Scribes d'humeur, publiés partiellement dans la revue de l'association "Eau et rivières de Bretagne"
Roudourou pollué
Dessin de Nono |
Les supporters de Guingamp ont découvert avec stupeur que la pelouse du Roudourou était partiellement grillée lors de la rencontre contre Dinan-Léhon (Télégramme du 07.01.15). D’après les premières informations, avancées par la société chargée de l’entretien de la pelouse le glyphosate pourrait être à l’origine de cette pollution A quand une banderole « Round up non merci » dans les gradins du stade ?
« Je suis fier »
Le 15 septembre dernier, une
centaine de légumiers incendiait le centre des impôts et les bâtiments de la
MSA à Morlaix. Dans le Ouest France (23.09.14), Thierry Merret,
représentant de la FDSEA 29, déclarait : « je suis fier ». Depuis
les besogneux (sic), les précaires, et les petits retraités galèrent auprès du
fisc pour obtenir des allègements d’impôt. Y’à de quoi être fier effectivement,
le leader des bonnets rouges faisant lui aussi dans la légèreté pour obtenir
gain de cause mais sans faire la queue au guichet.
Fauchage du sanglier
Les agriculteurs du Morbihan
en ont ras-le-bol des sangliers. Ils l’ont fait savoir lors d’une opération
escargot en presqu’île de Rhuys (Le Télégramme du 15.10.14). En effet, les
sangliers sont accusés par les agriculteurs de saccager leur culture et
demandent donc à réguler la population en les abattants en plus grand nombre.
Par culture, il faut comprendre la culture nuisible du maïs. Faucher devient un
acte de désherbage civique ; il faut soutenir le sanglier !
Le brocoli trop bio
A cause de la présence
insignifiante d’un insecte, la noctuelle, 200 T de Brocolis en culture bio ont
été détruites, contraints par les exigences industrielles de la Cerafel (Ouest France du
11.10.14). « Il faut que les consommateurs comprennent qu’un produit bio
(…) est un produit naturel, avec ses défauts » explique un producteur.
Pesticides ? Insectes ? L’expression « tête de chou »
convient bien en la circonstance pour des personnes sans défauts.
Pugilat endémique
Hubert Coudurier fait une
fixation sur Cécile Duflot. Il l’accuse cette fois-ci, dans son édito du 29
octobre 2014, de politiser la mort de Rémi Fraisse survenu à Civens. Pour autant,
l’accusateur se fait défenseur quand il soutient la garde mobile car « ces
évènements tragiques sont devenus la hantise des forces de l’ordre ». Persécuter
les opposants au barrage par les insultes et les passages à tabac c’est faire
preuve de modération pour le journaliste qui devrait, lui, arrêter de faire de
la politique.
Cocorico !
Les représentants de la FDSEA
d’Ille et Vilaine réclament que les collectivités locales s’approvisionnent
davantage en poulet issu de leur élevage industriel pour la restauration
scolaire (Ouest France Entreprise du 03.09.14). « Mangeons français »
est leur slogan. Le patriotisme économique peut bien faire l’impasse sur la
gastronomie française. « Mangeons de la merde » serait bien plus
approprié.
La France à l’amende
Une nouvelle fois, la France a été condamnée par
la cour européenne de justice pour ne pas avoir respecté les directives
nitrates contre la dépollution des eaux. (Novethic du 09.09.14). Même si le
montant de l’amende n’est pas connu, des estimations chiffrées avancent la
somme de 2.5 Milliards d’euro, rien que pour les coûts de dommages liés aux
excédents d’azote. Les agriculteurs devraient cesser de contester les mesures
environnementales, plutôt en leur faveur, car qui qui va payer ?
Garde manger
Le chantier industriel éolien
sur le polder de Brest devrait débuter en 2015. Sauf qu’au préalable, les
autorités devront capturer et déménager une espèce protégée, le crapaud commun.
L’une des solutions avancée est une migration vers les zones humides de
Plougastel-Daoulas (le télégramme du 29 octobre). Ce batracien pourra profiter
d’un garde manger conséquent avec l’escargot de Quimper. Les détracteurs du
gastéropode ne pourront plus dire ensuite qu’il n’est pas à protéger.
Question d’intégrité
Les producteurs de tomates
avaient fait grand tapage autour de la lutte intégrée pour éradiquer les
nuisibles telle que la mouche blanche, l’aleurode. Hors en 2012, les
productions de tomates ont perdu en
moyenne 30000 euro/ha à défaut de solutions efficaces (Direct légume). Les
professionnels demandent donc de
« nouvelles autorisations de lutte ». Ils ne disent pas lesquelles
mais il est fort à parier qu’ils évoquent les insecticides. A n’en pas douter
des serristes attendront le feu vert pour les utiliser, question d’intégrité.
Un tabac
Groinfunding
Le financement participatif
ou crowfunding, fait son apparition dans le monde agricole (le Télégramme du 13.11.14). Soutenu par la Fnsea
et les Jeunes Agriculteurs, le site participatif « Mimosa » entend
répondre à l’abandon progressif des financeurs historiques que sont l’Etat et
l’Europe. Les particuliers seront donc sollicités pour co-financer « 1000
projets à l’horizon 2017 ». Le groinfunding
ou comment faire du lisier par une offrande des participants.
Bestialité
Un nouvel amendement devrait
être introduit au code civil définissant l’animal comme un « être vivant
et sensible » (Echos du 30.10.14). Les éleveurs de la Fnsea s’insurgent car ils y
voient la porte ouverte à toutes sortes d’accusations remettant en cause leurs
pratiques d’élevage. Après le rassemblement de protestation du 05 novembre à
Nantes, où des agriculteurs ont sauvagement massacré des ragondins, ces mêmes éleveurs,
si prompts à la bestialité, se montrent irréprochables en effet.
Inquiétude des bonnets rouges
Le comité léonard des bonnets
rouges exprimait son inquiétude lors d’une réunion où participait une vingtaine
de personnes, «L’agriculture ne va pas bien » estiment-ils (Ouest France
du 08.11.14). La faute « aux règles trop contraignantes (…) qu’elles
soient environnementales ou autres » avance leur porte parole Bruno Rosec.
C’est vrai que la mondialisation et le libre échange total n’ont rien à voir
là-dedans.
Impartial
Le
bras de fer qui oppose des associations de défense de l’environnement contre le
projet de « l’usine des 1000
truies » à Trébrivan (22) a pris une tournure politique depuis septembre
(Libération du 14.11.14). Contrairement aux jugements des tribunaux
administratifs qui évoquent « des insuffisances d’études d’impact »
autour de la protection des réserves en eau, la préfecture estime que les
mesures prises par l’exploitant sont satisfaisantes. Les dernières déclarations
d’Emmanuel Valls en faveur des agriculteurs productivistes n’ont évidemment pas
pesé dans ces déclarations. Mr Le Préfet, respect pour votre
impartialité !
Le Finistère sous arsenic
La sté Cargill a présenté un
nouveau plan d’élimination des boues issues de son usine de traitement des
algues de Lannilis (Le Télégramme du 05.11.14). Ce nouveau dispositif d’épandage
des résidus prévoit de passer de 620
ha à 3600
ha sur tout le Finistère pour absorber la production de
ces sous produits qui contiennent naturellement de l’arsenic. Il faudrait donc
quintupler la surface pour éviter d’être épinglé par l’Autorité
Environnementale. Et si le plan est retoqué par les communes ça fera lourd
l’intoxication au m2 !
Ça sent le chou !
Le chou fleur ne serait plus
en odeur de sainteté auprès des jeunes ménages (Ouest France du 11.12.14). Selon la
responsable des achats de légumes pour le groupe Carrefour « Notre
clientèle jeune et urbaine n’apprécie guère son odeur de cuisson ». La Cerafel chercherait à
masquer les effluves du coupable. Des scientifiques planchent sur le sujet. Tant
qu’à faire ils pourraient orienter leurs recherches sur les pertes gastriques liées à la consommation du chou. A tester en un milieu confiné bien
sur.
Plan « légumes »
Stéphane Le Foll, Ministre de
l’agriculture et porte parole de la
FNSEA , annonçait fin septembre le lancement du plan
« légumes ». De quoi s’agit-il ? Allégement des cotisations
sociales pour les jeunes installés et attribution d’une enveloppe de 1.65 Millions
d’euro pour 500 légumiers. Ce qui fait réagir Thierry Merret qui estime que ce
n’est pas suffisant car la profession compte plus de 1000 producteurs, victimes
des aléas du temps et de saisons calamiteuses. Le dérèglement climatique fait quand
même des heureux.
Des gars des eaux
Des élus locaux et des représentants de la
profession agricole mettent en cause les freins réglementaires à l'entretien
des cours d'eau dans la survenance des inondations que connaît régulièrement le
sud de la France
(Actu environnement du 03.12.14). La police de l’eau, de son côté, rappelle
que tout aménagement des rivières relève d’un régime de déclaration ou
d’autorisation. Comme le proclament la
Fnsea et des élus du Var, ce sont eux, avant tout, qui savent
éviter des gars des eaux de l’Onema.
Rejet vert
La cour administrative d’appel de Nantes a débouté
des organisations agricoles et le Ministère de l’écologie qui voulaient annuler
le durcissement des programmes départementaux d’action nitrate (site Eaux et
rivières de Bretagne, janvier 2015). Les magistrats pointent de façon
argumentée toutes les insuffisances des programmes en matière de lutte contre
les marées vertes. Eaux et Rivières de Bretagne se félicitent de cette décision
de justice qui fera date. C’est en effet le premier rejet vert qui n’est pas de
nature polluante.
Retrouvez cette rubrique sur www.eau-et-rivieres.asso.fr
Toujours aussi brillant!
RépondreSupprimerL'âme de dérision massive dans toute sa verte splendeur ! Bravo l'abeillaud !
RépondreSupprimerA propos d'abeilles, je viens de lire un article qui est plus qu'alarmant sur l'hécatombe accélérée des abeilles en ce printemps 2015 sur REPORTERRE, le quotidien de l'écologie :
http://reporterre.net/En-ce-printemps-les-abeilles-de