La grotte de Menkleuz coz "vieille pierre creuse", située dans l'anse de Pen ar ster, est bien connue des pratiquants de la spéléologie sur Plougastel-Daoulas. Mais son excavation naturelle a été également repérée par des entrepreneurs indélicats qui y déversent leurs gravats de chantier. La question se pose alors de savoir comment l'humain s'y prend pour déployer une telle ingéniosité universelle, à tant vouloir dégrader des sites remarquables ?
L'accueil du lieu se fait par une large langue qui lèche les derniers bas fonds de la vasière de Rozegat. A l'entrée, le regard ne parvient pas à deviner la profondeur de la cavité, du fait de l'aspect ombrageux de la crique, encore couronnée d'arbres anciens. Mais l’observation du sol déduit, par expérience maintenant, que sa nature n'est pas originelle, et comporte de nombreux signes d'entrepôts, notamment des tas de gravillons de chantiers.
La visite de la plateforme artificielle aboutit au centre de la cavité naturelle. A ce niveau, on devine la hauteur du remblais et les dégâts occasionnés. Le dépit ne parvient pas toutefois à désarçonner l'attraction que provoque la découverte de la pente de l'escarpement, enseveli dans l’entrelacs de la friche et dans la frénésie du lierre, qui enlace les quelques arbres encore enracinés. Des curiosités géologiques comme celle-là sont époustouflantes car elles sont imprévisibles sur une rive que l'on pensait peu accidentée par le relief. C'est d'autant plus vrai, lorsque l’œil s'est habitué à la semi-obscurité, et laisse dessiner enfin la fente de la grotte de Menkleuz coz. On pourrait alors, tout à loisir, naviguer dans ses entrailles, si l'objet de la visite n'était pas l'examen du remblais.
A son aspect, les traces de gravats prouvent que les derniers passages sont encore récents, mettant en évidence des dalles provenant surement d'une allée privée. Malgré tout, il est difficile de se faire une idée du contenu précis de cette décharge sauvage à cause de son ancienneté, certainement fréquentée régulièrement par le passage de camions. Et de mauvaises habitudes entraînant d'autres, des voisins peu concernés se sentent autorisés à entreposer les déchets verts de leurs jardins.
Encore une fois, "A quoi ça serre" constate que l'état de la presqu'île est délaissé par ceux à qui l'on a confié sa gestion, et en premier lieu, le maire et sa majorité; à quoi bon codifier sur le PLU des zones particulières si celles nommées "NS : protection des espaces remarquables" sont régulièrement détériorées par une incivilité presque normalisée ?
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