, on puisse saisir la nécessité salvatrice de les évincer. C'est vraiment sans surprise, que la liste Lrem (En Marche - Stéphane Peron) arrive loin derrière, même si elle ne détient pas le titre, parfois élogieux, de lanterne rouge, confié au quatrième candidat, Gilles Grall. Au moins aura t-il eu le mérite de constituer une liste, à défaut d'alternatif crédible vers la transition écologique.
Le candidat Lrem, Stéphane Peron en plein exercice médiatique |
On le sait dorénavant, toutes les listes arborent la couleur verte, marqueur spectral de l'écologie. Ce que l'on sait peut-être moins, ou pas du tout, une notion à laquelle nous ne prêtons plus guère attention, est que l'écologie est avant tout une philosophie de sens, de cohérence et d'engagements civiques, voire une lutte militante (le combat contre l'aéroport de NDDL en est emblématique). A l'image de la nature, ça prend du temps d'en comprendre la signification (à tenter de croire que l'humain carboné et urbanisé puisse un jour comprendre sa dimension universelle épurée). Ça demande une profonde introspection instinctive, loin des bureaux feutrés de spécialistes et de politicards qui le plus souvent sont à la solde des investisseurs de l'hypothétique "croissance verte". Et puis il ne suffit pas de posséder quelques poules, un potager bio et de se promener à la campagne, pour se proclamer "écologiste". Et bien pourtant c'est ce qui produit : on peut ranger nos banderoles anti-ogm et nos tracts contre les néonicotinoïdes, les néo-écologistes sont éleveurs de poules, enfermés dans leurs jardins "propik-nickel", à défaut de basse-cour. Du jour au lendemain, vous vous retrouvez entouré d'une nuée de poussins, qui caquettent sur le sujet, pendant que les plus investis des militants deviennent dangereux pour leur modèle démocratique.
Par contre, ils sont à court d'idées novatrices et d'idéal libertaire à l'image de la liste macroniste à Plougastel. Mais dans ce cas-là, comment se fait-il que je ne parvienne pas à me réjouir, moi l'agitateur, le trublion, l'empêcheur de tourner en rond, le condamné selon les sensibilités, que la liste conduite par Stéphane Peron (Lrem) reprenne à son compte quelques unes de mes propositions sur la transition écologique, dixit la colistière chargée des questions environnementales ? Seconde chaudière à bois et création d'une filière dédiée à sa production d'énergie, panneaux photovoltaïques sur les toitures des bâtiments municipaux pour plus d'autonomie énergétique,... Et bien certainement que comme beaucoup, les macronistes n'ont déjà pas une vision globale du phénomène environnemental, malgré une matrice intellectuelle potentiellement constructive mais bien mal orientée, et surtout qu'ils font comme tous les autres candidats : de l'écologie à la carte. L'écologie est une vision interdépendante comme un biotope : "je retiens telle idée pour faire plaisir à mes électeurs et je rejette celle-là car trop contraignante". Ce sont des apprentis-illusionnistes, des blasphémateurs du raisonnement social de l'écologie.
Il n'y a qu'à prendre comme exemple l'assainissement collectif et non collectif à Plougastel. Alors que le sujet de l'assainissement écologique (lagunage ou phyto épuration) semblait en bonne place dans les préoccupations des représentants macronistes rencontrés pendant la campagne électorale, ce point crucial pour le maintien d'un état écologique correct des eaux côtières de la commune, au regard de la pollution occasionnée par les rejets incontrôlés des eaux usées dans la rade, disparaît tout bonnement du programme électoral. Que s'est-il passé entre-temps ? Est-ce l'intervention magistrale de la société publique locale 'Eau du ponant" qui expliquerait que l'assainissement écologique ne serait absolument pas une solution viable, surtout si elle est portée par un personnage hurluberlu comme l'Abeillaud ? Il ne faudrait surtout pas froisser les éventuels prochains partenaires communautaires comme Cuillandre et sa clique, quelque peu irascibles.
Combien de temps faudra t-il encore à tous ces décideurs politiques pour cesser d'être irresponsables ? Les faits sont têtus et inexorablement factuels quant on se souvient que les pionniers de l'agriculture biologique étaient considérés dans les années 90 comme des illuminés. Qualifier "d'erreur de débutant" le retrait d'une expérimentation à l'assainissement écologique d'un programme électoral est trop peu suffisant au regard des enjeux. C'est une erreur fondamentale. Et pour preuve. On apprenait par voix de presse le 11 juin dernier, que des plages de Plougastel étaient interdites à la baignade par arrêté municipal, "en raison des conditions météorologiques actuelles". Soit. Quoique, le confinement imposé par la covid-19 a entraîné un passage aux sanitaires plus fréquent des résidents, passage qui, dans des périodes normales d’externalisation au domicile, se fait dans un établissement scolaire ou dans une entreprise de la région brestoise. Ce phénomène de passages dans les sanitaires s'est prolongé sur deux mois. Connaissant l'état défectueux et insalubre du réseau d'évacuation des eaux usées de l'assainissement non collectif dans la presqu'île, il est fort à parier que le lien de causalité est tout trouvé entre ces interdictions et les rejets directs et démultipliés de ces eaux usées dans la rade de Brest. Mais voilà, n'est pas visionnaire qui peut. C'est un bien lourd fardeau que de faire appel à la volonté politique quand il s'agit d'écologie. Les macronistes n'ont que pour seul objectif d'asseoir au niveau local leur influence nationale, pour tenter de devenir un parti d'élus comme le parti socialiste, et d'influer à travers leurs actions, un capitalisme qui économiquement présente des signes de plus en plus inquiétants de remplacement démocratique.
Ils sont écologistes comme la finance est l'ennemie du flanby. S'agit d'occuper le terrain idéologique par une grande verve au sein d'associations dont le montant des subventions est directement décidé par la fnsea, les militants qui s'en approchent sont vite lobotimisés ou dégoûtés de s'investir. Ces assos affirment que la polution de la baie de douarnenez est dûe aux déjections bovines des cheptels se nourrissant en herbage dédouanant de fait l'industrie porcine. Ils s'appuient sur des analyses dont la crédibilité ne doit pas dépareillée de celles commandées par la préfecture de st brieuc il y a quelques années afin de blanchir le lobby agroindustriel du saccage de la baie, des rivières et des points de captage. Ce faisant ils criminalisent aussi les paysans responsables en les poussant vers des modes de production hors sol. Nous savons tous que les épandages ont été terribles durant le confinement car il n'y avait pas de contrôles de l'administration ni surtout des citoyens, les gendarmes étaient excusivement occupés à verbaliser les promeneurs sur les plages sans jamais lever le nez en direction des émanations infâmes. J'ai longtemps hésité avant de me baigner il y a deux jours en observant l'état du littoral, j'avais besoin de nager et toutes les criques étaient dans le même état donc tant pis j'y suis allé. Je te raconte pas les démangeaisons depuis, d'ailleurs je vais retourner me savonner, ce qui m'inquiete aussi c'est que j'ai bu la tasse et que la mer avait un goût dégueulasse.
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