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mardi 10 mai 2022

Les Français n'aiment pas les Arabes, des Bretons non plus

Partie I

Les dernières élections présidentielles ont confirmé ce qui s'avérait être sous-jacent, tapis dans l'ombre des conversations feutrées, les Français à près de 40 % des suffrages exprimés, n'aiment pas les Arabes. Est-ce à dire qu'ils sont racistes ? Pour un nombre important d'entre eux, sans aucun doute. Ce mal touche t-il le mouvement politique breton ? A une toute petite échelle, certainement.

Résumer la seule présence au second tour de Marine Le Pen au rejet des Gaulois de tout ce qui concerne, de près ou de loin, les populations originaires du Maghreb en France peut paraître léger voire arbitraire. Il faut pourtant comprendre les motivations des électeurs quand sur les thèmes sociaux programmés par Jean-Luc Mélenchon (retraite à 60 ans, le Smic à 1400 euro net,...) ils leur préfèrent ceux de la candidate d'extrême droite situés un rang en dessous. D'ailleurs, ce serait méconnaître la capacité de l'ignorance à faire des ravages au sein des populations les plus populaires, de celles des Français les plus laborieuses. Ca va au-delà de l'étranger s'installant dans un oasis de prospérité sociale que représenterait l'Eldorado français. l'Arabe lui est inquiétant, il met mal à l'aise surtout quand il défie le bien-vivre à la française envahissant les terrasses des cafés qui pourrait d'une certaine manière s'apparenter déjà à une invasion de leur espace public avant qu'ils migrent vers une ruralité très méfiante de l'inconnu. 

S'il faut stopper l'immigration elle est d'abord et avant tout liée au cauchemar pronostiqué du changement civilisationnel qu'impliquerait l'intégration progressive en France d'Arabes pratiquants l'islam, voire pire à leurs yeux et non à leurs connaissances. Mais en attendant que le basculement supposé ait lieu, confiner à la seule religion l'explication d'un tel ressentiment ne serait pas complet, il peut être historique et plus certainement culturel quand on se souvient de la mini-crise qui secoua l'Union Démocratique Bretonne en 2005 au sujet de situations discriminantes dont fût la cible une adhérente d'origine arabe, une crise dans l'Emsav carhaisien que les "leaders" de l'UDB tentaient de circonscrire à sa périphérie politique en s'étouffant dans l'indignation et l'outrance envers l'un des protagonistes que je fus dans cette affaire, moi-même adhérent du parti.

Alors pourquoi revisiter cette affaire plus de 20 ans après les faits ? D'abord à cause du sentiment persistant qu'un préjudice n'a pas été justement traité par l'UDB, se soldant de surcroît par la démission de ceux-là mêmes qui osèrent "laver le linge sale en famille". Ce qui m'incitait, empli par le dégoût qui m'habite encore, à m'éloigner du mouvement breton pendant une longue décennie. Et puis l'hésitation qui, alliée à la réflexion d'avoir à supporter d'éventuelles réactions qui supputeraient que je m'abandonnerais à un besoin de vengeance ou au regain d'une rancœur mal digérée, ont prolongé les mois de silence. Pour être totalement précis, je ne le fais pas en concertation avec la principale et unique victime, Fatia Folgalvez, qui mérite mieux que de la compassion. Il s'agit encore une fois de laver son honneur face au ressentiment exprimé par de soi-disant camarades de parti, toujours actifs pour certains dans leur fonction d'élu. On peut supposer qu'une agression raciale soit quelque peu similaire à une agression sexuelle, une honte dissimulée, une tâche indélébile dans la mémoire, une atteinte à la dignité humaine. La prescription ne devrait pas exister dans ces cas-là. La faute n'a pas été corrigée. J'ajoute enfin et je précise que l'UDB n'a jamais emprunté la voie impérieuse du fascisme ou de la xénophobie dans ses messages en interne ou dans ses communiqués politiques. Il s'agit ni plus ni moins que d'une faiblesse politicienne, une posture de non ingérence minable à propos de quelques imbéciles isolés, au regard du contexte électoral de l'époque à Carhaix, mais j'y reviendrai ultérieurement.

Courant 2004 j'intégrai le Bureau Politique de l'UDB. Je fus désigné responsable de l'édition d'un bulletin interne au parti, l"An emsaver". L'éditeur suggéra de m'attribuer le titre de "directeur de publication" puisque sa parution était accompagnée d'un numéro ISSN (identification de publication de numéros en série). Proche de la famille Folgalvez qui résidait à Carhaix j'eus écho du sort réservé à Fatia Folgalvez, que je retranscrivis 3 ans plus tard dans un article intitulé " Une humaine dégradée", dans le bulletin de mai 2005 dont voici la teneur :



A suivre...


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