La Bretagne dans presque sa totalité géographique n'échappe pas aux impacts multiples du dérèglement climatique au cours de cette période estivale caniculaire. Couplée à une hausse de la fréquentation des touristes dans le pays, la pression sur l'accessibilité à l'eau s'en est retrouvée renforcée. Mais face à cette évolution néfaste du climat, annoncée par les écologistes depuis fort longtemps, les collectivités bretonnes tentent dans l'urgence et dans une impréparation insensée de répondre à la pénurie de l'approvisionnement en eau domestique par des restrictions que l'on impose dès lors aux Bretons. Sur les secteurs les plus concernés comme la Presqu'île de Crozon, la solution ne réside pas dans ces mesures restrictives puisque les périodes de sécheresses se répéteront irrémédiablement dans les années à venir. Dès à présent il faudrait agir autrement et instaurer des quotas de séjours en Bretagne afin de préserver ce qui peut l'être pour que l'eau soit disponible avant tout aux Bretons, tout au long de l'année.
On devrait voir plus souvent cette signalétique en période de crise majeure |
que celle-ci un tantinet contraignante. A quand un compteur intelligent pour contrôler et limiter notre consommation d'eau ? |
Déjà faudrait-il, pour satisfaire pleinement leurs souhaits, interroger les touristes (et les Bretons eux-mêmes d'ailleurs) pour savoir s'ils savent que le Finistère a été placé au niveau le plus haut de la situation de crise pour la sécheresse et quelles sont les mesures contraignantes qui l'accompagne; on a certainement pensé à installer des panneaux à l'entrée des plages et des parkings pour le signaler. A n'en pas douter des haut-parleurs ont été fixés sur les mairies pour haranguer la foule lors des marchés hebdomadaires en s'appuyant sur le trilinguisme de l'Office du tourisme. Ou peut-être encore à s'équiper en véhicules électriques ambulants pour traquer le récalcitrant. Sûrement. C'est tellement tendance.
Ensuite, il faudrait contrôler le comportement de chaque usager lors des ouvertures du robinet. En cas de fortes chaleurs, 1 degré d'augmentation c'est presque 1000 m3 d'eau supplémentaire consommée à partir des réserves de l'Aulne d'après le vice-président du département et président du syndicat mixte de l'Aulne, Jacques Gouerou. On le voit bien, et surtout si le mercure s'affole avec plus de 35 c° de température, il est inconcevable d'imaginer un vacancier qui limiterait ses douches, un camping-cariste à renoncer à son réservoir ou à un occupant d'une maison secondaire à faire une croix sur un séjour à Crozon pendant l'été. Le geste de tirer la chasse d'eau se démultiplie et devient nécessaire, pour des questions d'hygiène et de salubrité publique, dans le cas d'hébergement collectif. Avec 19 campings et 4 centres d'accueil c'est autant d'actes de consommation d'eau qui augmentent, à rajouter au "Festival du Bout du Monde" et ses 60000 spectateurs. A l'évidence les seuils de déficits en eau ont été dépassés dans la presqu'île, à lire le flash info du 09 août de l'Epaga (Etablissement Public d'Aménagement de Gestion du Bassin Versant de l'Aulne) qui confirme que les ressources en eau de l'Aulne et du lac du Mont St Michel alimentent actuellement la presqu'île de Crozon.
En période d'étiage des rivières, la sécheresse accentue la baisse de la ressource en eau disponible, à répartir entre l'agriculture, l'industrie, les touristes, les ménages et les milieux aquatiques. On connaît les solutions pour ralentir le pompage et l'irrigation de l'eau dans l'agriculture intensive. On se doute que les ménages finiront par être pénalisés et que l'industrie devra être exemplaire en améliorant la gestion circulaire de l'eau. Mais sans vouloir stigmatiser le tourisme puisqu'il ne serait pas question de l'interdire, à choisir entre une activité secondaire et une activité vivrière, le choix de modéliser des quotas de visiteurs en Bretagne apparaît comme un enjeu de préservation des ressources en eau pour la Bretagne, ses acteurs économiques dans son ensemble et surtout pour son environnement parce c'est encore lui qui va trinquer en premier.
Autre lieu, autre cas de figure mais la réflexion est la même sur la régulation des touristes
Ce n'est pas verbaliser qu'il faut faire mais réguler |
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