A l'appel de citoyens non affiliés (il y avait même des apiculteurs !), d'organisations syndicales (confédération paysanne, Solidaires 22), d'associations environnementales (ERB, Le collectif Bretagne sans Ogm), de luttes écologiques (Ingalañ, Alerte à l'ouest, Comité breton de soutien aux faucheurs volontaires) et contre la marchandisation du monde (Attac 22), la marche contre Monsanto, d'envergure internationale et organisée en mai dernier sur Guingamp, a franchi une étape en Bretagne : la convergence des préoccupations autour de l'usage massif des pesticides dans l'agro-industrie bretonne. Au-delà de la condamnation légitime affichée par nous tous contre les activités criminelles de Monsanto, et consorts, ce rassemblement, accueillant quasi 300 personnes, a eu le mérite de réunir les engagements des uns et des autres et par ricochet de rendre visible les démarches judiciaires en cours, je pense notamment aux ex salariés de Nutréa-Tristekalia, présents ce jour-là en tête de cortège. Ce qu'il faut savoir c'est qu'ils se battent depuis 4 ans afin de faire reconnaître leur statut de victimes intoxiquées dans un cadre professionnel, subissant la double peine d'un licenciement abusif pour avoir commencer à lever un tabou sur des dérives dangereuses.
Parce que c'est bien de cela dont il s'agit, mettre en lumière les excès chimiques "planifiées" de l'activité agro-industrielle afin de maintenir le modèle d'une production intensive, sous prétexte d'emplois non délocalisables, de création de richesses pour quelques petits oligarques de l'Institut de Locarn surement; la sacro-sainte réalité économique et son dogme de la croissance peuvent bien supporter quelques victimes expiatoires. Et bien non ! Aujourd'hui le curseur doit aller vers un objectif de transition de société : vers le développement d'une économie locale et de cohésion sociale, respectueuse de l'environnement et de l'humain, libérée des contraintes du libéralisme et de la spéculation financière.
Mais si la lucidité nous oblige a beaucoup d'humilité face aux blocages de tous genres, des signes encourageants nous invite à persévérer. J'en prends pour preuve l'appel téléphonique de Serge Le Quéau, syndicaliste de Solidaires dans les Côtes d'Armor, qui accompagne les ex de Nutréa-Tristekalia, me signifiant que la manifestation de Guingamp avait été une réussite, malgré l'absence de médias locaux.
Elle a eu en effet, un prolongement inattendu par une saturation des appels de personnes présentant des symptômes pathologiques proches de ceux suspectés chez les ex de Nutréa-Tristekalia.
Si d'un côté l'objectif de reconnaissance en maladie professionnelle par la MSA de ces personnes est justifié, de l'autre notre mobilisation à tous doit se prolonger pour dénoncer la commercialisation des produits contenant des ogm et le marché des pesticides avec les conséquences que l'on sait sur notre santé et sur l'environnement. C'est pourquoi je propose de reconduire cette manifestation l'an prochain en lui conférant une envergure régionale. La première étape sera la mise en route d'une coordination unitaire sur la base du galop d'essai de Guingamp. Elle devra très vite se mettre en place, avant fin 2014, afin de garantir une mobilisation accrue et surtout réussir à associer tous ceux et celles qui souffrent dans le silence et qui n'ont pas pour habitude de le manifester. A nous de les encourager !
Crédit photos : Ka
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