https://www.youtube.com/watch?v=nfwWKCRth_A&index=28&list=RD22hEbOyWr3U
merci à Tiersen
Juste une aquarelle en miroir de toi. Je n’ai rien d’autre dans le baluchon de mes souvenirs. Je n’ai besoin de rien d’autre d’ailleurs. Ce n’est pas tant la toile qui me pèsera, de petite taille est le format. Tout est là, tes cheveux, ton sourire, ta voix. Ce qui me pèsera est le reflux du destin que nous aurions dû dessiner ensemble. Je n’ai pas fini de t’aimer.
merci à Tiersen
Juste une aquarelle en miroir de toi. Je n’ai rien d’autre dans le baluchon de mes souvenirs. Je n’ai besoin de rien d’autre d’ailleurs. Ce n’est pas tant la toile qui me pèsera, de petite taille est le format. Tout est là, tes cheveux, ton sourire, ta voix. Ce qui me pèsera est le reflux du destin que nous aurions dû dessiner ensemble. Je n’ai pas fini de t’aimer.
La charge, accablante,
laissera durablement des traces sur ce plateau de sable. Car je parviens à
Sieck, ou plutôt sur son fronton dunaire. J’ai besoin d’une Ile. Même
imaginaire. N’est ce pas le meilleur refuge pour les naufragés ?
Ma longue attente
fait une pause devant ce nouveau péril. Une Ile, un souffle ultime. Je tends
les mains en offrande et m’agenouille enfin. Je ferme les yeux. Tu es là, je
suis serein. Ce sont les filles de l’océan qui s’entrelacent dans mes doigts,
ces algues laminaires et brunes à n’en plus finir. Tentaculaires, elles me
saisissent par la taille et m’attirent vers Sant Lec et son repère. Le chemin
en lacet est ouvert.
Par le passé
je venais déjà ici, naviguer, sous l’apparence d’un aïeul, modeste pêcheur
côtier. Je le sens trimer au passage de l’ilot Golhédec, où s’entassent les
goélands. Puis surement abritait-il son navire dans l’anse du port, protégé par
le dôme offert aux caprices de la mer. Il a souvent peiné pour amarrer sa marée
du jour, encore gorgée des eaux salines et du bleuet des sardines. Tous ces
efforts ont fini échoué sous la forme d’une épave à l’ombre des futaies qui
balisent la crique.
C’est là que
je vais, rejoindre cette épave, squelettique et pavée de mollusques. J’errerai
tel ton exilé sans trésor. Entre les rochers de Calhic et de Vengam j’entends
déjà la plainte des noyés du Wilfred, le 3 mâts anglais qui se fracassa sur les
mâchoires de Sieck. Mais la patience fleurit dans les prés tardifs et j’aime à
m’attarder dans les contours ombrageux de leur lamentation, elle ressemble à la
mienne, née de ta gestation.
Ce n’est pas
encore cet hiver, ni celui qui reviendra après les maintes raisons de vivre, mais
sans un amour pareil au tien je finirai par me sacrifier à la chapelle de Saint
Hyec, et tout comme elle, disparaître au son de la lyre des ténèbres, sans
lendemain.
En attendant,
je n’ai pas fini de t’aimer. Je n’ai pas fini de souffrir.
DD
DD
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