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mardi 7 juillet 2020

Cinq impostures sur l'écologie

A l'instar de la militante Greta Thunberg, l'apparition aussi soudaine qu'inattendue des écologistes pragmatiques, compatibles avec le pouvoir étatique, s'accompagne d'un discours remettant en cause le bien fondé des premiers combats historiques de la mouvance écologiste en France, notamment sur le nucléaire civil et militaire. Il est également dangereux car si les néo-écologistes voulaient nous faire avaler des vessies pour des lanternes, ils ne s'y prendraient pas autrement. Puisque les spécialistes et les médias ressassent à longueur de temps que l'urgence est à la limitation de la hausse des températures, pour eux il existerait des solutions économiquement vertes, qui serviraient la cause d'un moindre rejet de gaz à effet de serre dans l'atmosphère comme le véhicule électrique. 
Dans l'immédiat, et malgré l'abstention massive  (élections municipales de 2020), les écologistes d'EELV surfent sur la prime électorale que l'on accorde enfin à ceux qui martèlent l'exactitude des problématiques depuis plusieurs décennies maintenant. Leur implantation semble inévitable dans de grandes agglomérations parce qu'elle est indicatrice d'une inquiétude justifiée, liée, en premier lieu, à l'explosion des pollutions atmosphériques (particules fines) émanant essentiellement du trafic routier et de tous phénomènes anthropocènes anxiogènes. Mais quand est-il dans les campagnes ? Les défenseurs de l'environnement ne se font-ils par ravir la place de "premiers écologistes de France" par des chasseurs ? Il est utile d'éclairer le lecteur sur une autre réalité que celle que l'on voudrait rendre populaire. 

Non, le nucléaire n'est pas décarboné !
La filière du nucléaire émet bien du CO2, car, sans extraction, par d'uranium, sans enrichissement du minerai, conditionné sous forme de pastilles, pas de fission de l'uranium ni de vapeur d'eau et donc par d'énergie produite. En prenant en compte le transport des fûts d'uranium brut à partir des sites d'extraction, l'ensemble de la filière rejette bien des gaz à effet de serre. A ce stade, il est encore difficile d'évaluer l'incidence du démantèlement d'une centrale et de l'enfouissement des déchets ultimes mais gageons que les prévisions de démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim dépasseront la quinzaine d'années, à voir les difficultés rencontrées pour la déconstruction de la centrale de Brennilis. 

Non, la voiture électrique n'est pas écologique !
Tout comme il existe un "avant" et un "après" pour la filière nucléaire, il existe un "avant" et un "après" pour la construction d'un véhicule électrique. Pour évaluer véritablement l'empreinte écologique d'un véhicule électrique il suffit de lire ce commentaire extrait d'un article du Monde du 26 juin 2014. 
Extrait. "Il y a une folie furieuse autour de la voiture électrique, dénonce Stéphane Lhomme, directeur de l'Observatoire du nucléaire. Certes, la voiture électrique ne pollue pas quand elle circule, mais elle pollue avant et après, et surtout elle délocalise la pollution autour des mines d'uranium et de lithium, des centrales nucléaires, des sites de stockage de déchets radioactifs."

Non, Greta Thunberg ne sauvera ni la Planète ni l'humanité
Une jeunesses dorée en 2020
Si beaucoup voient en Greta Thunberg une égérie d'une nouvelle génération de militantEs mobilisée contre le dérèglement climatique, ils seront vite déçus, non pas dans le combat certainement sincère de la porte-parole d'une cause qui semble entendue, mais bien par l'attitude contestable et déplorable de ces milliers de jeunes, insensibilisés aux premiers gestes de bon sens civiques, comme le fait de ne pas jeter les déchets dans l'espace public. Des jeunes qui déambulent dans les centres commerciaux, à défaut de manifestations pour le climat. 
Qui plus est, l'urbanisation galopante, présente sur l'ensemble des continents, a pour effet délétère une dégénérescence des consciences à préserver l'environnement et la biodiversité. Chaque génération génère son lot d'individus davantage concernés par leur médiocre existence que par l'intérêt commun. C'est d'autant plus exact aujourd'hui que la signification même de préservation de l'environnement est balayée par la dévotion à une technologie numérique et digitalisée de plus en plus précoce et de plus en plus prégnante (avec des effets non négligeables sur l'environnement par des émissions de CO2); au moins avec Descartes, nous avions une définition philosophique de la domination de l'homme sur la nature. Ici, il n'en est rien, nous avons à faire à un idéal sans idées, à un monde virtuel sans prises de risques critiques, des enfants "gâtés, pourris" par trop de libertés de consommer de l'inutilité. Même Greta Thunberg, malgré sa bonne volonté, ne pourra rien contre un phénomène aussi puissant.

Non, tous les écologistes ne sont pas des défenseurs de l'environnement
A l'époque glorieuse du combat contre l'aéroport de Vinci à Notre Dame des Landes, il était de bon ton pour les défenseurs de l'environnement, si ce n'est que pour mieux satisfaire sa conscience écologique, de se mobiliser et de se rassembler autour de ce projet gigantesquement destructeur du bocage nantais, d'une large zone classée en zone humide et d'une biodiversité associée à cet écosystème. C'était incontournable, presque impératif de se joindre à la cause des zadistes ou à celle des agriculteurs, spoliés de leurs fermes et des terres associées à leur production. La cause était juste, et justifiait un déplacement parfois conséquent comme tous ces écologistes de Plougastel qui arboraient sur leur voiture un autocollant "Non à l'aéroport", au retour de  leur passage en Loire-Atlantique. 
Oui mais voilà, quand il s'agit de se mobiliser sur sa commune contre des pollutions avérées par des producteurs de tomates, de la dégradation que cela occasionne sur les écosystèmes locaux et sur la qualité de l'eau, il n'y a plus personnes à déplier une banderole militante ! les écologistes, si vaillants à Notre Dame des Landes, se terrent et se taisent une fois revenus dans leur commune, de crainte surement de réveiller l'hostilité de leurs voisins agro-industriels. Les "vrais défenseurs de l'environnement" à Plougastel sont plutôt naturalistes et affectionnent plus particulièrement les herbiers et les belles photos de papillons posés sur une fleur ou au mieux, ils se congratulent lors de rassemblement pour des causes nationales, plus diffuses et moins périlleuses, comme la signature de "l'appel des coquelicots", car effectivement à Plougastel, il est reconnu que l'usage des pesticides est répandu dans la presqu'île et que les habitants souffrent impitoyablement des conséquences sur leur santé fragile !

Non, les chasseurs ne sont pas les "premiers écologistes" de France
Est-ce vraiment utile de développer ce point ? Il semble évident que ce n'est pas le cas : non, les chasseurs ne sont pas et ne seront jamais des écologistes. Mais, qui mieux qu'un chasseur repenti pour témoigner sur cette imposture ?



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