Kokopelli pourrait gagner son procès contre la société semencière Graines Baumaux.
L’avocat
général à la cour de justice européenne, Juliane Kokott, a conclu à
l’invalidité de l’interdiction de commercialiser des semences d’une
variété non inscrite au catalogue officiel, c'est-à-dire «dont il
n’est pas établi qu’elle est distincte, stable et suffisamment homogène
ni, le cas échéant, qu’elle possède une valeur culturale ou
d’utilisation suffisante». En clair, les textes à l’origine de
cette interdiction, inscrits dans la directive européenne 2002/55/CE -
dite relative aux légumes – ne sont pas valables. Pourquoi ?
L’interdiction «viole le principe de proportionnalité, la liberté
d’entreprise, la libre circulation des marchandises et le principe
d’égalité de traitement», argumentait le magistrat lors de la
remise de ses conclusions le 19 janvier 2012. Celle-ci a rappelé que
l’inscription des semences limitait le choix des consommateurs : ceux-ci
n’ont «ni accès aux denrées alimentaires ou autres produits issus
de ces variétés qui ne satisfont pas aux critères d’admission, ni la
possibilité de cultiver eux-mêmes ces variétés, par exemple dans leur
propre jardin». Sans parler de la diversité génétique des plantes cultivées, qui est déjà «en nette régression dans l’agriculture»,
souligne le magistrat, et qui pourrait faire que l’on «manque à
l’avenir de variété susceptibles de mieux s’adapter au changement
climatique ou à de nouvelles maladies que les variétés actuellement
prédominantes». L’association Kokopelli s'est montrée «extrêmement satisfaite de ces conclusions».
L’ONG s’était vue accuser en 2005 par la société Graines Baumaux de
concurrence déloyale, du fait qu’elle mette en vente des semences de 461
variétés anciennes, non admises au catalogue officiel.
Source : Bio Consom'info
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