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jeudi 9 janvier 2020

Quel avenir pour cet enfant en 2050

Cet enfant, c'est mon garçon, le dernier d'une fratrie, né Breton en 2010. Cet enfant pourrait être le vôtre. Je suppose que comme tout parent, je fais de mon mieux, et même dans mes erreurs, pour l'accompagner dans la vie, protéger voire défendre la sienne,  l'élever selon quelques règles établies, et surtout, pour lui faire rappeler à quel point je l'aime. Il a 10 ans ce mois-ci et c'est une douceur pour moi de penser qu'il est bien sa peau. 
Comme tout parent, je lui envisage un avenir meilleur que le mien, ce qui en l'occurrence ne saurait être inaccessible. Quand j'entends par meilleur, ce n'est pas forcément dans le sens commun qui qualifie de "meilleur" tous ceux et celles qui veulent faire de leurs enfants, élevés dans le mythe de la réussite et de la compétition, des enfants champions de la carrière professionnelle et des placements au CAC 40. Je lui envisage un avenir où il évoluerait dans un environnement protégé qu'il pourrait choisir en s'extirpant de la recherche à tout crin, du réconfort matérialiste. Mais ça, ce sera à lui aussi de choisir. Pour ma part je priorise le maintien d'un environnement tenable au détriment d'une hypothétique réussite professionnelle, car il est de ma responsabilité de parent de protéger cet enfant; au fond, pourquoi vouloir le projeter dans une vie d'accumulation de biens et/ou de richesses, si son environnement se trouve saturé par le carbone et les particules fines ? Par contre ce qu'il ne peut pas choisir et qu'il devra subir inéluctablement est la modification engagée et accélérée du milieu dans lequel il grandira. 
A ce stade, il est reconnu par une multitude de publications scientifiques indépendantes que le dérèglement climatique est entamé. Il est avéré, et même visible que nous assistons à l'extinction en masse d'espèces animales (les derniers méga-incendies australiens auraient asphyxié plus de 500 millions d'animaux (!), sans compter la disparition d'une myriade d'insectes). Contrairement à ce que l'on entend encore parmi les commentateurs : on ne va pas à la catastrophe, on y est déjà ! Ça viendrait à considérer sinon, que l'effondrement de la biodiversité serait détaché de notre mode de vie, ce qui en vérité n'est malheureusement que son corollaire. Comme le rappelle une devise pleine de bon sens qu'il revient d'appliquer : " Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend", à force d'agressions et d'exploitations. 
Certains prédisent que "la fin du monde" est éminente. Pas dans 1 siècle ou deux mais à peine dans une ou deux décennies. De quel monde s'agit-il ? De notre civilisation "thermo-fossilisée", bien entendu, et de celui de mon enfant. Qui sont ces affreux jojos, ces prophètes de malheur qui mettent en pointillé l'existence précieuse de cet enfant ? En France, on les retrouve essentiellement au sein de l'Institut Momentum. Il est consacré, en autre, à la décroissance et à la collapsologie. 
Rassemblement en 2004 contre le projet d'une centrale à gaz - Landivisiau- Stop aux projets inutiles et imposés

Je vous arrête tout de suite ! Déjà que le correcteur orthographique du blogger n'identifie pas ce mot, j'ai bien peur que mon fils le confonde avec un terme lié au pipi/caca ! Il m'est donc inenvisageable de lui expliquer les caractéristiques précises de ces phénomènes. Oui parce qu'il faudrait lui apprendre que, à l'horizon 2050, la catastrophe "éco-anthropologique", dans une société "post-carbone" va le priver, d'après Yves Cochet (ancien ministre de l'environnement), des besoins de bases (eau, alimentation, habillement, logement, énergie, etc, etc). Aïe ! Plus de cola ni de bonbons, plus de sweat à marque, ni d'électricité pour jouer à fornite !
Parmi les autres hurluberlus de son espèce, on peut citer aussi Pablo Servigne (agronome), Raphaël Stevens (agronome), Agnès Sinaï (enseignante à sciences po). Des diplômés avec une très bonne qualification. Serait-ce alors à reconsidérer leur état : font-ils dans la spiritualité et l'incantation prophétique comme voudraient les enfermer certains ou bien, et en plus, posent-ils un regard éclairé et constructif sur une situation prospective ?
Encore une fois s'impose la question de l'inertie et la duplicité des politiques. Car quand bien même nous identifions la cause à cet emballement infernal, qui n'a pas d'autre nom que le capitalisme, ce sont bien aux décideurs de favoriser un monde où nos enfants puissent être protégés. Et s'ils ne le font pas, c'est aux parents de montrer à leurs enfants qu'un autre monde est possible. 
Nous savons bien que les politiques se prémunissant dans des variables d'ajustements, heurtées à l'inefficacité de leurs mesures emphatiques (irrespect des accords de la Cop 21 sur la diminution du rejet de gaz à effet de serre, augmentation des ventes de produits phytosanitaires, diminution de la biodiversité,...) se contentent d’adaptabilités indéterminées, au lieu de s'exercer à l'anticipation conjoncturelle dans la gestion des risques.
Après tout, l'Etat ne voyait-il dans la famille un "petit état" ? A l'évidence, je suis bien plus inspiré d'anticiper un monde dans lequel mon fils devra évoluer car cela lui permettrait d'avoir les outils et les connaissances pour s'adapter. Je pense que la transmission de savoirs philosophiques (exemple la permaculture) est bien plus adaptée que de conseils en placement financier.
Aurélien Barrau (astrophysicien), un autre affreux personnage, pense que nous sommes dans un "état d'hébétude". Je crois, indépendamment de sa vision éclairée sur l'état du monde, que nous n'y sommes pas encore. De son côté, Glenn Albrecht, philosophe australien, avance l'idée d'un stress pré-traumatique nommé la "solastalgie". Là encore je vais me contenter de digérer tout ça, faire barrage et laisser du temps à mon enfant pour jouer aux billes ou regarder des vidéos "youtube" de fornite. Il aura suffisamment d'années par la suite, quand je ne serai plus là, pour supporter tout ça et s'en sortir comme il pourra.
Photo : Antony Rouxel

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