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vendredi 24 janvier 2020

Maasaï et autres massacres du vivant

Qu'il est difficile de débuter un article en évoquant un massacre ! Et même si cette fois-ci il ne s'agit, ni plus ni moins, d'un animal qui n'est autre que l'humain. Qu'il est douloureux de ne pouvoir s'y soustraire. Car enfin, qu'est ce qui caractérise, anthropologiquement décrit, le mieux notre diversité ethnique, culturelle, originelle si ce n'est que nous avons les mêmes structures génétiques, les mêmes organes vitaux, les mêmes facultés à s'émouvoir et que, malgré cela ou grâce à cela, l'espèce humaine a défié toute logique d'adaptabilité dans cette "Nation-Monde" à disposer d'une ingéniosité remarquable à faire corps avec la nature, étant elle-même un élément intrinsèque et manifeste de cette nature, telle qu'elle se comporte en fonction de sa latitude terrestre et de l'influence de forces physiques et imperceptibles.
Bidonville de Nairobi
N'en déplaise aux vegans ou anti-spéciste mais comment peut-on remettre en cause, ou en péril, le mode de vie des Massaï ou des peuples indigènes d'Amazonie, basé, pour les premiers sur l'élevage pastoral et sur une consommation riche en viande et de sang, et pour les seconds sur la chasse de petite mammifères, partant du principe que l'espèce humaine dominerait l'ensemble de la chaîne alimentaire ? Et même s'il faut condamner les éleveurs industriels et les souffrances animales liées à leur modèle économique capitaliste, il serait bien restrictif de croire que ces peuplades ont les mêmes desseins !  Il est certainement indéniable que leur civilisation antédiluvienne a un effet bénéfique sur leur biotope pour n'évoquer que les Maasaï. Il n'y a qu'à prendre comme exemple la cohabitation de leur bétail domestique et de la faune sauvage, car quand l'un broute une certaine végétation, celle qui subsiste est accessible et réservée à l'autre. C'est cela que l'humanité dite "civilisée" est en train de détruire. Après tout, attirés comme les autres par notre modèle de consommation, il est certain qu'il vaut mieux les voir être dépossédés de leur territoire pour accueillir des touristes avides de "grands espaces sauvages", les poches remplies de dollars US, et pour les plus désillusionnés, qu'ils finissent dans un bidonville de Nairobi ! Car oui, les peuples indigènes ou peuples premiers, on les nommera comme on veut, en tout cas, ceux qui survivent dans des traditions séculaires en lien avec leur environnement, sont en danger ! Ils sont pourtant la mémoire de l'Humanité toute entière et par extrapolation de la Nature elle-même. Loin de faire dans l'angélisme paralysant, ils sont imparfaits, avec des rites qu'il convient de décrier, certes, mais ce n'est pas pire que certaines des déviances terribles constatées dans nos sociétés (viol, pédophilie, etc, etc). Les politiques (ENFIN) sous la pression d'une partie de la société civile et de ses ramifications militantes ou judiciaires, commencent à prendre en considération la détresse des femmes violentées, la pédophilie de curés, d'une élite pervertie et de l'inceste des médiocres. Qu'en est-il alors de nos capacités à nous mobiliser quand une part de l'humanité, donc de la nature, vient à être contestée ? Est-il suffisant d'être offusqués par la déportation, sciemment orchestrée, des Maasaï ou de signer une pétition pour demander l'arrêt de la déforestation en Amazonie, pour que le sort des indigènes que l'on assassine change ? Que l'on soit Vegan ou pas, l'une comme l'autre des réactions s'apparentent à de la résignation, et voient mourir les siens par leur seule détermination à sauver notre nature.  
On nous expliquera que les Etats et la gouvernance mondialisée, telle que l'ONU, ne peuvent s'immiscer dans des affaires intérieures de pays comme le Brésil ou le Kenya, soulageant pourtant leurs bienveillances hypocrites dans des réceptions médiatisées. On oublierait de préciser que la justice de l'humain pour l'humain, au niveau international, primerait sur les politiques intérieures de pays, dès que ces Etats bafouent le droit de la Nature. Il reste donc à inventer ces droits supranationaux et qu'il faut qu'à chaque fois qu'une société humaine est menacée, qualifier cette menace de "Crime contre la Nature" !
Pour répondre, à l'abomination du nazisme, ou de génocides sanglants, perpétrés sur différents continents, à différentes époques, qu'ils soient ethniques ou politiques (Cambodge, Bosnie, Rwanda...), et même si elle ne prend pas en compte l'antériorité de massacres d’Amérindiens, par exemple, car instauré par des Institutions supranationales après la seconde guerre mondiale parce que guidée par l’impérialisme américain, la juridiction pénale internationale a défini ces horreurs de "Crime contre l'humanité" et non de "Crime contre la nature", embourbée dans une domination en lien avec la gérontocratie. A l'instar d'actes de terrorismes, commis par des fanatiques religieux, mobilisant militairement, et parce que la communauté internationale l'a aussi engendré, la nature ne peut plus être la variable géopolitique des compassions diplomatiques feintes et de protocoles avec des effets supposés réversibles. Sinon nous verrons s'éteindre des histoires naturelles, en nous indignant impuissant devant notre ordinateur. 
Il est à craindre que nous ne soyons pas globalement préparés, car tout comme nous avons montré notre impuissance à juguler l'apparition de génocidaires, il en sera de même pour nos semblables. 

A lire sur les Maasaï, de Xavier Péron: 
- "Maasaïtis"
- "Je suis un Maasaï"
- "Retour à la vie"
- "L'Etre à voir" avec la collaboration de Marc Bernol

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