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samedi 12 décembre 2020

E. Coli. Quand une crise sanitaire masque un risque sanitaire

Pors guen, un havre de pets

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Après avoir saisi la Cada (commission d'accès aux documents administratifs) l'association de protection de l'environnement "A quoi ça serre" a fini par avoir légitimement gain de cause. Qu'exigeait l'association auprès de cette commission ? Que l'ARS Bretagne lui remette une copie des résultats des prélèvements d'eau réalisés dans le périmètre de la plage de pors guen à Plougastel-Daoulas, effectués le 23 juillet 2019. Cette demande faisait suite à deux choses : 

- la première était liée aux mauvais résultats bactériologiques d'un échantillon d'eau prélevé le 15 juillet 2019 par un adhérent, en sortie de l'exutoire, qui avait suspecté une eau trouble stagnante, qualifiée par la suite, et selon la mairie de Plougastel de "résidus de crème solaire", car détentrice tout comme BMO, des résultats du laboratoire,

- la seconde sur le fait que l'ARS ait refusé de transmettre à l'association les résultats du 23 juillet 2019 comme elle s'était engagée à le faire auparavant.

Dans un courrier en date du 04 août 2020, adressé à l'association, l'ARS se targue "d'être très vigilante sur les résultats obtenus dans le cadre du contrôle sanitaire des prélèvements réalisés au niveau du site de baignade (...). La plage est aujourd'hui d'excellente qualité." 

Pors guen. 3 barrières ceinturent la sortie de l'exutoire en réponse à la contamination de la plage. Est-ce suffisant ? En tout cas aucune information indique pourquoi elles ont été placées à cet endroit 

Comme toute administration publique pourvue de compétences propres, voire de pouvoirs disproportionnés, l'ARS dispose d'une doctrine exclusive à ses missions dont une consiste à vérifier la bonne qualité des eaux de baignade. Cette doctrine repose sur des normes qu'elle qualifie elle-même "de valeurs impératives" concernant les seuils de contamination bactériologique à ne pas franchir. A la lecture du tableau ci-dessus, il est compréhensible que l'ARS ait estimé ne pas vouloir communiquer publiquement sur l'état de salubrité de la plage de pors guen, à voir un seuil dont les valeurs ont explosé, par rapport à leur norme du premier tableau (depuis d'autres prélèvements ont été effectués, confirmant la pollution à haute dose des eaux d'écoulement). 

Mais peu importe après tout que ce soit l'ARS qui se fourvoie, car l'Agence n'est pas la seule dépositaire de ces résultats désastreux; la mairie de Plougastel et BMO étaient eux aussi informés de l'état d'insalubrité des lieux, et avaient pris connaissance des taux élevés d'E. Coli, concentrés à forte dose dans le sable d'une plage fréquentée fortement en cette période estivale. Si ces administrations savent que l'origine de cette pollution est due à un système d'assainissement défectueux, rien n'a été fait pour éviter une exposition potentiellement toxique auprès des usagers de la plage et notamment des enfants. A la minute où la mairie a pris connaissance des résultats du 23 juillet 2019, elle devait déclencher dans l'urgence une procédure communément admise autour du totem du principe de précautions. Un arrêté municipal s'imposait comme le recommande l'ARS. Mais ce n'est pas la seule baignade qui devait être interdite, c'est une fermeture complète de la plage qui aurait du être exécutée car non seulement les eaux de baignade peuvent être contaminées mais bien plus probablement le sable grossier qui tapit la crique. A l'inverse, en 2020, le maire de Plougastel a milité pour une ouverture immédiate des plages suite à la fin du premier confinement, exposant derechef ses administrés et les touristes à un potentiel autre risque sanitaire. 

D'ailleurs, les panneaux de signalement de la qualité des eaux de baignade installés à l'entrée du site n'ont jamais mentionné auprès du public les informations relatives à ces prélèvements; sous couvert d'une transparence affichée à grands coups de tableaux et de commentaires techniquement rassurants, les autorités locales camouflent une bien autre réalité peu reluisante, qui viendrait entacher la réputation d'une commune qui ambitionne d'être une étape touristique. 

Un exutoire potentiellement polluant sur une autre grève de Plougastel ? 

L'association "A quoi ça serre" quant à elle, ne compte pas en rester là. Dans un article du Ouest-France du 27 juillet 2020, l'adjoint aux travaux de Plougastel-Daoulas déclarait, à propos de cette affaire, que l'association maniait le mensonge. En tant que porte-parole de l'association, je vais régler cela comme il se doit.





 

3 commentaires:

  1. Salut David, Est-ce que tu penses que ce serait une bonne idée que je copie colle ce texte sur Facebook dans le groupe "La gazette de Plougastel" pour informer les Plougastel ?

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  2. bonjour anonyme, ce texte est en accès libre. Il n'y a pas de restrictions à le diffuser du fait de son contenu

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  3. https://ddlabeillaud.blogspot.com/2020/12/e-coli-quand-une-crise-sanitaire-masque.html

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