"C'est foutu..." fut ma première réaction à la lecture de l'article de 60 millions de consommateurs sur le sujet de la pollution du miel par le plastique. La revue fait savoir que douze pots de miel, achetés en France mais à partir de miel de provenances diverses, contenaient des particules de plastique.
Selon des chercheurs allemands qui ont mené la même étude outre-Rhin, ces microplastiques que l'on retrouve dans l’eau de pluie, l’atmosphère et dans certaines fleurs seraient "collectés par les abeilles en même temps que le pollen, rapportés à la ruche, puis intégrés au miel".
Après les premiers moments de consternation, "c'est foutu..." je pensais que la publication d'une situation montrant l'ampleur d'une contamination généralisée, soulèverait l'indignation elle aussi généralisée. J'ai eu beau chercher une réaction des apiculteurs ou une déclaration d'une association environnementale, d'un syndicat agricole, voire même de partis politiques : RIEN !! Tout juste une série de sites internet reprenant l'information publiée par 60 Millions de consommateurs. Mon "c'est foutu" pour le coup, prenait tout son sens; est ce que cela traduirait alors un sentiment d'impuissance chez les défenseurs de l'abeille ? Après les pesticides, les OGM, des bouts de plastique... Quand des recherches sur le sujet nous apprennent que 88 % de la surface des océans contient des fragments de plastique, qui de surcroit affectent la chaîne alimentaire marine, et que ces mêmes recherches prévoient que ces micro particules seront présentes des centaines d'années, il n'y a pas de quoi se réjouir car le phénomène est gigantesque et irréversible! Pour couronner le tout, ces morceaux de plastique contiennent des contaminants, des résidus comme le polyéthylène et le polypropylène, des polymères utilisés dans la
fabrication d'objets quotidiens comme des sacs, des contenants
alimentaires et de boissons, des ustensiles de cuisine ou des jouets.
Collecte de fraises en plein champs. |
A ma connaissance, les diagnostics scientifiques évaluaient les conséquences de cette pollution et localisaient cette extension au seul élément maritime. Ce n'est plus le cas maintenant. A mes yeux, le miel est devenu un produit naturel à classifier dans la catégorie des produits toxiques puisque contenant des caractéristiques chimiques impropres à la consommation. Sa composition exacte devrait même figurer sur les étiquettes. Nos malheureuses pollinisatrices seraient complices de l'élan expansionniste de notre incurie volontaire.
Donc que faire ? Puisque "c'est foutu". Pour ma part j'ai pris la résolution de me retrouver en danger social, me porter pâle auprès de mes congénères, en me mettant à disposition. J'ai décidé de tourner le dos à ce qui me fait homme. De toute façon, j'étouffe. J'exulte. Je m'immole socialement.
Puisque la société de consommation est irresponsable et compromise, nous entrainant, moi et mes enfants, avec elle dans ses excès, je me responsabilise et je me mets au service de l'intérêt général et des abeilles, après tout, elles travaillent bien pour notre confort alimentaire, non ? Je m'acquitte ainsi de ma dette écologique.
Puisque la société de consommation est irresponsable et compromise, nous entrainant, moi et mes enfants, avec elle dans ses excès, je me responsabilise et je me mets au service de l'intérêt général et des abeilles, après tout, elles travaillent bien pour notre confort alimentaire, non ? Je m'acquitte ainsi de ma dette écologique.
Dès le second trimestre 2015, j'entamerai des chantiers-nature sur la presqu'île de Plougastel-Daoulas. En effet, ce territoire regorge d'un trésor indécelable : le plastique noir. Vous avez entendu parler de la fraise de Plougastel ? Tout le monde a entendu parler de la fraise de Plougastel ! Ce que l'on avoue moins c'est que pour produire de façon intensive ce succulent fruit rouge, il a fallu enterrer des m2 de bâches noires pendant des décennies, utiles pour la captation de la chaleur et sa rétention aux systèmes racinaires. Les agriculteurs étant d'insouciants rêveurs, point prudents ou mal informés ont longtemps abandonné ces bâches dans les talus. Ce système de plantation en pleine terre a été remplacé aujourd'hui par de somptueux "jardins suspendus", hors sol (sous serres quoi !). Malgré tout, des kilomètres de bâches en plastique, reposent toujours dans les chemins creux et se transforment en véritable calamité écologique ! Le temps faisant son œuvre d'usure, les longues lignes de bâches d'autrefois, entreposées ici et là, se désagrègent inexorablement et prolifèrent comme un élément nuisible, loin d'être maitrisé dans un périmètre déterminé.
Tous les promeneurs, tous les habitants et les éluEs de la commune connaissent ce point noir des randonnées dans la presqu'île, mais "je ne suis pas concerné" ou "pas responsable", "je suis là pour consommer du paysage", pour "mon bien être de galopeur"; ils ferment les yeux, ce qui peut devenir dangereux pour les marcheurs. En attendant, les fragments de plastique deviennent des particules qui elles-mêmes se volatilisent en micro résidus, affectant potentiellement le miel. La boucle est bâchée.
Tous les promeneurs, tous les habitants et les éluEs de la commune connaissent ce point noir des randonnées dans la presqu'île, mais "je ne suis pas concerné" ou "pas responsable", "je suis là pour consommer du paysage", pour "mon bien être de galopeur"; ils ferment les yeux, ce qui peut devenir dangereux pour les marcheurs. En attendant, les fragments de plastique deviennent des particules qui elles-mêmes se volatilisent en micro résidus, affectant potentiellement le miel. La boucle est bâchée.
J'aurai l'occasion de revenir sur "cette nouvelle mission nature", notamment pour une présentation plus générale du montage du projet début 2015 car après : AU TRAVAIL ! Foutu pour foutu...
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