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dimanche 20 février 2022

Bois classés. Haro sur l'abattage illégal en Finistère

L'annonce a de quoi interpeller et laisser perplexe : la nouvelle équipe départementale, emmenée par l'élu de droite Maël de Calan, s'engage à planter plus de 500 000 arbres en 10 ans sur tout le Finistère.  L'arbre, agissant comme un puits de carbone, est un élément idéal et incontournable pour lutter contre le dérèglement climatique. Il est question de les implanter notamment au sein des réserves foncières du département et dans des zones de protection de captage. Toute la majorité actuelle est mobilisée pour cette opération d'envergure, ô combien symbolique, à commencer par le maire de Saint-Renan, Gilles Mounier, puisque vice-président du conseil départemental chargé du développement durable et des territoires. A ce poste et avec un tel titre, on peut compter sur l'élu local pour montrer l'exemple sur sa commune du Bas-Léon. Mais c'est très souvent à ce moment du récit que s'opère une volte face et que l'on reste interdit en apprenant que Gilles Mounier planifie à Saint-Renan la coupe rase d'arbres protégés par le PLU car figurant dans un Espace boisé classé (EBC). Pire, il autorise la coupe d'arbres par des particuliers sans déclarations préalables à déposer pourtant à l'urbanisme. 

En compagnie de l'élue renanaise, Armelle Jaouen à proximité d'une zone de captage. Où sont les arbres promis ? 

ces arbres sur le talus offraient un pare-vent idéal
Même si la vigilance est de mise, les élues de l'opposition comme Colette Davies et Armelle Jaouen (tête de liste aux dernières municipales) se retrouvent devant les faits accomplis et n'ont d'autres ressources dans l'immédiat que la médiatisation avant d'envisager de potentiels recours judiciaires. Armelle Jaouen détaille le contexte en relatant que "des dizaines de chênes et de hêtres dans des bois classés et des talus à préserver ont été abattus en bordure du bois de Curru reconnu comme une trame verte, près de l'école du Vizac. Certains arbres coupés avaient été adoptés et baptisés par les enfants. Ces arbres qui accueillaient des oiseaux permettaient aux enfants de voir vivre l'arbre au fil des saisons.  Des arbres ont été également abattus sans autorisations à Trebaol Huella (parcelle appartenant à la commune de Saint-Renan mais au PLU de la commune voisine de Milizac) où figure un point de captage d'eau, aujourd'hui fermé pour des raisons inconnues." 
Gilles Mounier

Ce phénomène d'abattage de beaux spécimens d'arbres dans des EBC, dont on peut leur attribuer de 30 ans et au-delà d'une vie jusqu'à la prospère, puisque protégée, n'est pas réservé qu'aux seuls bois de Saint-Renan. A voir le massacre exécuté à Plougastel-Daoulas en ce début d'année 2022 on peut craindre une généralisation sur tout le département de ces coupes pourtant illégales car n'entrant pas dans la liste des catégories de coupes autorisées de l'arrêté préfectoral de 1998 appliqué dans le Finistère, sujette à interprétations.  Il est redoutable de penser que ces bois classés présentent une belle réserve de stères avec à la clé une substantielle manne financière. Le maire de Saint-Renan ne l'ignore pas. Même s'il feint d'ignorer ses obligations de respect des règles d'urbanisme qui lui sont pourtant dévolues, il ne pourra pas se défausser dans 10 ans en constatant que l'opération de greenwashing de Maël de Calan était vouée à l'échec dès le départ et n'a servi à rien, hormis le fait de se donner le bon rôle d'élus qui prétendent être impliqués alors qu'ils se fourvoient honteusement. 

1 commentaire:

  1. Nos élus seraient-ils au dessus des lois ?
    Les juges et les actions citoyennes vont leur prouver que non !

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