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mercredi 30 décembre 2020

A Larmor, la mer ronge !

(Plougastel-Daoulas, décembre 2020). Le sentier côtier de Larmor est très fréquenté


la haie de petites arbustes commence à céder face à l'assaut des vagues

En plein coeur de la rade de Brest, orientée plein Ouest, la grève de Larmor à Plougastel accuse le coup de la montée des eaux. Victime de la première tempête hivernale, le flanc végétal a cédé tout au long du sentier côtier. Sur sa partie la plus élevée, la courbure du chemin frôle même dangereusement avec le précipice, creusé par la succession du martèlement des vagues. Durant ces 48h un pan entier de terre a cédé, entrainant avec lui la chute de bloc de pierres. 
En l'absence cette dernière huitaine de jours d'un gros coefficient de marées, la situation devient potentiellement dangereuse pour les promeneurs, inconscients de la proximité du gouffre et de la fragilité de la falaise, si de surcroît, la combinaison d'une forte marée avec la tempête suivante était coordonnée. 
La mairie serait bien avisée de prendre un arrêté municipal afin de condamner dans l'immédiat l'accès au sentier, une mesure fortement recommandée par l'association "A quoi ça serre".  

La grève de Larmor à Plougastel



Le sentier qui surplombe la grève





 

2 commentaires:

  1. En un même lieu peuvent se succéder des phases d'érosion et d'accumulation. Le secteur de Larmor Porsmeur a connu qq enrochements, le sentier piétonnier est en mauvais état depuis des années...Et pourtant, Plougastel est situé dans une rade où courants et vagues sont plutôt modérés...Il s'agit d'un ensemble appelé "hydrologie maritime" , un classique sur lequel je pourrais écrire davantage, sans être vraiment un spécialiste. A noter que l'élévation du niveau de la mer (grandes marées, vents de sud-ouest, réchauffement climatique...) est un facteur aggravant, momentané, plus ou moins fréquent. Ce sont les facteurs dits "maritimes ou marins". Mais il ne faudrait pas oublier les facteurs dits "terrestres" liés à la végétation littorale et à l'écoulement des eaux de pluie, à l'infiltration, etc. "Vaste programme", comme disait l'autre...On cite souvent les enrochements (blocs de pierre, murs de pierre ou en béton) mais ce n'est pas la panacée, car la mer a tendance à saper ces divers types d'ouvrages, sauf si ces enrochements sont très profonds, et encore...En outre, les roches de nos littoraux sont souvent assez (plus ou moins) friables (granites pourris), faits de roches "mal" stratifiées et même hétérogènes (schistes et autres qui se délitent suivant les plans de clivage) ; de même pour les grès et les granites, fortement diaclasés, les premiers s'érodant en boules (chaos granitiques) les autres (grès) pouvant former des reliefs dits ruiniformes (comme certains calcaires, d'ailleurs assez rares en Bretagne). Evidemment, les falaises dites vives, faites de terre ou de sable sont encore plus fragiles, même si elles contiennent des galets (= poudingues) ou des cailloux à arêtes (brèches). Quand des pans de roches tombent, les talus d'éboulis protègent momentanément le pied de la falaise, et la mer continue son oeuvre surtout s'il s'agit principalement de terre ou de sable ...Merci de m'excuser pour ce cours de géomorphologie élémentaire ! Dans ma jeunesse, j'ai étudié le "Précis de géomorphologie" de Max Derruau, ouvrage précieux !

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  2. Belle synthèse.
    Max Derruau, André Guichet, Annick Moign... Ça me renvoie à mes jeunes années ! A quoi ça sert de former des spécialistes si les "politiques" tiennent si peu compte de ce qu'ils disent !

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