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lundi 13 juillet 2020

Trois exemples d'élus victimisés





L'actualité récente du Conseil régional de Bretagne, avec l'altercation entre des éluEs régionaux et des militants altermondialistes (Les anti-ogm s'invitent à la Région), montre à quel point les éluEs, à quelque niveau que ce soit, sont devenus des éluEs hors-sol. Relayés par la Presse quotidienne régionale, ils ont voix au chapitre pour se sentir outragés et offusqués face au déferlement de réactions qu'ils qualifient, dans les cas les plus tendus, de "violentes". Les termes d'extrémiste, de radical ou d'ultra flirtent avec leurs discours nauséabonds d'hypocrisie afin surement de maintenir l'honneur dû à leurs rangs, sensés représenter la démocratie selon un modèle à la française, réduit à peau de chagrin à chaque élection qui passe et qu'ils refusent d'admettre en décrépitude. Trois exemples devraient leur faire rappeler que la fonction politique est avant tout un investissement sans mérites ni compromis.
Au conseil départemental du Finistère, la majorité, conduite par la présidente Nathalie Sarabezolles, a le sens du dialogue social. Fin juin 2020, on apprend par la presse qu'un agent territorial, après avoir distribué son courrier dans les étages est menacé par une sanction pour avoir emprunté l'ascenseur réservé à la présidence. La CGT, alertée, soutient l'employé syndiqué et visé par cette sanction. Le syndicat parle même de "mépris pour les premiers de corvée". Le service de communication de la présidente réagit à son tour et tente de minimiser l'affaire par un communiqué laconique expliquant que l'usage de cet ascenseur n'est pas à être utilisé pour le service car "il arrive dans la salle de réunion de la présidente, qui est un espace de discrétion. Il suffisait de prendre l'escalier." Ce rappel à des règles d'usages, internes à la "maison Finistère" méritait-il une telle position autoritaire ? En dehors de l'aspect hiérarchique déplorable de la situation et de privilèges réservés à ceux qui n'en ont pas besoin, un simple rappel à un règlement intérieur suffisait surement.

Centrale à gaz à Landivisiau. Accueil des opposants lors du passage du président de région à Quimper en 2015 (je porte la lettre N)


A l'inverse, L'application des règles de séance n'a vraisemblablement pas été suivie à la lettre par le président Loïc Chesnais-Girard, lors de la visite d'une vingtaine de militants altermondialistes à la dernière session du conseil régional de Bretagne. Que dit la définition du conseil régional sur la présence du public ? "Séances ouvertes au public, sauf en cas de huis clos décidé par le conseil ou en cas d'agitation, le président pouvant exercer son pouvoir de "police des séances" et restreindre l'accès du public aux débats." Si on relit l'article du Ouest-France, des élus maintenaient la porte de l'hémicycle fermée pour éviter l'irruption des manifestants. Donc ces personnes n'étaient pas présentes physiquement au sein de l'hémicycle comme l'autorise le fonctionnement du conseil. Ils n'ont pas pu interrompre la séquence politique à laquelle ils auraient interpellé les élus, certainement avec véhémence, sur les tonnes de soja OGM, qui continuent d'arriver dans les ports bretons (gestion régionale). Ces militants écologistes auraient pu en profiter pour rappeler la position favorable de Mr Chesnais-Girard, à la centrale à gaz de Landivisiau (pacte électrique breton signé par Le Drian en 2010), et dénoncer la présence d'Olivier Allain au sein de la majorité, ancien adhérent de la Fnsea, syndicat agricole productiviste, qui utilise d'autres méthodes bien plus musclées pour se faire entendre, dont la réponse des élus est bien plus complaisante. De pleins droits, et uniquement dans le cadre d'une présence physique avérée, le président pouvait cesser la session et demander aux manifestants de sortir. Sans aucun doute, il s'agit bel et bien dans ce cas, d'un abus de pouvoir.
Dernier cas de figure qui s'apparente à une tendance de fond que l'on pourrait assimiler à une victimisation à outrance. Il n'y a qu'à reprendre la plainte déposée par un ancien élu d'EELV du conseil municipal de Plougastel-Daoulas à mon encontre. Plainte déposée pour motif de diffamation contre cette personne en plein exercice de son mandat. Sauf que l'élu, supposé arborer une étiquette verte, n'était absolument pas concerné par les problématiques environnementales sur sa commune. Ce que je lui ai fait rappeler de façon sarcastique.
Dans les trois situations décrites ci-dessus, nous avons à faire à des élus qui se sentent victimes de la réaction intempestive de certains individus. Or ceux sont bien ces élus qui restent coupables :
- d'user de leur statut pour bénéficier de privilèges infondés et de prendre des mesures autoritaires, 
- d'abuser de leur pouvoir,
- de discréditer les missions du politique dont ils ont la charge, loin d'être en accord avec des engagements affichés.
Ils conditionnent ainsi des comportements relativement outranciers. Le politique chercherait-il à imposer la persécution et la victimisation pour mieux camoufler ses faiblesses ?







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