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lundi 20 avril 2020

Mikaël


A l’orée d’un rassemblement de noctambules ébouriffés, ces aubades forestières se sont boursouflées de patience, dans une horde holistique, surplombée d’un brouillard dense empreint d’une frange de roc. 
Le vent veineux, qui lancine sur l’échine flanquée d’écorces des farfadets de l’Arrée, laisse passer un peigne filandreux à peine perceptible dans l’entrelacs persifleurs, habituels d’une pluie à peine dissipée. C’est plus que cela d’ailleurs. La friche du ciel s’est éventrée grâce aux forceps d’une glissière lumineuse. On le devine bien. La bataille est épineuse avec la carrière d’ardoises décrochée de ses épis tuméfiés.
Mais l’interstice présage d’une apparition éphémère, tant colportée par le commérage antédiluvien des échancrures chevelues, celle du Mont qui a été mille fois outragée par des claques océaniques, soulevant obstinément un œdème tourbeux, craquelé in fine pour les bonnes grâces d’une chapelle.
Et pendant que les derniers espiègles gloussent encore, car récemment gonflés d’une chlorophylle pubère, tout d’un coup, dépossédant les arbres de leur facétie tumultueuse, apparaît subrepticement le faciès de Mikaël. Son sourire en dit long sur sa satisfaction de sanctifier sa demeure, au sein des pierres pieuses, que seul le gris a griffées de gangrènes.

Photo : Alain Derrien



L’image contient peut-être : nuage, ciel, montagne, plein air et nature

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