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dimanche 6 mars 2022

Nous entrons dans une civilisation de crises, mais jusqu'à quand ?

Sporadiquement et avant 2010 les civilisations humaines contemporaines subissaient des crises ou des conflits locaux spontanés, des changements de régime qui, s'ils ne s'éteignaient pas immédiatement, n'avaient pas l'effet cascade caractéristique du jeu de dominos qui finit forcément dans une fatalité létale. 

La crise financière mondiale de 2008 suivait la crise démocratique européenne du traité de Maastricht de 2005 mais elles n'avaient pas dans leur prolongement une nouvelle crise qui, si elle n'était pas leur jumelle, n'en était pas davantage la grande sœur, en tout cas pas dans l'immédiateté et significativement peu conjoncturelle à la suivante; le CAC40 en France n'a jamais été aussi riche en 2022, et la Commission européenne, toujours plus puissante, n'est toujours pas une représentation de la démocratie directe.

D'autres crises ont secoué le Monde terrestre entre, les insurrections populaires de Tunisie ou d'Egypte dès la fin de 2010 qualifiées à juste titre de "printemps arabes" car sur l'échelle du temps très vite passées à l'automne tant leurs effets se sont éteints ou ont été étouffés par une autorité politique qui, si elle n'a

Marcel de la gare
 pas le même visage, a la même volonté de pouvoir, et l'accident nucléaire de Fukushima de 2011, et même si on mesure mal les retombées radioactives et leur périmètre de pénétration malfaisante, n'a pas perturbé le choix du nucléaire civil et militaire et le cours de la vie sur d'autres continents, si ce n'est malheureusement pour les populations locales japonaises. 

La seule véritable crise majeure qui a connu un prolongement significatif jusqu'à récemment, et qui n'est pas encore circoncise, reste la crise liée au terrorisme et qui trouve son origine viscérale dans les attentats sur le sol américain de 2011. Ses effets délétères ont eu pour conséquences, en plus des attentats visant directement les civils européens, africains ou du Moyen-Orient, des conflits armés décapitant des peuples souverains comme en Syrie. Si ce ne sont la misère ou la guerre qui obligent à des mouvements migratoires de populations tels que ceux d'Afrique ou de l'Amérique latine, avec la Syrie c'est peut-être la première fois que de façon massive, l'Europe a connu dans sa période contemporaine, sans en être évidemment aguerrie, une crise des migrants soudaine, consécutive à une crise dont l'origine se situait dans d'autres géographies lointaines. 

Depuis 5 à 10 ans les crises de différentes natures s'enchaînent, s'entrechoquent, se mêlent les unes aux autres, s'intensifiant sans cesse, sans donner pour autant des perspectives d'extinction à court terme. Crise climatique, crise écologique, crise migratoire, crise humanitaire, crise identitaire, crise énergétique, crise sociale, crise démocratique, crise sanitaire, crise sécuritaire et depuis la mi-février la crise en Ukraine (depuis 2014 en réalité). Toutes ces crises sont faites pour durer et sont annonciatrices de crises qui ne sont pas encore nommées. Le plus aberrant est que jamais l'Humanité capitaliste n'a été dotée d'autant de richesses, de connaissances scientifiques, de moyens technologiques et économiques, de lieux d'informations pour tenter de ralentir, à défaut de pouvoir les résorber, l'enlisement de ces crises et leur amplification mortifère. Mais jamais la civilisation capitaliste n'a été autant dépourvue, impréparée, immature et surement même décadente face à ces crises, munie pourtant de moyens jamais inégalés dans l'histoire humaine. 

Cette nouvelle civilisation de crises se maintient car les Etats libéraux, les banques mondiales, et les agences financières mondiales injectent de façon artificielle des milliards pour colmater les fissures sociétales mais pour mieux l'endetter, et éviter que le système capitaliste s'effrite inexorablement pour atteindre le néant. Mais jusqu'à quand ? L'humanité s'agite mais n'agit pas. Effectivement, il est à prévoir que le pire soit à venir.

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