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jeudi 12 novembre 2020

Les râteliers du roitelet Hubert

Exemple de salubrité publique !

Le 11 juin 2020 sur la chaîne bretonne Tébéo, Thierry Burlot, élu de la Région Bretagne, est "L'invité" d'Hubert Coudurier, directeur de l'information du Télégramme et président de Tébéo. Algues vertes, conflit d'intérêts, complots, lobby agro-industriel breton, liberté d'informer... Treize minutes confuses et ponctuées de fausses informations et approximations : analyse par le collectif Kelaouiñ.

Le collectif Kelaouiñ rassemble des journalistes et professionnels.les de la presse. Il s’est spontanément constitué face aux difficultés persistantes à produire et diffuser une information digne de ce nom : ici en Bretagne en 2020. Ce collectif de journalistes entend donc « user et défendre une parole publique libre face aux enjeux de cette agro-industrie ».

Cette introduction, rédigée par le collectif, était nécessaire pour replacer le contexte. C'est une forme assez particulière de la part d'Hubert Coudurier que de déformer l'information à son avantage. Quand on reprend le concept de l'émission, nous avons d'un côté le président-vedette face à l'invité politique, tous deux mis en cause de façon justifiée, et en l'absence de l'accusée, par Inès Leraud dans la BD à succès : "Algues vertes, l'histoire interdite"(I. Léraud-P. Van Hove). Il y a quand même un profond sentiment de malaise en rappelant ce que sont les fondements de la liberté d'expression : une enquête essentielle, documentée, longue dans la durée, dans un format accessible, menée par une journaliste qui vit en Bretagne depuis plusieurs années sur le sujet épineux des algues vertes, est démontée par l'un des garants d'une information qui devrait être impartiale et objective. Si défendre la liberté d'expressions comprend les allégations d'Hubert Coudurier sans qu'elles ne soient condamnées, alors il est légitime de s'interroger sur les principes d'une liberté d'expression quand elle présente de sérieux relents d'une propagande orientée afin de protéger ses "relations amicales". Cette expression publique ne peut ni être tolérée ni être soutenue car elle profite de cette liberté offerte pour justifier son existence. Le type de droits d'informer porté par Hubert Coudurier n'est certainement pas en danger.

Il ne fait aucun doute, suite à l'analyse précieuse du collectif kelaouiñ, qu'Hubert Coudurier défend le sérail dont il est le relai, en quelque sorte le big boss du markerting public du complexe politico-agro-industriel breton. Quel est le tort d'Inès Leraud d'après Hubert Coudurier ? Elle a le tort d'être ce qu'il ne sera jamais : une personne indépendante qui fait un travail de fond avec une démarche éthique. Ce n'est pas nouveau, et même si on ne peut pas généraliser, mais le journal "Le Télégramme" a de grosses difficultés à traiter l'information en lien avec l'environnement surtout s'il n'a pas de retombées économiques.

Alors ils prétendront le contraire en mettant en avant la part réservée à la question dans leur colonne ou dans une émission soft de Tébeo, mais quand on est acculé à publier des encarts publicitaires de ces mêmes industriels pour garantir à son royaume une influence pérenne, il est évident qu'Hubert Coudurier est plus attentif aux bruits d'une monnaie sonnante et trébuchante qu'aux douceurs d'activités promouvant la sobriété. Il est vrai qu'il est plus facile pour les industriels de s'exprimer à travers leurs publicités dans le Télégramme que de répondre aux sollicitations de journalistes indépendants (avec "A quoi ça serre" nous avons des articles sur les serres industrielles parus sur le site de "Reporterre". La journalise a fait savoir qu'elle avait perdu beaucoup de temps à tenter de contacter les serristes, sans succès).

Que dit la définition du "conflit d'intérêt":"...En d'autres termes, le conflit d'intérêt peut potentiellement remettre en cause la neutralité et l'impartialité avec lesquelles la personne doit accomplir sa mission du fait de ses intérêts personnels". Avec Hubert, on n'en est surement pas loin ? Heureusement qu'il reste à certains la liberté de conscience, merci à eux.

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