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jeudi 4 février 2021

Bretagne. L'indépendance à l'Etat-Nation

La succession des gouvernements monarchiques de la 5è République Française corrobore ce que beaucoup savent déjà : l'idée suprémaciste de l'Etat-Nation était bien un mythe civilisationnel. Malgré la volonté d'aspirer toutes les forces créatrices et économiques du pays vers un seul point névralgique tel que Paris, couplé à l'acharnement des laïcs sectaires d'annihiler les langues dites "régionales", la graine d'insoumission bretonne n'a jamais cessé de germer dans les landes intérieures et les ports-citadelles. Il faut dorénavant en finir avec cette république, enfantant le  "danger des  souverainismes",  et d'une ribambelle de patriotes, gangrénée par une adminocratie pullulante, sans autre intérêt que de nous étouffer sous l'empilement d'actes endémiques, véritables poisons pour les libertés individuelles. 

Pour autant, il ne suffit pas de dire : "Ca suffit ! Trawalc'h !", l'addiction des territoires, des mentalités et des besoins en assistanat financier, vis à vis de l'Etat-mausolée, supposé "providence", est bien réelle. Autrement dit, le complexe d'infériorité des Bretons s'est camouflé sous un sentiment de supériorité propre aux peuples asservis (être plus français que le français qui n'est autre que jacobin). Un sentiment inscrit depuis fort longtemps dans les comportements linguistiques des Bretons, dont la langue présentait un handicap lourd s'ils voulaient s'assurer d'une avancée sociale à la mode française, généreusement disséminée dans les campagnes. A vrai dire, en parcourant son histoire, la France est bien une Nation à laquelle il est peu recommandé de faire allégeance (la France est une volonté politique et non naturelle).

Mais, à n'en pas douter et de façon objective, le premier réfractaire à l'idée d'émancipation reste bien le Breton lui-même. Alors certainement qu'il présente, de temps à autre, les caractéristiques d'un partenaire tempétueux, mais c'est à l'évidence pour bien faire rappeler que l'Etat en fait trop ou pas assez, en fonction où le vent écologique tourne ! Ce Breton est ravi, se contentant des fanfares et des farandoles folkloriques, octroyées par les chiens de garde de la République, élus à la Région et qui applaudissent aux balcons des Préfets. Il va falloir sacrément ramer et puiser dans les ressources pour parvenir à conscientiser ces populations sur les trois volets qui font que le nouveau mouvement "Douar ha frankiz" existe légitimement : l'indépendance, l'écologie radicale et sociale et le municipalisme libertaire.

Le nouveau visage de l'émancipation libertaire

Comme le rappelait l'un des fondateurs du mouvement, Alan Le Cloarec, l'indépendance bretonne est à considérer comme un droit et/ou comme une caisse à outil idéologique. Il est alors aisé d'accaparer cette orientation politique car très peu teintée de nationalisme, du fait à contrario que la vision libertaire des  militants présente de sérieux atouts pour le contrer, en cas de nécessité. Emile Masson (1869-1923, Breton anarchiste de Brest), fait toujours référence parmi cette nouvelle génération hyper visionnaire.

Effectivement le courant anarchiste reste encore et toujours une confession révolutionnaire, certes utopique, mais bien chevillé dans des politiques intégrales. Ce courant a d'ailleurs pris un sérieux coup de rajeunissement radical, quand Murray Bookchin (1921-2006. Militant libertaire américain) l'a converti à l'écologie sociale, afin que celle-ci s'épanouisse dans une nouvelle organisation politique imaginée par lui : le municipalisme libertaire.

C'est sans regret que la société bretonne libérée et coopérante devra se détourner des mythes des grands destins nationaux. Ils ne sont faits que pour une élite surclassée et inopérante, compatible avec un libéralisme maintenu par de petits pantins actionnaires ou non. Et si l'idée venait à certains de fomenter la création d'un Etat-Nation en Bretagne, il faudra compter sur l'opposition frontale de Bretons insurrectionnels. 


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