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lundi 16 décembre 2019

A Plougastel, les socialistes ont enfanté un macroniste

Elections départementales de 2015, proclamation des résultats à Plougastel. Je suis présent à l'Avel vor assis auprès d'amis socialistes. Ils ont la mine plutôt ravie car Stéphane Péron, habitant de Plougastel et suppléant de la candidate PS, Nathalie Sarabezolles, vient d'être élu au conseil départemental. Sur scène, le maire Dominique Cap se contente de jouer l'animateur de la soirée, préférant ce rôle à celui de perdant qu'il a confié à son adjoint aux travaux, les jeux électoraux étant acquis d'avance sur un secteur traditionnellement à gauche. Stéphane Péron, à ses côtés, se contentera d'une brève allocution courtoise. 
Une élection entraînant une autre, les élections municipales de 2020 sont déjà dans toutes les têtes, y compris certainement dans la mienne et de celle de Stéphane Péron. Mais rien ne presse. Stéphane Péron, à cause de son nouveau mandat, qu'on le veuille ou non, devient incontournable sur la scène politique locale. Je ne tarde pas à lui solliciter un entretien pour évoquer l'environnement, un entretien que j'obtiens assez aisément. L'homme, fraîchement élu, me reçoit dans sa permanence à la sous-préfecture de Brest. Je ne le connais pas. Je n'ai jamais entendu parlé de lui. J'apprends lors des premiers échanges qu'il est bénévole au cinéma "L'image" et surtout qu'il a été séduit par les idées de Richard Ferrand, encore socialiste à cette époque, mais qui opère un rapprochement vers le libéralisme d'une "gauche décomplexée" que commence à représenter un autre inconnu, Emmanuel Macron. Evidemment je ne manque pas de lui faire part de ma plus grande opposition à ce nouveau modèle politique. En même temps, Stéphane Péron m'assure qu'il garde toute sa liberté d'agir, n'étant finalement que sympathisant socialiste. J'ai quand même le droit à une leçon politique quand il m'explique que pour gagner face à l'adversaire il faut rassembler le plus grand nombre d'électeurs, chose que des personnes comme moi sont incapables de faire. Certes. Je lui réponds par un dessin : "Tu vois, ce cercle c'est toi. En face tu as un autre grand cercle. Sauf que le tien n'est pas encore assez grand. Pour gagner tu dois être capable de regrouper tous les petits cercles qui se trouvent autour du tien". Ma démonstration terminée, nous nous quittons amicalement; Stéphane Péron n'a rien d'un homme antipathique. 
Nous sommes encore qu'en 2015. L'année suivante, les choses se précisent. Les premiers contacts sont pris. Dans les couloirs, je suppose que les rencontres se multiplient, sachant que les premiers protagonistes se croisent régulièrement au conseil départemental. Car un autre plougastell fait partie du premier cercle qui entoure Nathalie Sarabezolles au conseil départemental. Il s'agit de David Moan, conseiller à la présidence socialiste. Et c'est tout naturellement que Stéphane Péron et David Moan, côte à côte, sont à l'initiative des premières réunions, accès sur la création d'un collectif de personnes dans le but de réfléchir ensemble à la bonne gestion de la commune. 
Stéphane Péron, élu au conseil départemental du finistère
Bienveillance. Le mot est prononcé à plusieurs reprises et semble être un leitmotiv commun à l'ensemble des participants de la réunion à laquelle je me présente. Bienveillance, en l'absence de l'ancien maire de gauche, André Le Gac, qui n'a semble-t-il pas été convié, ou peut-être même a été volontairement écarté. Ca sonne un peu creux quand même ce mot "bienveillance", mais on verra plus tard. 
Avec une véritable volonté de ma part de m'investir dans ce collectif qui s'appelle alors "Ensemble à gauche", je participe aux premières réunions, j'adhère même à l'association qui vient d'être créée. L'ambiance est plutôt studieuse, voire amicale lors de rencontres conviviales. Elle adopte une attitude de bienveillance, complétée par des sourires de circonstance ou de façade, comme on veut. Tout va relativement bien. On s'accommode des uns et des autres puisque nous sommes dans la bienveillance !
Sauf que l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence en 2017, rebat les cartes de l'échiquier politique français et met au premier plan l'un des plus proches conseillers de Macron, qui n'est rien d'autre que Richard Ferrand, devenu le député d'En Marche, avec la bénédiction des adhérents socialistes de sa circonscription. De mon côté j'ai déjà pris mes distances à la fois avec l'association "Ensemble à gauche" et le premier intéressé Stéphane Péron. L'emprise de Richard Ferrand sur celui qui pouvait mener une liste de gauche à Plougastel, et que beaucoup dans le groupe voyait comme tel, a fait son effet. Leur promiscuité est visible et publique. Ce qui ne l'empêche pas d'être encore actif au sein du collectif dont il est à l'origine. D'où mon choix délibéré de ne plus participer aux activités d'"Ensemble à gauche". Je ne peux cautionner une prise de position éloignée des valeurs que je crois être de gauche (en écrivant ce dernier mot, je sens que moi aussi je m'en éloigne, continuant ma mue vers l'Anarchie. Après tout, et d'après moi, s'il y a bien quelque chose qui est ni de gauche ni de droite, c'est bien l'Anarchie. En tout cas si être de gauche aujourd'hui c'est être un socialiste recyclé, un bobo-écolo, un restachoù coco ou un mélechoniste souverain, je préfère m'en éloigner) et surtout, je crois, prendre mes distances avec un type comme Richard Ferrand qui, en rien, présente des signes de bienveillance !
David Moan,  conseiller auprès du PS départemental
Deux ans passent pour moi comme pour les autres. J'apprends que Stéphane Péron n'est plus dans le groupe de départ et qu'il a rejoint LREM  (au passage il perd sa délégation au conseil départemental), que l'association s'est rebaptisée "Ensemble pour Plougastel" avec comme vice-président David Moan. Un vrai jeu de chaises musicales. Et à lire les commentaires des adhérents d'"Ensemble pour Plougastel", le voeu de bienveillance à l'encontre de Stéphane Péron a fini dans les toilettes sèches. Il rejoint de ce fait, celui qu'ils avaient oublié dans leur bienveillance, André Le Gac (je pense d'ailleurs que je nage dorénavant dans le même jus).
Dans leur grande vision éclairée, les socialistes ont fait naître en leur sein, un virus libéral qui s'appellent la "macronite aïgue". Ils en sont les premières victimes car les premiers exposés. Notre commune n'a pas échappé à la propagation de ce virus. Les socialistes qui se sont recyclés dans la "transition écologique" ont fait de même sur Plougastel. Ils ont enfanté un macroniste. Vous pensez bien que David Moan, désigné comme tête de liste, se gardera de reconnaître cette paternité gênante. Avec ses comparses communistes, ils préfèrent jeter le bébé avec l'eau du bain. Quant à Stéphane Péron, il se présente également, mais sur une autre liste. Il a oublié mes petits cercles, attiré par un cercle moins vertueux.
Maintenant, ils ne pourront pas accuser Dominique Cap d'avoir manigancé quoique ce soit dans ce scénario grotesque. Ce qui lui changera un peu. D'ailleurs c'est peut-être le maire sortant, malheureusement, qui en tirera une nouvelle fois tous les bénéfices, aux prochaines élections municipales.  

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