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lundi 1 mars 2021

Quand L'Etat s'attaque aux Libertés Bretonnes

Dans le titre de cet article "Quand l'Etat s'attaque aux Libertés Bretonnes", j'aurais pu ajouter des adverbes comme "encore" et "toujours" tant la liste est longue des mécanismes d'oppressions et d'intimidations des pouvoirs de l'Etat français, sur l'expression, au sens large, des Libertés Bretonnes, d'hier comme aujourd'hui, et qui se revendiquent de l'identité bretonne. il convient de préciser que dans cet article, il faut mettre entre parenthèse ce l'on nomme "la culture bretonne" afin d'éviter de faire croire que l'Etat français est généreusement attentif à ses particularismes régionaux, ce qui au fond alimente plutôt le principe d'une province assimilée. 

La plus emblématique de ces privations de Libertés Bretonnes, et qui n'a pas encore retrouvé son cadre administratif historique, reste la réunification de la Loire-Atlantique. On peut admettre que cette question trouve un certain écho dans la population bretonne, y compris dans le département concerné. Toutefois, le redécoupage des régions voulu par François Hollande va sérieusement ralentir le passage à l'acte, car c'est tout l'Ouest de la France qu'il faudra redessiner. Autant pronostiquer que le pouvoir politique local usera de tout l'arsenal d'Etat à sa disposition : barrage constitutionnel, contestations des chambres consulaires et des assemblées d'élu.es, manifestations de rue, etc etc, pour empêcher ces épousailles bretonnes. 

Plus récemment, en 2017, une famille de Rosporden s'est vue rejeter par l'état civil de Quimper, que figure sur le registre de naissance le ñ tilde de leur fils Fañch. Alors que la cour de cassation a fini par donner gain de cause aux parents de Fañch, la loi française, malgré des promesses récurrentes, interdit toujours le tilde à l'état civil. 

Puis nouveau sujet dans l'actualité toute récente, dans laquelle on apprend que l'Education nationale envisage de réduire le quota d'heures en langue bretonne dans les écoles DIWAN  à compter de la rentrée 2021. L'incompréhension est totale et partagée par les parents, des militants et les jeunes scolarisés, sachant que cette décision du pouvoir administratif aurait au final, une incidence sur les effectifs d'enseignants et sur le contrat pédagogique de l'école laïque et associative que représente Diwan.  

Enfin, pour compléter ce dispositif répressif, déjà politique et administratif, il manquait l'intimidation exercée par les forces de l'ordre à l'encontre de militants indépendantistes. Chose faite lors de la réunion publique organisée par le comité local des Monts d'Arrée de "Douar ha Frankiz", à Brennilis le 27 février 2021 : la gendarmerie photographiait les plaques d'immatriculation des véhicules en stationnement. Si cela ne s'apparente pas à un abus de pouvoir, ça ressemble fort à des prémices de harcèlements policiers que l'on avait déjà fait subir à des militants indépendantistes il y a 20 ans, suite à l'attentat malheureux et condamnable de Quevert. 

Quoiqu'il en soit, il y a de quoi être insurgé, en tout cas c'est ce que je ressens, en tant que citoyen et puis aussi comme adhérent de "Douar ha Frankiz".  Il y a de quoi s'insurger quand on sait que la charte politique du mouvement précise d'emblée que le parti est une "organisation indépendantiste, légale et non violente". Mais surement que mes camarades ont eu le tort de préparer une réunion publique et sans cagoules, le tort d'exister dans un Etat-Nation de plus en plus oppressif contre les libertés humaines, la revendication sociale et écologique, le tort de bousculer le droit à l'expression politique, le tort d'être anti-autoritaires et pacifistes, de condamner toutes formes de violences, et en premier lieu, celle des forces de l'ordre. Il y a de quoi effectivement s'insurger en constatant le traitement orienté et réservé à un parti et à ses militants, par rapport à d'autres partis politiques français, déclarés également comme association de la loi de 1901. Ca ferait de nous des éléments potentiellement menaçants alors que le danger s'exprime ailleurs et autrement. A ce stade, ont-ils vraiment besoin de nous stigmatiser ?

Alors Mesdames et Messieurs les gendarmes, ne vous embêtez pas à prendre en photo ma plaque d'immatriculation la prochaine fois que vous verrez mon AX citroën de 1989, garée à l'occasion d'une réunion de "Douar ha Frankiz", je vous la poste dans cet article afin que vous la téléchargiez dans vos dossiers encore et toujours compromettants.  

Article rédigé à ma seule initiative. Il n'est pas une commande de "Douar ha Frankiz". David Derrien

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