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mardi 22 novembre 2022

L'impérative urgence d'un mandat impératif pour les maires

Qu'est ce qui associe le maire de Brest, François Cuillandre (PS), celui de Plougastel-Daoulas, Dominique Cap (divers droite) et leur homologue carhaisien, Christian Troadec (régionaliste) ? Ces trois hommes sont élus au poste de premier magistrat depuis 2001. A l'expiration du mandat en cours ils auront occupé le siège de maire pendant plus de 25 ans, pendant plus de 25 ans ! Au fil de ce quart de siècle, ils ont saisi l'opportunité de tisser une toile d'influences, de satisfaire leur réseau, de s'autocongratuler de leurs performances économiques ou culturelles auprès de leur auditoire et de consolider leurs indemnités inflationnistes. "Cette ville, je l'ai changée !" Avançait Dominique Cap en 2020, effectivement, on ne compte plus les infrastructures surdimensionnées, énergivores et couteûses pour une commune de 13500 habitants. Pour annihiler ces excès de pouvoir et leur dérive il existe pourtant une pratique démocratique simple et directe, appelée le mandat impératif. 

D. Cap

F. Cuillandre
C. Troadec









Voici des extraits de la définition du mandat impératif que publie le site "Le démocrate" : 

" Le principe du mandatement est de partir des besoins définis par un organisme ou un groupe qui délègue à un ou des individus le soin d'accomplir une action définie dans la durée et dans la tâche."

"En politique, le mandat impératif désigne un mode de représentation dans lequel les élus ont l'obligation de respecter les directives de leurs électeurs sur la base desquelles ils ont été désignés, sous peine de révocation."

"Une action définie dans la durée et dans la tâche" qui, comprenons le bien, ne caractérise pas l'engagement politique mené par ces maires bretons. Ils pourraient objecter que leurs actions sont basées sur un programme établi lors de campagnes électorales puis connu et accepté par les électeurs puisqu'ils ont été élus à la tête de leur municipalité respective. C'est possible. Sauf que leur programme est orienté voire partisan et ne prend en compte que l'aspiration de leurs électeurs potentiels. 

De plus, avec une durée de représentation de 6 ans, qui plus est renouvelable, il est à prévoir que la population locale n'ait plus le contrôle sur de nouvelles constructions, acquisitions ou attributions apparaissant hors programmation électorale tout au long des mandatures, surtout quand il s'agit d'appréhender les bilans financiers; est-ce que les Plougastels comprennent l'augmentation de 25 % des indemnités du maire et de ses adjoints, adoptée lors du conseil municipal d'octobre dernier, alors que de plus en plus de ménages contractent leurs dépenses ? Est-ce que dépasser un investissement prévisionnel de 10, 20 ou 30 % pour un projet d'ampleur engageant plusieurs millions d'euro ne doit pas être soumis à la concertation populaire et obtenir une approbation des contribuables ? Et dans le cas d'une attitude autoritaire, frapper d'ostracisme un maire sectaire n'est-elle pas la meilleure attitude à adopter pour mettre fin à ses agissements ? Contrairement à ce que voudrait Dominique Cap, la démocratie ce n'est pas tous les 6 ans mais bien un acte quotidien concerté.

Dans tous les cas il faudrait davantage faire confiance à la souveraineté populaire que dans la possibilité administrative offerte au Préfet de reconnaître la carence du maire pour des faits maintes fois condamnables quand les règles environnementale et d'urbanisme sont souvent bafouées, quand l'excès d'autorité se manifeste promptement dans les rangs des majorités installées comme à Plougastel alors qu'il leur est spécifié une relation normale de leur administration avec le public. Faut-il rappeler que dans une démocratie c'est le peuple qui décide et pas leurs représentants ? Il y aurait bien d'autres points à rappeler pour condamner l'inopportunité d'un rapt du pouvoir. Et sans s'adonner à une chasse aux sorciers, des signes et des démonstrations de dérapages autoritaires sont également à noter chez Mrs Troadec et Cuillandre.

Si la longévité des mandats et leur renouvellement posent question, la représentativité de ces maires au sein des instances communautaires a profondément corrompu leurs méthodes de gouvernance surtout s'ils s'attribuent les postes de présidence ou de vice-présidence, et si autrefois on parlait de baronnies, aujourd'hui on s'en approche de nouveau quand de façon ostentatoire l'abus d'autorité est consubstantiel au goût du pouvoir sans partage dont veulent jouir ces trois récidivistes.



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