Scribes d'humeur, partiellement publiés dans la revue de Juillet d'Eau et rivières de Bretagne. Rubrique : l'écho des marais
Dessin de Nono. Associé à la rubrique |
La course à l’échalote
De mémoire du personnel d’entretien des routes « on n’a
jamais vu tant de produits déversés » (Ouest France du 16/01/15). C’est en
effet plus de 3500 T d’échalotes qui ont été répandues à hauteur de Morlaix par
des producteurs en colère. Transformées en purée le dégagement des échalotes a
obligé à une intervention coûteuse pour le contribuable. Il aurait fallu plutôt
organiser une course à l’échalote et aller chercher les producteurs par le fond
de la culotte pour le nettoyage.
Les chariots de feu
Le centre Leclerc de Guilers a fait les frais de la colère
exprimée par les agriculteurs, liée à la crise du porc (Ouest France du
22/01/15). En plus des tags figurant sur le magasin, les visiteurs ont brûlé
une quarantaine de caddies. Plus impressionnant est l’action menée en avril
contre plusieurs centre Leclerc avec plus de 250 caddies incendiés. Dorénavant
les clients des Leclerc devront prendre l’habitude de faire leur course avec
des chariots de feu.
Gober des mouches
Le plan Ecophyto prévoyant de réduire de 50 % l’usage des
pesticides d’ici 2018 est un fulgurant revers pour les politiques. Pire, leur usage
a progressé de 5 % par an en moyenne, entre 2009 et 2013 (Le Télégramme du
31/01/15). Le Foll annonce une baisse de 50 % d’ici 2025 avec un palier à 25 %
en 2020. A force, il n’y aura bientôt
plus d’insectes, il faudra qu’ils trouvent autre chose à faire gober que des mouches.
Anti bio
D’ici à 2017, les professionnels de la viande de porc
devraient réduire l’usage des antibio de 17 % dans les élevages (Ouest France
du 13/03/15). « La résistance aux antibio est responsable de 23 000
morts aux Etats-Unis » a annoncé le Professeur Vincent Cattoir du CHU de
Caen lors d’un colloque sur la question. Précision : le médecin ne fait
évidemment pas référence à une confrontation violente menée par les écologistes
contre les éleveurs. A l’inverse…
Lipig léonard
Les échalotes déversées sur la RN 12, suite à la manifestation de producteurs léonards,
sont soupçonnées d’être à l’origine de la pollution d’un cours d’eau dans les
Côtes d’Armor (Ouest France du 17/03/15). Asphyxié, le ruisseau est envahi par
des filaments nauséabonds. « Il s’agit d’une pollution catastrophique »
reconnaissait le syndicat des eaux du Trégor. Au lieu de râler et de laisser la
pourriture s’installer les trégorrois n’avaient qu’à se servir pour se faire un
savoureux lipig léonard !
Eautisme (publié)
Le Schéma directeur de l’aménagement et de la gestion de
l’eau revoit sa copie pour son plan d’actions entre 2016 et 2021 (Ouest France
du 23/03/14). Les dernières estimations indiquent qu’un tiers des eaux
bretonnes sont en bon état écologique. Elles devront être de plus de 60 % à
l’issue du nouveau Sdage. Ce qui fait dire aux professionnels agricoles que la
barre est fixée trop haute. Le niveau d’eautisme chez les agriculteurs reste,
quant à lui, encore trop élevé.
Complètement à l’Ouest
Une dizaine d’éleveurs finistériens a décidé de sauver le
porc blanc de l’Ouest réputé pour la qualité de son gras (PQR du 03/04/2015). A
ce jour une centaine de truies a été répertoriée. Pour les épauler, la région
Bretagne a cofinancé leur installation dans le cadre de projets sur
l’agriculture écologiquement performante. Manuel Valls, quant à lui, est
complètement à l’ouest quand il s’affiche aux côtés des éleveurs industriels et
prétend vouloir « tout faire pour les sortir de l’embargo russe ».
Tomate farcie (publié)
La coopérative Saveol a publié une litanie complète de ses
produits phares, la tomate et la fraise (Le Télégramme du 04/04/15). Décryptage :
«83 000 T de tomates produites soit une hausse de 8 % ». Combien de
tonnes bennées à l’incinérateur pour invendus ? « Pas moins de 17 ha de croissance de
surfaces en serre sur un an ». Fin 2014, l’UE versait ces dernières aides
à l’extension des serres. « La qualité gustative est une priorité». Les
rumeurs disent que les grossistes de Rungis ne veulent pas de la fraise, faute
de goût.
Ça marque
Michel-Edouard Leclerc, PDG du groupe E. Leclerc, exhorte
les entreprises de l’agro-alimentaire à s’orienter vers un nouveau modèle
agricole (Ouest France du 11/04/15). « Un nouveau modèle émerge avec comme
symbole Saveol ». Le principe est marketing, il faut créer de la valeur
ajoutée, des marques. Donc la tomate est la même mais elle a une forme
différente dans un emballage différent. Qui dit « marque » dit
« prix ». Tout ça bien entendu au service du consommateur.
A couteaux Thierry
Une haie du déshonneur (publié)
Condamné pour avoir rasé sans autorisations 180 arbres sur
les terrains loués par un exploitant agricole bio, un agriculteur du Perche a
obtenu le soutien de la Fdsea
locale (Ouest France du 18/04/15). La commune d’Argenvilliers a lancé une
action en bornage du chemin. Surement pour souligner davantage le déshonneur de
ceux qui se prétendent gestionnaire de la biodiversité.
La chambre régionale de l’agro-alimentaire (publié)
Après avoir été débouté par le Tribunal administratif pour
une implantation d’une usine de lait infantile à Plouvien, le groupe Sill s’est
adressé à la mairie de Milizac (Le Télégramme 09/05/15). Hors des associations
s’opposent à la construction de cet édifice industriel. Ce qui fait réagir le
président de la Chambre
régionale de l’agriculture, Jacques Jaouen : « ma grande inquiétude
c’est que l’on ne pourra bientôt plus rien faire dans nos territoires
ruraux ». Et bien si, de l’agriculture mais pas de l’agro-alimentaire.
Sous cloche (publié)
Le schéma régional de cohérence écologique prévoit de
freiner le déclin de la biodiversité. Le document a été présenté aux professions
agricoles (Ouest France du 13/05/15). Pour Thierry Merret, il faut leur reconnaître
le rôle de gestionnaire de la biodiversité car il redoute une mise sous cloche
de la campagne au nom de cette biodiversité. C’est justement ces nuisibles qui
devraient être sous cloche pour sa préservation.
Made in chineur
Après l’implantation de Synutra à Carhaix, le maire
Christian Troadec a fait connaître son désir d’accueillir d’autres poids lourds
de l’agro-alimentaire chinois dans le centre Bretagne (Le Télégramme du
15/05/15). Le chantre du patriotisme économique breton va chiner auprès des
chinois pour brader les terres agricoles
bretonnes, garants d’une souveraineté alimentaire face notamment aux chinois.
Nouvelle vision de ce made in chineur dans le kreiz Breizh.
Beulin aux yeux doux (publié)
La première coopérative française, Terrena, rentre au
capital de la société du volailler Doux pour en devenir l’actionnaire
majoritaire (Ouest France, mai 2015). Le montage financier comprend également
une participation minoritaire de Sofipotréol, holding dirigée par l’actuel
président de la Fnsea ,
Xavier Beulin. Nourries au soja et au maïs, les quelques centaines de milliers
de cocottes industrielles peuvent bien ployer sous les yeux doux de ce pro OGM.
C’est tellement nature ! (publié)
La coopérative Terrena a fait connaître les principes de
l’Agriculture écologiquement intensive lors des journées Terrenales de mai
dernier à Angers (Ouest France du 27/05/15). Il s’agit de concilier performance
de production avec la contrainte de préservation de l’environnement. Selon
Michel Griffon, le père de l’A.E.I. : « C’est un état d’esprit, pour
les jeunes, une seconde nature ». Une nature qui se prépare à l’innovation
agronomique via les OGM ?
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